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Journée d’étude des production porcines et cunicoles Gembloux Mercredi 28 novembre 2012

L’approche du travail en aviculture : spécificités et tour d’horizon des travaux menées ces 10 dernières années. Journée d’étude des production porcines et cunicoles Gembloux Mercredi 28 novembre 2012. Le travail en élevage, une préoccupation croissante ces dernières années.

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Journée d’étude des production porcines et cunicoles Gembloux Mercredi 28 novembre 2012

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Presentation Transcript


  1. L’approche du travail en aviculture : spécificités et tour d’horizon des travaux menées ces 10 dernières années Journée d’étude des production porcines et cunicoles Gembloux Mercredi 28 novembre 2012

  2. Le travail en élevage, une préoccupation croissante ces dernières années « la nouvelle campagne d’affichage dans les zones rurales est une invitation à se lancer un challenge et à redonner un sens à la vie »

  3. Une préoccupation qui résulte d’un passé pas si récent… 1960 2010 Volume de production agricole totale X 2 (X 3 en aviculture chair) Population active agricole = 6,2 millions à environ 1 million de personnes Mais aussi, sur la même période… Segmentation de la production Accroissement des attentes environnementales et BEA Accroissement des fonctions administratives Evolution des modes de vie (temps libre, travail conjoints à l’extérieur) … Evolutions inévitables des systèmes d’élevage Impact sur le travail…

  4. Des transformations du travail sous influence d’un contexte socio-professionnel Les années 1950-1980 : une « citadelle » auto-normée, fortement soutenue et régulée, « monde monolithique » Depuis les années 90 : un monde agricole devenu minoritaire, fortement questionné par la société, dans un contexte économique incertain Vers une diversification des modèles agricoles « collectifs familiaux » « Méga-farm » Agriculture « projet de vie » « exploitation unipersonnelle » « L’innovateur pionnier » La rupture « 35 heures » (fin 90) : recul de la «valeur travail » en agriculture, aspiration à tirer un revenu à partir d’un temps de travail comparable au reste de la population

  5. Médecin Ergonome Economiste Zootechnicien Sociologue Conseiller entreprise Etudier le travail en élevage, un travail d’équipe… Des thématiques aux acteurs bien identifiées… Vétérinaire Généticien … dont le travail ne fait pas partie

  6. Les spécificités du travail en aviculture Un atelier (dans sa forme rationnelle) introduit plus tardivement sur les exploitations, comme une activité complémentaire, de diversification • valoriser un excédent de main d’œuvre disponible • L’atelier avicole s’est adaptéà la MO disponible, et non l’inverse Un modèle technique déjà très optimisé dès les origines de la production rationnelle

  7. Les spécificités du travail en aviculture Une production à cycle court, réajustement de calendrier facilement possibles (pic de MO) • Atelier avicole = variable d’ajustement « travail » pour les autres ateliers ? Un besoin de main d’œuvre très « binaire » au court du cycle : modéré ou insuffisant • Une approche des questions de travail marquée par ces caractéristiques • La question travail n’a pas pour autant été négligée en aviculture

  8. 1. L’approche économique : quantifier le temps de travail

  9. Pourquoi s’intéresser au temps de travail sur les exploitations ?  le coût de production  le revenu des éleveurs (€/UTH) • Le travail : une ressource de l’exploitation, qui a un impact sur :  la pérennité de l’atelier (« vivabilité », un des volets de la viabilité d’une exploitation) Une réelle complexité d’approche  une quantité difficile à mesurer  un périmètre de la notion de travail aux contours parfois floues  une corrélation très peu évidente entre quantité et qualité  une variabilité considérable, sans qu’on puisse toujours expliquer rationnellement

  10. 3 grandes familles d’outils utilisés pour l’observation des temps dans les productions animales Approche globale du temps : méthode « bilan travail » Analyse de bases de données intégrant la question du travail Approche par tâches Références souvent très précises Analyse temps par atelier ET pour l’exploitation taille de l’échantillon mesure fine de la variabilité méthode adaptée aux exploitations mixtes, comparaison entre productions Forces Volume de données associées Approche courante en aviculture Enquête relativement légère Méthode lourde (jusqu’au chronométrage) Approche des temps plus grossière Approche centrée sur l’atelier (au mieux) Peu d’enquêtes Faiblesses Difficile de caler des temps avicoles avec autres ateliers (temps glissants) Souvent chez des éleveurs spécialisés Approche des temps très simpliste Temps global pas toujours égal à la somme des temps de chaque tâche

