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MANAGEMENT BANCAIRE

MANAGEMENT BANCAIRE. Le microcrédit. Virginie LUCCHINI Roger MOREAU. Etat des lieux sur le microcrédit.

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  1. MANAGEMENT BANCAIRE Le microcrédit Virginie LUCCHINI Roger MOREAU

  2. Etat des lieux sur le microcrédit • Le « microcrédit » peut être défini comme un faible montant d’argent prêté selon des conditions spécifiques pour des activités génératrices de revenus, qui vont permettre de rembourser le montant emprunté. • Le microcrédit peut être individuel ou groupé, mettant ainsi en place un système de mutualisation, de solidarité entre emprunteurs d’un même groupe. • Le microcrédit s’imbrique dans un phénomène de plus large ampleur : la microfinance • La microfinance regroupe l'offre de services financiers aux populations pauvres, exclues du système bancaire, sans ressources ni droit de propriété (épargne, crédit au logement, assurance santé …) • Quelques statistiques :

  3. Quelques statistiques • 92 millions de personnes bénéficient aujourd’hui de services fournis par plus de 10 000 institutions de microfinance, • 66,6 millions des clients de la microfinance font partie des plus pauvres des pauvres, • taux de recouvrement des crédits à l’échéance : 98% • Le portefeuille global des clients de la microfinance : entre 15 et 25 mds € en 2006, • Le microcrédit moyen : 300 euros, dans les PVD, 5 000 euros en Europe occidentale, • L’aide totale développement est de 50 milliards d’euros, dont moins d’un milliard alloué à la microfinance.

  4. Émergence du microcrédit dans les pays sous développés dans les années 1980 • Simultanément, succès des expériences de la Grameen Bank au Bangladesh et de Banco Sol en Bolivie • Le cas Grameen : « Gram » signifie « rural »  banque de la ruralité • Pourquoi mettre en place du microcrédit : • Yunus part du constat suivant : les pauvres sont totalement exclus du circuit bancaire traditionnel • Les pauvres font appel à des usuriers (tx d’intérêt : 10%/semaine) • Spirale du surendettement : les pauvres réempruntent pour rembourser le prêt précédent • Or cette population n’a besoin que de faibles sommes pour débuter un commerce, une activité artisanale indépendante …

  5. Le cas Grameen • Conditions de prêts : • prêts sans garantie, • ne demande pas de compte quant à l’utilisation des fonds • à 96% à des femmes • réunies en groupe de cinq afin de créer une solidarité financière et source de motivation • peu d’écrits sont passés, l’engagement est oral  réduire les frais de dossier et autres paperasseries  accorder un prêt de 50 € demande autant de personnel et de ressources qu'un prêt de 1000 euros • Conditions tarifaires : • Prêts sur un an • Traites hebdomadaires d’un montant fixe : la raison principale de non remboursement des dettes était le montant trop élevé du principal à rembourser in fine en un seul versement • Le remboursement prend effet une semaine après l’attribution du prêt • Taux d’intérêt de 20%

  6. Boom du microcrédit dans les pays développés dans les années 1990-2000 • 1983 : Création de la Grameen Bank • 1989 : Création en France de l’Association pour le Droit à l’Initiative Economique (ADIE), pour lutter contre le chômage de masse a été mise en place. Elle a accordé 7.570 microcrédits en 2006, permettant ainsi la création de 7.810 emplois • 1997 : Premier Sommet International du Microcrédit à Washington (co-présidente : Hillary Clinton) • 1998 : Décision de l’Assemblée Générale de l’ONU de proclamer 2005, Année Internationale du Microcrédit • 2004 : Déclaration du G8 sur l’élargissement de l’accès à la microfinance pour les entrepreneurs • 2005 : Année Internationale du Microcrédit • 2006 : Prix Nobel de la Paix pour Muhammad Yunus • Sept 2006 : création par la Banque de France, la CDC et le Ministère des Finances de l’Observatoire Français de la Microfinance

