Le sentiment d incomp tence p dagogique chez les enseignants novices et l insertion professionnelle : ph nom ne de syst

1. Le sentiment d�incomp�tence p�dagogique chez les enseignants novices et l�insertion professionnelle : ph�nom�ne de syst�me et logiques d�acteurs. St�phane Martineau UQTR, CRIFPE Automne 2009

2. 2 Plan de l�expos� Introduction Objectifs Probl�matique Cadre d�analyse M�thodologie R�sultats Conclusion

3. 3 Introduction Les d�buts dans la profession enseignante sont souvent difficiles. �Choc de la r�alit� ! Taux d�abandon de la profession la premi�re ann�e 2 fois plus �lev� que dans les autres corps d�emploi au Canada (King et Peart, 1992).

4. 4 Objectifs Mettre au jour la nature et les caract�ristiques du sentiment d�incomp�tence p�dagogique chez les enseignants d�butants. Analyser les attentes des directions en mati�re de comp�tences et le support offert aux novices dans la carri�re.

5. 5 Probl�matique Un m�tier complexe. Une formation qui ne peut qu��tre incompl�te. Une entr�e dans la profession plus difficile qu�ailleurs. Des attentes souvent floues et implicites de la part des directions.

6. 6 Cadre d�analyseInsertion professionnelle Une p�riode qui peut s��tendre sur cinq ans. Une p�riode rendue plus difficile en raison de la structure du march� de l�emploi en �ducation (temps partiel, pr�carit�, etc.) qui influe sur les trajectoires d�insertion (Mukamurera, 1998).

7. 7 Cadre d�analyseInsertion professionnelle (suite) L�insertion professionnelle est tout � la fois un processus de construction des savoirs et des comp�tences, de socialisation au travail et de transformation identitaire (Martineau et Corriveau, 2000). Ce processus exerce une forte influence sur la suite de la carri�re.

8. 8 Cadre d�analyseInsertion professionnelle (suite) �Les d�buts dans l�enseignement jettent les bases de la dynamique motivationnelle qui animera l�enseignant� (Raymond, 2001, p. 23). L�insertion au travail est : Une initiation au sens anthropologique Une conversion au sens religieux

9. 9 Cadre d�analyseSentiment d�incomp�tence p�dagogique Le sentiment de comp�tence est un �l�ment capital tant pour l�efficacit� que pour l�efficience dans l�action. La psychologie cognitive a par exemple montr� que la perception de la contr�labilit� de la t�che est une dimension essentielle de la motivation et cette derni�re une variable incontournable dans la r�alisation ad�quate d�une t�che (Tardif, 1992).

10. 10 Cadre d�analyseSentiment d�incomp�tence p�dagogique (suite) A Contrario le sentiment d�incomp�tence p�dagogique sera associ� � la sensation de n��tre pas en contr�le dans les t�ches � r�aliser; ce qui pourrait nuire � la motivation au travail.

11. 11 Cadre d�analyseSentiment d�incomp�tence p�dagogique (suite) L�incomp�tence p�dagogique sera d�finie ici en fonction de l�absence ou de la faiblesse dans le contr�le de la t�che professionnelle. Le sentiment d�incomp�tence p�dagogique sera donc la repr�sentation de l�acteur quant � cette absence ou cette faiblesse dans le contr�le de la t�che.

12. 12 M�thodologie Type de recherche : exploratoire Ann�es couvertes : 1999-2001 Types et nombre de sujets 13 enseignants (5 H. et 8 F.) des �coles secondaires de la r�gion de Trois-Rivi�res. 6 membres de directions d��coles (3 H. et 3 F.) de la m�me r�gion. Outils : entrevues semi-directives

13. 13 M�thodologie(suite) Proc�dures d�analyse : Transcription int�grale des 19 entrevues Lecture flottante Premi�re th�matisation Deuxi�me th�matisation Analyse de contenu Validation inter-juges

14. 14 R�sultatsLes enseignants Le sentiment d�incomp�tence p�dagogique peut se ressentir tout autant dans les t�ches en classe que dans celles r�alis�es en dehors mais il pr�domine dans les moments d�interaction avec les �l�ves confirmant en cela ce qu�avancent Tardif et Lessard (1999).

15. 15 R�sultatsLes enseignants (suite) Lorsqu�il survient en classe, il peut �tre associ� tant au domaine de la gestion de classe que celui de la gestion de la mati�re.

16. 16 R�sultatsLes enseignants (suite) Le sentiment d�incomp�tence est parfois attribu� � soi (manque d�exp�rience), parfois � des facteurs ext�rieurs (faiblesse de la formation initiale, manque de ressources, nature de la population �tudiante, enseigner une mati�re qu�on ma�trise mal, manque de support de la part des coll�gues ou de la direction).

17. 17 R�sultatsLes enseignants (suite) Le sentiment d�incomp�tence p�dagogique ne donne pas toujours lieu � la mobilisation de strat�gies pour le surmonter. L�attitude semble �tre teint�e d�un certain fatalisme : �c�est la vie�; ��a va passer�.

18. 18 R�sultatsLes enseignants (suite) Les actions pour le surmonter les plus fr�quemment enclench�es (par ordre de pr�f�rence) : Consultation d�un coll�gue Documentation Auto-r�flexion Consultation de la direction

19. 19 R�sultatsLes enseignants (suite) Des sources de connaissances non utilis�es pour �g�rer� les probl�mes : Le recours � la formation continue Le recours � des experts universitaires Le recours � des ouvrages en sciences de l��ducation

20. 20 R�sultatsLes enseignants (suite) Le sentiment d�incomp�tence p�dagogique �prouv� ne semble pas profond. Les probl�mes �voqu�s ne sont pas insurmontables et leur gravit� n��branle pas la confiance en soi de l�enseignant. Par exemple, aucun n�a �t� amen� � revoir la d�finition de son r�le ou � remettre en cause sa carri�re.

