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DEUXIEME PARTIE SOCIOLOGIE

DEUXIEME PARTIE SOCIOLOGIE. THÈME 4 INTÉGRATION, CONFLIT, CHANGEMENT SOCIAL. CHAPITRE 7 QUELS LIENS SOCIAUX DANS DES SOCIÉTÉS OU S’AFFIRME LE PRIMAT DE L’INDIVIDU ?.

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DEUXIEME PARTIE SOCIOLOGIE

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Presentation Transcript


  1. DEUXIEME PARTIE SOCIOLOGIE THÈME 4 INTÉGRATION, CONFLIT, CHANGEMENT SOCIAL

  2. CHAPITRE 7 QUELS LIENS SOCIAUX DANS DES SOCIÉTÉS OU S’AFFIRME LE PRIMAT DE L’INDIVIDU ?

  3. L'interrogation centrale de ce chapitre a pour objet le lien social et la cohésion sociale, c'est à dire de la capacité de la société à unir tous ses membres En effet, la croissance et le développement économique ont besoin de cohésion sociale car les activités économiques ne peuvent se dérouler normalement que dans un cadre social relativement stable. Mais, en même temps, la croissance et le développement déstabilisent les relations sociales. En effet, les modifications des structures économiques et sociales remettent en cause les compromis relationnels qui s’étaient noués auparavant.

  4. La problématique du lien social et de la solidarité est plus que jamais d’actualité. En effet, de nos jours, certains observateurs s’inquiètent d’une perte du lien social et de la cohésion sociale dans les sociétés post- industrielles occidentales, comme semblent le révéler un certain nombre d’indicateurs : • Chômage de masse et Apparition de phénomènes d’exclusion (les SDF, les marginaux) ; • Désyndicalisation, Montée de l’abstention aux élections, Baisse du sentiment patriotique ; • Augmentation des inégalités face à l’école, à l’accès à un emploi stable, à un logement décent etc. ; Croissance des divorces, Montée du racisme et de l’antisémitisme, Croissance de la délinquance, Existence de discriminations sociales, spatiales, ethno-raciales…

  5. INTRODUCTION GENERALE A. Qu’est-ce que la cohésion sociale ? La cohésion sociale correspond à une situation dans laquelle les membres d’une société entretiennent des liens sociaux (forte sociabilité), ont des comportements communs et partagent les mêmes valeurs c’est-à-dire ont le sentiment d’appartenir à une même collectivité. On parle de société …………….. intégrée De plus, la cohésion sociale correspond également à une situation dans laquelle il existe un ordre social hiérarchisé et reconnu comme légitime avec ses lois et ses règles, ses normes sociales ; une socialisation intense pratiquées par différentes instances ; un contrôle social permanent pour rendre les comportements des individus conformes à ceux attendus. On parle de société ……………. régulée

  6. Lien social Normes Communes (Comportements communs) Valeurs communes (Conscience d’appartenir à une même société) Ordre social hiérarchisé et reconnu Socialisation intense Contrôle social INTEGRATION SOCIALE REGULATION SOCIALE COHESION SOCIALE

  7. 1) Au cœur de l’intégration sociale : le lien social et la culture a) A la redécouverte du lien social Le lien social désigne l’ensemble des liens qui unissent les individus et qui les amènent à se sentir membres (intégrés) d’une même société. On peut distinguer trois types de liens sociaux : Le lien …………………………………. qui se produit chaque fois qu'il y a un accord d'échange reposant sur les intérêts de deux individus ou plus. Il repose donc sur un contrat passé entre deux individus ou plus et cesse lorsque le contrat est dénoué (Ce lien marchand se noue lors des relations de production ou de consommation notamment) marchand Le lien ………………………………. qui se produit dans des collectivités caractérisées par des liens internes intenses telles que la famille, le groupe de pairs, l’école, le lieu de travail, les « églises », le voisinage etc. communautaire Le lien ………………………………………….. qui est tissé au niveau de l'Etat-providence (lien non marchand) et du gouvernement (lien politique) démocratique

  8. Alors que dans les sociétés rurales prédominent dans les sociétés modernes ce sont les liens qui prédominent Le lien communautaire car c’est par lui que s’expriment les nombreux réseaux de solidarité (famille, voisinage), tandis que la religion contrôle les croyances et les pratiques. marchands et démocratiques

  9. On peut également distinguer : horizontaux Les liens sociaux ………………………………….. : ils unissent l’individu à ses groupes sociaux d’appartenance. Les liens , en font partie. familiaux, les liens amicaux, les liens professionnels, les liens religieux, les liens communautaires verticaux Les liens sociaux …………… : ils unissent l’individu à la société. Le lien politique, composé des droits et des devoirs du citoyen, le lien marchand, constitué de contrats et de conventions reliant le salarié consommateur au marché, en sont des exemples.

