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Gentes dames et méchantes fées dans la légende arthurienne… Lassay Les Châteaux, cité médiévale 22 et 23 septembre 2012. Colloque arthurien CENA 2012…. Lassay les Châteaux 22 et 23 septembre 2012. Samedi 22 septembre, matin :.
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Gentes dames et méchantes fées dans la légende arthurienne… Lassay Les Châteaux, cité médiévale 22 et 23 septembre 2012.
Colloque arthurien CENA 2012… Lassay les Châteaux 22 et 23 septembre 2012
Samedi 22 septembre, matin : 9H. – 9H20 : Sylvain FERRIEU (CENA), La fée au Moyen Age, enquête comparée sur l’évolution d’un mythe, de l’imaginaire médiéval à la vision moderne. 9H30 – 10H15 : Catalina GIRBEA (Université de Bucarest, SIA et CESCM), La fée, la sainte et l’adoubement dans quelques romans médiévaux. 10H30 – 10H50 : Gilles SUSONG (CENA), Marie de France et l’antiféminisme à la cour des Plantagenêt. 10H50 – 11H30 : échanges, débat. • :
Samedi 22 septembre après midi • 14H. – 14H45 :Fatima GUTIERREZ (Université autonome de Barcelone), Lorsque la plus méchante des fées est la plus « gente » des dames : les miroirs de Kundry dans les textes fondateurs du mythe du Graal. • 15H. – 15H20 Geneviève ESQUENET (CENA), Guenièvre et la (les ?) fausse Guenièvre. • 15H30 – 15H50 : Catherine GUILLOU (CENA), Le personnage de Marie-Madeleine dans les écrits du Moyen Age. • débat • 16H15 – 16H40 : Michel LE BOSSE (CENA Neustrie), Transgression de l’interdit dans Mélusine de Jean d’Arras.
Dimanche 23 septembre, 9h30-17h30, au départ de Lassay les Châteaux. excursion commentée par Georges Bertin (président de CENA, membre de SIA et CRI) et Yvette Rivard (CRECET de Basse Normandie). A la rencontre des dames et fées du bocage Notre Dame de Lignou. Sainte Radegonde et saint Ortaire. Les Fées d’Andaines. La Gione et la fée d’Andaines La fée d’Argouges au château de Rânes présentée par Yvette Rivard, maire adjoint, membre du Centre Régional pour la Culture ethnologique et technique. Conférence de Françoise Clier Colombani (SMF). La Dame de Carrouges. La dame du Bois Monceau (sr).
Enquête comparée sur l’évolution d’un mythe, de l’imaginaire médiéval à la vision moderne. Sylvain Ferrieu (CENA) « Elles quittèrent le domaine du réel pour entrer dans celui des fictions, mais par-delà toute transformation, toute affabulation et toute littérarisation, elles attestent l'existence d'une culture pré- ou extra-chrétienne qui s'est longtemps maintenue en milieu rural et dont les traces affleurent un peu partout» (Claude Lecouteux Les Nains et les Elfes au Moyen Age, p. 179). De manière générale, l'image, l'apparence et les attributs de la fée semblent mettre tout le monde d'accord. L'idée d'une fée dotée de pouvoirs magiques, menue et fluette, souvent malicieuse, le plus souvent capable de voler et inextricablement liée à l'élément naturel, est acceptée comme si elle n'avait jamais fait l'objet d'aucune remise en question. La fée est ainsi rattachée au Petit Peuple, comme le pendant féminin du Lutin, avec quelques nuances selon les traditions régionales. Les différentes fées sont très bien présentées par Pierre Dubois dans sa Grande Encyclopédie des Fées et, dans leur généralité, partagent des caractères communs: l'essence magique, l'habitat naturel (parfois surnaturel: l' Autre Monde), le sexe féminin et la taille microscopique.
