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CHAPITRE 2

CHAPITRE 2. LE CIRCUIT ECONOMIQUE ET LE PIB. Plan du chapitre. Le circuit économique Rappel de comptabilité privée élémentaire Le PIB et ses trois approches de calcul Le PIB est-il un bon indicateur du bien-être? Les comparaisons internationales de PIB et la PPA

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  1. CHAPITRE 2 LE CIRCUIT ECONOMIQUE ET LE PIB

  2. Plan du chapitre • Le circuit économique • Rappel de comptabilité privée élémentaire • Le PIB et ses trois approches de calcul • Le PIB est-il un bon indicateur du bien-être? • Les comparaisons internationales de PIB et la PPA • La balance des paiements • Le Tableau Entrées-Sorties (TES)

  3. La Comptabilité Nationale • Pour analyser la performance d’une entreprise, il faut se doter de documents comptables (principalement le compte de résultat et le bilan) • Pour l’analyse macroéconomique, il faut aussi se doter d’instruments comptables spéciaux: c’est la comptabilité nationale • Cette comptabilité repose sur une classification des divers types d’acteurs (ou agents) qui interviennent dans l’économie nationale: ménages, entreprises… • Elle permet de déterminer des «agrégats» qui représentent des grandeurs significatives au niveau du pays tout entier: PIB, consommation, investissement…

  4. 1) Le circuit économique • Les agents de l’économie sont classés en groupes homogènes appelés «secteurs institutionnels». • Chaque groupe rassemble des «unités»: les familles (et toutes les personnes) sont regroupées dans le secteur institutionnel «ménage»; les entreprises dans le secteur «sociétés non-financières» etc. • Nous allons dans un premier temps représenter une économie très simplifiée dans laquelle il n’y a que deux secteurs: les ménages et les entreprises • Dans un second temps, nous ajouterons deux autres secteurs, les administrations et le «reste du monde»

  5. Le circuit économique simplifié MARCHE DES BIENS ET SERVICES MARCHE DES FACTEURS

  6. Un circuit économique un peu plus complexe

  7. Les comptes des agents • Il y a 4 agents (ou secteurs institutionnels) dans le schéma précédent. • Pour chacun de ces agents, on peut dresser un compte équilibré des emplois et des ressources • Ménages: WA + WE + F + RP = TM + CM + S • SALAIRES + AUTRES REVENUS = IMPOTS + CONSOMM. + EPARGNE • Entreprises: Y + FIN = WE + TE + I + EBE • PRODUCTION + FINANCEMENTS RECUS = SALAIRES + IMPOTS + INVESTISSSEMENTS + PROFIT • Administrations: TM + TE = F + CA + WA • IMPOTS RECUS = REVENUS SOCIAUX + ACHATS DE B&S + SALAIRES • Reste du Monde: M + CAPINTs = X + CAPINTe • NOS IMPORTATIONS + NOS CAPITAUX SORTANTS = NOS EXPORTATIONS + LEURS CAPITAUX ENTRANTS

  8. L’équilibre des marchés • On peut aussi écrire l’équation d’équilibre de chaque marché • Dans ce schéma, le marché des facteurs a été décomposé en deux: marché du travail et marché des capitaux; et il reste le marché des biens et services • Marché du travail: WE + WA = WE + WA • Salaires versés = salaires reçus ; on a négligé les cotisations soc. • Marché des capitaux: EBE + CAPINTe + S = FIN + CAPINTs + RP • Profits + capitaux internationaux entrants + épargne = financement des entreprises + capitaux internationaux sortants + revenus des capitaux versés aux ménages • Marché des biens et services: Y + M = CA + CM + I + X • Production + importations = consommation + investissement + exportations

  9. 2) Rappel de comptabilité privée élémentaire • Ce rappel n’a pas la prétention de se substituer au cours de comptabilité, mais d’introduire quelques concepts valides en comptabilité nationale comme en comptabilité privée • Pour gérer une entreprise, on utilise principalement deux types de comptes: compte de résultat et bilan. Il y a d’autres documents comptables de moindre importance • Le compte de résultat est un document comptable synthétisant l'ensemble des charges et des produits d'une entreprise (ou autre organisme ayant une activité marchande), pendant une période donnée qui s’appelle un exercice comptable (une année, un trimestre etc). • Ce document donne le résultat net, c'est-à-dire ce que l'entreprise a gagné (bénéfice) ou perdu (perte) au cours de l’exercice comptable. Ce résultat se retrouvera aussi au bilan.

