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1. PARLER DE SOI PERSEPOLIS
2. FILM
3. PERSEPOLIS SYNOPSIS DU FILM ET DE LA BDDE MARJANE SATRAPI :
Thran 1978 : Marjane, 8 ans, songe lavenir et se rve en prophte sauvant le monde. Choye par des parents modernes et cultivs, particulirement lie sa grand-mre, elle suit avec exaltation les vnements qui vont mener la rvolution et provoquer la chute du rgime du Chah. Avec linstauration de la Rpublique islamique dbute le temps des commissaires de la rvolution qui contrlent tenues et comportements. Marjane qui doit porter le voile, se rve dsormais en rvolutionnaire. Bientt, la guerre contre lIrak entrane bombardements, privations, et disparitions de proches. La rpression intrieure devient chaque jour plus svre. Dans un contexte de plus en plus pnible, sa langue bien pendue et ses positions rebelles deviennent problmatiques. Ses parents dcident alors de lenvoyer en Autriche pour la protger. A Vienne, Marjane vit 14 ans sa 2e rvolution : ladolescence, la libert, les vertiges de lamour mais aussi lexil, la solitude et la diffrence.
REPERES CHRONOLOGIQUES: LHISTOIRE DE LIRAN
Le nom officiel du pays est lIran (Terre des Ariens), mais le nom de Perse est aussi utilis.
1500 av.JC Arrive des ariens -699/-330 Empire achmnide 640/650 Conqute par les Arabes musulmans.
650 1500 Dynasties Ghaznvides, Samanides et mongols.
1500-1722 Dynastie chiite (rivale des sunnites) et ge dor en architecture et enluminure.
1795-1925 Dynastie Qajar avec pntration anglo-russe, sans colonisation.
1925-79 Dynastie Pahlavi avec Reza Shah (1925-41) et Mohammed Reza (1941-79)
1978-79 Manifestations hostiles au shah o se ctoient opposants lacs, marxistes, religieux.
Janvier 79 Le shah quitte le pays. Layatollah Khomeini, chef du clerg chiite revenu dexil, prend le
pouvoir et instaure une Rpublique islamique.
1980-88 Le chef irakien Saddam Hussein attaque lIran: 1200000 morts (3x plus dIraniens)
Juin 1989 Mort de layatollah Khomeini, remplac par Ali Khomenei, guide de Rvolution, avec
linfluence des Gardiens de la Rvolution (pasdaran), milice arme conservatrice.
BIOGRAPHIE DE MARJANE SATRAPI
22 novembre 1969 Naissance de Marjane Satrapi Rasht dans la rgion de Guilan.
1983 Etudes Vienne en Autriche au lyce franais, Kurt Waldheim est prsident, ancien secrtaire de lONU qui a reconnu avoir appartenu la Wehrmacht pendant la 2nde Guerre Mondiale.
1988 Retour Thran. 1994 Dpart en France o elle publie Perspolis en 4 tomes entre 2001 et 2003.
4. Marjane Satrapi (en persan : ????? ???????, Marjane Satrapi) (ne le 22 novembre 1969 Rasht, Iran) est une auteur de bande dessine (scnariste et dessinatrice) franaise d'origine iranienne et d'expression francophone.
8. Elments de laffiche Informations sur la nature du film Informations sur les thmes abords
Texte :
?? oeuvre originale de Marjane Satrapi
?? Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud
?? Noms des acteurs
?? Perspolis
Graphisme :
?? Profil fminin, la main soutenant le menton, au premier plan gauche
Film ralis partir dune bande dessine si on connat dj le nom de la dessinatrice.
Film danimation si on connat les deux noms des dessinateurs.
Film danimation, doublage par des acteurs prestigieux.
Film danimation en noir et blanc, trs stylis, avec des aplats noirs et blancs.
Ligne claire.
Thmes autobiographiques si on connat la bande dessine.
Pass de lIran, dont lancienne appellation est la Perse.
Perspolis, ville du pass prestigieux, du temps du rayonnement maximum de lempire.
La culture persane.
