INTOXICATION AU CHARDON GLU ATRACTYLIS GUMMIFERA

1. INTOXICATION AU CHARDON � GLUATRACTYLIS GUMMIFERA Dr MEGUEDDEM. M* , Dr DJAFER. R* , Melle OUNAISSIA. K* * Facult� de m�decine . Annaba.

2. INTRODUCTION Les intoxications aux v�g�taux sont peu fr�quentes/ m�dicaments. Caract�re saisonnier: �t�, automne (fructification). Une grande partie de la population m�conna�t la toxicit� r�elle des v�g�taux Comportement inadapt�. Parmi les intoxications aux plantes, 30% sont dues � des plantes dont le principe toxique = h�t�roside. Le chardon � glu, l�amandier amer et le laurier rose, sont des plantes � h�t�rosides qui suscitent le plus d�int�r�t, du point de vue toxicit� / fr�quence, en Alg�rie. Le chardon � glu: Plante v�n�neuse. Intoxications accidentelles, mortelles et peu connues. Touchant essentiellement les enfants.

3. �TUDE DE LA PLANTE Nom scientifique / Famille: Atractylis gummifera / compos�es. Noms vernaculaires: Addad, Haddad, Dad, Chouk-El-Eulk. Nom commun: Chardon � glu. Description botanique: Plante herbac�e, �pineuse et odorante. Vivace par sa partie souterraine. Ressemble fortement � l�artichaut sauvage (Guernina). Une tige (1m) d�o� s��panouissent des feuilles tr�s �pineuses et profond�ment d�coup�es. En juillet: le capitule ros� qui �volue lentement. En Novembre: �panouissement total de la plante. Le latex: blanc jaun�tre qui exsude du capitule. Dess�ch�, il constitue une masse sph�rique de couleur gris noir�tre. Le fruit: ak�ne velu, ellipso�dal et surmont� d�une aigrette blanche. La partie souterraine: un rhizome flexueux. des racines pivotantes

4. Habitat g�ographique: Originaire de l�Afrique du nord (pourtour m�diterran�en). En Europe: Espagne, Italie. En Alg�rie: le long de toute la zone c�ti�re jusqu�aux hauts plateaux (Constantine, Annaba, la proche banlieue d�Alger, M�d�a, Tlemcen�).

5. COMPOSITION CHIMIQUE Partie souterraine: Rhizome: Glucides: glucose, saccharose, inuline et un polysaccharide. Acides gras volatils: acide ac�tique et isovalerianique. Acides organiques non volatils: acides oxalique et malique. Acides amin�s: acide aspartique, glutamique, etc.� L�aspargine. Flavonoides: flavonal et flavone. Racine: Atractyloside (Atractylate de potassium) Carboxyatractyloside (Gummiferrine). Autres parties de la plante: M�mes composants chimiques que la partie souterraine.

6. UTILISATION DU CHARDON � GLU En m�decine populaire: Plante s�che: propri�t�s cicatrisantes. Applications locales Syphilis. Furoncles. Abc�s. Tisane: diur�tique, purgative, antipyr�tique, abortive et �m�tique. Les enfants utilisent le latex comme: Pi�ge � oiseaux. Gomme � m�cher � chewing-gum �.

7. CIRCONSTANCES D�INTOXICATION G�n�ralement accidentelles, rarement criminelles. Dues � l�ingestion de la racine par confusion avec celle de � Scolymus hispanicus � (Guernina). D�coctions de racine s�ches Intoxications mortelles Les victimes sont: Les enfants (petits bergers, ceux vivant � la compagne): par jeu ou pour assouvir leur faim. Certains adultes non avertis. Elles sont souvent collectives, touchant plusieurs enfants d�une m�me famille (5 � 12 ans). Elles sont plus fr�quentes au printemps (importante pouss�e de croissance de la plante).

