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Ce n’est qu’au XIXe siècle que le terme d’Art roman apparaît pour désigner l’art que l’on a développé entre le début du XIe et le XIIIe siècle. Dans cette période l’art est essentiellement religieux, l’architecture, celle des églises et monastères. Même les scènes qui semblent profanes ont un sens moralisant ou s’intègrent à l’intérieur de la Création, œuvre divine. Il ne faut donc pas se surprendre de retrouver en architecture, des représentations d’animaux fabuleux qui pullulent au Moyen Âge. Les artistes s’en inspirent pour créer une faune mystique pour représenter tant les vertus que les vices et illustrer l’histoire de l’Ancien testament, des Saints et même du Christ. Le Brionnais, riche en art roman permet d ’en découvrir un bref assortiment.
On trouve ces décors à l’intérieur des églises sur les chapiteaux ou à la base des piliers, les colonnettes, les encadrements de fenêtres. A l’extérieur, ils peuvent s’étendre autour des ouvertures et même sur toutes les façades dans certaines régions. Des modillons extérieurs représentent aussi, très souvent , des animaux de tous genres.
Il n’est pas surprenant, non plus, d’observer plusieurs rappels de l’une des caractéristiques de la région: l’élevage. C’est ainsi que l’on peut retrouver quelques représentations de têtes de bovins, veaux surtout…
A la base de piliers de l’église d’Iguerande… Pourquoi une tête de veau à l’envers ?
Ci-haut, Anzy le Duc, Ci-contre, Saint-Julien de Jonzy.
Mais l’on peut aussi retrouver d’autres animaux du cheptel comme un âne jouant de la flûte et une chèvre avec une lyre…
C’est en ornement extérieur de la porte d’entrée que l’on retrouve ces animaux qui veulent honorer Dieu à leur façon, à Fleury la Montagne
Le Moyen-Âge a conçu un grand nombre de représentations symboliques. Déchiffrer ce riche langage est une entreprise ardue car certains animaux peuvent avoir plusieurs significations, représentant tantôt le bien, tantôt le mal. De plus, les artistes les ont parfois transformés de façon méconnaissable mais en faisant preuve d’une grande précision dans le détail : pelage, plumage, griffes, becs, etc.
On peut préciser, par exemple, que la sirène exprime la tentation et la frivolité, le lion et l’aigle symbolisent l’orgueil, le coq et le sanglier, la colère, le singe, la chouette et le crapaud, l’avarice. Par ailleurs, souvent le serpent est représenté avec une tête de femme pour rappeler Ève…
Sur la porte d’entrée du Prieuré d’Anzy le Duc, un serpent un peu monstrueux.
Et bien sûr, il y a toute la gamme d’animaux fantastiques : griffon, aspic, basilic, licorne, centaure, sirène, etc.
Enfin, mentionnons que les symboles du Christ sont nombreux, comme la brebis et l’agneau qui symbolisent l’innocence et le sacrifice, le poisson, signe distinctif des premiers chrétiens, la colombe messagère de l’Esprit Saint. Les oiseaux rappellent la liaison avec Dieu, symbolisant le rapprochement des sphères spirituelles. Et bien sûr, chacun sait que l’aigle est associé à Saint Jean, le lion à Saint Marc et le bœuf à Saint Luc.
Musique : Expérience médiévale En mai, quand rosier sont flouri, motet Anonyme Documentation sur le Web: Conseil des musées de Poitou-Charentes, Photos, conception et réalisation: Marie-Josèphe Farizy-Chaussé Avril 2007
