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La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise. Jeudi 7 juin 2012. Intervenants. Florence Dupont- Fargeaud , Associée, Droit Social Anne-Sophie Cammas , Joëlle Muchada , Collaboratrices, Droit Social Avec la participation de :

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  1. La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise Jeudi 7 juin 2012

  2. Intervenants • Florence Dupont-Fargeaud, Associée, Droit Social • Anne-Sophie Cammas, Joëlle Muchada, Collaboratrices, Droit Social Avec la participation de : • Sabrina Marzella, Psychologue Clinicienne • Mélanie Leroy, Psychologue du Travail - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  3. Sommaire I – Le contexte de la santé au travail II – La prévention des risques en l’absence de crise III – Que faire face à une situation de crise ? - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  4. I – Le contexte de la santé au travail - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  5. I – Le contexte de la santé au travail • Un enjeu actuel 1.1 La santé mentale des salariés : du principe de précaution à l’obligation absolue de résultat • Principe général de prévention : l’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer de manière effective la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs (art. L. 4121-1 du Code du travail) • Application jurisprudentielle de l’obligation de sécurité de résultat à la protection de la santé mentale des salariés (Soc. 21 juin 2006, n° 05-43.914 confirmé par Soc. 19 octobre 2011, n° 09-68.272) Manquement à l’obligation de sécurité dès lors que l’employeur n’est pas parvenu à assurer la sécurité des salariés, sans qu’il soit nécessaire de rapporter la preuve d’une faute quelconque Possibilité d’exonération réduite : preuve de la faute exclusive du salarié ou d’un cas de force majeure - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  6. I – Le contexte de la santé au travail 1.2 Les risques psychosociaux et la responsabilité de l’employeur 1.2.1. Mise en cause de la responsabilité civile de l’employeur • Simple manquement à l’obligation de sécurité, même en l’absence d’accident du travail ou de maladie professionnelle • La seule constatation de l’existence d’une lésion altérant la santé mentale du salarié suffit à engager la responsabilité civile de l’employeur • Condamnation au paiement de dommages-intérêts • « Quand bien même l’employeur aurait pris des mesures en vue de faire cesser les agissements litigieux » (Soc. 3 février 2010, n° 08-40.144) - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  7. I – Le contexte de la santé au travail • Reconnaissance d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle : présomption d’imputabilité en cas d’accident survenu au temps et au lieu de travail • Reconnaissance d’une dépression nerveuse en tant qu’accident du travail (2èmeciv. 1er juillet 2003, n° 02-30.576 et CA Paris, 3 mai 2012, n° 11/10682) Abandon de la jurisprudence classique selon laquelle l’accident du travail suppose une lésion corporelle : une lésion psychique est désormais admise Application stricte du critère de la soudaineté (ex : état dépressif immédiatement consécutif à un entretien d’évaluation, crise de nerfs aiguë lors de reproches) - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  8. I – Le contexte de la santé au travail • Reconnaissance d’un suicide ou d’une tentative de suicide en tant qu’accident du travail Suicide au sein de l’entreprise : présomption classique d’imputabilité du suicide au travail Suicide au domicile du salarié : il suffit de prouver que l’accident est survenu par le fait du travail (2èmeciv. 22 février 2007, n° 05-13.771) = L’absence de lien de subordination n’exclut pas la qualification d’accident du travail - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  9. I – Le contexte de la santé au travail • Faute inexcusable au sens de l’article L. 452-1 du Code de la sécurité sociale • « Lorsque l’employeur avait ou aurait dû avoir conscience du danger auquel était exposé le salarié et qu’il n’a pas pris les mesures nécessaires pour l’en préserver » (Soc. 28 février 2002, n° 00-13.172) La reconnaissance d’une faute inexcusable donne lieu au remboursement du montant des prestations et indemnités complémentaires versées à la victime ou à ses ayants droit par la CPAM • Jurisprudence « Renault » (CA Versailles, 19 mai 2011, n° 10/00954 et 10 mai 2012, n° 10/05488) - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  10. I – Le contexte de la santé au travail 1.2.2. Mise en cause de la responsabilité pénale de l’employeur ou de son délégataire suppose une faute personnelle • Infractions aux prescriptions législatives et réglementaires en matière d’hygiène et de sécurité (art. L. 4741-1 du Code du travail) : 3 750 euros d’amende autant de fois qu’il y a de salariés concernés ou 1 an d’emprisonnement et 9 000 euros d’amende en cas de récidive - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  11. I – Le contexte de la santé au travail • Homicides ou blessures involontaires (art. 221-6 et 221-19 du Code pénal) • Faute ordinaire d’imprudence ou de négligence : 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende en cas d’homicide et 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende en cas de blessures ayant entrainé une ITT de plus de 3 mois • Violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement : 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende en cas d’homicide et 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende en cas de blessures ayant entrainé une ITT de plus de 3 mois - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  12. I – Le contexte de la santé au travail • Mise en danger d’autrui (art. 223-1 du Code pénal) : exposition directe d’un salarié à un risque immédiat de mort ou de blessures graves par la violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de sécurité ou de prudence 1 an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende • Harcèlement moral (art. 222-33-1 du Code pénal) 1 an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende • Mise en cause de la responsabilité pénale de l’entreprise, personne morale, au titre des infractions commises pour son compte par ses organes ou représentants (art. 121-2 du Code pénal) Amende égale au quintuple de celle prévue pour les personnes physiques - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  13. I – Le contexte de la santé au travail En pratique, les juridictions pénales ne se sont pas encore beaucoup exprimées en matière de « harcèlement moral institutionnalisé » • Plusieurs informations judiciaires en cours suite à des dépôts de plainte avec constitution de partie civile s’appuyant notamment sur le rapport de l’inspecteur du travail (HSBC, Renault, France Télécom) • Poursuites pénales contre plusieurs dirigeants de Sup. de Co. et l’association de l’école : condamnation du directeur général de l’école à 8 mois d’emprisonnement avec sursis et 5 000 euros d’amende (Tribunal correctionnel d’Amiens, 31 mai 2012) • Condamnation de la société Euronext pour harcèlement moral : 50 000 euros d’amende (CA Paris, 22 novembre 2011) Les familles et les syndicats n’hésitent plus à porter plainte au pénal pour « harcèlement moral » ou « homicide involontaire » L’ouverture d’une information judiciaire est de plus en plus fréquente et si l’existence d’un lien solide entre les conditions de travail de la victime et le suicide apparait, le renvoi devant le tribunal correctionnel semble aujourd’hui plus que jamais d’actualité - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  14. I – Le contexte de la santé au travail 1.2.3. Les pouvoirs du juge face au pouvoir de direction de l’employeur Possibilité pour le juge de suspendre une réorganisation susceptible de nuire à la santé des salariés • Interdiction de prendre des mesures qui auraient pour objet ou pour effet de compromettre la santé et la sécurité des salariés (Soc. 5 mars 2008, n° 06-45.888 « Snecma » et TGI Paris, 5 juillet 2011, RG n° 11/05780). • Effacement du pouvoir de direction de l’employeur face à la santé et la sécurité des salariés • Une solution réservée aux situations de réel danger : une organisation plus contraignante du travail n’est pas à elle seule susceptible de faire l’objet d’une mesure de suspension - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  15. I – Le contexte de la santé au travail 1.2.4. Des coûts financiers importants pour l’entreprise • Les responsabilités civiles et pénales de l’employeur emportent des risques financiers de condamnation au paiement de dommages-intérêts et d’amendes • Augmentation du taux de cotisations AT/MP • Perte de productivité • Atteinte à l’image et à la réputation - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  16. I – Le contexte de la santé au travail 1.3 Un enjeu qui recouvre plusieurs réalités « Les risques psychosociaux sont les tensions humaines potentiellement générées par la mise en œuvre de la stratégie de l’entreprise » Les violences, les agressions, les incivilités, etc. Le sentiment de mal être au travail Le stress Le harcèlement Les discriminations - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  17. I – Le contexte de la santé au travail 1.3.1 Le harcèlement moral Renvoi aux relations humaines entre collègues ou avec