  10. Liens sociaux Liens sociaux verticaux Liens sociaux horizontaux Liens marchands (consommation, production) Liens politique et civique Liens familiaux et communautaires (groupes de pairs) Liens de proximité (voisinage)

  11. b) A la redécouverte de la culture Pour que les membres d’une même société puissent entretenir entre eux des liens sociaux ils doivent partager une culture commune ; de même que si ces membres veulent partager des comportements communs et des valeurs communes et au final avoir le sentiment d’appartenir à une même société. La culture désigne l’ensemble des valeurs, des normes, des rapports sociaux régis par des statuts et des rôles et des pratiques sociales et culturelles qui caractérisent une société humaine. Autrement dit, c’est l’ensemble des manière de penser, de faire, d’agir et de se comporter propres à une collectivité.

  12. 2) Au cœur de la régulation sociale : la socialisation et le contrôle social a) La socialisation au cœur de l’intégration et de la régulation sociales La socialisation désigne le processus au cours duquel l’individu fait l’apprentissage des valeurs, des normes, des rapports sociaux (régis par des statuts et des rôles, des pratiques sociales et culturelles, de la société à laquelle il appartient. La socialisation fait de tout individu un être social, c’est-à-dire un individu capable de vivre en société et au final d’être intégré. En effet, la culture permet à tout individu de comprendre les autres et d’être compris par les autres. Elle lui permet donc de tisser du lien social . De plus, une culture commune permet aux individus de partager des normes et des valeurs communes. Ainsi, les membres d’une même société ont des comportements identiques et le sentiment d’appartenir à une même collectivité.

  13. Mais la socialisation participe aussi à la régulation sociale En effet, la régulation sociale suppose que les individus aient intériorisé la culture de la société à laquelle ils appartiennent, qu’ils en reconnaissent les principales caractéristiques et notamment les lois et les règles au cœur de l’ordre social. De plus, la socialisation désigne le processus au cours duquel la culture commune est transmise de génération en génération.

  14. b) Le contrôle social au cœur de la régulation social Le contrôle social désigne l’ensemble des moyens dont dispose une société pour amener ses membres à adopter des conduites conformes aux règles établies pour assurer le maintien de la cohésion sociale. On distingue généralement Le contrôle social formel qui se produit au niveau de la société globale. Le contrôle est alors déléguer à des institutions reconnues telles que l’institution judiciaire et l’institution policière, mais aussi l’institution scolaire. Le contrôle social informel qui s’exerce entre les membres de la société lesquels font pression sur ceux de leurs membres, qui en s’écartant des règles établies, menacent la cohésion et le bon fonctionnement du groupe.

  15. B. Quelles sont les principales instances d’intégration ? Il existe quatre instances principales d’intégration dans nos sociétés actuelles. Le travail La famille L’école L’Etat

  16. Ces 4 grands lieux intègrent les individus dans le sens où ils sont des instances de socialisation mais aussi car les individus peuvent y nouer des relations sociales (y tisser des liens sociaux). La multiplicité des instances fait de l’intégration (exclusion) un processus complexe   Ainsi, on remarque qu'il n'existe pas un ciment unique du lien social mais plusieurs dispositifs d'intégration par le biais desquels tout individu pourra "tisser du lien social" avec les autres membres de la société dans laquelle il vit. Cette multiplicité des lieux d'intégration permet de rejet une approche trop restrictive du lien social qui consisterait à penser que soit l'individu est parfaitement intégré, soit qu'il est totalement exclu. Le travail Famille Etat Communautés dont Ecole

  17. C. La cohésion sociale en France aujourd’hui 1) La cohésion sociale : forte ou faible ?

  18. 2) Sur quels liens et sur quelles conditions est fondée la cohésion sociale en France ? Force du lien communautaire Et dans une moindre mesure des liens marchand et démocratique

  19. « Fatigue de la compassion »

  20. 3) Sur quelles instances repose la cohésion sociale aujourd’hui ? L’Etat une place centrale : École et protection sociale Sans oublier la famille Et le tissu associatif