  11. Quelques résultats sur les temps de travaux Analyse de l’Enquête Aviculture 2008 (Agreste) Dimension atelier (en m²) POULET STANDARD Main d’œuvre avicole (en UTH)  Forte variabilité des temps  Productivité observée sensiblement inférieure aux valeurs empiriques régulièrement évoquées

  12. Quelques résultats sur les temps de travaux POULET STANDARD  Une productivité qui varie peu en fonction du degré de spécialisation  La variabilité de la productivité s’accroît par contre beaucoup avec la spécialisation

  13. Quelques résultats sur les temps de travaux Approche par tâches

  14. Méthode « bilan travail »  Travail « d’astreinte » en aviculture : toutes les tâches récurrentes de soins aux animaux (surveillance, litière,…) • Exemple Système Lait + volailles + cultures  Travail « de saison » en aviculture : toutes les tâches ponctuelles de l’atelier (mise en place, enlèvement, nettoyage,…)

  15. Temps de travail – Comparaisons multi-espèces des bilans travail

  16. Quantification du temps de travail Une méthodologie « bilan travail » bien adaptée au conseil et à l’observation des temps (globalité, comparaison entre filières) • Des outils variés, pour des usages divers Une approche quantitative qui amorce des questions plus qualitatives sur les conditions de travail (souplesse, marges de sécurité…) L’approche temps de travail : approche indispensable mais insuffisante à elle seule Quelle validité pour des références de productivité de travail lorsque la variabilité est si forte ? Productivité de travail = un critère typologique incomplet…

  17. 2. Les autres angles d’approche de la question du travail

  18. Les autres angles d’approche du travail Au-delà de la thématique « temps de travail » : d’autres dimensions du travail  Conditions de travail  Santé / sécurité  Ergonomie  Organisation / gestion de la main d’œuvre  Identité des éleveurs

  19. Améliorer les conditions de travail Enjeux : faciliter le travail (vieillissement des éleveurs), améliorer l’image des productions Les thématiques explorées : Caractérisation des tâches « pénibles » : nettoyage-désinfection, enlèvements (ITAVI) Le ramassage mécanisé des volailles :évaluer la diversité des systèmes, l’impact sur la production, les modalités d’organisation, les coûts, la sécurité des chantiers (Chambres d’Agriculture, MSA, ITAVI)

  20. Réduire les risques pour la santé Enjeux : limiter les impacts et les risques sur la santé des éleveurs d’un élevage en bâtiment, dans une ambiance confinée • Travail en bâtiments et pathologies respiratoires • Poussières, émissions gazeuses (ammoniac, monoxyde de carbone), germes (bactéries et moisissures), produits désinfectants : part importante d’éleveurs souffrent de troubles respiratoires (AFSSA, OSTA, 2003 ; MSA) • Pathologies d’hypersollicitation (TMS) • étude CRAB et ARACT, 2007, impact des changements de modes d’élevage en gavage (ITAVI), très fréquent aussi en abattoirs • Maladies infectieuses et zoonoses : chlamydioses, mycoplasmes,influenza (H5N1 et H1N1)

  21. Perception du travail en aviculture Quelques études qui aborde le sujet de manière périphérique (stratégie des éleveurs mixtes, multifonctionnalité des exploitations, CASDAR 3D…)  enquêtes sur la perception de l’atelier avicole par des éleveurs mixtes (60) 39 éleveurs avec un atelier grande culture 32 % en LR et 68 % en standard et certifié 31 éleveurs avec un atelier Bovin viande 17 éleveurs avec un atelier Bovin lait

  22. Perception de l’atelier avicole par des éleveurs mixtes Production sans passion • Atelier qui passionne le plus : 12 % pour l’aviculture, 43 % pour un autre atelier • Certains se sont « pris au jeu » Une production très (trop ?) rigoureuse, la plus risquée sur un plan technique (56 % des éleveurs) Une production anxiogène • « il ne faut pas louper le départ » • « une production stressante », on est « jamais tranquille » • Même lorsque l’on est bon sur plusieurs bandes, tout est toujours remis en cause à chaque lot • Sentiments accentués chez les éleveurs standard, moindre chez les éleveurs label