21. 21 R�sultatsLes enseignants (suite) Les repr�sentations, les attitudes, les croyances, les valeurs n�ont pas �t� modifi�es de mani�re drastique par les �v�nements �d�rangeants� v�cus en classe. Le sentiment d�incomp�tence p�dagogique semble donc en quelque sorte relever du processus �normal� d�apprentissage du m�tier.

22. 22 R�sultatsLes enseignants (suite) Il appara�t �troitement li� � une repr�sentation normative du �bon enseignant� et � une repr�sentation de soi comme professionnel. Le milieu a des attentes envers moi. J�ai aussi des attentes envers moi.

23. 23 R�sultatsLes enseignants (suite) D�finition du r�le du bon enseignant : Un guide; Un �ducateur; Un mod�le; Un initiateur au �go�t d�aller plus loin�; Une personne qui aide � la r�ussite; Un �homme � tout faire�.

24. 24 R�sultatsLes enseignants (suite) Le sentiment d�incomp�tence p�dagogique ressort comme �tant aliment� par le peu de soutien � l�insertion professionnelle dispens� par les directions d��tablissements. L�organisation individualiste de l�enseignement perdure c�est �la d�brouille�.

25. 25 R�sultatsLes enseignants (suite) Malgr� la faible appr�ciation de la formation initiale, malgr� le peu de soutien de la part des pairs et de la direction, malgr� une population �tudiante de plus en plus �probl�matique� au regard des valeurs et des normes scolaires, les enseignants semblent consid�rer ne pas trop mal s�en tirer.

26. 26 R�sultatsLes enseignants (suite) Tout semble se passer comme si les enseignants int�graient tr�s t�t une vision du m�tier o� il est l�gitime de ne pas ��tre toujours � la hauteur�. Cette vision du m�tier leur permet peut �tre de supporter les moments difficiles sans remise en question radicale (voire m�me sans aucune remise en question).

27. 27 R�sultatsLes directions Les directions entretiennent des attentes qui semblent �lev�es en mati�re de comp�tences des nouveaux enseignants. Elles souhaitent�

28. 28 R�sultatsLes directions (suite) Que les d�butants soient comp�tents dans toutes les dimensions de la pratique enseignante; qu�ils adoptent un comportement exemplaire; qu�ils s�impliquent dans la vie de l��cole; qu�ils brisent le moule de l�organisation individualiste du travail; qu�ils soient des promoteurs des nouvelles approches et des nouveaux outils p�dagogiques.

29. 29 R�sultatsLes directions (suite) Les diverses attentes peuvent se regrouper de la mani�re suivante : Comp�tences en gestion de la classe Comp�tences en gestion de la mati�re Comp�tences interpersonnelles Comp�tences � travailler en �quipe Comp�tences �thiques Comp�tences adaptatives

30. 30 R�sultatsLes directions (suite) Le processus d�accueil des novices n�est pas formel ni planifi�, et ce, malgr� les recommandations du MEQ et du CSE. Dans certains cas il y a tout de m�me jumelage ou parrainage �des nouveaux par des anciens� (dur�e entre 6 et 12 mois).

31. 31 R�sultatsLes directions (suite) Quant aux �incomp�tences� les plus fr�quentes relev�es par les directions, elles se pr�sentent comme suit : Difficult� � assumer la discipline en classe; Difficult� � planifier et � structurer les cours; Manque de culture g�n�rale; Connaissances p�dagogiques mal adapt�es au nouveaux programmes scolaires; R�ticences � demander de l�aide.

32. 32 R�sultatsLes directions (suite) Chacune de ces remarques peut �tre interpr�t�e comme une critique de la formation des ma�tres. � noter la pr�sence d�une critique qui d�passe en quelque sorte les seuls savoirs professionnels (manque de culture g�n�rale) et renvoie � une repr�sentation implicite du m�tier enseignant.

33. 33 R�sultatsLes directions (suite) � noter aussi l�absence de la m�connaissance de la mati�re comme motif de critique alors que les d�butants enseignent parfois des mati�res pour lesquelles ils n�ont pas re�u de formation. Une critique d�un comportement qui s�explique par la position et le statut du d�butant et la culture individualiste du monde scolaire (r�ticences � demander de l�aide).

34. 34 Conclusion Des d�butants qui ne se d�brouillent pas trop mal dans l�ensemble. Un sentiment d�incomp�tence peu profond v�cu en lien avec des �v�nements ponctuels. Des strat�gies de rem�diation �endogamiques�. Une vision �positiviste� des savoirs des sciences de l��ducation d�o� l�in�vitable d�ception.

35. 35 Conclusion (suite) Une insertion professionnelle v�cue sur le mode informel plut�t que formel. Des directions qui mettent de la pression mais qui aident peu. Des coll�gues globalement peu pr�sents en mati�re d�aide. Des repr�sentations de l�apprentissage du m�tier qui convergent : le mode artisanal.

36. 36 Conclusion (suite) Des d�finitions de r�le convergentes aussi mais o� les directions se distinguent par l�accent mis sur les notions d�enseignant comme mod�le pour les jeunes et de p�dagogue cultiv�.

37. 37 Conclusion (suite) Ph�nom�nes de syst�me : Conditions d�entr�e difficiles (trajectoires) Culture de l�individualisme Absence de structures d�insertion pr�cises Attentes �lev�es mais implicites des directions Logiques d�acteurs : Fatalisme li� � une certaine repr�sentation du travail Recherche de solutions dans un spectre restreint