  21. 4) Quels sont les phénomènes qui fragilisent la cohésion sociale ? Force est de constater que la cohésion sociale est remise en cause par plusieurs phénomènes dont : l’individualisme, les discriminations le chômage et la pauvreté

  22. SECTION 1 UN LIEN SOCIAL QUI SE TRANSFORME

  23. I. DES FORMES DE SOLIDARITÉ QUI ONT ÉVOLUÉ AU COURS DU TEMPS A. Les sociologues face à la montée de l’individualisme La naissance, à la fin du XIXème siècle, de la sociologie comme discipline visant une connaissance scientifique du social, résulte fondamentalement des inquiétudes provoquées par la montée de l’individualisme dans les sociétés occidentales. Sous la poussée conjointe des révolutions démocratique et industrielle, de nouveaux rapports sociaux, économiques et politiques bouleversent progressivement l’ordre social traditionnel. On observe simultanément : - un affaiblissement de l’emprise de la religion sur les représentations (sécularisation et laïcisation),

  24. - une baisse de l’influence de la famille sur les destinées (égalisation des chances et idéal méritocratique) - un recul du pouvoir des autorités traditionnelles sur les individus (démocratisation). Dans ce contexte le sociologue Émile Durkheim va s’attacher à construire un cadre théorique permettant à la fois d’expliquer les mécanismes sur lesquels reposent les phénomènes à l’œuvre et d’analyser les problèmes qu’ils posent. Son projet peut se résumer à l’élucidation d’un paradoxe : - « comment se fait-il que tout en devenant plus autonome, l’individu dépende plus étroitement de la société ? Comment peut-il être à la fois plus personnel et plus solidaire ? »

  25. Pour le sociologue, l’individualisme correspond au processus d’autonomisation de l’individu par rapport à la société. Alors que les sociétés anciennes se caractérisaient par leur « holisme » et par leur structure hiérarchique (systèmes des castes en Inde, hiérarchies des ordres dans l'Ancien Régime en Europe), la société moderne (au moins en Occident) est dominée par des valeurs individualistes telles que l’égalité et de liberté et démocratiques.

  26. B. Comment, selon Durkheim, les formes de solidarité évoluent-elles ? 1) Un lien social qui est de nature morale Dans sa thèse de doctorat «  De la division du travail social » (1893), Émile Durkheim (1858-1917) aborde donc ce qui sera le thème central se sa pensée, à savoir les relations entre les individus et la collectivité. Comment une collection d’individus peut-elle constituer une société ?

  27. Il répond à cette question en distinguant deux formes de solidarité La solidarité mécanique qui caractérise les sociétés traditionnelles La solidarité organique qui caractérise les sociétés modernes

  28. Par ailleurs et avant cela, il élimine deux façons de concevoir les liens qui unissent les individus - Le lien social n’a pas une nature politique (il n’est pas institué politiquement), autrement dit il ne dépend pas des actions volontaires d’un gouvernement ; - Le lien social ne repose par sur l’individualisme et l’utilitarisme (comme le pensent en revanche les économistes libéraux) Pour lui le lien social est un lien moral. La morale étant une contrainte, mais aussi une représentation de l’idéal vers lequel l’individu doit tendre pour s’attacher à un groupe social.

  29. 2) Le développement de la division du travail social * à l’origine du passage des sociétés traditionnelles aux sociétés modernes. Émile Durkeim cherche à répondre à la question suivante Peut-on craindre que les changements sociaux puissent remettre en cause la cohésion de la société La réponse de Durkheim est négative car la division du travail social croissante, qui accompagne ces transformations, ne provoque que le passage d'une solidarité à une autre, celui d’une société à « solidarité mécanique » à une société à une « solidarité organique ». Il s’appuie, pour cela, sur une analyse développée par Ferdinand Tönnies (1855-1936) qui oppose deux types de solidarité qui se succèdent : la communauté ou « gemeinschaft» et la société ou « gesellsachft».

