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FREUD (1856-1939)

Psychopathologie de la vie quotidienne Actes obsédants et exercices religieux Cinq leçons de psychanalyse Contribution à l’histoire du mouvement psychanalytique Totem et Tabou Introduction à la psychanalyse Psychologie collective et analyse du moi Malaise dans la culture

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FREUD (1856-1939)

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  1. Psychopathologie de la vie quotidienne Actes obsédants et exercices religieux Cinq leçons de psychanalyse Contribution à l’histoire du mouvement psychanalytique Totem et Tabou Introduction à la psychanalyse Psychologie collective et analyse du moi Malaise dans la culture Moïse et le monothéisme FREUD(1856-1939) Au-delà du principe du plaisir L’avenir d’une illusion - Psychanalyse - Le moi et le ça Pierre Baribeau (2012)

  2. Résumé des Chapitres [1] Freud considère que les actes quotidiens en apparence non-intentionnels (oubli de noms, lapsus, etc.) seraient en fait des manifestations déterminées du fonctionnement psychique à partir de matériaux refoulés. [2] Freud fait un parallèle entre le cérémonial névrotique (répétition de gestes) et le rite religieux en affirmant que les deux découlent du refoulement d’une tentation de pulsion instinctive sexuelle lié à un profond sentiment d’angoisse ou de culpabilité. [3] Freud récapitule les symptômes de l’hystérie et le traitement cathartique utilisé par son ancien collègue Breuer. Ceux-ci seraient causés par des affects coincés, résidus d’expériences émotives de nature traumatique. Freud raconte aussi comment il est parvenu à soigner ses patients par l’usage de la méthode des associations libres. [4]

  3. Résumé des Chapitres [4] Freud estime que la psychanalyse est sa création puisqu’il en a défendu les principes et endossé les critiques. Auparavant, il affirmait que Josef Breuer en était l’inventeur, mais ses partisans lui rappelèrent que le procédé cathartique de Breuer n’était qu’une étape préliminaire menant à la méthode des associations libres. [5] Freud propose que le pilier de sa théorie psychanalytique, le complexe d’Œdipe, remonte jusqu’aux débuts de l’humanité. Ainsi, la religion totémique et la conscience morale dans les tribus primitives seraient le produit d’un fort sentiment de culpabilité causé par le meurtre de la figure paternelle de la horde originelle. [6] Freud affirme que tout processus psychique est régi par le principe du plaisir qui consiste à diminuer une tension libidinale désagréable en vue de préserver le moi de pulsions dangereuses inadmissibles en société.

  4. Résumé des Chapitres [7] Freud rappelle les concepts fondamentaux qui constituent l’édifice psychanalytique: actes manqués, refoulement, analyse onirique, sexualité infantile, libido, complexe d’Œdipe et transfert. [8] Pour Freud, la civilisation est imposée aux hommes afin que ceux-ci renoncent à leurs instincts primitifs (animalité) et leurs impulsions hostiles (par la moralité). C’est le prix à payer pour que les hommes puissent vivre ensemble. La religion, que Freud qualifie d’idées délirantes, est l’un des échappatoires de l’insatisfaction de l’existence. [9] Freud propose de décrire la disposition psychologique d’un individu qui se retrouve dans une foule: disparition des inhibitions individuelles, niveau intellectuel inférieur, abolition de la volonté et du discernement, suppression de la personnalité consciente et prédominance de la personnalité inconsciente et surcharge d’affectivité.

  5. Résumé des Chapitres [10] Pour Freud, la psyché est dualiste: il y a une portion consciente et une portion inconsciente. Il existe aussi deux variétés d’inconscient: les faits psychiques latents (préconscient) et les faits psychiques refoulés. Freud présente les trois instances de l’appareil psychique: le Ça, dominé par la passion, le Moi, dominé par la raison (le bon sens) et le Sur-Moi, dominé par l’éducation morale et les restrictions sociales. [11] Pour Freud, l’homme doit supporter trois formes de souffrance: la fragilité de son propre corps, la menace du monde extérieur (la nature) et la menace provenant de ses semblables. Dans la société, le Moi hédonique est constamment altéré par les exigences de la réalité. [12] Freud tente de démontrer les origines égyptiennes de Moïse en établissant un parallèle entre la religion mosaïque et la religion monothéiste solaire du pharaon Akhénaton.

  6. * Psychopathologie de la vie quotidienne «Ce qui m'a amené à m'occuper de plus près du phénomène de l'oubli passager de noms propres, ce fut l'observation de certains détails qui manquent dans certains cas, mais se manifestent dans d'autres avec une netteté suffisante. Ces derniers cas sont ceux où il s'agit, non seulement d'oubli, mais de faux souvenir. Celui qui cherche à se rappeler un nom qui lui a échappé retrouve dans sa conscience d'autres noms, des noms de substitution, qu'il reconnaît aussitôt comme incorrects, mais qui n'en continuent pas moins à s'imposer à lui obstinément. On dirait que le processus qui devait aboutir à la reproduction du nom cherché a subi un déplacement, s'est engagé dans une fausse route, au bout de laquelle il trouve le nom de substitution, le nom incorrect. Je prétends que ce déplacement n'est pas l'effet d'un arbitraire psychique, mais s'effectue selon des voies préétablies et possibles à prévoir. En d'autres termes, …»

  7. Psychopathologie de la vie quotidienne «…je prétends qu'il existe, entre le nom ou les noms de substitution et le nom cherché, un rapport possible à trouver, et j'espère que, si je réussis à établir ce rapport, j'aurai élucidé le processus de l'oubli de noms propres. […] Il n'est peut-être pas inutile de noter qu'il n'existe aucune contradiction entre l'explication que nous proposons et la thèse des psychologues qui voient, dans certaines relations et dispositions, les conditions de la reproduction et de l'oubli. Nous nous bornons à affirmer que les facteurs depuis longtemps reconnus comme jouant le rôle de causes déterminantes dans l'oubli d'un nom se compliquent, dans certains cas, d'un motif supplémentaire […] En résumé, les conditions nécessaires pour que se produise l'oubli d'un nom avec fausse réminiscence sont les suivantes : 1º une certaine tendance à oublier ce nom; 2º un processus de refoulement ayant eu lieu peu de temps auparavant; 3º la possibilité d'établir une…»

