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Utilisation du récit dans les hypermédias de vulgarisation

Séminaire de recherche Il&C 2011-2012 Mardi 8 novembre 2011 - ERAS 61. Utilisation du récit dans les hypermédias de vulgarisation. Baptiste Campion. IL&C - Centre de recherche en communication (RECOM) Groupe de Recherche en Médiation des Savoirs (GReMS)

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Utilisation du récit dans les hypermédias de vulgarisation

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Presentation Transcript


  1. Séminaire de recherche Il&C 2011-2012Mardi 8 novembre 2011 - ERAS 61 Utilisation du récit dans les hypermédias de vulgarisation Baptiste Campion IL&C - Centre de recherche en communication (RECOM) Groupe de Recherche en Médiation des Savoirs (GReMS) Observatoire des mondes numériques en sciences humaines (OMNSH) baptiste.campion@uclouvain.be http://www.uclouvain.be/baptiste.campion B.Campion - Nov. 2011

  2. Plan de l’exposé • Contexte & objectifs de l’étude • Compréhension et effet éducatif du récit • Exemple d’hypothèse structure du récit et « récit fantôme » • Méthodologie • Deux quasi-expérimentations • Résultats et discussion B.Campion - Nov. 2011

  3. Contexte général de l’étude (1) Usage du récit à des fins de communication des connaissances dans les hypermédias de vulgarisation scientifique : • Effets de la narration sur la compréhension ? • Différentes façons d’utiliser le récit (à ces fins) ? • Variations de la compréhension en fonction du type de récit, de l’interactivité, etc. ? B.Campion - Nov. 2011

  4. Contexte général de l’étude (2) Pourquoi ces questions se posent-elles ? • Le récit est employé à divers degrés dans les dispositifs d’éducation non formelle, notamment de vulgarisation scientifique • Les effets mémoriels ou identitaires du récit sont bien connus (Bartlett, Mandler, Bruner, Ricœur). Quid des effets sur la compréhension ? Question est très peu traitée, surtout empiriquement > côté pionnier/exploratoire • Dispositifs en ligne « interactifs » : vont à l’encontre de la logique linéaire classique du récit. Avec quelles conséquences sur la compréhension ? B.Campion - Nov. 2011

  5. « Effets éducatifs » = compréhension Les « effets éducatifs » sont définis en termes de compréhension, suivant le modèle de compréhension de texte de Van Dijk et Kintsch (1983): • Processus de compréhension: double processus (top down & bottom up) de construction d’une représentation cohérente • Consensus actuel sur la structure du processus (Denhière 1992) Comprendre = construire une représentation mentale de l’objet de connaissance B.Campion - Nov. 2011

  6. Comprendre un récit (1) Le lecteur/récepteur doit construire une représentation cohérente du référent du récit Différentes théories peuvent décrire cette représentation : • Story Schema theory (p.ex Mandler 1984) • Théorie des modèles mentaux (Johnson-Laird 1983) • Ces approches sont cohérentes avec la narratologie « classique » (structurale) B.Campion - Nov. 2011

  7. Comprendre un récit (2) Herman (2002), nomme storyworld ce modèle mental construit par le récepteur et rendant possible la compréhension du récit • Ce storyworld = ? • Modèle mental de « ce qui se passe » • Basé sur les éléments du texte narratif • Etabli par un double processus de bottom-up (microdesign) et top-down (macrodesign) • « Réutilisable » B.Campion - Nov. 2011

  8. Conséquence : le récit vu comme outil cognitif Herman (2003): “My hypothesis is that stories provide, to a degree that needs to be determined by future research, domain-general tools for thinking”  Le storyworld est la base grâce à laquelle la compréhension d’éléments à travers un récit est rendue possible  Réutilisation de ce modèle mental dans d’autres cadres (autres circonstances), à d’autres fins (inférences, résolution de problèmes...)  Ici : focalisation sur le récit explicitement éducatif B.Campion - Nov. 2011

  9. Fonctionnement du récit « éducatif » Dans ce cadre, un récit « éducatif » fonctionne donc à deux niveaux : • Compréhension du récit lui-même • Compréhension du domaine de connaissance • Différentes façons d’intégrer univers diégétique et domaine de connaissance • Modèle : le modèle mental du domaine de connaissance s’appuie sur le storyworld (opérations d’extraction et de généralisation) • Hypothèses: influence probables des caractéristiques sémiotiques du récit (structure, personnages, …) sur la représentation du domaine de connaissances B.Campion - Nov. 2011