  7. Le microcrédit: un imbroglio d’acteurs (1/2) • Les institutions de microfinance : dans l’inconscient collectif, une IMF a plutôt vocation à être une sorte d’ « ONG financière » mais en réalité, ce terme renvoie à une grande variété d’organisations, diverses par leur taille, leur degré de structuration et leur statut juridique • 10 000 IMF réparties sur 85 pays touchent près de 92 millions de personnes (2005) • 3 courants de pensée : • inspiration coopérative : mettre en place ou renforcer des organisations populaires où les micro entrepreneurs étaient à la fois épargnants et emprunteurs du système ex : cas de la Grameen Bank, des tontines en Afrique • transformer une banque existante de manière à la spécialiser en direction des micro entrepreneurs ex : Bank Rakyat Indonesia • mettre sur pied des ONGs réalisant elles-mêmes l’intermédiation financière ex : Acción en Bolivie • Les banques via ledownscaling (soutien direct ou indirect d’une IMF) : les banques peuvent profiter de leur réseau international pour toucher une nouvelle clientèle, la clientèle de demain. • Dans les milieux bancaires, la microfinance est aussi « envisagée comme un laboratoire de recherche et d'innovation » • Les gouvernements : aide au développement souvent mal utilisée (corruption, bureaucraties, programmes sur le LT) donc aujourd’hui action indirecte : • définition de cadres légaux adaptés et de stratégies nationales de développement durable avec un volet microfinance, • accompagnement des banques centrales et des ministères et collectivités locales

  8. Les clients du microcrédit • But affiché : cibler les plus pauvres des pauvres (ceux dont les revenus sont deux fois inférieurs au seuil de pauvreté) • Les exclus du système bancaire or remèdes contre la pauvreté : le crédit et l’assurance • Les micro-entrepreneurs : petite activité génératrice de revenus dans le cadre d’une entreprise familiale, travaillant souvent au noir • Dans les zones rurales, ce sont souvent de petits paysans ou des personnes possédant une petite activité de transformation alimentaire ou un petit commerce • Dans les zones urbaines, la clientèle est plus diversifiée : petits commerçants, prestataires de services, artisans, vendeurs de rue • Les femmes « Il ne s’agissait plus seulement de donner aux femmes la place qui leur revenait, mais bien davantage de les considérer comme des acteurs privilégiés du développement. Plus j’avançais dans mon projet, plus j’acquérais la certitude que le crédit, lorsqu’il passait par les femmes, amenait plus rapidement des changements que lorsqu’il passait par les hommes ». Muhammad Yunus • Dans les pays développés : les chômeurs ou inactifs désireux de devenir entrepreneurs individuels (or la majorité souhaitent être salariés : régime fiscal et social plus avantageux)

  9. Les particularités du Microcrédit (1/2) • Faible montant : en moyenne 300 € dans les PVD, 5 000 € en Europe • Fréquence de remboursement rapides – souvent hebdomadaires • Absence de garanties • Population cible: les exclus du système bancaire, notamment les pauvres • 2 formes: prêt individuel ou prêt groupé (ou collectif) Le prêt groupé à responsabilité solidaire – Joint liability group lending • Plus des 2/3 des microcrédits • Prêt à un groupe de personnes responsables solidairement du remboursement du prêt • Avantages: • Les membres vivent à proximité les uns des autres et entretiennent des liens sociaux – meilleurs accès à l’information • Contrôle et surveillance mutuelle – réduction du problème d’asymétrie de l’information et des coûts de monitoring et de screening. • Incitation à pallier la défaillance d’un membre – réduction des impayé

  10. Les particularités du Microcrédit – (2/2) La pratique de taux d’intérêts élevés • Les taux d’intérêts pratiqués sont nettement plus élevés que ceux de crédits classiques • Un coût par unité de transaction plus élevé: de nombreux prêts de faibles montants – chaque prêt implique des frais fixes importants • De nombreux coûts à couvrir: • Coût des fonds - Coût de refinancement • Coûts associés au risque de non remboursement • Frais administratifs et de traitement plus élevés: • Méthodologie plus rigoureuse – sélection des clients • Traitement des dossiers plus complexe et plus long • Accompagnement psychologique, social et technique • Les frais d’exploitation représentent 25% du montant moyen d’un portefeuille de microcrédit contre 5% pour le secteur traditionnel • Retour sur investissement très élevés pour les clients (jusqu’à 840%) • Remboursement abordables • Taux élevés mais moindres que les alternatives (usuriers, préteurs sur gage)