  30. (*) La division du travail social désigne une répartition et une spécialisation des tâches nécessaires à la production de biens et de services entre les individus ou les groupes dans une société donnée. Elle ne se limite pas à la division technique du travail et comprend : La division sociale du travail : différenciation des activités en tâches relativement complexes dans la société (Justice, éducation, police, activités agricoles, activités industrielles, spécialisation en métiers). La division fonctionnelle du travail : spécialisation des tâches au sein d'une organisation (fabrication, vente, comptabilité...au sein d'une entreprise, gestion du personnel, planification, production de services non marchands au sein d'un ministère...) ; La division technique du travail : la spécialisation verticale (tâches de conception/tâches d'exécution) et la spécialisation horizontale (parcellisation des tâches) au sein de l'atelier ou du bureau. La division sexuelle du travail (partage des tâches entre hommes et femmes). La division du travail a un caractère moral car elle impose aux hommes de se plier à certaines exigences pour vivre dans la société moderne. C'est la division du travail qui fait de l'ensemble social un tout cohérent.

  31. a. La logique des sociétés primitives ou inférieures Les sociétés primitives ou inférieures sont caractérisées par une solidarité ……………… Dans ce type de société les activités de production économique ne sont pas ou très faiblement différenciées, les individus effectuent collectivement des tâches proches. Ils sont semblables / différents et facilement / difficilement interchangeables (substituables) les uns aux autres. Ce sont des sociétés où l’individu a donc beaucoup / très peu d’importance. De même le poids de la conscience collective / individuelle laisse peu de place voire aucune à l’interprétation, l’innovation ou l’autonomie collective / individuelle. L’individu est littéralement absorbé par le groupe, il se confond dans cette conscience collective / individuelle. Cette conscience collective / individuelle qui domine la société empêche toute émergence de la personnalité collective / individuelle. L’individu ne peut exister réellement il n’est que le reflet du groupe qui l’a vu naître. mécanique

  32. Les traditions, les coutumes s’imposent de manière immuable et garantissent l’équilibre social. L’individu est socialisé par l’influence de la conscience commune. Cette conscience collective ou âme du groupe assure l’intégration de chaque individu à la société qui est la sienne et en garantie la stabilité par le contrôle social qu’elle exerce au quotidien. La conscience collective / individuelle est donc à la base constitutive du lien social et de la solidarité sociale qualifiée de …………………………… . La solidarité sociale repose sur la ressemblance / complémentarité des individus. mécanique

  33. mécanique Dans les sociétés à solidarité ……………………….. le droit est répressif / restitutif. En effet, les sociétés à solidarité ………………………………….. sont fondées sur une très forte pression de la conscience collective sur la conscience individuelle en appréhendent chaque infraction aux règles communes comme une atteinte à l’intégralité de la collectivité. Ces sociétés ne se maintiennent qu’en refusant toute possibilité de changement ou d’écart par rapport à la norme. Ainsi, le contrevenant s’expose alors à la vindicte de la totalité des membres du groupe. Le droit est répressif / restitutif car il s’agit de sanctionner la « blessure collective ». (droit pénal) L’objectif du droit est de conserver intactes coûte que coûte les traditions et les valeurs perçues comme universelles. L’ordre social est donc garanti par les châtiments. Toutefois, selon Durkheim les sociétés primitives disparaissent progressivement au profit de l’émergence et de la généralisation des sociétés complexes. mécanique

  34. b. La logique des sociétés industrielles ou supérieures Dans les sociétés modernes, la division du travail apparaît et se développe, la solidarité devient « …………………….. » , car les individus spécialisés, sont indépendants / dépendants les uns des autres, comme des organes du ……………………………….. Ainsi, dans l’activité économique les individus deviennent complémentaires, ils sont tous indispensables au bon fonctionnement de la société. C’est l’approfondissement de la …………………………….……………….. qui est à l’origine de cette …………………………………………………………………………………… Par conséquent, la conscience collective / individuelle se dégage de la conscience collective / individuelle qui ne s’impose plus avec la même force (la conscience collective / individuelle s’affaiblit). Autrement dit, la conscience collective / individuelle est plus indéterminée et laisse plus de place aux initiatives individuelles ; la conscience collective devient plus abstraite / concrète elle laisse davantage place au libre examen. Les individus s’autonomisent en partie des contraintes sociales, il y a émergence et développement de ……………………………………………………………………………………………………………………………… organique corps humain division du travail social différentiation des tâches et des individus. L’individualisme « chacun est libre de penser et d’agir à sa guise »