Comparaison Ferrieu suite ← Avant : Arthur et Morgane dans la chambre aux images (manuscrit BNF). Après : La reine Ariel des Elfes Sylvains (image Games Workshop). →
Peut-on pour autant considérer qu'il existe une vision univoque de la nature féerique qui se soit imposée de toute éternité à l'imaginaire européen? Sans doute pas. Si on peut trouver quelques traits communs entre les différentes visions de la fée, il faut savoir que l'être féerique, tel que nous le connaissons, trouve son origine dans un amalgame des différents paganismes européens: tout d'abord la tradition celtique, avec l'image laissée par les druidesses et les reines celtes, comme la reine Medb, et qui ont transmis à la fée cette image féminine et sensuelle. La tradition germanique et scandinave a popularisé l'idée des Elfes -Alf- (et dans une certaine mesure, des Géants et des Nains, d'ailleurs), des êtres magiques plus que des humains, souvent invisibles, parfois malfaisants et tourmentant les hommes pendant leur sommeil, à l'instar des éphialtes gréco-romains. Enfin, les traditions païennes, auxquelles il convient d'ajouter la mythologie gréco-romaine, se rejoignent sur l'idée d'êtres liés à un élément naturel: des divinités locales, esprits du lieu (genius loci), existant déjà dans l'Antiquité sous la forme des Faunes, Nymphes, Ondines, Oreades, Dryades, Sylphes, et assimilées par nombre d'auteurs verses en occultisme, comme Paracelse, à des esprits élémentaires. Ainsi, les traits communs n'effacent pas la diversité des conceptions, ni des questions concernant la nature des fées: femmes magiciennes, êtres magiques, esprits élémentaires? La vision moderne est tributaire du développement du mythe pendant le Moyen Age, un héritage médiéval qui s’était déjà lui-même fait l’écho d'une importante diversité.
La fée et la sainte et l’adoubement dans quelques romans médiévaux.CATALINA GIRBEA (Université de Bucarest et CESCM Poitiers). La chevalerie romanesque est avant tout « terrienne », gambadant joyeusement entre les armes et les amours et en revendiquant le pouvoir royal comme source de légitimité. Dans cet univers de murmures épris et cliquetis des fers, seule la chevalerie célestielle, que les textes projettent à partir du XIIIe siècle, se rappelle vraiment de Dieu et c’est alors que le combat et l'amour se taisent, et avec eux la chevalerie. Tout de même, la femme n’est pas juste un catalyseur de la prouesse guerrière, elle se place aux fondations mêmes de la chevalerie, comme la Demoiselle de Cuivre dans les entrailles de la Joyeuse Garde.
C. Girbea suite Plusieurs romans du XIIe aux XVe siècles réitèrent le schéma de l’adoubement ou de la simple remise des armes par une dame, généralement fée ou faé. Cet élément trop souvent oublié contribue à relier la chevalerie au surnaturel, à sacraliser l’excellence guerrière, à rendre au prototype du héros vainqueur l’aura légendaire qu’il porte dans beaucoup de cultures, loin de l’Eglise et en dehors du christianisme. La chevalerie célestielle ne contourne pas ce schéma, mais elle le subvertit de l’intérieur. Galaad parvient à se saisir de l’épée « aux étranges renges » à l’aide de la sœur de Perceval, qui est, paradoxalement, la seule véritable incarnation du Christ dans la Queste del Saint Graal, la seule porteuse des valeurs évangéliques opposées à la violence. Cette épée, elle la dégaine pour que Galaad la remette au fourreau. Son adoubement formel par Lancelot et sa vocation guerrière sont ainsi paradoxalement annulés.
LORSQUE LA PLUS MÉCHANTE DES FÉES EST LA PLUS "GENTE" DES DAMES. Les miroirs de Kundry dans les textes fondateurs du mythe du Graal.Pr Fátima Gutiérrez (Université Autonome de Barcelone, directrice du laboratoire de recherches sur les écritures figuratives.) Le personnage de Kundry est, sans doute, l’un des plus réussis, fascinants et originaux de l’œuvre de Richard Wagner. Son imposante cohérence étonne doublement si nous pensons à la diversité de sources où s’abreuva le maître de Bayreuth pour créer sa fleur de l’enfer. Partant de la mythologie et du folklore les plus traditionnels pour arriver jusqu’aux dernières créations du romantisme allemand (et par ses propres créations inédites dont nous ne conservons que des ébauches),
F Gutierrez suite Kundry sera symboliquement apparentée à de terribles déesses des anciens temps et à des reines des enfers qui, néanmoins (peut-être en raison de leur beauté), laissent soupçonner aux poètes, comme Nerval ou Heine, une sainteté cachée dans les abîmes. Or, Wagner semble vouloir tailler dans sa dernière héroïne des facettes encore plus contradictoires ; peut-être pour qu’elle représente, paradoxalement sans équivoque, le concept romantique d’Éternel Féminin. Aussi va-t-il réunir, dans sa figure, les traits des magiciennes redoutables et des hautes dames qui font voltiger gracieusement les voiles de leurs coiffes dans les poèmes médiévaux fondateurs du mythe du Graal.