Personnage principal fminin, jeune adulte. Personnage singulier, que la mouche sur le visage singularise.
Les yeux sont ferms. Attitude introspective, de retour sur soi.
Autobiographie.
Expression du visage sereine, voire nigmatique.
La main sous le menton, peut voquer le Penseur de Rodin.
9. Le Penseur est l'une des plus clbres sculptures en bronze d'Auguste Rodin. Elle reprsente un homme en train de mditer, semblant devoir faire face un profond dilemme.
10. Les yeux ferms invitent glisser le regard au centre de laffiche.
?? Forme nuageuse avec tableau de famille
?? Les lments dissmins
Reprsente les penses du personnage dans les codes de la bande dessine.
La jeune femme songe cinq personnes appartenant trois gnrations de part et dautre dun canap dans un salon vide.
Elles sont bien habilles, de milieu social ais. Les baies vitres en arrire plan rvlent en contre bas les immeubles relativement hauts dune ville moderne.
Lessentiel est dans les personnages qui semblent poser pour une photographie de famille. Les jeux de regards sont multidirectionnels, invitant le lecteur sattarder sur chacun. Ce sont des personnages importants pour la femme.
On peut reconnatre le couple que la petite fille regarde en souriant. Elle est aussi de profil, peut-tre est-elle rapprocher de la femme de gauche. Les membres du groupe semblent heureux dtre runis.
Laffiche voque donc un film o une jeune femme plonge en pense dans un univers familial, bienfaisant.
Les volutes bleues impriment de la fantaisie, de lharmonie et soulignent la provenance imaginaire de la reprsentation.
Une fleur grise se cache derrire le prnom de lauteure, accrochant une note de posie lensemble.
11. ETUDE Persepolis, un rcit la premire personne
Persepolis est une vocation de lhistoire rcente de lIran, vue cependant travers les yeux dun personnage, Marjane, qui est galement un des auteurs du film (avec Vincent Paronnaud) ainsi que de la bande dessine dont ce film est inspir. Cet aspect autobiographique, trs visible, prend en outre une coloration particulire due au fait que le personnage est au dbut du rcit une trs jeune fille qui voit le monde qui lentoure avec des yeux denfant. Cette enfant grandit, et son regard va bien sr se transformer. Cette volution est particulirement sensible dans le film qui dure peine une heure et demi, alors que la bande dessine est scinde en quatre volumes dont le lecteur peut ne parcourir quun ou deux pisodes la fois.
En cela, Persepolis se distingue aussi bien dune autobiographie dadulte (par exemple les Mmoires de guerre du gnral de Gaulle ou dans le domaine de la fiction Adolphe de Benjamin Constant) que dun rcit dont le personnage principal est un enfant (par exemple la Gloire de mon pre de Pagnol ou un film comme Stand By Me de Rob Reiner). Il est cependant bien sr possible de trouver dautres rcits dont la dmarche est similaire celle de Marjane Satrapi comme les Mots de Jean-Paul Sartre ou mme, pour une part, les Confessions de Jean-Jacques Rousseau.
12. Il parat donc intressant de revenir avec les jeunes spectateurs sur cette dimension autobiographique et plus particulirement sur lvolution du personnage principal: on remarquera en particulier que le film (comme dailleurs la bande dessine) souligne par diffrents procds lcart entre le personnage de Marjane, enfant ou adolescente, et lauteur devenue adulte. On pourra ainsi demander aux participants, aprs la vision du film, de citer les lments du film dont ils se souviennent et qui rvlent cette distance souvent ironique que Marjane Satrapi marque par rapport elle-mme et aux vnements quelle a vcus.
Un petit exemple suffira concrtiser cette analyse et lancer la rflexion des jeunes spectateurs. Ainsi, au dbut du film, la petite Marjane affirme quelle sera le dernier prophte de la galaxie: il sagit bien sr l dune parole denfant, et tous les spectateurs (adolescents ou adultes) comprennent bien que lauteur adulte ne croit videmment plus ce qui ntait quun rve de petite fille. Cest dabord avec nos connaissances dadulte que nous jugeons quil sagit l dun enfantillage (et que nous estimons que Marjane Satrapi adulte doit elle aussi ragir comme nous), mais dautres indices nous permettent de confirmer notre interprtation: ainsi, lchange qui suit avec la grand-mre de Marjane suffit nous convaincre de la navet de la petite fille, tout en nous montrant une raction dadulte laquelle nous pouvons nous identifier intellectuellement.