  23. Perception de l’atelier avicole par des éleveurs mixtes • « on n’a pas de pouvoir de décision, on n’investit pas sur la génétique, on n’optimise pas la stratégie alimentaire, on ne choisit même pas l’aliment, tout est sous contrôle… mais pas le notre » • Pas assez d’autonomie et de marge de manœuvre • Un atelier moins « impliquant » que d’autre : fort niveau d’encadrement, intégration, cycle court, grand effectif, exclusivement sur engraissement • Peu d’enjeux de long terme, chaque lot est un nouveau départ • L’atelier qui présente le plus de risque financier (48 %), tous types d’élevage et degré de spécialisation Des pistes de réflexion pour repenser les relations contractuelles ?

  24. Perception de l’atelier avicole par des éleveurs mixtes • Une production d’une très haute technicité, un facteur de progrès pour les autres ateliers aussi (par transposition) • L’aviculture : « je t’aime, moi non plus ! » • Une évaluation objective de sa « performance professionnelle » « Sans la volaille, on n’en serait pas là aujourd’hui » • Pour deux tiers des éleveurs, l’atelier avicole était perçu (en 2004) comme l’atelier le plus rémunérateur…sur une longue période, l’atelier qui a permis d’autres investissements sur l’exploitation » (58 % des éleveurs enquêtés dans le tiers supérieur, 86 % dans la première moitié )

  25. Perspectives Observer le travail dans les grands collectifs, dans la perspective d’une poursuite de la concentration des élevages L’objet d’un projet en cours : AAP CASDAR « travail 3D » • Regards croisés sur le travail : organisation, économie, sociologie • Comparaison du fonctionnement de différents « collectifs » de main d’œuvre en France • Un volet sur le travail dans les élevages d’Europe du Nord (Danemark, Pays-Bas, Royaume-Uni et Allemagne) Des premières conclusions riches sur grands collectifs Europe du Nord : • Automatisation/rationalisation des tâches, fidélisation des salariés, changements du métier et des compétences du chef d’exploitant, externalisation, pénibilité, réseaux d’information, formation…

  26. Perspectives Approfondir (et anticiper…) les impacts des mesures réglementaires sur le travail impact de la Directive BEA pondeuses sur le travail : Pas d’étude sensu stricto pour mener cette évaluation, mais des informations collectées au travers d’études connexes Peu d’impacts exprimés entre la cage conventionnelle et la cage aménagée sur le travail : • Mises en place plus faciles dans grandes cages (17 /23 éleveurs), mais enlèvements plus longs  stabilité au final • Adéquation entre taille container de livraison et taille de la cage facilite la tâche • Nettoyage et désinfection plus longs en cages aménagées Dans l’idéal : étude d’impact « travail » préalable à toute évolution réglementaire majeure sur modes d’élevage

  27. Perspectives Le travail dans les exploitations mixtes Arbitrage de l’allocation du travail entre ateliers, complémentarités, concurrences, compatibilité… A rapprocher d’autres interactions entre ateliers dans les cas de mixité Rendre le métier toujours plus attractif • Accepter (encourager) le pluralisme des modèles de production ? Arbitrage entre compétitivité et attractivité

  28. Approche multidimensionnelle du travail – Conclusions • Ne pas réduire le travail à sa seule dimension de moyen de production L’approche multidimensionnelle : participe à la compréhension de l’attractivité de l’activité avicole et du métier d’aviculteur La population d’éleveurs est diverses, les attentes aussi

  29. 3- Des agriculteurs dépendants Entreprise 5-Des créateurs entrepreneurs développant une activité dynamique 4- Des entrepreneurs agricoles qui souhaitent s’adapter aux évolutions du marché Tradition, continuité Innovation, créativité 1- Des agriculteurs modernistes qui souhaitent optimiser leurs systèmes 6- Des agriculteurs porteurs de projets de vie et de production 2- Des agriculteurs en retrait, traditionnels Agricole Les évolutions attendues du métier d’agriculteur - Typologie

  30. Merci de votre attention... J. FAIZANT gallot@itavi.asso.fr http://idele.fr/metiers/partenariat-r-d/rmt-travail-en-elevage.html

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