  8. Psychopathologie de la vie quotidienne «…association extérieure entre le nom en question et l'élément qui vient d'être refoulé. Il n'y a probablement pas lieu d'exagérer la valeur de cette dernière condition, car étant donnée la facilité avec laquelle s'effectuent les associations, elle se trouvera remplie dans la plupart des cas. Une autre question, et plus importante, est celle de savoir si une association extérieure de ce genre constitue réellement une condition suffisante pour que l'élément refoulé empêche la reproduction du nom cherché et si un lien plus intime entre les deux sujets n'est pas nécessaire à cet effet. A première vue, on est tenté de nier cette dernière nécessité et de considérer comme suffisante la rencontre purement passagère de deux éléments totalement disparates. Mais, à un examen plus approfondi, on constate, dans des cas de plus en plus nombreux, que les deux éléments (l'élément refoulé et le nouveau), rattachés par une association extérieure, présentent également des …»

  9. Psychopathologie de la vie quotidienne «…rapports intimes, c'est-à-dire qu'ils se rapprochent par leurs contenus […] Les souvenirs d'enfance indifférents doivent leur existence à un processus de déplacement; ils constituent la reproduction substitutive d'autres impressions, réellement importantes, dont l'analyse psychique révèle l'existence, mais dont la reproduction directe se heurte à une résistance. Or, comme ils doivent leur conservation, non à leur propre contenu, mais à un rapport d'association qui existe entre ce contenu et un autre, refoulé, ils justifient le nom de « souvenirs-écrans » sous lequel je les ai désignés. […] Dans le cas de souvenirs-écrans, il s'agit d'un oubli d'autres impressions, plus importantes. Dans les deux cas, une sensation intellectuelle nous avertit de l'intervention d'un trouble dont la forme varie d'un cas à l'autre. Dans l'oubli de noms, nous savons que les noms de substitution sont faux; quant aux souvenirs écrans, nous nous …»

  10. Psychopathologie de la vie quotidienne «…demandons seulement avec étonnement d'où ils viennent. Et puisque l'analyse psychologique peut nous montrer que la formation de substitutions s'effectue dans les deux cas de la même manière, à la faveur d'un déplacement suivant une association superficielle, les différences qui existent entre les deux phénomènes quant à la nature des matériaux, la durée et le centre autour duquel ils évoluent, sont d'autant plus de nature à nous faire espérer que nous allons découvrir un principe important et applicable aussi bien à l'oubli de noms qu'aux souvenirs-écrans. Ce principe général serait le suivant : l'arrêt de fonctionnement ou le fonctionnement défectueux de la faculté de reproduction révèlent plus souvent qu'on ne le soupçonne l'intervention d'un facteur partial, d'une tendance, qui favorise tel souvenir ou cherche à s'opposer à tel autre. […] Si les matériaux usuels de nos discours et de nos conversations dans…»

  11. Psychopathologie de la vie quotidienne «…notre langue maternelle semblent préservés contre l'oubli, leur emploi en est d'autant plus fréquemment sujet à un autre trouble, connu sous le nom de lapsus. Les lapsus observés chez l'homme normal apparaissent comme une sorte de phase préliminaire des « paraphasies » qui se produisent dans des conditions pathologiques. […] Le trouble de la parole qui se manifeste par un lapsus peut, en premier lieu, être occasionné par l'action, anticipée ou rétroactive, d'une autre partie du discours ou par une autre idée contenue dans la phrase ou dans l'ensemble de propositions qu'on veut énoncer […] C'est ainsi que dans les troubles de la parole, qu'ils soient sérieux ou non, mais qui peuvent être rangés dans la catégorie des « lapsus », je retrouve l'influence, non pas du contact exercé par les sons les uns sur les autres, mais d'idées extérieures à l'intention qui dicte le discours, la découverte de ces idées suffisant à expliquer l'erreur commise. […]» »

  12. Psychopathologie de la vie quotidienne «La déformation de noms exprime le mépris, lorsqu'elle est intentionnelle, et on devrait lui attribuer la même signification dans toute une série de cas où elle apparaît comme un lapsus accidentel. […] Aucun autre groupe de phénomènes ne se prête mieux que l'oubli de projets à la démonstration de la thèse que la faiblesse de l'attention ne suffit pas, à elle seule, à expliquer un acte manqué. Un projet est une impulsion à l'action qui a déjà reçu le consentement du sujet, mais dont l'exécution est fixée à une époque déterminée. Or, dans l'intervalle qui sépare la conception d'un projet de son exécution, il peut survenir dans les motifs une modification telle que le projet ne soit pas exécuté, sans pour autant être oublié : il est tout simplement modifié ou supprimé. En ce qui concerne l'oubli de projets, qui se produit journellement et dans toutes les situations possibles, loin de l'expliquer par un changement dans l'équilibre des motifs, nous le laissons tout …»

  13. Psychopathologie de la vie quotidienne «…simplement inexpliqué ou bien nous nous contentons de dire qu'à l'époque de l'exécution l'attention qu'exige l'action a fait défaut, cette même attention qui était une condition indispensable de la conception du projet et qui, à ce moment-là, aurait suffi à assurer sa réalisation. […] La conclusion générale qui se dégage des considérations particulières développées dans les chapitres précédents peut être formulée ainsi : certaines insuffisances de notre fonctionnement psychique (insuffisances dont le caractère général sera défini avec plus de précision tout à l'heure) et certains actes en apparence non-intentionnels se révèlent, lorsqu'on les livre à l'examen psychanalytique, comme parfaitement motivés et déterminés par des raisons qui échappent à la conscience. Pour pouvoir être rangé dans la catégorie des phénomènes susceptibles d'une pareille explication, un acte manqué doit satisfaire aux conditions suivantes : a) Il ne doit pas …»