  11. L’autonomie et la soutenabilité de l’activité de microcrédit • La majorité des programmes de microcrédit dépendent fortement de subventions  sur 10 000 institutions seules 209 sont autosuffisantes financièrement • Deux approches: l’approche financière / l’approche « lutte contre la pauvreté » • Objectif commun: Servir un maximum de personnes exclues du système bancaire classique de manière soutenable • L’approche financière – financial systems approach : • Autosuffisance financière, sans recours aux subventions • Pratique de taux d’intérêts suffisants pour couvrir tous les frais • L’approche « lutte contre la pauvreté » – poverty lending approach : • Microcrédit : outil de développement et de lutte contre la pauvreté • Mission sociale qui justifie les subventions • Pratique de taux d’intérêts bonifiés grâce aux subventions • Débat sur la capacité de remboursement des clients et le risque d’exclusion

  12. La question de régulation de l’activité de microcrédit • Secteur caractérisé par une multitude de structures différentes, un manque de transparence, une réglementation inadaptée, un manque de régulation et de normes communément acceptées • Besoin de régulation, d’une réglementation adaptée et de gouvernance. • La réglementation: rôle de l’Etat • Adaptation de la réglementation bancaire aux spécificités du secteur • La régulation et la supervision: rôle de l’Etat ou du privé ? • Régulation par l’Etat ou autorégulation par le privé ? • Assurer de bonnes pratiques de gestion et une concurrence saine • Incitations sous la forme de subventions et d’aides • La gouvernance: rôle du secteur privé • Bonne pratiques de management et de gestion financière • Transparence • Définition des règles de fonctionnement interne • La coordination du secteur à travers des associations interprofessionnelles

  13. Un outil adapté au Nord ? • Histoire des coopératives de crédit au 19e siècle • Une demande non satisfaite de la part des microentreprises et existence d’une frange de la populations exclue des services bancaires • Deux fonctions: • Financement des microentreprises avec une offre adaptée • Réinsertion des populations exclues • Microcrédit en Europe: moins de 25 000 € ( en moyenne 10 000 € - UE 15) • Un fort potentiel en Europe: 20.5 millions de microentreprises (0-9 salariés) • Potentiellement 6.1 milliards d’euros à court terme • Un secteur déjà développé dans les pays anglo-saxon et l’Europe de l’Est • Plusieurs défis à relever : • Industrie de services financiers développée, concentrée et concurrentielle • Offre existante des crédits à la consommation à des taux d'intérêt très élevés • Augmentation du nombre de familles surendettées • Un manque de fonds propres à LT pour couvrir des coûts opérationnels des IMF • Forte dépendance au secteur public en ce qui concerne le revenu et le capital • Un cadre juridique défavorable au développement de l'industrie de la microfinance. • Une opportunité: l’initiative de la Commission Européenne

  14. Quelle place pour les banques commerciales ? • Intérêt croissant des banques pour un secteur potentiellement rentable • Avantages comparatifs nombreux: • Expérience dans la gestion des risques • Sources de financement diversifiées • Réseaux de distribution étendus • Large gamme de produits financiers • Normes et pratiques réglementaires exigeantes • Adaptation nécessaires à un secteur particulier: • Microentreprises • Règne de l’informel – absence structures entrepreneurial classiques • Activité irrégulière – saisonnière – cyclique • Forte dispersion: sectoriel et géographique • Transactions en cash – absence de compte en banque • Pas d’actifs valorisables – pas de garanties • Solution: s’inspirer des pratiques des IMF • Forte décentralisation – équipe connaissant le terrain • Octroi de prêts facile – rapide – décentralisé • Taux d’intérêt adapté

  15. Implication des banques : le downscaling • Les banques commerciales soutiennent des opérations de microfinance directement ou indirectement. C’est ce qu’on appelle le downscaling. • Ces opérations de downscaling peuvent regrouper des implication indirectes des banques via : • Un appui technique auprès d’une institution de microfinance • Le refinancement d’IMF • La prise de participation dans une IMF ex : Unibanco (3ème banque privée brésilienne, actionnaire majoritaire de Microinvest S.A, société issue de la transformation de l’ONG RioCred en 2001. En cinq ans d’activité, 4800 micro-entrepreneurs ont reçu près de 7 millions de réals) • Ou des implications directes comme : • La création d’une ligne de service, d’un segment de clientèle « Microfinance » au sein de la banque ou de l’institution financière • La création d’une filiale dédiée à la microfinance • La microfinance est aussi envisagée par les banques comme un laboratoire de recherche et d'innovation, dont l'expérience pourra servir un jour aux pays développés » ex : le sud-africain Wizzit Bank utilise les téléphones mobiles comme supports de paiement.

