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«Les femmes et les métiers d’Art » par Danielle Seignourel - CNIDFF. Colloque SEMA Mercredi 28 mars 2007.
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«Les femmes et les métiers d’Art »par Danielle Seignourel - CNIDFF Colloque SEMA Mercredi 28 mars 2007
Les éléments présentés sont tirés d’une « Etude sur la féminisation de certains secteurs des métiers d’art »réalisée par le CNIDFF en 2004 dans le cadre du projet « Métiers d’art, patrimoine et territoires vivants »initié par la Sema et la FNAA(fédération nationale des ateliers d’art) programme Equal
Définition retenue de la féminisation L’augmentation du nombre de femmes dans une activité déterminée suffit généralement à définir la féminisation d’un métier ou d’une profession. En fait, ce processus peut revêtir 2 formes : • la participation féminine reste limitée mais sa progression constitue un changement notable, • la participation féminine s’accroît au point que les hommes deviennent minoritaires.
2 volets dans l’étude • Une enquête quantitative • Questionnaire adressé aux lycées et écoles métiers d’arts, repérés selon la nomenclature de la SEMA dans l’objet d’infirmer ou non l’hypothèse selon laquelle certains secteurs des métiers d’art seraient en voie de féminisation à partir de l’étude de la fréquentation des élèves. Les écoles supérieures subventionnées par le ministère de la Culture ne sont pas représentées dans l’enquête.
Une enquête qualitative • Interviews de professionnels dans les secteurs en « voie de féminisation » selon les résultats de l’enquête quantitative.
Enquête quantitative • 703 questionnaires adressés • 42% de retours. L’analyse concerne 299 établissements correspondant à 615 sections métiers d’art, certaines écoles et lycées comportant plusieurs sections.
RESULTATS Nombre et répartition des élèves Répartition par sexe
Evolution de la fréquentation des élèves Raisons de cette évolution : Augmentation des demandes
Evolution de la répartition entre filles et garçons Raisons de cette évolution : Augmentation du nombre de filles
Evolution de la répartition entre filles et garçons • Dans le secteur textile, la présence des filles, bien que toujours existante au niveau V, évolue vers des niveaux supérieurs, principalement au niveau IV et de façon plus faible au niveau III, • dans le domaine de la communication visuelle, un secteur plus récent concernant de nouveaux métiers, on peut noter une présence importante des filles au niveau III,
Evolution de la répartition entre filles et garçons • en formation générale arts appliqués, les filles sont plus présentes dans les niveaux intermédiaires IV et III, par comparaison avec le niveau V et le niveau II où leur participation est moins élevée, • dans le secteur de l’ameublement dont les filles étaient quasiment absentes, leur entrée se fait au niveau le plus faible, niveau V,
Evolution de la répartition entre filles et garçons • les filles sont présentes sur l’ensemble des niveaux du secteur de la mode avec cependant une présence plus marquée au niveau inférieur et intermédiaire, V et IV, • dans les sections terre, les filles sont très présentes au niveau V beaucoup moins aux niveaux IV et III,
Evolution de la répartition entre filles et garçons • dans le secteur décoration, on peut noter une présence accrue des filles au niveau III, • dans le secteur bois où la présence des filles est récente, leur entrée se fait par le niveau V. On peut se poser la question des débouchés actuels pour celles qui s’orientent dans ce domaine,
Evolution de la répartition entre filles et garçons • dans le secteur pierre, on observe presque le même phénomène que pour le bois, l’arrivée des filles est moins récente dans ce secteur, on peut noter un début de diversification par niveaux mais le problème des débouchés est identique, • dans le secteur cuir, les filles sont présentes pour l’essentiel au niveau V.
Débouchés à l’issue de la formation A la question : les débouchés sont-ils identiques pour les filles et les garçons à l’issue de la formation ? Pour 354 sections, les réponses sont positives donc identiques, pour 261 sections les réponses sont négatives, les débouchés ne sont pas identiques pour les filles et les garçons. Suivant les sections considérées, les débouchés sont plus ouverts aux filles ou aux garçons.