  14. Psychopathologie de la vie quotidienne «…dépasser une certaine limite fixée par notre jugement; autrement dit, il ne doit pas dépasser ce que nous appelons « les limites de l'état normal ». b) Il doit présenter le caractère d'un trouble momentané, provisoire. Nous devons avoir accompli précédemment le même acte d'une manière correcte ou être sûrs de pouvoir l'accomplir à tout instant d'une manière correcte. Lorsque quelqu'un nous reprend au moment où nous accomplissons un acte de ce genre, nous devons être à même de reconnaître aussitôt la justesse de l'observation et l'incorrection de notre processus psychique. c) Alors même que nous nous rendons compte que nous accomplissons ou avons accompli un acte manqué, celui-ci ne sera bien caractérisé que si les motifs qui nous l'ont dicté nous échappent et si nous cherchons à l'expliquer par le « hasard » ou l' « inattention ». […] En laissant de côté une partie de nos fonctions psychiques, parce que non justifiables d'une explication…»

  15. Psychopathologie de la vie quotidienne «…par la représentation du but en vue duquel elles s'accompliraient, nous méconnaissons l'étendue du déterminisme auquel est soumise la vie psychique. Ici et dans d'autres domaines, ce déterminisme s'étend beaucoup plus loin que nous ne le soupçonnons. […] Alors que l'homme normal admet une catégorie d'actes accidentels n'ayant pas besoin de motivation, catégorie dans laquelle il range une partie de ses propres manifestations psychiques et actes manqués, le paranoïaque refuse aux manifestations psychiques d'autrui tout élément accidentel. Tout ce qu'il observe sur les autres est significatif, donc susceptible d'interprétation. […] il projette probablement dans la vie psychique d'autrui ce qui existe dans sa propre vie à l'état inconscient. Tant de choses se pressent dans la conscience du paranoïaque qui, chez l'homme normal et chez le névrosé, n'existent que dans l'inconscient […] il voit quelque chose qui …»

  16. Psychopathologie de la vie quotidienne «…échappe à l'homme normal, sa vision est plus pénétrante que celle de la pensée normale; niais ce qui enlève à sa connaissance toute valeur, c'est l'extension à d'autres de l'état de choses qui n'est réel qu'en ce qui le concerne lui-même. […] Ce qui me distingue d'un homme superstitieux, c'est donc ceci : Je ne crois pas qu'un événement, à la production duquel ma vie psychique n'a pas pris part, soit capable de m'apprendre des choses cachées concernant l'état à venir de la réalité; mais je crois qu'une manifestation non-intentionnelle de ma propre activité psychique me révèle quelque chose de caché qui, à son tour, n'appartient qu'à ma vie psychique; je crois au hasard extérieur (réel), mais je ne crois pas au hasard intérieur (psychique). C'est le contraire du superstitieux : il ne sait rien de la motivation de ses actes accidentels et actes manqués, il croit par conséquent au hasard psychique; en revanche, il est porté à attribuer …»

  17. Psychopathologie de la vie quotidienne «…au hasard extérieur une importance qui se manifestera dans la réalité à venir, et à voir dans le hasard un moyen par lequel s'expriment certaines choses extérieures qui lui sont cachées. Il y a donc deux différences entre l'homme superstitieux et moi : en premier lieu, il projette à l'extérieur une motivation que je cherche à l'intérieur; en deuxième lieu, il interprète par un événement le hasard que je ramène à une idée. Ce qu'il considère comme caché correspond chez moi à ce qui est inconscient, et nous avons en commun la tendance à ne pas laisser subsister le hasard comme tel, mais à l'interpréter. J'admets donc que ce sont cette ignorance consciente et cette connaissance inconsciente de la motivation des hasards psychiques qui forment une des racines psychiques de la superstition. C'est parce que le superstitieux ne sait rien de la motivation de ses propres actes accidentels et parce que cette motivation cherche à s'imposer à sa connaissance, …»

  18. Psychopathologie de la vie quotidienne «…qu'il est obligé de la déplacer en la situant dans le monde extérieur. Si ce rapport existe, il est peu probable qu'il soit limité à ce seul cas. Je pense en effet que, pour une bonne part, la conception mythologique du monde, qui anime jusqu'aux religions les plus modernes, n'est autre chose qu'une psychologie projetée dans le monde extérieur. […] On pourrait se donner pour tâche de décomposer, en se plaçant à ce point de vue, les mythes relatifs au paradis et au péché originel, à Dieu, au mal et au bien, à l'immortalité, etc. et de traduire la métaphysique en métapsychologie. La distance qui sépare le déplacement opéré par le paranoïaque de celui opéré par le superstitieux est moins grande qu'elle n'apparaît au premier abord. Lorsque les hommes ont commencé à penser, ils ont été obligés de résoudre anthropomorphiquement le monde en une multitude de personnalités faites à leur image; les accidents et les hasards qu'ils…»

  19. «…interprétaient superstitieusement étaient donc à leurs yeux des actions, des manifestations de personnes; autrement dit, ils se comportaient exactement comme les paranoïaques, qui tirent des conclusions du moindre signe fourni par d'autres, et comme se comportent tous les hommes normaux qui, avec raison, formulent des jugements sur le caractère de leurs semblables en se basant sur leurs actes accidentels et non-intentionnels. Dans notre conception du monde moderne - conception scientifique, et qui est encore loin d'être achevée dans toutes ses parties - la superstition apparaît donc quelque peu déplacée; mais elle était justifiée dans la conception des époques pré-scientifiques, puisqu'elle en était un compliment logique. […] Mais le caractère commun aux cas les plus légers comme les plus graves, donc aussi aux actes manqués et accidentels, consiste en ceci : tous les phénomènes en question, sans exception aucune, se ramènent à des matériaux psychiques incomplètement refoulés et qui, bien que refoulés par le conscient, n'ont pas perdu toute possibilité de se manifester et de s'exprimer.»

