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Qui de nous n’a pas été fasciné par de jolis cailloux à multiples grosseurs et couleurs ? Tous les enfants, sur les plages, aiment en ramasser pour faire une petite collection. Depuis la préhistoire, l’Homme s’est servi de cette matière et l’a adaptée à la plupart de ses besoins. Aujourd’hui, certains peuples ont conservé un usage courant de la pierre. D’autres, dont les techniques sont plus développées, ont appris à fabriquer en laboratoire les pierres les plus rares. Alors autant dire que nous sommes toujours à l’âge de la pierre !
En montagne, les cairns sont des tas de pierres accumulées dans les passages difficiles pour servir de repères aux voyageurs. Il en est de même pour les rochers qui émergent de l’eau pour avertir les bateaux du danger.
Dans le langage courant, le mot « pierre » désigne tous les éléments de l’écorce terrestre. C’est donc une matière banale qui semble simplement se distinguer par sa dureté ou sa résistance. Cependant, en observant et en collectant en surface les débris de l’érosion et parfois en creusant, l’Homme a trouvé bien d’autres propriétés et les a adaptées à la plupart de ses besoins.
Dans les campagnes, les meules à moulin, les lavoirs et les fontaines étaient en pierres très dures pour résister aux chocs et à l’usure.
Les mines de crayons et les craies sont des « pierres ». Les hommes de la préhistoire utilisaient des pierres broyées pour peindre les fresques rupestres.
En géologie, on ne parle pas de pierres mais de roches et minéraux . Ces derniers sont des petits cristaux de taille et de forme variables tandis que les roches sont des assemblages de minéraux. A l’origine, on trouve les matières profondes du globe qui, refroidies et cristallisées, forment les roches magmatiques. Ensuite, l’érosion les détruit. Mais les minéraux primitifs, usés et transportés, se mélangent à d’autres débris en constituant des roches sédimentaires. Parfois, soumis à de fortes pressions et à des températures élevées, ils se transforment en donnant des roches métamorphiques. Ce sont les qualités de dureté, de beauté, de rareté de tous ces minéraux et de leurs assemblages, les roches, que la géologie cherche à connaître.
Le quartz est un minéral à base de silice. La pyrite est une espèce minérale composée de sulfure de fer. La staurolite est une espèce minérale du groupe des silicates.
Venues de l’espace,les météorites sont des pierres qui ont résisté à la traversée de l’atmosphère. Elles contiennent de grandes quantités de fer.
Frederich Mohs. Ce minéralogiste du XVIIIe siècle a établi une échelle de dureté des roches : Talc : se décape à l’ongle. Gypse : rayable à l’ongle. Calcite : rayable par une pièce. Fluorine : rayable au canif. Apatite : rayable au couteau. Feldspath : rayable à la lime. Quartz : raye le verre. Topaze : raye le quartz. Corindon : raye la topaze. Diamant : non rayable.
Une roche sédimentaire : le calcaire des Dolomites en Italie du Nord. Une roche magmatique : le granit du « Pain de Sucre » à Rio de Janeiro. L’ardoise est une roche métamorphique. La pierre ponce est une roche volcanique qui flotte grâce aux bulles de gaz qu’elle a contenues
Orgues basaltiques Cheminées de fée La nature présente parfois des sites et formes extraordinaires. Cette fantaisie des roches et minéraux peut exister dès leur formation mais elle est surtout liée à l’érosion.
Les coraux de la baie d’Along au Vietnam, déchiquetés par l’érosion marine, constituent l’un des plus beaux sites du monde.
Ci-dessus une arche naturelle en Utah (USA). En haut, à droite, un roc branlant tenant en équilibre sur un autre roc. Ci-contre, un pont naturel. Ils résultent tous de l’érosion de l’eau et du vent.
Afin d’utiliser les matières résistantes pour son habitat et son outillage, l’Homme a extrait de la pierre par des ouvertures faites dans la masse des roches. Cette technique a aussi été utilisée pour d’autres roches aux qualités particulières : sables, argiles, charbons, sel gemme…Seuls les hydrocarbures ont été exploités par forages. Quant aux minerais (roches à forte concentration de métal) et minéraux rares, tout dépend de leur mise en place; parfois ce sont des filons, ailleurs des placers (gisements de minerais de valeur tels que l’or, les diamants…) ou des poches dans lesquelles la matière s’est concentrée. Il existe un lien étroit entre la propriété de la roche, le lieu où on la trouve et son mode d’extraction.
A gauche, une carrière de quartz en France. Ces carrières sont à ciel ouvert. Ci-contre une carrière de marbre de Carrare, en Italie, d’où l’on extrait le plus beau marbre blanc du monde. Depuis l’Antiquité, le marbre constitue le matériau privilégié des sculpteurs.
Ci-dessus, l’extraction dans une mine d’or. Ci-contre, deux « gueules noires » travaillant dans une mine de charbon.
Il y a 2 500 000 ans, les hommes primitifs inventent les premiers outils en pierre : des galets à peine taillés. Par la suite, ils apprennent à façonner des outils spécialisés en aménageant des blocs ou en utilisant des éclats. C’est l’âge de la pierre taillée, celui des chasseurs nomades. Avec la sédentarisation, le passage à l’élevage et à l’agriculture, l’outillage se perfectionne encore : la taille devient très fine, c’est l’âge de la pierre polie. Avec l’histoire récente, l’outil de pierre se raréfie mais ne disparaît pas. Il est conservé chez certaines peuples (Inuit, chasseurs de Bornéo) ou se spécialise davantage : c’est le diamant du verrier ou la pierre du rémouleur.