un supérieur hiérarchique • Une réalité fortement encadrée par la loi • La loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 : consécration juridique de la notion de harcèlement moral • « Aucun salarié ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel » (art. L. 1152-1 du Code du travail repris à l’identique à l’article 222-33-2 du Code pénal) Mais une notion subjective qui laisse un important pouvoir d’appréciation et d’interprétation au juge agissements dont la répétition peut affecter gravement le salarié sans que ces comportements ne relèvent du harcèlement. - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  18. I – Le contexte de la santé au travail • Principe de prévention repris spécifiquement en matière de harcèlement moral (art. L.1152-4 du Code du travail) • Protection des salariés victimes ou témoins de harcèlement moral : nullité des sanctions, des mesures discriminatoires et du licenciement prononcés à leur encontre (art. L.1152-2 du Code du travail) • Sanctions disciplinaires à l’encontre de l’auteur du harcèlement moral (art. L.1152-5 du Code du travail) : Les faits de harcèlement moral constituent nécessairement une faute grave Nouveau délai de 2 jours ouvrables entre l’entretien et la sanction (loi n° 2012- 387 du 22 mars 2012) - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  19. I – Le contexte de la santé au travail • Loi du 27 mai 2008 portant diverses dispositions d’adaptation au droit communautaire dans le domaine de la lutte contre les discriminations • Elargissement de la définition du harcèlement moral aux agissements liés à un motif discriminatoire : « harcèlement discriminatoire » • Accord national interprofessionnel sur le harcèlement et la violence au travail du 26 mars 2010 (étendu par arrêté du 23 juillet 2010) • Objet : sensibiliser les employeurs sur le harcèlement et la violence au travail et la mise en place d’une politique de prévention - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  20. I – Le contexte de la santé au travail • Les clarifications jurisprudentielles • Abandon du critère de l’intention de nuire • Le harcèlement moral est constitué indépendamment de l’intention malveillante de l’auteur des faits (Soc. 10 novembre 2009, n° 08-41.497) • Lecture objective de l’article L. 1152-1 du Code du travail qui vise les agissements qui ont « pour effet » d’altérer la santé mentale du salarié Nécessité d’une intention dolosive en matière pénale : la poursuite pénale n’est possible que lorsque l’intention de nuire du harceleur est établie • Condamnation d’un salarié pour harcèlement moral envers sa hiérarchie (Crim. 6 décembre 2011, n° 10-82.266) : harcèlement « vertical descendant » - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  21. I – Le contexte de la santé au travail • Du harcèlement moral psychologique au « harcèlement moral managérial » ≠ Stress Le harcèlement moral peut être caractérisé par des méthodes de gestion du personnel (Soc. 10 novembre 2009, n° 07-45.321 et CA Agen, 10 janvier 2012, n° 11/00358) Lorsque ces méthodes se manifestent pour un ou plusieurs salariés déterminés par des agissements constitutifs de harcèlement Exemples : méthodes de management fonctionnant sur un système de pression ou d’objectifs intensifs difficilement atteignables Limites au pouvoir de gestion tenant au respect de la dignité et de la santé mentale des salariés - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  22. I – Le contexte de la santé au travail 1.3.2. La souffrance au travail Directement liée à l’organisation et aux conditions de travail Des manifestations multiples - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  23. I – Le contexte de la santé au travail • Interactions vie professionnelle & vie privée Vie professionnelle Vie Privée Stress personnel Vulnérabilité Divorce Maladie Problèmes relationnels entre collègues Surcharge/sous charge Déménagement Mariage Difficultés financières Manque de reconnaissance Décès Dispute Monotonie/ répétition Naissance Départ d’un enfant Pénibilité du poste Séparation Stress professionnel Vulnérabilité - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  24. I – Le contexte de la santé au travail • Sources de stress : fonctionnement personnel Caractéristiques de vie extra professionnelle Mode de vie Caractéristiques personnelles Alimentation non équilibrée, activité physique insuffisante, activité sociale pauvre, transport contraignants, etc. Contraintes ou événements difficiles touchant la famille, les amis, etc. Désirabilité sociale, manque de confiance en soi, se sentir responsable de tout, rester joignable tout le temps, devoir se sentir fort, méconnaître ses besoins, manque