  10. Exemple : Effets de la structure du récit Base théorique : Théorie des possibles narratifs (Bremond) : récit comme une suite de séquences posant des alternatives de type « réussite/échec », en critique du récit « déterministe » D C E B F A D’ C’ E’ F’ B.Campion - Nov. 2011

  11. Le « récit fantôme » • Similarité formelle et structurelle avec l’hypertexte • Existence de ce « récit fantôme » prévue par les dispositifs : branches non actualisées • Question de la construction du storyworld dans un cas de figure où le récit fantôme (l’alternative) n’est pas une hypothèse spéculative ? B.Campion - Nov. 2011

  12. Hypothèse : effets de la structure hypertextuelle du récit • Absence d’effet : construction de représentations mentales similaires du domaine de connaissance sur base d’unités d’informations équivalentes : les branches non actualisées n’interviennent pas dans la représentation • Effet du récit fantôme: construction par les sujets d’une représentation mentale du domaine de connaissance tenant compte des branches non actualisés du récit (question de la conscience du dispositif, ouverture à la complexité) B.Campion - Nov. 2011

  13. Variables • Variable indépendante : structure hypertextuelle (modalités : linéarité/non linéarité) • Variables dépendantes : représentations… • du storyworld (ouverture : « ça pourrait se passer autrement ») • du domaine de connaissance (complexité de la représentation) B.Campion - Nov. 2011

  14. Méthode quasi-expérimentale • Situation provoquée, contrôle des variables (comme dans l’expérimentation) • Ancrée dans un terrain • Absence de randomisation (Cook & Campbell 1979) •  Accent mis sur la validité interne des données • (Question de la généralisation ?) B.Campion - Nov. 2011

  15. Méthode et traitement des données (1) • Public: enfants de 5 et 6° primaires (11-12 ans). • Dispositif : site web expliquant la formation d’une carie sous forme de récit • Lecture hypermédia puis questionnaire relatif au contenu scientifique de l’hypermédia • Comparaison de représentations d’un phénomène scientifique suivant qu’il est expliqué de différentes manières : récit linéaire >< récit non-linéaire • Travail en 2 étapes : expé 1 et expé 2 • Les résultats de l’expé 1 sont la base de l’expé 2 • Expé 1 : 43 sujets ; Expé 2 : environ 120 sujets B.Campion - Nov. 2011

  16. Méthode et traitement des données (2) • Mesure de l’effet immédiat (critiquable…) • Utilisation unique de l’hypermédia (idem) • Tentative de mise au jour des représentations par questionnaires : • Storyworld : • Analyse de discours suscité (rappel libre) • Indirectement : représentations graphiques • Domaine de connaissance : • Résolution de problème • Représentations graphiques (dessin du mécanisme) • Analyse de discours suscités (définitions) • Analyse : analyses de contenu catégorielle (expé 1) et propositionnelle de discours + catégorielle (expé 2) B.Campion - Nov. 2011

  17. Première série d’expérimentations (1) Globalement, on n’observe… pas grand chose ! • Capacité de résolution de problème : pas de différence significative entre conditions • Pas de différence dans la capacité de mobilisation du modèle mental de situation ? B.Campion - Nov. 2011

  18. Première série d’expérimentations (2) Rappel libre : marques d’alternatives dans le discours des sujets ? • Indicateurs difficiles à appliquer. Détection des « si… », « soit… », « lorsque… » • Les sujets qui utilisent ces termes sont minoritaires dans toutes les conditions bien que plus nombreux dans la condition non linéaire • Nombre très (trop) limité pour conclure (6 occurrences) • Différences forcément non significatives • Difficulté d’interprétation. Hypothèse non vérifiée et/ou question trop vague et/ou indicateur mal conçu ? B.Campion - Nov. 2011

  19. Première série d’expérimentations (3) B.Campion - Nov. 2011

  20. Première série d’expérimentations (3) Extrait de l’analyse de contenu des dessins: items identifiés, par condition (limitation aux éléments présents) Eléments saillants, bien que ≠ non significatifs statistiquement • Découpage temporel • Personnages anthropomorphisés • Rôle des amidons B.Campion - Nov. 2011