  20. * Actes obsédants et exercices religieux «Je ne suis certes pas le premier qu'ait frappé la ressemblance qui existe entre les actes obsédants des névrosés et les exercices par lesquels le croyant témoigne de sa piété. Le nom même de « cérémonial », que l'on a donné à certains de ces actes obsédants, m'en est une garantie. Cependant cette ressemblance me semble être plus qu'une ressemblance superficielle, de telle sorte que l'on pourrait, d'une intelligence de la genèse du cérémonial névrotique, se risquer à tirer par analogie des conclusions relatives aux processus psychiques de la vie religieuse. Les gens qui pratiquent des actes obsédants ou un cérémonial appartiennent, avec ceux qui souffrent de pensées obsédantes, de représentations obsédantes, d'impulsions obsédantes, etc., à un groupe clinique particulier à l'affection duquel on a coutume de donner le nom de «névrose obsessionnelle». Mais il ne faudrait pas essayer de faire dériver de son nom le caractère …»

  21. Actes obsédants et exercices religieux «…essentiel de cette affection, car, à proprement parler, d'autres phénomènes psychiques morbides peuvent également prétendre à ce que nous appelons « caractère obsédant ». Une connaissance détaillée de ces états doit encore actuellement tenir lieu de définition, vu que nous n'avons pas jusqu'à présent réussi à dégager le critérium, sans doute très profondément situé, de la névrose obsessionnelle, critérium dont on devine cependant la présence dans toutes les manifestations de cette affection. Le cérémonial névrotique consiste en petits actes : actions surajoutées ou entravées ou bien rangements, lesquels, à l'occasion des actes de la vie quotidienne, sont exécutés toujours de la même manière ou bien d'une façon qui varie suivant des règles données. Ces activités nous font l'impression de simples « formalités » ; elles nous apparaissent comme totalement dénuées de sens. Elles n'apparaissent pas sous un autre…»

  22. Actes obsédants et exercices religieux «…jour au malade, et il est pourtant incapable de ne pas les accomplir, car tout écart du cérémonial est puni d'une insupportable angoisse, qui oblige à refaire après coup ce qui avait été omis. Tout aussi mesquines que les actions elles-mêmes du cérémonial sont les occasions et les sortes d'activités que le cérémonial environne, en rendant plus difficile, et en tout cas en retardant l'accomplissement: par exemple, l'action de s'habiller et de se déshabiller, de se coucher, de satisfaire les besoins corporels. On peut décrire la façon dont s'exerce un cérémonial en remplaçant en quelque sorte celui-ci par une série de lois non écrites. […] Il est aisé de voir où se trouve la ressemblance entre le cérémonial névrotique et les actes sacrés du rite religieux : dans la peur, engendrée par la conscience, en cas d'omission, dans la complète isolation de toutes les autres activités (défense d'être dérangé) et dans le caractère consciencieux et méticuleux de …»

  23. Actes obsédants et exercices religieux «…l'exécution. Mais les différences sont tout aussi frappantes, différences dont quelques-unes sont si éclatantes qu'elles font de cette comparaison quelque chose de sacrilège : la plus grande diversité des actes cérémoniaux par opposition à la stéréotypie du rite (prière, génuflexion, etc.) ; le caractère privé de ceux-ci par opposition au caractère public et collectif des exercices religieux ; et surtout cette différence que les petits actes du cérémonial religieux ont un sens et une intention symbolique, tandis que ceux du cérémonial névrotique semblent niais et dénués de sens. La névrose obsessionnelle semble ici la caricature mi-comique, mi-lamentable d'une religion privée. […] L'analyse des actes obsédants nous a déjà permis de jeter un coup d'oeil sur l'étiologie de ceux-ci et sur l'enchaînement des mobiles qui les déterminent. On peut dire que celui qui souffre de compulsion et d'interdictions se comporte comme s'il était sous …»

  24. Actes obsédants et exercices religieux «…l'empire d'un sentiment de culpabilité, dont il ne sait rien d'ailleurs, d'un sentiment inconscient de culpabilité, ainsi qu'il convient de dire en ne tenant pas compte du heurt des mots ici associés. Ce sentiment de culpabilité prend sa source dans certains processus psychiques précoces, mais trouve un élément de reviviscence perpétuelle dans la tentation que renouvelle chaque occasion actuelle. D'autre part, il donne naissance à une angoisse expectante, à une attente du malheur, toujours aux aguets, angoisse liée par le concept de la punition à la perception interne de la tentation. Quand un cérémonial est en train de se constituer, le malade sait encore consciemment qu'il doit faire ceci ou cela sans quoi un malheur arriverait et, en règle générale, la sorte de malheur à attendre est encore communiquée à sa conscience. Mais le rapport, démontrable dans chaque cas, qui existe entre l'occasion où l'angoisse expectante surgit et l'élément de …»

  25. Actes obsédants et exercices religieux «…menace qu'elle contient est déjà caché au malade. Ainsi le cérémonial commence par être un acte de défense ou une assurance contre quelque chose, une mesure de protection. […] On acquiert une intelligence plus profonde du mécanisme de la névrose obsessionnelle si l'on estime à sa juste valeur le fait primordial se trouvant à sa base et qui consiste toujours dans le refoulement d'une pulsion instinctive (d'une composante de l'instinct sexuel), pulsion qui était contenue dans la constitution de la personne en jeu, qui put se manifester un certain temps dans sa vie infantile et devint ensuite la proie du refoulement. […] L'influence de l'instinct refoulé est ressentie sous forme de tentation, et c'est au cours du processus du refoulement lui-même que naît l'angoisse, qui, en tant qu'angoisse expectante, s'empare du domaine de l'avenir. Le processus de refoulement qui conduit à la névrose obsessionnelle est à qualifier de refoulement…»