d’estime, etc. - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  25. I – Le contexte de la santé au travail A. Le stress • Définition Le stress est une manifestation des risques psychosociaux. Parmi ces derniers, il est à la fois le concept le mieux défini et le terme générique le plus employé, parfois vulgarisé au détriment de son sens. Réaction normale de l’organisme face aux exigences, modifications, contraintes ou menaces de l’environnement en vue de s’y adapter. Il est indispensable à la vie, voire à la survie. Sa fonction consiste à aider l’organisme à s’adapter pour parer à une agression ou à un danger imminent. Le Stress ? - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  26. I – Le contexte de la santé au travail • Les phases du stress Récupération Situation stressante ponctuelle et mise en place des ressources adaptées Phase d’alerte Phase de résistance Phase d’épuisement Confronté à une situation considérée comme stressante, l’organisme se prépare à agir (palpitation, accélération du rythme cardiaque…) Mobilisation des ressources pour s’adapter et résister face à la situation Si la situation stressante se prolonge ou s’intensifie, les capacités de l’organisme peuvent être débordées et l’organisme s’épuise…il n’a plus les moyens de s’adapter, il passe en état de stress chronique - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  27. I – Le contexte de la santé au travail • Les différentes facettes du stress Stress Chronique Stress Aigu • Réaction d’une personne face à une situation ponctuelle qui ne dure pas • augmente les performances • est alors un moteur d’action Réponse de l’organisme à une situation de stress qui s’inscrit dans la durée, se répète, est de forte intensité Chronique et non associé à une dépense d’énergie, il est toxique pour l’organisme La durée des facteurs La répétition des facteurs L’accumulation de facteurs qui se potentialisent entre eux L’intensité des facteurs - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  28. I – Le contexte de la santé au travail • Manifestations physiques et comportementales du stress Sueur, sensation de chaleur, bouche sèche… Palpitations, respirations irrégulières, essoufflement Migraine, maux de tête, troubles gastriques Insomnie, mains et pieds froids Fatigue, vertige, nausées, besoin d’uriner… Consommation de produits calmants ou excitants Perte d’appétit, boulimie Impulsivité, incapacité à agir Colère et irritabilité, agressivité Crise de larmes Fuite, l’hyperactivité - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  29. I – Le contexte de la santé au travail • Manifestations cognitives et émotionnelles du stress Difficulté de concentration Souvenir obsédant, focus sur détails Perte de mémoire Sentiment de persécution, insatisfaction Indécisions, pensées négatives… Sentiment de surcharge mentale Découragement, repli sur soi, peu estime de soi Colère, frustration Ennui, fatigue psychique Panique, peur, anxiété Humeur dépressive - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  30. I – Le contexte de la santé au travail • Sources de stress au travail Les changements d’organisation, les fusions Les objectifs (inaccessibles, contradictoires, décalés des moyens, etc.) La pression de l’interne comme de l’externe L’externalisation, les mobilités contraintes Les relations entre les personnes (compétition, lutte, conflits) L’organisation du travail (urgence, répartition des charges, etc.) Organisation Contenu du travail L’isolement, la disparition des collectifs de travail, le manque de soutien face aux difficultés Relations L’évolution des systèmes d’information Env. physique & technique Env. socio-éco. de l’entreprise 5 facteurs recensés par INRS Le manque de visibilité sur les perspectives de carrière L’évolution des méthodes de travail Les difficultés pour harmoniser vie personnelle et professionnelle L’environnement socio-économique L’environnement du travail (bruit, ergonomie du poste) Le manque de reconnaissance - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  31. I – Le contexte de la santé au travail • L’accord national interprofessionnel du 2 juillet 2008 sur le stress au travail (étendu par arrêté du 23 avril 2009) • Définition du stress : « déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face » L’individu est capable de gérer la situation à court terme mais éprouve de grandes difficultés face à une exposition prolongée à des pressions intenses • Différents individus peuvent réagir de manière différente à des situations similaires et un même individu peut, à différents moments de sa vie, réagir différemment à des situations particulières - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  32. I – Le contexte de la santé au travail B. L’épuisement professionnel… une des conséquence du stress au travail Ensemble de réactions consécutives à l’exposition à des situations de stress professionnel permanent et prolongé. Le syndrome d’épuisement professionnel est une maladie caractérisée par un ensemble de signes, de symptômes et de modifications du comportement en milieu professionnel. Le burn-out est nécessairement lié au travail. Dans la dépression, le travail n’est pas la cause première, mais peut être un facteur aggravant. Déploiement d’une grande énergie pour accomplir le travail Pas / peu de satisfaction Frustration Déni Épuisement - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  33. I – Le contexte de la santé au travail • Manifestations du burn-out Épuisement émotionnel : sentiment de vide, d’impuissance, de confiance, attitude « bureaucratique »… Pessimisme / dissociation : insensibilité à l’environnement, déshumanisation de la relation à l’autre, vision négative des autres… Sentiment de non-accomplissement : impression de ne pas répondre aux attentes des autres, mise en retrait, dépréciation des résultats… Manifestations cognitives : difficulté de concentration, indécision, altération de la qualité du travail… Manifestations physiques : Fatigue généralisée, maux de tête, de dos, tensions musculaires, problèmes de peau… Manifestations émotionnelles : Anxiété, inquiétude et insécurité Manifestations Comportementales: Démotivation constante par rapport au travail, Irritabilité marquée, colères spontanées, pleurs fréquents, isolement… Petites phrases: « je n’y arrive plus, je suis vidée, c’est un puits sans fond, j’ai l’impression que ça ne va jamais… » - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  34. I – Le contexte de la santé au travail • Les facteurs de risque de burn-out Absence de soutien social : Relations insuffisantes ou de mauvaise qualité avec l’env. pro et les proches Absence de reconnaissance du travail effectué Manque de contrôle: peu de participation aux décisions, pas de choix possible, manque d’information Perte du sens du travail Surcharge de travail Sentiment d’inéquité, manque de réciprocité Demandes contradictoires Manque de clarté dans les objectifs et les moyens attribués pour y répondre - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  35. I – Le contexte de la santé au travail C. La dépression « touche de 5 à 10% de la population générale… La sémiologie de cette pathologie est dominée par l’association d’une humeur dépressive et d’un ralentissement psychomoteur. La culpabilité, le désespoir, la vision pessimiste de l’existence et les signes somatiques (insomnie, asthénie, modifications en plus ou en moins de l’appétit et du poids) complètent ce tableau… Les idées suicidaires méritent une attention particulière… » - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  36. I – Le contexte de la santé au travail • Manifestations de la dépression Humeur dépressive: Douleur morale, mélancolie, mal-être généralisé Dévalorisation et mésestime: Tendance à s’isoler et à se couper des autres, conduite d’évitement Manifestations cognitives : difficulté de concentration, trouble de la mémoire, difficulté à penser, manque d’intérêt et de plaisir, parfois épisode délirant (perte de contact avec la réalité, le temps)… Manifestations physiques : Fatigue, ralentissement psychomoteur, perte ou prise de poids, souffrance physique localisée ou diffuse, hypersomnie et insomnie… Manifestations Comportementales: Irritabilité, inhibition, gestion complexe de la frustration, dévalorisation de soi et des autres, sentiment d’échec plus ou moins généralisé Manifestations émotionnelles : Tristesse importante et diffuse, angoisse, culpabilité excessive et / ou inappropriée, pensée de mort (peur de mourir / idées suicidaires)… Petites phrases: « je n’en peux plus, je suis fatiguée, je suis mal, je n’y arrive plus et je n’y arriverai jamais, personne ne peut comprendre et m’aider… » - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  37. I – Le contexte de la santé au travail • Les facteurs de risque de la dépression Absence de soutien social : Relations insuffisantes ou de mauvaise qualité avec l’env. pro et les proches… Déni des autres: Manque d’intervention du soutien social, manque de soutien, acceptation de la maladie Echecs à répétition Déni de la personne: De son mal-être, de soi-même et des autres Arrêt des traitements Manque de reconnaissance Dépression précédente Facteurs de vie personnelle, événement traumatique - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  38. I – Le contexte de la santé au travail D. Le suicide « tout cas de mort qui résulte d’un acte accompli