  16. Les limites du microcrédit comme outil de lutte contre la pauvreté (1/2) • Aujourd’hui on ne considère plus la pauvreté seulement du point de vue du manque de moyens économiques et de l’exclusion bancaire. • D’autres éléments font leur apparition notamment l’insécurité, la gestion des risques mais surtout la vulnérabilité. • Le microcrédit est présenté comme une solution évidente à la vulnérabilité des pauvres, par le processus d’autonomisation (empowerment) qu’il induit. • La vulnérabilité a deux aspects : • l’aspect externe : l’exposition aux crises, aux chocs, aux risques, • l’aspect interne : ne pas disposer des moyens d’affronter les événements sans subir de dommages. • La réduction de la vulnérabilité s’inscrit généralement dans le cadre de stratégies globales d’empowerment. Elle suppose l’articulation de mesures d’action publique et d’autonomisation des populations défavorisées. • Au niveau de l’action publique, l’objectif devrait être de prévenir les risques et d’agir ex post (une fois l’événement survenu) • Or faiblesses de l’Etat dans les PVD : incapacité à développer des mécanismes de lutte contre l’insécurité des pauvres à travers des « infrastructures d’irrigation, des interventions de santé publique, une politique honnête et un système légal équitable, des programmes d’emploi public en période de crise, etc. », Banque Mondiale

  17. Les limites du microcrédit comme outil de lutte contre la pauvreté (2/2) • Le microcrédit censé permettre aux pauvres d’agir sur les causes de leur vulnérabilité ex post (sur les baisses de revenus en période de crise ) • La microfinance est censée jouer également ex ante : • elle favorise la création et l’expansion de micro-entreprises : celles-ci autonomisent les pauvres, atténuent les risques de chômage et permettent une diversification des revenus. • elle modifie les anticipations des pauvres : la possibilité d’obtenir un crédit en cas de difficultés devrait les inciter à investir dans des activités certes plus risquées, mais plus lucratives • la microfinance supposée également produire des effets dépassant la sphère économique : la formation de groupes (notamment de femmes) qui favorise l’amélioration du capital social des pauvres, élément important pour leur vulnérabilité • Une fois le risque survenu, le microcrédit permet également un accès supplémentaire au crédit grâce aux prêts groupés, pour des dépenses imprévues • Mais : • délais d’intervention du microcrédit longs (délibérations du groupe …) • nécessaire diversification du portefeuille de l’IMF (en cas de risque collectif comme une catastrophe naturelle, la majorité des membres d'un groupe va devoir faire face simultanément à un même problème), • il faut aussi que les membres de la communauté aient envie de devenir microentrepreneurs • Nécessaire startégie globale de lutte contre la pauvreté de la part des gouvernements • Le microcrédit ne peut à lui seul régler tous les problèmes, l’implication des pouvoirs publics est indispensable

  18. Les voies d’amélioration Jacques Attali, Président de PlaNet Finance, définit 4 axes de développement pour la microfinance tenant avant tout au downscaling: • le renforcement institutionnel et le financement des IMF : améliorer la capacité technique des IMF : • aller vers la pérennité financière : couvrir ses coûts sans l’assistance des bailleurs  attirer l’épargne de ses clients • la pérennité organisationnelle : des procédures adaptées  mise en place les technologies de l’information les plus sophistiquées, pour réduire les coûts et en particulier les taux d’intérêt • la pérennité opérationnelle : l’accès à un marché assez grand et une gamme de produits permettant de satisfaire la demande  Nécessaire innovation produits tels que des services de microfinance en milieu rural, en matière de santé, des services de monétiques ou de transfert de fonds notamment issus de la migration et des services plus complexes de microassurance • la conversion en IMF des institutions publiques de crédit : aider les banques coopératives, les banques rurales dépendant de l’Etat à prendre assez d’autonomie pour être gérées comme des IMF et augmenter leur taux de recouvrement de crédit • la création de filiales de microfinance par les banques commerciales • la réforme de la réglementation : mettre l’accent sur la structuration et la régulation du secteur tout en préservant son dynamisme

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