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LES MYSTERES DU ROSAIRE MYSTERES DOULOUREUX. L'agonie. Le mystère de l’agonie est un mystère de solitude : Jésus, seul en face du Père, porte toute l’iniquité du monde. Comme unique responsable, il veut lui-même réparer ces fautes par son amour pour le Père. L’agonie est une prière d’amour.
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LES MYSTERES DU ROSAIRE MYSTERES DOULOUREUX
Le mystère de l’agonie est un mystère de solitude : Jésus, seul en face du Père, porte toute l’iniquité du monde. Comme unique responsable, il veut lui-même réparer ces fautes par son amour pour le Père. L’agonie est une prière d’amour. Il accepte de porter le poids de tous ces péchés, en suppliant le Père de le considérer comme l’unique responsable de tous ces manques d’amour. Car chaque faute n’est qu’un manque d’amour. Le refus de l’amour du Père pour nous, et l’exaltation de notre « moi » dans une attitude orgueilleuse. Car l’orgueil, né de l’égoïsme, est la racine de tout péché : nous nous préférons aux autres, et à Dieu même… Ce poids immense, cette tristesse qui envahit la volonté de Jésus, qui envahit son cœur d’homme, est une tristesse qui prend tout. S’il n’était pas Dieu, (tout en restant homme), il en serait mort. Ce n’est pas pour éviter l’enfer que nous devons essayer de nous livrer le plus possible à l’amour de Dieu, essayer de le mettre en pratique en aimant ce monde et nos frères qui y vivent comme nous. Non. C’est pour éviter à Jésus, jour après jour, de porter en plus le poids de notre orgueil, de notre égoïsme…
Fruit du mystère : la conversion du cœur Apprendre à agir par amour, et non par crainte, voilà ce que veut nous apprendre la Passion de Jésus. Mais aussi à vivre nos problèmes, nos souffrances, en union avec lui. Oui, Marie doit nous enseigner à porter « divinement » toutes nos souffrances, toutes nos blessures, tout ce qui, d’une manière ou d’une autre, risque d’arrêter l’élan de notre vie et nous rabattre sur nous-mêmes, dans la tristesse. Le soir de la Cène, sachant ce qui l’attendait, sachant ce qui attendait ses apôtres, il ne leur a pas souhaité le courage ou l’endurance. Il a dit : « Je suis venu pour que vous ayez la Joie. » Et c’est en vivant avec lui sa Passion que nous trouverons la force de laisser sourdre notre joie au milieu des pires épreuves… Seule cette communion peut nous le permettre… C’est tout cela, la conversion du cœur…
La flagellation
Pilate, en face de Jésus, reconnaît que celui-ci est innocent, et il le dit ouvertement aux grands prêtres et au peuple juif. Normalement, reconnaissant cette innocence, il devrait le libérer. Et, en présence d’une telle fureur passionnelle, il devrait prendre sous sa protection l’innocent que l’on veut faire condamner par passion et par haine. Mais Pilate n’a pas assez de force, assez de personnalité pour résister à cette passion de haine et de fureur contre Jésus. Alors, pour essayer d’amadouer les grands prêtres, il livre Jésus aux soldats pour qu’il soit flagellé. C’était un supplice courant à l’époque… Mais pour les cas graves ! La flagellation est un acte communautaire, qui a lieu en présence des autres, et laisse des traces visibles. Jésus sera complètement défiguré. Jean Lafrance a eu la phrase suivante : « sur le dos du Christ, les laboureurs ont tracé leurs longs sillons, et son sang a giclé sur les murs du pressoir. » Nous qui geignons parfois si facilement, pensons-nous à cette souffrance qu’un innocent endure pour nous ?
Fruit du mystère : porter dans notre corps les marques de la Passion Dieu ne nous envoie pas le mal ou la douleur. Et je n’aime pas la formule ambiguë du Notre Père : «ne nous soumets pas à la tentation ». Mais nous pouvons nous associer à Jésus pour porter dans notre corps les marques de sa Passion. Il nous donne aussi de vivre avec des femmes et des hommes qui revivent sa Passion dans leur cœur ou dans leur corps. Que Marie nous obtienne de ne pas nous endurcir devant notre souffrance ou celle de nos frères et qu’elle nous donne la douceur de son cœur de compassion afin de pouvoir panser toutes ces blessures.
Le couronnement d'épines
Les soldats avaient le temps, ce jour-là. Quelle aubaine, pouvoir jouer aux dépens d’un prisonnier !!! Sans doute l’un d’eux a-t-il entendu la réponse de Jésus à Pilate : « tu l’as dit, je suis roi. » Alors, ils bafouent Jésus, crachent sur lui et lui enfoncent sur la tête une couronne d’épines. Ils lui crachent dessus, le frappent, et ironisent avec arrogance : « prophétise, roi ! Dis-nous qui t’a frappé ? » Jésus est défiguré par le sang et les crachats. Il est tellement abîmé, exténué, que Pilate, espérant attendrir ses accusateurs, le présente à la foule : « Voici l ’homme ! » C’est bien le Serviteur Souffrant dont parlait le prophète, défiguré, meurtri, portant nos péchés. Oui, il est roi, mais sa royauté n’est pas de ce monde. Et ceux qui le bafouent ou le tournent en dérision n’auraient aucun pouvoir si cela ne leur était accordé d’en haut. Aujourd’hui encore, des puissants persécutent et torturent des justes en les traitant de fous, parfois même au nom de leur foi !!!