  26. Actes obsédants et exercices religieux «…incomplètement réussi, refoulement qui menace de faiblir de plus en plus. C'est en quoi il est comparable à un conflit qui ne saurait connaître de fin ; des efforts psychiques toujours renouvelés sont nécessaires afin de maintenir l'équilibre contre les poussées constantes de l'instinct. Les actes cérémoniaux et obsédants naissent ainsi, d'une part, à titre de défense contre la tentation, d'autre part, à titre de protection contre un malheur attendu. […]»

  27. * Cinq leçons de psychanalyse «La malade du Dr Breuer était une jeune fille de vingt et un ans, très intelligente, qui manifesta au cours des deux années de sa maladie une série de troubles physiques et mentaux plus ou moins graves. Elle présenta une contracture des deux extrémités droites avec anesthésie ; de temps en temps la même affection apparaissait aux membres du côté gauche; en outre, trouble des mouvements des yeux et perturbations multiples de la capacité visuelle ; difficulté à tenir la tête droite; toux nerveuse intense, dégoût de toute nourriture et, pendant plusieurs semaines, impossibilité de boire malgré une soif dévorante. Elle présentait aussi une altération de la fonction du langage, ne pouvait ni comprendre ni parler sa langue maternelle. Enfin, elle était sujette à des «absences», à des états de confusion, de délire, d'altération de toute la personnalité ; ce sont là des troubles auxquels nous aurons à accorder toute notre attention.»

  28. Cinq leçons de psychanalyse «Lorsque des symptômes de ce genre se rencontrent chez une jeune femme dont les organes essentiels, le coeur, les reins, etc., sont tout à fait normaux, mais qui a eu à subir de violents chocs affectifs, et lorsque ces symptômes se développent d'une façon capricieuse et inattendue, les médecins se sentent rassurés. Ils reconnaissent en effet qu'il s'agit là, non pas d'une affection organique du cerveau, mais de cet état bizarre et énigmatique auquel les médecins grecs donnaient déjà le nom d'hystérie, état capable de simuler tout un ensemble de troubles graves, mais qui ne met pas la vie en danger et qui laisse espérer une guérison complète. Il n'est pas toujours facile de distinguer une telle hystérie d'une profonde affection organique. […] Il convient de rappeler ici que les symptômes de la maladie sont apparus alors que la jeune fille soignait son père qu'elle adorait (au cours d'une maladie à laquelle il devait succomber) et que sa …»

  29. Cinq leçons de psychanalyse «…propre maladie l'obligea à renoncer à ces soins. […] Les symptômes morbides disparurent aussi lorsque, sous l'hypnose, la malade se rappela avec extériorisation affective, à quelle occasion ces symptômes s'étaient produits pour la première fois. Il y avait eu, cet été-là, une période de très grande chaleur, et la malade avait beaucoup souffert de la soif, car, sans pouvoir en donner la raison, il lui avait été brusquement impossible de boire. Elle pouvait saisir le verre d'eau, mais aussitôt qu'il touchait ses lèvres, elle le repoussait comme une hydrophobe. Durant ces quelques secondes elle se trouvait évidemment en état d'absence. Elle ne se nourrissait que de fruits, pour étancher la soif qui la tourmentait. Cela durait depuis environ six semaines, lorsqu'elle se plaignit un jour, sous hypnose, de sa gouvernante anglaise qu'elle n'aimait pas. Elle raconta alors, avec tous les signes d'un profond dégoût, qu'elle s'était rendue dans la chambre de cette …»

  30. Cinq leçons de psychanalyse «…gouvernante et que le petit chien de celle-ci, un animal affreux, avait bu dans un verre. Elle n'avait rien dit, par politesse. Son récit achevé, elle manifesta violemment sa colère, restée contenue jusqu'alors. Puis elle demanda à boire, but une grande quantité d'eau, et se réveilla de l'hypnose le verre aux lèvres. Le trouble avait disparu pour toujours. […] Personne n'avait encore fait disparaître un symptôme hystérique de cette manière et n'avait pénétré si profondément dans la compréhension de ses causes. […] Il étudia systématiquement la pathogénèse d'autres symptômes morbides plus graves. Dans presque chaque cas, il constata que les symptômes étaient, pour ainsi dire, comme des résidus d'expériences émotives que, pour cette raison, nous avons appelées plus tard traumatismes psychiques ; leur caractère particulier s'apparentait à la scène traumatique qui les avait provoqués. Selon l'expression consacrée, les symptômes étaient …»

  31. Cinq leçons de psychanalyse «…déterminés par les scènes dont ils formaient les résidus mnésiques, et il n'était plus nécessaire de voir en eux des effets arbitraires et énigmatiques de la névrose. Cependant, contrairement à ce que l'on attendait, ce n'était pas toujours d'un seul événement que le symptôme résultait, mais, la plupart du temps, de multiples traumatismes souvent analogues et répétés. Par conséquent, il fallait reproduire chronologiquement toute cette chaîne de souvenirs pathogènes, mais dans l'ordre inverse, le dernier d'abord et le premier à la fin; impossible de pénétrer jusqu'au premier traumatisme, souvent le plus profond, si l'on sautait les intermédiaires. […] Nous pouvons grosso modo résumer tout ce qui précède dans la formule suivante : les hystériques souffrent de réminiscences. Leurs symptômes sont les résidus et les symboles de certains événements (traumatiques). […] Non seulement ils se souviennent d'événements douloureux passés depuis longtemps, …»

  32. Cinq leçons de psychanalyse «…mais ils y sont encore affectivement attachés ; ils ne se libèrent pas du passé et négligent pour lui la réalité et le présent. Cette fixation de la vie mentale aux traumatismes pathogènes est un des caractères les plus importants et, pratiquement, les plus significatifs de la névrose. […] C'est apparemment de ces affects que dépendent et la maladie et le rétablissement de la santé. On fut ainsi conduit à admettre que le patient, tombé malade de l'émotion déclenchée par une circonstance pathogène, n'a pu l'exprimer normalement, et qu'elle est ainsi restée « coincée ». Ces affects coincés ont une double destinée. Tantôt ils persistent tels quels et font sentir leur poids sur toute la vie psychique, pour laquelle ils sont une source d'irritation perpétuelle. Tantôt ils se transforment en processus physiques anormaux, processus d'innervation ou d'inhibition (paralysie), qui ne sont pas autre chose que les symptômes physiques de la névrose.»