  35. Toutefois si la conscience collective / individuelle s’altère les individus restent soumis à des systèmes de normes et de valeurs communes dans chacun des groupes particuliers auxquels ils appartiennent. Simplement ces règles n’ont pas la même force et n’exercent pas la même contrainte que dans les sociétés ………………………………………... D’abord parce qu’elles ne régissent qu’une partie de l’activité de l’individu ; ensuite parce que chaque individu appartient à plusieurs groupes et se trouve donc soumis à plusieurs système moraux différents, de sorte qu’il n’est engagé totalement dans aucun d’entre eux. L’individu est « moins agi et davantage source d’activité spontanée ». L’individu est moins enclin à se fondre dans un ensemble de croyances et de pratiques indiscutables. De même, si la conscience collective / individuelle s’affaiblit en ce qui concerne l’individu, elle se renforce pour tout ce qui touche à la dignité de l’homme « l’individu devient l’objet d’une sorte de religion ». Ainsi, dans les sociétés modernes, la conscience collective ne constitue plus le fondement du lien social. La solidarité sociale repose sur la similitude / la différenciation. Désormais chaque individu remplit une fonction qui lui est spécifique, mais tous sont indispensables au fonctionnement de l’organisation et à la pérennité du corps social. C’est la solidarité ……………………………… traditionnelles organique

  36. Enfin, dans les sociétés régies par des rapports sociaux de types organiques c’est-à-dire par la différenciation des fonctions. le droit est répressif / restitutif. À savoir que la sanction a pour but de réparer le préjudice, le dommage qui vient altérer l’accord entre les parties. Le droit répressif / restitutif remet en l’état et se contente de régler les rapports entre les organes spécialisés de la société (droit civil, droit commercial, droit administratif). En effet, chaque individu ayant un rôle important à jouer pour la société il ne peut être violemment sanctionné. L’ordre social est garanti par le souci de réparation du désordre occasionné. Selon Durkheim une l’évolution des systèmes juridiques constituent un indicateur pertinent du niveau de développement économique et social d’une société. Dans les sociétés modernes, le changement social est alors favorisé par l’explosion des activités et des innovations individuelles et par le déclin de l’emprise de la tradition.

  37. Communautésrestreintes (famille,tribu,clan,village) Sociétéélargie (ville,nation) FAIBLE FORTE communautaires sociétaires collective individuelle

  38. On peut donc observer deux types de société Dans la société traditionnelle, il existe des institutions fortes (la famille, la religion, l'Etat, les corps de métier) qui socialisent l'individu dans le même sens pour lui faire accepter la société telle qu'elle est. La Religion, par exemple, réglementait les aspirations des ouvriers en leur promettant un monde meilleur. Le paternalisme social des patrons était là pour leur faire accepter leur sort. De même, l'Etat et les corporations contrôlaient les rapports marchands pour éviter les excès (le prix du blé était contrôlé, par exemple, pour éviter les émeutes). L'économique est alors encastré dans le social. Enfin, la famille contrôlait sévèrement l'éducation des enfants et le choix du conjoint. Dans la société industrielle, le poids des institutions sur l'individu diminue. L'intégration et la régulation peuvent se faire plus difficilement car on peut observer un affaiblissement des instances d’intégration : La religion : diminution des croyances religieuses, des pratiques religieuses, des vocations, du sacerdoce. ; La famille : baisse des mariages, apparition du divorce, baisse de la natalité, croissance des familles monoparentales et du célibat, éloignement des enfants à l’âge adulte ; Le syndicalisme et le tissu associatif : baisse du taux de syndicalisation, du militantisme, de la participation aux élections professionnelles, aux grèves, du bénévolat ; Le politique : baisse du taux de participation aux élections, du nombre d'inscrits dans les partis, une coupure entre les élites politiques et le peuple...qui montrent un déclin de la citoyenneté ; Le travail : les individus et les fonctions sociales ne sont pas coordonnées entre eux. La division du travail peut alors séparer les individus, les « enfermer » car la conscience collective ne les attache plus entre eux

  39. Robert BADINTER, Assemblée Nationale 17 septembre 1981 Discours en faveur de l’abolition de la peine de Mort Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, j'ai l'honneur, au nom du Gouvernement de la République, de demander à l'Assemblée nationale l'abolition de la peine de mort en France. …

  40. Pourquoi la division sociale du travail apparaît-elle ? Pour Durkheim, la division du travail social ne peut pas être expliquée par la recherche individuelle d'une plus grande efficacité comme le fait Adam Smith. En effet, cela supposerait que les individus aient une conscience individuelle dans les sociétés à solidarité mécanique. Or, cette conscience est le fruit de la société à solidarité organique et cette dernière n'est apparue qu'après l'accroissement de la division du travail social. L'individu naît de la société et non l'inverse. Comment donc expliquer l'augmentation de la division du travail ou de la différenciation sociale au cours de l'histoire ?