Quelques remarques • secteur bois, section de niveau V « nous n’avons que des garçons », « les filles ont plus de mal à trouver du travail, en ébénisterie, elles sont appréciées dans la restauration, mais pour obtenir un emploi certaines s’orientent ensuite vers la lutherie ou des ateliers de décoration », • secteur ameublement, niveau V « il est difficile de trouver une entreprise en alternance pour les filles », « difficultés d’insertion pour les filles »,
Quelques remarques… • section tapisserie, décor sièges : « les débouchés sont plus difficiles à trouver pour les filles », • secteur pierre, niveau V : « les offres d’emploi concernent les hommes, absence d’embauche pour les filles », • secteur création industrielle, niveau III : « plus de facilités pour les garçons à l’embauche »,
Quelques remarques… • secteur métal, coutellerie : « absence totale de filles dans ces sections », • secteur cuir : « difficultés pour embaucher des filles », • secteur textile : « dans la mode, les garçons trouvent du travail à des postes de gestion de collections »,
Quelques remarques… • secteur céramique : « le constat est celui d’une diminution des débouchés dans les grandes entreprises quel que soit le niveau des élèves : les garçons sont orientés vers le secteur de l’émaillage, les filles davantage vers la décoration céramique », • secteur bijoux : « les métiers de la bijouterie se féminisent », constat de 2 établissements.
Synthèse générale En conclusion, les résultats de l’enquête sont peu significatifs statistiquement quant à la féminisation de certains secteurs. D’une façon générale, certaines évolutions sont cependant à souligner : • l’élévation du niveau de recrutement et de la motivation des élèves dans certains lycées et écoles d’art réputées,
la baisse du niveau général de recrutement des lycées et écoles d’art moins prestigieux, correspondant en cela à une dévalorisation du travail manuel.
Si les chiffres sont peu signifiants, car dispersés, on peut toutefois constater : • que dans les secteurs où les filles n’étaient pas présentes, tels le bois, la pierre, le métal, elles y accèdent par le niveau le plus faible, le niveau V,
que dans les secteurs où les filles étaient déjà largement représentées surtout au niveau V, tels la mode, le textile…, leur participation tend à se diversifier vers les niveaux intermédiaires IV, III mais plus difficilement vers le niveau II,
enfin, que dans les secteurs nouvellement créés : communication visuelle, formation arts appliqués…, les filles sont plus présentes aux niveaux intermédiaires IV et III.
Enquête qualitative 2 secteurs en voie de féminisation : • la céramique, • le métal. 1 secteur non féminisé : le bois 1 secteur féminisé depuis longtemps : le textile
Enquête qualitative… 40 interviews réalisées auprès de professionnel(le)s, de galeristes, de journalistes spécialisé(e)s, d’étudiant(e)s, d’enseignant(e)s sur : • les motivations concernant le contact avec le matériau et l’acte de création, • le parcours se réfère à la formation et à l’expérience,
Enquête qualitative… • les stratégies de production, de commercialisation et de développement, • les stratégies de conciliation vie personnelle et vie professionnelle.
Constats • Diversification des activités, « pluriactivité », 2 termes qui représentent l’apport spécifique des femmes dans ce secteur, • Déficit d’informations important sur les statuts, les dispositifs existants, les organismes tant au niveau de l’accompagnement à la création d’entreprises qu’au niveau des aides financières.
Préconisations • Informations spécifiques et utiles au secteur (statuts, lieux d’information…) regroupées dans des documents ou guichet uniques d’information, • offre de formation diversifiée : transmission des savoir-faire : passer de la maîtrise technique à sa transmission, marketing (techniques de commercialisation et de valorisation adaptées à ce secteur), gestion, droit (statuts), TIC (au niveau de la conception et de la recherche).
Quelques éléments au niveau européen A partir d’une étude réalisée en 2000 pour le Ministère de la Culture dans 4 pays européens : Allemagne, Espagne, France, Italie, on constate : • en formation initiale : une tendance, partagée dans les 4 pays, au développement de la formation artistique au détriment de la formation technique,
en formation continue : à l’exception de l’Allemagne où les professionnels bénéficient de formations à l’esthétique et de formations techniques mises en place par la fédération des artisans d’art, dans les 3 autres pays, seules des formations à la comptabilité, à la gestion et aux TIC sont dispensées aux professionnels.