  33. Cinq leçons de psychanalyse «A peu près à l'époque où Breuer appliquait sa «talking cure», Charcot poursuivait, à la Salpêtrière, ses recherches sur l'hystérie, qui devaient aboutir à une nouvelle conception de cette névrose. La conclusion à laquelle il parvenait n'était alors pas connue à Vienne. Mais lorsque, dix ans plus tard, nous publiâmes, Breuer et moi, notre communication préliminaire sur le mécanisme psychique des phénomènes hystériques, inspirée par les résultats du traitement cathartique de la première malade de Breuer, nous étions en plein sous l'influence des travaux de Charcot. Nous fîmes alors de nos traumatismes psychiques les équivalents des traumatismes physiques dont Charcot avait établi le rôle dans le déterminisme des paralysies hystériques. […] Le traitement cathartique, appliqué par Breuer, exigeait qu'on plongeât le malade dans une hypnose profonde puisque seuls les états hypnotiques lui permettaient de se rappeler les événements …»

  34. Cinq leçons de psychanalyse «…pathogènes qui lui échappaient à l'état normal. Or, je n'aimais pas l'hypnose ; c'est un procédé incertain et qui a quelque chose de mystique. Mais lorsque j'eus constaté que, malgré tous mes efforts, je ne pouvais mettre en état d'hypnose qu'une petite partie de mes malades, je décidai d'abandonner ce procédé et d'appliquer le traitement cathartique. J'essayai donc d'opérer en laissant les malades dans leur état normal. […] De cette manière, je réussis, sans employer l'hypnose, à apprendre des malades tout ce qui était nécessaire pour établir le rapport entre les scènes pathogènes oubliées et les symptômes qui en étaient les résidus. […] la preuve était faite que les souvenirs oubliés ne sont pas perdus, qu'ils restent en la possession du malade, prêts à surgir, associés à ce qu'il sait encore. Mais il existe une force qui les empêche de devenir conscients. L'existence de cette force peut être considérée comme certaine, car on sent un effort …»

  35. Cinq leçons de psychanalyse «…quand on essaie de ramener à la conscience les souvenirs inconscients. Cette force, qui maintient l'état morbide, on l'éprouve comme une résistance opposée par le malade. […] le malade s'arrête brusquement, hésite et prétend n'avoir rien à dire, qu'il ne lui vient absolument rien à l'esprit. S'il en était réellement ainsi, notre procédé serait inapplicable. Mais une observation minutieuse montre qu'un tel arrêt des associations libres ne se présente jamais. Elles paraissent suspendues parce que le malade retient ou supprime l'idée qu'il vient d'avoir, sous l'influence de résistances revêtant la forme de jugements critiques. On évite cette difficulté en avertissant le malade à l'avance et en exigeant qu'il ne tienne aucun compte de cette critique. Il faut qu'il renonce complètement à tout choix de ce genre et qu'il dise tout ce qui lui vient à l'esprit, même s'il pense que c'est inexact, hors de la question, stupide même, et surtout s'il lui est désagréable que sa …»

  36. Cinq leçons de psychanalyse «…pensée s'arrête à une telle idée. S'il se soumet à ces règles, il nous procurera les associations libres qui nous mettront sur les traces du complexe refoulé. Ces idées spontanées que le malade repousse comme insignifiantes, s'il résiste au lieu de céder au médecin, représentent en quelque sorte, pour le psychanalyste, le minerai dont il extraira le métal précieux par de simples artifices d'interprétation. […] L'interprétation des rêves est, en réalité, la voie royale de la connaissance de l'inconscient, la base la plus sûre de nos recherches, et c'est l'étude des rêves, plus qu'aucune autre, qui vous convaincra de la valeur de la psychanalyse et vous formera à sa pratique. […] Pour se persuader de l'existence des «idées latentes» du rêve et de la réalité de leur rapport avec le «contenu manifeste», il faut pratiquer l'analyse des rêves, dont la technique est la même que la technique psychanalytique dont il a été déjà question.»

  37. Cinq leçons de psychanalyse «Elle consiste tout d'abord à faire complètement abstraction des enchaînements d'idées que semble offrir le «contenu manifeste» du rêve, et à s'appliquer à découvrir les «idées latentes», en recherchant quelles associations déclenche chacun de ses éléments. Ces associations provoquées conduiront à la découverte des idées latentes du rêveur, de même que, tout à l'heure, nous voyions les associations déclenchées par les divers symptômes nous conduire aux souvenirs oubliés et aux complexes du malade. […] La première découverte à laquelle la psychanalyse nous conduit, c'est que, régulièrement, les symptômes morbides se trouvent liés à la vie amoureuse du malade; elle nous montre que les désirs pathogènes sont de la nature des composantes érotiques et nous oblige à considérer les troubles de la vie sexuelle comme une des causes les plus importantes de la maladie. […] Le travail analytique nécessaire pour expliquer et …»

  38. Cinq leçons de psychanalyse «…supprimer une maladie ne s'arrête jamais aux événements de l'époque où elle se produisit, mais remonte toujours jusqu'à la puberté et à la première enfance du malade ; là, elle rencontre les événements et les impressions qui ont déterminé la maladie ultérieure. Ce n'est qu'en découvrant ces événements de l'enfance que l'on peut expliquer la sensibilité à l'égard des traumatismes ultérieurs, et c'est en rendant conscients ces souvenirs généralement oubliés que nous en arrivons à pouvoir supprimer les symptômes. Nous parvenons ici aux mêmes résultats que dans l'étude des rêves, à savoir que ce sont les désirs inéluctables et refoulés de l'enfance qui ont prêté leur puissance à la formation de symptômes sans lesquels la réaction aux traumatismes ultérieurs aurait pris un cours normal. Ces puissants désirs de l'enfant, je les considère, d'une manière générale, comme sexuels.»