Fruit du mystère : l’humilité du cœur Que Marie obtienne à tous ceux qui sont persécutés par la main des hommes, ou qui souffrent dans leur corps, ou de tortures morales, ou de dépression, l’humilité de l’amour, la force la plus puissante de toutes. Et qu’ils puissent rencontrer sur leur route des Véronique qui accueillent de tout cœur leurs visages défigurés par la souffrance, les coups et les crachats… Que cette puissante Mère nous apprenne à ouvrir les yeux et le cœur pour voir et accueillir ceux qui souffrent, sans juger et sans critiquer. Car nous ne sommes pas, nous non plus irréprochables, et le Christ nous a énergiquement mis en garde : « ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ». Nous devons accueillir chacun dans l’humilité de notre cœur…
Le portement de la croix
Jésus est chargé de sa croix. Vraisemblablement, d’ailleurs, de la poutre transversale, car les poutres verticales étaient plantées à l’avance sur le lieu du supplice. Seuls les esclaves devaient ainsi porter aux yeux de tous l’instrument de leur supplice, signe de leur infamie. Devant cette foule qui, il y a à peine quelques jours, disait le vouloir pour roi, il doit se montrer en esclave. Pire que tout, il est vu ainsi par sa mère. Quelle a dû être leur souffrance à tous deux, lors de ce regard échangé ! Le geste de compassion de Véronique les a certainement réconfortés tous deux, nous montrant de quelle compassion nous devions entourer nos frères souffrants. Et Simon de Cyrène, réquisitionné pour aider le Christ, nous explique par ce seul geste que nous devons, nous aussi, aider notre Seigneur. Il n’a pas choisi, Simon, et nous ne choisissons pas, lorsque les épreuves nous accablent. Mais chacune est l’occasion d’aider Jésus à porter sa croix… Y pensons-nous ?
Fruit du mystère : porter sa croix avec le Christ Le Christn’a pas eu besoin de se durcir pour être fort, car sa force était celle du Père. Il est tombé, mais il est reparti. Nous disons parfois : « Je ne puis plus ! C’est trop ! » La prochaine fois que nous dirons cela, pensons au Christ écrasé par terre sous le poids de sa croix, sous le poids de nos péchés. La croix n’est jamais ce que nous avons choisi. Elle nous est imposée de l’extérieur, d’une manière souvent brutale. C’est quelque chose qui nous blesse, qui nous accable, que nous n’arrivons pas à porter… Demandons à Marie de nous aider, à travers les luttes et les difficultés dans lesquelles nous nous trouvons, à toujours garder le regard et le cœur tournés vers Jésus souffrant sa Passion.
La crucifixion
Après le terrible chemin de croix, Jésus arrive enfin au Golgotha. épuisé. Des soldats le dépouillent de ses vêtements, collés aux plaies de la flagellation. Toutes les souffrances du supplice du fouet se renouvellent en un instant. On le crucifie en enfonçant les clous dans ses poignets, entre les tendons (la paume de main se déchirerait instantanément sous le poids du corps), on élève la poutre pour la fixer dans le pieu déjà planté en terre. Un jeu d’encoches permet de les emboîter l’une dans l’autre. On lui cloue les pieds. Et sa mère est toujours là. Debout. Elle vit, dans la douleur, mais aussi dans sa foi, son espérance et son amour, tout ce que Jésus vit, l’offrande de sa vie, l’offrande de tout lui- même. Jésus lance un cri : « Père, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Mais est-ce vraiment un cri de désespoir ? Marie, qui connaît les psaumes, comme tout Juif, qui les lui a appris, sait parfaitement que ce psaume se termine par un magnifique cri de reconnaissance : « Tu m’as répondu ! Et je glorifierai ton Nom dans la grande assemblée…
Fruit du mystère : se laisser attirer par Jésus en croix Nous entendons souvent l’invitation à porter notre croix comme un appel à la générosité. Nous voudrions porter notre croix grandement et glorieusement, et nous expérimentons chaque jour la faiblesse qui nous fait tomber, comme Jésus est tombé trois fois sur le chemin du Calvaire. Maintenant, sur la croix, il regarde sa mère qu’il associe à sa Passion douloureuse et glorieuse pour en faire la mère de tous les hommes. Marie regarde aussi son fils dans un amour de compassion, de telle sorte que leurs cœurs sont broyés dans le même amour trinitaire. Marie a été éduquée par l’Esprit à ne jamais se regarder, mais a fixer uniquement son fils. Le contemplant sur la croix elle a subi le martyre de la crucifixion dans son cœur, sans le connaître dans son corps. Qu’elle nous apprenne la vraie compassion pour nos frères souffrants.
-Les photos sont celles des mosaïques ornant la Chapelle du Rosaire à Lourdes. -Pour les textes, j’ai puisé dans le recueil « Ephata », et dans le livre « Le chapelet » de Jean Lafrance. - Musique : Musique religieuse occitane du Moyen-Âge. Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ http://www.jackydubearn.fr/