13. Comme la grand-mre nous sourions intrieurement de ces propos enfantins tout en retrouvant sans doute dans lattitude de la petite Marjane une part de notre exprience personnelle (pour rappel, la grand-mre rpond immdiatement Marjane quelle sera sa premire disciple lorsque celle-ci lui affirme quaucune vieille naura dsormais le droit de souffrir: mais elle lui demande quand mme comment elle fera pour que les vieilles ne souffrent plus, ce quoi Marjane rpond que ce sera interdit...).
Demandons alors aux participants dessayer de se souvenir dun maximum dpisodes qui rvlent lvolution de Marjane; essayons galement de reprer dans ces diffrents pisodes des indices qui permettent de percevoir la distance que lauteur marque ainsi par rapport elle-mme. Cette rflexion pourra tre mene en petits groupes, mais lon essaiera ensuite de regrouper les lments relevs pour retracer lensemble du parcours psychologique du personnage (par exemple au tableau). On trouvera dans les encadrs ci-dessous quelques exemples danalyses qui pourraient tre faites.
14. bas le shh!
Alors que ses parents reviennent dune manifestation, Marjane dfile dans lappartement en criant bas le shh!, ce qui nerve ses parents qui lui ordonnent daller dans sa chambre. Elle y va en continuant crier voix basse bas le shh!.
Pour Marjane enfant, manifester est une espce de jeu, et elle ne peroit videmment pas les dangers que courent ses parents. En outre, ses convictions politiques sont fort naves puisquelle est passe de la vnration la haine du shh aprs une simple explication de son pre sans vraiment connatre la ralit du rgime.
16. Torturer Ramine
Aprs la chute du shh, Marjane et ses copains dcident de torturer Ramine dont le pre appartenait la Savak (la police politique) et a tu un million de personnes.
Les luttes politiques sont pour Marjane une espce de jeu qui pourrait cette fois devenir trs cruel sans lintervention de sa mre. La raction de Marjane est bien sr enfantine (sinon infantile) puisquelle se base sur une rumeur le pre de Ramine appartiendrait la Savak qui est manifestement exagre il aurait tu un million de personnes . On peroit par ailleurs dans ce jeu cruel une tendance frquente chez les enfants, consistant se liguer contre un autre dsign comme bouc missaire ou souffre-douleur: nimporte quel prtexte serait bon pour torturer Ramine.
On remarquera enfin comment les enfants sapproprient les ralits ici les tortures pratiques par la Savak dont parlent les adultes: ils rejouent cette ralit terrible sur le mode actif du rle des victimes voques par leurs parents, ils passent aussitt celui de juges et de bourreaux afin dprouver leur toute-puissance. La mre de Marjane la menacera dailleurs dun sort aussi terrible que celui quelle rservait Ramine, prcisment pour quelle prenne conscience (au moins en partie) de ce que peut prouver une victime de la torture.
17. La libration des prisonniers politiques
Siamak, le pre dune copine de Marjane, est libr: sa fille est trs fire davoir un tel pre. Puis cest au tour de loncle Anouche dtre libr: Marjane a elle aussi un hros dans sa famille!
Marjane est prise dans des jalousies denfant. Pour elle, avoir un prisonnier politique dans sa famille est un titre de gloire, et elle se sent dvalorise aux yeux de sa copine dont le pre vient dtre libr. Et quand son oncle rapparat son tour, elle laccapare de faon dmesure. Bien entendu, elle na que trs peu conscience des souffrances quont endures ces personnes. Ici aussi en montrant la raction des parents un peu exasprs, lauteur rvle quelle porte videmment prsent un regard dadulte sur lenfant quelle tait alors.