  21. Première série d’expérimentations (4) Définition de concepts du domaine de connaissance : pas de différence significative entre conditions • Compréhension (et précision) du domaine de connaissance ne semble pas affectée par la structure hypertextuelle du récit B.Campion - Nov. 2011

  22. Discussion • Hypothèse non vérifiée, mais il existe des différences intéressantes, quoique non significatives : • Alternatives plus fréquentes dans la condition non linéaire, mais très rares • Découpage temporel du processus semble favorisé par la non-linéarité • Les sujets de la condition non linéaire semblent plus « anthropomorphiser » les agents du récit (étonnant vu que les alternatives offertes les concernent peu) • Mais c’est dans la condition linéaire qu’ils sont les plus « actifs » B.Campion - Nov. 2011

  23. Seconde série d’expérimentations (1)Nouvelle hypothèse • Les personnages peuvent être agents ou patients (cf. Bremond 1966) • Interaction entre statut des personnages et non-linéarité : la non-linéarité amènerait une focalisation (interaction action / sens) • Les agents apparaissent-ils plus que les patients : • Actifs (dans le storyworld) ? • Moteurs du mécanisme (domaine de connaissance)? • Intérêt direct de la question en termes de conception B.Campion - Nov. 2011

  24. Seconde série d’expérimentations (2)Dispositif quasi-expérimental modifié • Méthodologie semblable (quasi-expérimentation, tâches, consignes, mode de collecte de données) • Adaptations à la nouvelle hypothèse: 4 conditions • Linéaire • Non linéaire bactéries « agents » • Non linéaire bactéries « patient » • Non linéaire bactéries « intermédiaires » • Perfectionnement du mode de traitement : analyse de contenu inspirée de l’Analyse Propositionnelle de Discours (Ghiglione & al.) : recodage des réponses en propositions élémentaires et mise en évidence des relations actant-acté B.Campion - Nov. 2011

  25. Seconde série d’expérimentations (3)Résultats • Faible présence des alternatives : non prise en compte du récit fantôme (cf. expé 1) • Différence entre conditions linéaire et non linéaire… à l’inverse de ce qui a été observé dans l’expé 1 : • les personnages apparaissent plus actifs dans la condition linéaire • Quasiment aucune différence entre conditions non linéaires • Quand il y en a, aucune logique « progressive » en fonction du statut du personnage des bactéries B.Campion - Nov. 2011

  26. Discussion et conclusions (1) • L’idée répandue que l’interactivité (non-linéarité) est utile à l’apprentissage (car « rôle actif ») dans le cadre d’un récit semble fortement à nuancer : • Pas d’effet spécifique de la non-linéarité sur la compréhension du récit • Pas d’effet spécifique de la non-linéarité sur la compréhension du contenu scientifique • Pas de prise en compte du « récit fantôme » B.Campion - Nov. 2011

  27. Discussion et conclusions (2) • L’interaction structure hypertextuelle / récit ne semble pas un facteur d’entrée dans le regard porté sur les éléments du domaine de contenu : • Observations minoritaires et non reproduction du résultat • Ce que fait effectivement le personnage dans le récit n’a pas d’importance B.Campion - Nov. 2011

  28. Discussion et conclusions (3) • Interprétations plus générales : • Cohérence avec l’idée que la compréhension du récit est une ressource cognitive pour la compréhension du domaine de connaissance • Non-linéarité ≠ variable d’entrée (cf. modèle) • Explication possible : surcharge cognitive B.Campion - Nov. 2011

  29. Discussion et conclusions (4) • Limites méthodologiques • Opérationnalisation des variables considérées • Eléments non considérés par la recherche (prolongements possibles de la recherche) : • Effets de la non-linéarité sur d’autres dimensions (motivation, p.ex) • Effets d’usages multiples et/ou de délais plus longs • Impact d’autres variables (choix du lecteur, personnages, intégration du propos éducatif à l’intrigue, âge) • Conséquences pour la conception de dispositifs éducatifs : • Si l’objectif = communiquer une représentation globale, la structure narrative hypertextuelle n’aurait pas d’importance B.Campion - Nov. 2011

  30. Merci de votre attention ! Avez-vous des questions ? baptiste.campion@uclouvain.be B.Campion - Nov. 2011

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