Ja n’iert par mon travail laissé : Marie de France et l’antiféminisme à la cour des Plantagenêt.GILLES SUSONG : (Vice président de CENA, directeur scientifique). « Ecoutez donc, seigneurs, les récits de Marie, qui tient sa place parmi les auteurs de son temps » (Guiguemar) : les lais de Marie de France, unique exemple subsistant d’écriture arthurienne/tristanienne féminine au Moyen Age, procurent un éclairage trop souvent négligé sur le contexte extrêmement conflictuel de cette écriture dans la seconde moitié du XIIème siècle. Plusieurs passages de ces lais font allusion aux difficultés rencontrées par l’auteur : jalousie, dénigrements, calomnies…Ce que confirment aux moins deux œuvres rédigées par des clercs de l’entourage de Henri II : le De Nugis Curialum de Gautier Map (l’auteur y oppose le « matériau brut » de ses récits aux fabulae) ; et, plus explicite, la Vie Seint Edmund le Rei de Denis Piramus (le prologue dénonce les « vers de lais » de « dame Marie » qui « ne sont pas du tout vrais »).
G Susong suite Les traces visibles de cette sourde hostilité à l’œuvre de Marie – en dépit de son appartenance à peu près certaine à la très haute aristocratie curiale (et normande !) – soulèvent à nouveau la délicate question de l’anti-féminisme dans la première littérature arthurienne (et dans les textes doctrinaux contemporains). D’autant que la vision du mariage et de l’amour que présentent les lais de Marie (et ceux, anonymes, qui les prolongent) ne coïncide ni avec celle des grands romans de Chrétien, ni avec celle, à la fois anti-conjugale et misogyne, des écrivains-clercs comme Gautier Map, Pierre de Blois ou le dernier André le Chapelain (celui du consternant De Reprobatione Amoris). La légitimation tranquille de l’adultère, le tableau d’une sexualité franche, et même brutale, dans ses mots et ses gestes (Marie est le seul auteur de cette époque à parler d’homosexualité) – tout cela n’a pu manquer d’indisposer des auteurs qui, en guise parfois de repentir pour leurs primes audaces, vont opérer à la fin du siècle un retour aux lieux communs les plus usés de la misogynie ecclésiastique, tout en s’acharnant à fabriquer la « légende noire » de celle qui incarna plus que toute autre cette courte période où la femme revêtit la figure altière de la Domina : Alienor elle-même.
Le personnage de Marie-Madeleine dans les écrits du Moyen AgeCatherine Guillou, (CENA). « En vérité, je vous le dis, partout où sera proclamé cet Evangile, dans le monde entier, on redira aussi à sa mémoire, ce qu’elle vient de faire. « ( Matthieu, 26, 6 ) Dans cette prophétie, le Christ reconnaît l’action de Marie de Magdala ou Marie de Béthanie qui l’a parfumé avant sa Passion . Le personnage controversé de Marie-Madeleine ( trois femmes ou une seule ?) a été largement évoqué dans la littérature du Moyen Age. Selon les écrits, elle est assimilée à la pécheresse repentie ou à la disciple du Christ qui fut l’un des témoins privilégiés de sa mise au tombeau et de sa résurrection.Elle est très souvent perçue comme un espoir de rédemption et une figure mystique de l’Amour. Ayant peut-être recueilli le sang du Christ après la crucifixion (selon les écrits, il s’agirait de Joseph d’Arimathie ou de Nicodème ), on la retrouve dans la légende de la sainte Baume après son arrivée aux Saintes Maries de la Mer. Elle apparaît également dans les romans arthuriens et notamment dans le Lancelot en prose, la Quête du Saint Graal ainsi que dans le Roman de Mélusine.
C Guillou suite Marie Madeleine Ayant peut-être recueilli le sang du Christ après la crucifixion (selon les écrits, il s’agirait de Joseph d’Arimathie ou de Nicodème ), on la retrouve dans la légende de la sainte Baume après son arrivée aux Saintes Maries de la Mer. Elle apparaît également dans les romans arthuriens et notamment dans le Lancelot en prose, la Quête du Saint Graal ainsi que dans le Roman de Mélusine.