  39. Cinq leçons de psychanalyse «[…] l'instinct sexuel ne pénètre pas dans les enfants à l'époque de la puberté […] L'enfant présente dès son âge le plus tendre les manifestations de cet instinct; il apporte ces tendances en venant au monde, et c'est de ces premiers germes que sort, au cours d'une évolution pleine de vicissitudes et aux étapes nombreuses, la sexualité dite normale de l'adulte. […] L'instinct sexuel de l'enfant est très compliqué; on peut y distinguer de nombreux éléments, issus de sources variées. Tout d'abord, il est encore indépendant de la fonction de reproduction au service de laquelle il se mettra plus tard. Il sert à procurer plusieurs sortes de sensations agréables que nous désignons du nom de plaisir sexuel par suite de certaines analogies. La principale source du plaisir sexuel infantile est l'excitation de certaines parties du corps particulièrement sensibles, autres que les organes sexuels : la bouche, l'anus, l'urètre, ainsi que l'épiderme et …»

  40. Cinq leçons de psychanalyse «…autres surfaces sensibles. Cette première phase de la vie sexuelle infantile, dans laquelle l'individu se satisfait au moyen de son propre corps et n'a besoin d'aucun intermédiaire, nous l'appelons, d'après l'expression créée par Havelock Ellis, la phase de l'auto-érotisme, Ces parties propres à procurer le plaisir sexuel, nous les appelons zones érogènes. […] Il est inévitable et tout à fait logique que l'enfant fasse de ses parents l'objet de ses premiers choix amoureux. Toutefois, il ne faut pas que sa libido reste fixée à ces premiers objets; elle doit se contenter de les prendre plus tard comme modèles et, à l'époque du choix définitif, passer de ceux-ci à des personnes étrangères. L'enfant doit se détacher de ses parents : c'est indispensable pour qu'il puisse jouer son rôle social. […] Nous voyons que les hommes tombent malades quand, par suite d'obstacles extérieurs ou d'une adaptation insuffisante, la satisfaction de leurs besoins …»

  41. Cinq leçons de psychanalyse «…érotiques leur est refusée dans la réalité. Nous voyons alors qu'ils se réfugient dans la maladie, afin de pouvoir, grâce à elle, obtenir les plaisirs que la vie leur refuse. Nous avons constaté que les symptômes morbides sont une part de l'activité amoureuse de l'individu, ou même sa vie amoureuse tout entière; et s'éloigner de la réalité, c'est la tendance capitale, mais aussi le risque capital de la maladie. Ajoutons que la résistance de nos malades à se guérir ne relève pas d'une cause simple, mais de plusieurs motifs. Ce n'est pas seulement le «moi» du malade qui se refuse énergiquement à abandonner des refoulements qui l'aident à se soustraire à ses dispositions originelles; mais les instincts sexuels eux-mêmes ne tiennent nullement à renoncer à la satisfaction que leur procure le substitut fabriqué par la maladie, et tant qu'ils ignorent si la réalité leur fournira quelque chose de meilleur.»

  42. * Contribution à l’histoire du mouvement psychanalytique «Dans les pages qui suivent, je me propose d'apporter une contribution à l'histoire du mouvement psychanalytique. Cette contribution présente un caractère subjectif qui, je l'espère, n'étonnera personne, de même qu'on ne trouvera sans doute pas étonnant que j'y parle du rôle que j'ai moi-même joué dans cette histoire. C'est que la psychanalyse est ma création : pendant dix ans, j'ai été le seul à m'en occuper, et pendant dix ans c'est sur ma tête que s'abattaient les critiques par lesquelles les contemporains exprimaient leur mécontentement envers la psychanalyse et leur mauvaise humeur à son égard. Je crois même pouvoir affirmer qu'aujourd'hui encore, où je suis loin d'être le seul psychanalyste, personne n'est à même de savoir mieux que moi ce qu'est la psychanalyse, en quoi elle diffère d'autres modes d'exploration de la vie psychique, ce qui peut être désigné par…»

  43. Contribution à l’histoire du mouvement psychanalytique «…ce terme ou ce qui pourrait être mieux désigné autrement. Ayant eu l'occasion, en 1904, de parler pour la première fois publiquement de la psychanalyse, du haut d'une chaire universitaire américaine, et conscient de l'importance que ce fait pouvait avoir pour les objectifs que je poursuivais, j'avais déclaré que ce n'était pas moi qui avais donné le jour à la psychanalyse, que c'était Josef Breuer qui s'était acquis ce mérite, alors que, encore étudiant, j'étais occupé à passer mes examens (de 1880 à 1882). Mais des amis bienveillants m'ont fait observer depuis que j'avais poussé trop loin l'expression de ma reconnaissance ; que j'aurais dû, ainsi que je l'avais fait dans les occasions antérieures, faire ressortir que le «procédé cathartique» de Breuer constituait une phase préliminaire de la psychanalyse et que celle-ci datait du jour où, repoussant la technique…»

  44. Contribution à l’histoire du mouvement psychanalytique «…hypnotique, j'avais introduit celle de l'association libre. […] La nature de la découverte de Breuer a été tant de fois décrite et exposée que je puis m'abstenir ici de toute discussion détaillée sur ce sujet. Je rappellerai seulement qu'elle repose sur ce fait fondamental que les symptômes des hystériques se rattachent à des scènes de leur vie (traumatismes), qui, après les avoir fortement impressionnés, sont tombées dans l'oubli ; et qu'elle comporte un traitement en rapport avec cette constatation et qui consiste à évoquer, sous l'hypnose, le souvenir de ces scènes et à en provoquer la reproduction (catharsis). Aussi crut-il pouvoir formuler la conclusion théorique d'après laquelle les symptômes en question résulteraient d'une utilisation anormale de quantités d'excitation non libérées (conversion). […] Nous savons aujourd'hui, et c'est là une des plus…»