Les hommes de la préhistoire en entrechoquant des nodules de pyrite et du silex pouvaient obtenir des étincelles et enflammer des herbes sèches. Ils avaient inventé le briquet ! Pour broyer des grains ou écraser des fibres, les femmes africaines emploient des meules ou des pilons de pierre rudimentaires.
Les éclats (microlithes) sont transformés en pointes de flèches, en couteaux, en faucilles; leur tranchant est remarquable ( - 120 000 ans ) Cette hache en pierre polie témoigne de la perfection des techniques à la fin de la préhistoire.
Ci-dessous, la taille des bifaces avec des bois de cervidés. ( - 700 000 ans ) Ci-dessus, le galet façonné. ( - 1,5 million d’années )
Très tôt l’Homme a su accumuler des galets, des éboulis et les utiliser selon ses besoins. Il a appris à maçonner, sculpter et construire selon la résistance et la beauté de la pierre. Il existe des types d’habitat qui correspondent aux ressources géologiques.
Les lauzes sont des dalles de calcaire, de lave, de schiste avec lesquelles on construit des toitures de grande beauté, mais très lourdes. Lauzes Les murets en pierres sèches (sans mortier) servent à différents usages selon la pose des pierres. Si elles sont dressées verticalement, elles sont infranchissables pour le petit bétail (moutons, chèvres). Mur de soutènement
L’expérience acquise dans les constructions ordinaires a souvent été poussée à l’extrême dans l’édification des bâtiments prestigieux. Les architectes, les maçons ont fait preuve d’imagination et de savoir pour construire des bâtiments religieux, royaux ainsi que des aqueducs, viaducs et ponts.
En Palestine, le château Salah-ad-Din a été construit sur des rochers et surplombe d’ immenses fossés. Le temple de Petra, el Deir, a été taillé dans la roche au début du IIe siècle.
Le pont du Gard, en France, est un aqueduc d’une extrême légèreté qui témoigne d’une grande maitrise de la voûte chez les architectes romains.
Ci-contre, les murailles précolombiennes de Cuzco, au Pérou. Elles sont faites de blocs si bien ajustées qu’on ne peut glisser une lame de couteau entre les joints. A droite, une pyramide Maya où l’on pratiquait des sacrifices humains en l’honneur du Soleil ou de la Lune, par exemple.
Dans son désir de lutter contre le temps, de conserver la mémoire du passé, de dépasser la mort, l’Homme a utilisé la pierre. Celles-ci deviennent alors sacrées. En effet, pour célébrer leurs dieux, les hommes ont souvent dressé des œuvres de pierre, comme des traits d’union entre la terre et le ciel. Elle devint alors symbole de force et d’éternité. Ci-dessus, une église en France. Ci-contre, à la Mecque, en Arabie, l’un des hauts lieux de l’Islam, la Ka’ba recouverte de brocart noir où est scellée la Pierre noire sacrée des musulmans.
Les menhirs sculptés et les dolmens sont les témoignages les plus fréquents des croyances de la civilisation mégalithique Les guetteurs de l’Ile de Pâques demeurent des énigmes. Pourquoi avoir édifié ces géants de pierre face à la mer ? Récemment, une statue excavée mise à jour a révélé de nombreuses écritures sur le corps.
D’innombrables bouddhas peuplent les temples d’Asie; leurs demi-sourires expriment la sérénité. Afin de lutter contre les antiques croyances liées aux mégalithes, les prêtres firent surmonter certains menhirs d’une croix ou y gravirent des scènes religieuses.
Dans l’histoire de toutes les civilisations, il existe des pierres auxquelles on a accordé des pouvoirs et des origines mystérieuses. Le plus souvent ces pierres sont devenues magiques parce que leur existence n’avait pas d’explication pour les hommes de l’époque. L’inconnu entrainant la crainte, on a donné à ces pierres des pouvoirs occultes, surtout ceux de vie et de mort, de domination et de destruction, de communication avec l’invisible. La science a balayé ces superstitions. Le diamant Le diamant a toujours symbolisé le pouvoir. On l’appelait le « breuvage de succession ». L’améthyste devait permettre à un buveur de boire sans s’enivrer. L’améthyste
Ci-contre, l’un des diamants les plus beaux du monde appartenant à la reine d’Angleterre. Il fait plus de 105 carats. Emeraude Koh-i-Noor Il n’existe que quatre pierres précieuses : le diamant, le rubis, l’émeraude, le saphir. Ce sont des minéraux exceptionnels qui sont, le plus souvent, transformés en bijoux. On ajoute à ces pierres les gemmes, minéraux peu altérables et des belles pierres décoratives. Mais comme l’idée du beau change avec les époques, certaines roches nobles tombent dans l’oubli alors que d’autres sont élevés au rang de gemmes. Aujourd’hui, la science sait fabriquer en laboratoire la plupart des pierres rares mais c’est l’origine géologique pure qui continue de donner leur caractère de pierres précieuses aux roches et aux minéraux. Rubis Saphir
Je ne pouvais pas terminer ce diaporama sans parler du « Facteur Cheval » qui, tous les jours, lors de ses tournées, ramassait des cailloux sur les chemins pour construire son « Palais idéal » et sa tombe à Hauterives dans la Drôme en France.
Renseignements pris dans les Edts. Epigones. Photos Edts. Epigones et du Net. Musique : Isaac Stern – the girl with the flaxen hair. Réalisation et conception : L. Cavallari. Date : Février 2012. lilymage1@gmail.com Mes diaporamas sont hébergés sur le site de : www.imagileonation.com