GUENIEVRE et la (les ) fausses GuenièvresGeneviève Esquenet (CENA). Le roi Léodagan avait engendré en sa femme une petite fille…La femme du roi était une très bonne dame, qui menait une sainte vie, et avait coutume de se lever, presque chaque nuit, pour aller à mâtines écouter tout le service divin. La nuit même où elle avait conçu sa fille Guenièvre, elle se rendit à mâtines ; elle passa près de la femme du sénéchal et la trouva endormie, si bien que ne voulant pas la réveiller elle la laissa et sen alla à l’église qui se trouvait près de là. Et le roi Leodagan qui désirait de longue date avoir l’occasion de coucher avec cette dame, se leva dés que la reine fut partie il éteignit les cierges puis alla se coucher auprès de la femme du sénéchal ; quand la dame le sentit près d’elle, elle demanda tout effrayée qui était là. Et lui répondit que c’était lui, et lui dit de se taire, et de bien comprendre que, si elle prononçait un mot, il la tuerait de son épée, pour peu qu’elle bouge... Le roi coucha avec elle et engendra en elle une fille – la nuit même où il en avait engendré une en sa femme. Mais il arriva que la reine, quand elle accoucha, trouva sur les reins de sa fille une petite marque qui ressemblait à une couronne royale. Dés que cette enfant fut née, les douleurs de l’accouchement prirent la femme du sénéchal, et elle mit au monde une fille très belle, si semblable à la fille de la reine qu’on ne pouvait les distinguer, si ce n’est la marque en forme de couronne que l’une d’elles portait sur les reins. Toutes deux furent baptisées Guenièvre et elles furent élevées ensemble » « in Les premiers faits du Roi Arthur, Le livre du Graal t 1, Paris, Gallimard, La Pléiade, p. 914-15 § 106-7. Et voici comment Léodagan de Carmelide en désirant la femme de son sénéchal Cléodalin de Carohaise (envoyé exprès en expédition contre les Irlandais), sema la graine de la discorde à venir.
Transgression de l’interdit dans » Mélusine » de Jean d’Arras (1392-1394).Michel Le Bossé: CENA Neustrie Ce roman met en scène deux interdits : - Le premier destiné à Elinar, le père de Mélusine, - Le second au futur mari de Mélusine, Raymondin. En nous centrant sur le corpus mélusinien, nous aborderons « en étoile » les œuvres suivantes : - Lancelot ou le Chevalier à la Charrette de Chrétien de Troyes : transgression de l’interdit amoureux lié à l’adultère (1177), - Tristan de Béroul : transgression de l’interdit amoureux et régression à l’état de nature comme processus de réalisation de l’amour (1170), - Perceval ou le Conte du Graal de Chrétien de Troyes (1181), : transgression du code social du comportement à l’égard de la femme (épisode de la Demoiselle de la Tente, lorsque Perceval, en rustre gallois, se jette sur la nourriture, puis sur la jeune fille) – régression et soumission à l’autorité de sa mère qui lui ordonne le silence en toute circonstance, lequel silence lui fait rater sa parole lors de la procession du Graal, lorsqu’il reste emmuré dans son mutisme – silence lorsque son nom et son identité lui sont révélés.
M Le Bossé suite Cette dialectique de la transgression/régression traduit la stichomythie médiévale, dualité où s’exprime un combat intérieur, et où le héros ascensionnel - tel Lancelot le « préromantique » et son anarchisme voulu, Tristan, et le « nice » (le niais, le simplet) Perceval - évolue dans une quête identitaire, parsemée d’épreuves, dont le chemin initiatique passe par la Femme et la quête de l’Amour.
Contacts inscriptions • entrée libre • inscription obligatoire auprès d’Annie Bertin, trésorière, avant le 10 septembre. • possibilités de repas et d’hébergements en gîte. Contacts : Annie Bertin annie_bertin@hotmail.fr • 06 76 05 71 40.
Association CENA Cercle d’Etudes Nouvelles d’Anthropologie Les amis arthuriens de René Bansard. Mairie 53110 Lassay les Châteaux http://cena12.com