  45. Contribution à l’histoire du mouvement psychanalytique «…récentes acquisitions de la psychanalyse, que nous devons mettre au premier rang, au cours de l'analyse, le conflit actuel et la cause déterminante de la maladie. Or, c'est exactement ce que nous faisions, Breuer et moi, dès nos premières applications de la méthode cathartique. Nous attirions directement l'attention du malade sur la scène traumatique au cours de laquelle s'était produit le symptôme, nous cherchions à déceler dans cette scène le conflit psychique et à mettre en liberté le sentiment refoulé. […] Le fait que le transfert sexuel, grossièrement nuancé, tendre ou hostile, s'observe au cours du traitement de la névrose, quelle qu'elle soit, sans qu'il soit désiré ou provoqué par l'une ou l'autre des deux parties en présence, m'est toujours apparu comme la preuve irréfutable de l'origine sexuelle des forces impulsives de la névrose.»

  46. Contribution à l’histoire du mouvement psychanalytique «La théorie du refoulement est le pilier sur lequel repose l'édifice de la psychanalyse ; elle est la partie la plus essentielle, tout en ne représentant que l'expression théorique d'une expérience qu'on peut reproduire aussi souvent qu'on le désire lorsqu'on entreprend l'analyse d'un névrosé, sans faire appel à l'hypnose. A un moment donné, on se heurte à une résistance qui s'oppose au travail analytique, le sujet prétextant une lacune de mémoire, pour rendre ce travail vain. En appliquant l'hypnose, on ne réussit qu'à dissimuler cette résistance, et c'est pourquoi l'histoire de la psychanalyse proprement dite date du jour de l'introduction de l'innovation technique qui consiste dans l'abandon de l'hypnose. L'interprétation théorique de la coïncidence entre cette résistance et une amnésie conduit inévitablement à la conception de l'activité psychique inconsciente, …»

  47. Contribution à l’histoire du mouvement psychanalytique «…qui est celle de la psychanalyse […] Mes considérations relatives à la sexualité de l'enfant reposaient au début uniquement sur les résultats des analyses faites sur des adultes et poussées jusqu'à des événements très reculés de leur vie passée. Je n'avais pas alors eu l'occasion de faire des observations directes sur l'enfant. Aussi fut-ce pour moi un triomphe extraordinaire, lorsque je réussis, pas mal d'années plus tard, à obtenir la confirmation de la plupart de mes déductions par l'observation et l'analyse directe d'enfants très jeunes. […] Je serai bref en ce qui concerne l'interprétation des rêves. Elle fut pour ainsi dire le premier résultat de l'innovation technique que j'avais adoptée, lorsque, suivant une vague intuition, je me décidai à remplacer l'hypnose par l'association libre. Ce n'est pas la curiosité scientifique qui, tout d'abord, m'avait poussé à …»

  48. Contribution à l’histoire du mouvement psychanalytique «…chercher à comprendre les rêves. Aucune influence, autant que je sache, n'avait guidé mon intérêt dans cette direction, et ne m'avait fait entrevoir des résultats féconds dans ce domaine. Avant même la rupture de mes relations avec Breuer, je n'avais jamais eu le temps de l'informer, même brièvement, que j'avais appris à interpréter les rêves. Étant donné la manière dont j'ai fait cette dernière découverte, le symbolisme du langage des rêves ne s'est révélé à moi qu'en dernier lieu, car les associations du rêveur ne nous apprennent que fort peu de choses sur les symboles. […] Quant à la partie la plus originale et la plus importante de ma théorie des rêves, celle qui rattache les déformations qui se produisent dans les rêves à un conflit interne, autrement dit celle qui voit dans ces déformations une sorte de manque de franchise intérieure […] En 1902, il se forma autour de …»

  49. Contribution à l’histoire du mouvement psychanalytique «…moi un groupe de jeunes médecins, dans le but avoué d'apprendre la psychanalyse, pour s'y consacrer et la répandre ensuite. L'initiative de ce groupement appartenait à un collègue qui avait éprouvé sur lui-même les bons effets du traitement analytique. On se réunissait certains soirs a mon domicile, on discutait en se conformant à certaines règles, on cherchait à s'orienter dans ce domaine de recherches étrangement nouveau et à susciter pour lui l'intérêt des autres. […] Les difficultés que présente l'enseignement de la psychanalyse et de son application pratique, difficultés très graves et qui sont la cause de la plupart des désaccords et divergences actuels, avaient déjà commencé à manifester leurs effets dans les réunions privées de la petite association psychanalytique de Vienne. Je n'osais pas quant à moi, étant donné qu'il s'agissait d'une technique …»

  50. Contribution à l’histoire du mouvement psychanalytique «…encore incomplète et d'une théorie encore en pleine évolution, enseigner l'une et l'autre avec une autorité suffisante; en quoi j'ai eu tort, car j'aurais probablement épargné aux autres plus d'une erreur et j'aurais prévenu plus d'un écart du droit chemin. On éprouve toujours une grande satisfaction à voir ses disciples devenir capables d'un travail autonome et s'affranchir de leur dépendance à l'égard du maître. Mais cette autonomie et cette indépendance ne sont fécondes au point de vue scientifique que lorsqu'elles sont associées à certaines qualités personnelles qui, malheureusement, sont assez rares. Or, la psychanalyse exige précisément une longue et sévère discipline, en vue de la parfaite possession de soi-même. […] C'est à partir de 1907, c'est-à-dire pendant les années qui suivirent l'établissement de relations constantes entre Vienne et Zurich…»

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