par la victime elle-même et qu’elle savait devoir produire ce résultat » De nombreuses études épidémiologiques ont établi un lien entre des contraintes de travail génératrices de stress chronique et l’apparition d’une dépression. Celle-ci peut, ensuite, favoriser un passage à l’acte suicidaire sur ou en dehors du lieu de travail. Aussi, certains suicides sur le lieu du travail peuvent être complètement indépendants de la situation professionnelle, le lieu du travail fournissant alors des occasions pour passer à l’acte. - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  39. I – Le contexte de la santé au travail • Signes avant-coureurs du suicide Discours : « Je ne peux plus continuer comme ça, ça n’a plus d’importance, vous serez mieux sans moi, je suis inutile, je serai mieux ailleurs, vous aurez bientôt la paix, ne vous inquiétez pas, je vais débarrasser le plancher… » Ambivalence : Souhaite continuer à vivre, mais le seuil de tolérance face à la souffrance l’engage à voir le suicide comme la seule issue Émotion : Perte de plaisir, apathie, pleurs, tristesse, découragement, agressivité, émotions contradictoires, changeantes et inappropriées, anxiété diffuse, absence d’émotion… Signes avant-coureurs : Ils existent Comportement : Don d’objet significatif, changement radical sur les attitudes et le comportement, retrait et isolement, mise en ordre des affaires (lettres, règlement de conflit, testament), consommation inhabituelle de drogues, d’alcool, changement de tenue vestimentaire, sur le plan de l’hygiène, retards fréquents, aménagement du temps, perte de contact avec la réalité… Cognitif : Difficulté de concentration, perte de mémoire, incohérence et confusion dans le langage, fixations, indécisions, obsessions - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  40. II – La prévention des risques en l’absence de crise - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  41. II – La prévention des risques en l’absence de crise La démarche de prévention s’attache à prévenir l’apparition de formes de stress, de harcèlement et de violences en agissant sur l’organisation du travail, le management, les modes relationnels, la répartition des tâches, la clarification des rôles de chacun. Afin de respecter son obligation de sécurité, l’employeur doit privilégier les actions de prévention collective : elles permettent d’agir sur les causes de la souffrance au travail plutôt que sur ses symptômes - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  42. II – La prévention des risques en l’absence de crise • Prévention primaire Par la création d’un environnement psychosocial et organisationnel satisfaisant Réduire les facteurs de stress à la source Affecter des moyens ou ressources supplémentaires si surcharge de travail Former l’encadrement à des méthodes de management et de communication visant à continuer à prendre en compte l’humain et son bien-être pour être efficace Être attentif (notamment par le biais de la communication large de l’entreprise et dans les entretiens annuels d’évaluation) aux objectifs donnés Prévoir des ressources identifiées (CHSCT, Médecin du travail, RH…) pour accueillir les collaborateurs en demande - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  43. II – La prévention des risques en l’absence de crise • Prévention secondaire Agir pour limiter les effets du stress, développer des connaissances pour mieux reconnaître & gérer le stress Par la mise en place de programmes d’informations et de gestion du stress Former les managers pour mieux gérer leur stress et celui de leur équipe Informer sur le stress Identifier les facteurs de stress au sein de l’entreprise et intégrer leur prévention dans des actions collectives (en lien avec le Resp. HSE) Apprentissage des techniques de relaxation et de gestion individuelle du stress Former à la gestion des conflits - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  44. II – La prévention des risques en l’absence de crise 2.1 Les outils de détection des RPS au sein de l’entreprise • La mise en place et l’analyse d’indicateurs précis • Objectif = répondre à la problématique du rapport subjectif de la personne à son travail et à son environnement professionnel • Aide aux dépistages des situations à risque et au repérage des situations déjà détériorées nécessitant une intervention rapide • Indicateurs adaptés aux spécificités de l’entreprise (taille et secteur d’activité) et choisis en concertation avec le CHSCT et/ou les représentants du personnel et les services de santé au travail - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  45. II – La prévention des risques en l’absence de crise • Exemples d’indicateurs : • Indicateurs