  10. Les soldes intermédiaires de gestion • Le compte de résultat comporte des soldes intermédiaires de gestion décrivant de quelle façon s'est construit le résultat. • On part du chiffre d’affaires ou total des ventes pendant l’exercice comptable • En déduisant du CA les achats de marchandises, on obtient la marge commerciale ou marge brute. • En déduisant de la marge brute les achats de services externes (loyers, assurances, transport etc), on obtient la valeur ajoutée • En déduisant de la valeur ajoutée les charges salariales et les impôts sur la production (et en ajoutant les subventions), on obtient l’excédent brut d’exploitation. Notion d’EBITDA • En déduisant de l’excédent brut d’exploitation les amortissements, on obtient le résultat net ou bénéfice

  11. Le bilan comptable est un document qui synthétise à un moment donné (à la fin de l’exercice comptable) ce que l'entreprise possède, qu’on appelle "actif" (terrains, immeubles, etc.) et ses ressources ou ce qu’elle doit, qu’on appelle "passif" (capital, réserves, crédits reçus etc.)Le bilan s’équilibre grâce au résultat net

  12. Un exemple • Une entreprise se crée au 1-er janvier avec un capital de 50. Ce capital est déposé sur un compte bancaire créditeur de 50. • Au cours de l’année, l’entreprise achète pour 50 de matériel, paie 20 de salaires et réalise des ventes pour un montant de 100 • Bilan au 1/1: passif = 50 (capital) ; actif = 50 (caisse) • Compte de résultat: chiffre d’affaire = 100 ; marge brute = 100 – 50 = 50 = VA; EBE = 50 – 20 = 30 = RN • Pourquoi retrouve-t-on ce résultat au bilan au 31/12? • Bilan au 31/12: capital = 50 (au passif); caisse (à l’actif) = 50 + 100 – 50 – 20 = 80; pour équilibrer le bilan, il faut à droite un RN = 30

  13. Que retenir de cela? • Les notions fondamentales de valeur ajoutée et d’excédent brut d’exploitation • Ces deux notions sont largement utilisées en comptabilité nationale, elles ont la même signification qu’en comptabilité privée • La méthode qui juxtapose des comptes de flux (le compte de résultat reflète ce qui se passe pendant une année) et des comptes de stock (le bilan s’intéresse à une situation à une date donnée) • On retrouvera cette distinction entre flux et stocks en comptabilité nationale et plus généralement en macroéconomie • Par exemple, la dette d’un pays est un stock, le déficit budgétaire est un flux; l’accumulation des déficits  dette

  14. 3) Le PIB et ses trois approches • Le Produit Intérieur Brut (PIB) appelé encore Revenu Intérieur Brut est la mesure fondamentale de la production d’un pays et donc un indicateur - clé de la macroéconomie • On dit produit ou revenu car – comme on l’a vu dans le circuit – tout ce qui est produit en termes de biens et de services engendre un revenu monétaire; la valeur de la production est identique à la valeur des revenus • Il y a 3 méthodes de calcul du PIB: par la production; par les revenus; et par les utilisations • A côté du PIB existe un Produit Intérieur Net, qui correspond à la prise en compte (déduction) de l’ amortis-sement du capital national: PIB – AM = PIN

  15. a) Calcul du PIB par la production • Pour calculer la production totale d’un pays, on peut additionner la production de toutes ses entreprises (on verra que d’autres agents peuvent aussi produire) • Si l’on additionnait leurs chiffres d’affaire, on serait entrainé à comptabiliser plusieurs fois la même production (exemple: boulangerie + moulin + ferme) • Pour éviter ces doubles comptes, on se réfère donc aux valeurs ajoutées • On déduit donc de la somme brute des ventes la somme des «consommations intermédiaires» de marchandises et de services. Les consommations intermédiaires sont ce qui est détruit à l’occasion de la production • On a donc: PIB =  VA