  41. Solidarité mécanique dominante Transformations sociales En densité En volume Matérielle Morale La distance entre les individus se réduit Les contacts sont plus fréquents Les individus sont plus nombreux (croissance démographique) Ces éléments provoquent une augmentation de la concurrence entre les individus qui les oblige à se spécialiser pour survivre Augmentation de la division du travail La division du travail est une solution sociale pour la survie de la société car elle élimine le risque de compétition entre les individus rapprochés matériellement et socialement par contrats. La démultiplication des rôles permet de maintenir la paix dans le groupe en rendant ses membres nécessaires les uns aux autres. La caractéristique la solidarité organique est qu'on n'a plus besoin de ressembler aux autres pour être solidaire, il suffit que les hommes soient dépendants les uns des autres (par la division du travail). Dans ce type de solidarité l'individu et l'individualisme vont donc pouvoir se développer. Accentuation de la conscience individuelle Renforcement de la coopération Montée de la solidarité organique

  42. La division du travail social est donc une réponse positive au risque de désorganisation sociale. Elle produit de la solidarité et du lien social et assure la cohésion sociale de la société. La société en se développant se spécialise davantage, ce qui enlève aux individus leur autonomie et les rend interdépendants. La solidarité organique ne signifie cependant pas l’absence de contraintes collectives. Puisque chaque individu a une place dans la division du travail, sans occuper les autres places, il a besoin des autres pour vivre tout comme les autres ont besoin de lui. Par exemple, sans tanneur, le cordonnier ne pourrait pas avoir de cuir pour faire de chaussures. Et sans cordonnier, le tanneur ne pourrait pas avoir de chaussures à ses pieds. Il y a donc une cohésion sociale forte malgré le poids croissant de l’individualisme avec la solidarité organique.

  43. 3) Des formes de solidarité qui ne s’excluent l’une l’autre mais qui peuvent co-exister

  44. Les deux formes de solidarité ne s'excluent pas l'une l'autre. Elles peuvent coexister. Nos sociétés tendent bien vers l'individualisme mais elles préservent aussi les liens communautaires. On assiste même, de nos jours, à une certaine valorisation des liens communautaires devant la montée d'un individualisme excessif. On observe donc que nombre de liens sociaux contemporains entretenus par des groupes, des mouvements ou des institutions conservent des dimensions relevant de la solidarité mécanique. Plus précisément, il s’agit des communautés basées sur la coutume locale, la langue, l’appartenance ethnique, le quartier, etc. certains nouveaux mouvements sociaux défendant un style de vie particulier ou encore des mouvements religieux ou spirituels, plus ou moins rattachés à la tradition, qui continuent de rassembler les individus autour de croyances et de valeurs partagées.

  45. Les individus cherchent à tisser entre eux des liens fondés sur la similitude et la proximité • d’origine (l’ethnie), • de lieu (régionalisme et coutumes), • de croyances (groupes religieux ou spirituels), • de culture (style de vie) • ou de valeurs (causes à défendre). • Autant de liens qui apparaissent caractéristiques de la solidarité mécanique. • Ainsi, les jeunes de banlieues, par leur insertion différente dans le vie active (certains sont scolarisés, d’autres sont au chômage, d’autres ont un emploi), participent à la solidarité organique. Mais leur expérience commune de la vie en banlieue, des discriminations, des relations de voisinage, donnent naissance à une conscience collective forte qui est le signe d’une solidarité mécanique.

  46. Société cohérente Solidarité mécanique Solidarité organique Etat Famille Travail Le quartier Religion La ville

  47. II. PRIMAT DE L’INDIVIDU ET TRANSFORMATION DES LIENS SOCIAUX A. Une individualisation croissante qui modifie la sociabilité des individus 1) Qu’est ce que l’individualisation et Qu’est-ce que la sociabilité ? L’individualisation désigne le processus par lequel les individus ont peu à peu acquis une capacité à se définir par eux-mêmes et non en fonction de leur appartenance à telle ou telle entité collective. Pour le sociologue, la sociabilité ne doit pas s’entendre comme une qualité intrinsèque d’un individu qui permettrait de distinguer ceux qui sont sociables de ceux qui le sont moins, mais comme l’ensemble des relations qu’un individu (ou un groupe) entretient avec d’autres»

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