liés au fonctionnement de l’entreprise : absentéisme, prise de congés, postes non-pourvus, turn-over, PSE, qualité des produits et des services, non-respect des délais, conflits sociaux, organisation et charge de travail, productivité, formation, système de rémunération, etc. • Indicateurs liés à la santé et à la sécurité des salariés : nombre d’accidents du travail et maladies professionnelles, activité du service de santé au travail, consultation spontanée du médecin du travail, troubles musculo-squelettiques, crise de larmes, etc. • Objectiver les risques psychosociaux par une analyse des indicateurs en fonction : • de leur variation dans le temps • des disparités entre services, ateliers ou sites de l’entreprise • du nombre constaté d’indicateurs dégradés - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  46. II – La prévention des risques en l’absence de crise • Les limites à la mise en place d’indicateurs : • Indicateurs utiles pour repérer des symptômes déjà existants mais peu opérants pour cerner les risques psychosociaux : le panorama des indicateurs peut être plutôt satisfaisant, mais le niveau de risque élevé Exemple : peu d’absentéisme ou d’arrêt maladie lorsque les salariés se forcent à venir travailler • Indicateurs qui doivent être d’avantage utilisés comme des « faisceaux d’indices » - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  47. II – La prévention des risques en l’absence de crise • La création d’un « observatoire du stress » • Comité chargé d’identifier et évaluer les RPS, d’actualiser le document unique, de proposer des mesures de prévention et d’en suivre l’application • Composition pluridisciplinaire qui associe les acteurs internes à l’entreprise et favorise le dialogue social : direction, salariés, médecin du travail, CHSCT, IRP et éventuellement intervenant extérieur • Les limites à la mise en place d’un observatoire : • Offre des réponses souvent standardisées qui ne permettent pas de poser de diagnostic précis et concret - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  48. II – La prévention des risques en l’absence de crise • L’envoi de questionnaires individuels et anonymes : Permettre aux salariés d’exprimer leur sentiment sur leurs conditions de travail, le climat social au sein de l’entreprise et le service dans lequel ils travaillent • Questionnaire focalisé sur les aspects organisationnels : met en lien les diverses causes qui génèrent du stress afin de comprendre comment l’interaction de ces facteurs, internes ou externes au sujet, débouche sur une situation de stress • Questionnaire focalisé sur les impacts psychiques : vise à évaluer, sur un plan plus individuel, le stress, l’anxiété et la détresse psychologique des salariés - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  49. II – La prévention des risques en l’absence de crise • Les limites de ces questionnaires : • Mesures quantitatives qui entrainent des difficultés à définir des pistes d’amélioration concrètes et les recommandations sont en général « de bon sens ». • Résultats souvent génériques (ex: situation stressante pour les managers ou les collaborateurs en contact direct avec le public, femmes et jeunes entrants identifiés comme une population à risque, etc.) Nécessité d’affiner ces analyses par des entretiens individuels • Réduit la complexité des situations de travail à certaines dimensions critiques • Risque de surenchère ou d’excès en termes de données à recueillir qui peut rendre difficile l’identification des priorités et exiger trop de temps et de ressources au détriment de l’intervention - La montée en puissance des risques psychosociaux dans l’entreprise

  50. II – La prévention des risques en l’absence de crise Ces différents outils ont toutefois le mérite d’instaurer un dialogue pluridisciplinaire sur les risques psychosociaux, en réunissant des acteurs sur un sujet pour lequel ils n’ont pas toujours l’habitude de travailler ensemble Précautions majeures à prendre pour l’efficacité de ces outils : • Se poser « les bonnes questions » : ne pas seulement se demander si les salariés sont stressés ou pas, mais chercher à comprendre pourquoi ils le sont et s’attaquer à la recherche des sources profondes du stress • S’interroger sur une approche individuelle ou collective • Savoir lire entre les chiffres : un faible taux de stress peut relever une certaine crainte des salariés à exprimer leur mal-être. La seule garantie que ces outils portent leur fruits est que les salariés s’expriment librement et que les modifications proposées soient suivies au plus haut niveau - La montée des risques psychosociaux dans l’entreprise

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