8. M�CANISME D�ACTION TOXIQUE Inhibiteurs de la phosphorylation oxydative s�opposant a la formation de l�ATP � partir d�ADP. L�atractyloside: comp�tition avec l�ADP au niveau de l�ad�nosine nucl�otide translocase. Le carboxytractyloside: Inhibiteur de la transformation de l�ADP en ATP. Caract�re non comp�titif.

9. SYMPTOMATOLOGIE Une forme digestive b�nigne: Diarrh�es � Vomissements � Douleurs abdominales � langue suburrale � Ballonnement abdominal � C�phal�es. Pronostic �volution favorable. Une hyperglyc�mie l�g�re (1,50 g/l) 2 jours. Pas de signes neurologiques. Une forme beaucoup plus grave: G�n�ralement mortelle. Sur le plan Clinique: coma hypertonique. Biologique: hypoglyc�mie.

10. Phase de latence: Suite � l�ingestion du chardon � glu. Entre 8 et 12 heures 24 � 36 heures. Variations de la dur�e au cours des intoxications collectives mise en observations (2jours). Phase Initiale: Signes digestifs (24 heures): Douleurs �pigastriques atroces. Vomissements abondants, en fus�e (Jaune verd�tre noir�tre, h�morragiques). Diarrh�es avec selles noir�tres et f�tides. Signes g�n�raux: C�phal�es � Vertiges � Soif intense.

11. Phase d��tat: Troubles neurologiques: Coma rapide et profond. Troubles thermiques: hypothermie initiale. Troubles Cardio-vasculaires: acc�l�ration du pouls- irr�gularit� tensionnelle- collapsus terminal. Troubles respiratoires: hyperpn�e O.A.P . Atteinte h�patique: ict�re, augmentation des enzymes h�patiques (TGO, TGP, LDH, CPK), bilirubine s�rique, TP prolong� (Un syndrome h�morragique), hypoglyc�mie profonde difficilement r�versible Atteinte r�nale: insuffisance r�nale b�nigne l�sion r�nale avec �l�vation de la cr�atinine, h�maturie, oligurie (ou anurie). L��volution est courte, rapidement fatale, d�passant rarement 24 heures apr�s l�apparition des signes neurologiques, exceptionnellement 48 heures.

13. R�actions de caract�risation de l�atractylate de K�: R�actions colorim�triques ( r�actif de MARQUIS�, FROEDHE ). Identification chromatographique ( CCM, HPLC ). Techniques immunologiques.

14. TRAITEMENT Traitement �vacuateur: Les vomissements sont contre-indiqu�s (instabilit� cardio-vasculaire et d�pression du SNC). LG: efficace dans les 60 minutes qui suivent l�ingestion. Charbon activ�: efficace dans l�heure qui suit l�ingestion. Traitement symptomatique: Lutter contre l�hypoglyc�mie par des perfusions continues de s�rum glucos� Corriger l�acidose par des perfusions continues de substances tampons (s�rum bicarbonat� ou T.H.A.M). Mettre en place le traitement symptomatique commun � tous les comas. Lutte contre l�encombrement pulmonaire(ventilation assist�e � trach�otomie). Lutte contre le collapsus cardio-vasculaire, par remplissage vasculaire. Correction des troubles �lectrolytique . Lutter contre la d�shydratation.

15. CONCLUSION L�int�r�t que le corps m�dical et les services de toxicologie dans le bassin m�diterran�en attachent � l�Atractylis gummifera est entretenu chaque ann�e par des intoxications g�n�ralement mortelles, affectant des groupes de femmes et enfants des zones rurales. Ainsi, une mise en garde contre ce fl�au par des informations massives � l��cole, la t�l�vision et dans la presse quant � la nature et au danger de la plante et de ses principes actifs, est indispensable. Des recommandations doivent �tres faites � tous les niveaux de sant�, dispensaires et polycliniques, afin que les intoxiqu�s soient imm�diatement amen�s vers un centre sp�cialis� pour b�n�ficier tr�s rapidement d�un traitement de r�animation et d�un suivi biologique ad�quats.