  16. Quel est le PIB de la France? • Cherchons le PIB de la France (par la méthode de la production) sur le site de l’INSEE • Allons sur le site de l’INSEE (taper insee sur google et choisir la première référence) • Dans le bandeau en haut, tapons « thèmes » (éviter «bases de données», beaucoup plus compliqué) • Dans « Thèmes », choisir dans la colonne de gauche «Comptes Nationaux – Finances Publiques» • Dans cet onglet «comptes nationaux», choisir «Biens et Services» et là «production et consommation intermédiaire» à droite • Dans la liste qui apparaît, choisir les tableaux 2.101 et 2.104

  17. 1) ON A CHOISI « THEMES » 2) ET ENSUITE ON CHOISIT « COMPTES NATIONAUX – FINANCES PUBLIQUES »

  18. 5) ET ENFIN ON SELECTIONNE LES TABLEAUX 2.101 ET 2.104 4) ENSUITE «PRODUCTION ET CONSOMMATION INTERMEDIAIRE» 3) ON A CHOISI «BIENS ET SERVICES»

  19. Sélection des données pour 2009 (1) • Le tableau 2.101 donne la production brute à prix courants. Il s’agit de la somme des chiffres d’affaire, qui contient donc de nombreux doubles-comptes • Le tableau 2.104 donne les consommations intermédiaires (aussi à prix courants). Il s’agit des achats de marchandises et de services par les entreprises (ce qui est déduit quand on passe du chiffre d’affaires à la marge brute puis à la valeur ajoutée) • Pour obtenir la valeur ajoutée, il nous faut déduire des chiffres du tableau 2.101 les chiffres du tableau 2.104

  20. Sélection des données pour 2009 (2) • On pourrait raisonner directement sur les totaux, mais il est plus intéressant de regarder ce qui se passe «par branches»: quelle est la valeur ajoutée de l’agriculture, de l’industrie etc. • La présentation par branches reflète ce qu’on appelle une «nomenclature»: on a classé les activités de production (donc les entreprises ou les parties d’entreprises pour les grandes unités) selon leur appartenance à un type ou à un autre de production • Limitons-nous à un découpage en 5 branches: agriculture (DA), industrie (DB), construction (DH), services principalement marchands (DJ) , services administrés (DQ) • Vous regarderez sur le site le contenu détaillé de ces branches

  21. La valeur ajoutée par branches

  22. Prise en compte de certains impôts • Le résultat que nous avons obtenu (1721 milliards d’euro) est la somme des valeurs ajoutées, mais pas tout à fait le PIB • Il faut tenir compte de ce que les consommateurs paient des «taxes sur les produits», principalement la TVA et la TIPP, qui «ajoutent de la valeur» aux produits consommés, sans que cette valeur supplémentaire puisse être affectée à une branche particulière • Pour obtenir le PIB, il faut donc ajouter au total de la valeur ajoutée des branches les taxes mentionnées (déduction faite des subventions) • PIB =  VA + Taxes sur les produits – subventions

  23. Calcul final du PIB de la France en 2009 • Le total de la valeur ajoutée est de 1721,7 milliards d’euro • Les impôts sur les produits (TVA, TIPP et quelques autres) représentent 201,1 milliards • Les subventions aux produits sont de 15,7 milliards • Le PIB de la France est donc 1721,7 + 201,1 – 15,7 = 1907,1 milliards d’euro en 2009. • Le «taux de TVA moyen» est donc (environ) de 11,7%: certains produits (les services administrés par exemple) ne sont pas taxés, d’autres sont soumis au taux réduit de 5,5% et même en ajoutant la TIPP qui est très forte, on est loin d’atteindre le taux général de 19,6%

  24. b) Calcul du PIB par les revenus • On peut aussi calculer le PIB en additionnant les rémunérations du facteur travail (les charges salariales) et du facteur capital (l’EBE), c’est-à-dire en prenant les composantes de la valeur ajoutée • Mais il faut encore ajouter les impôts (nets de subventions) sur la production et les importations • Ces impôts ne sont pas les mêmes que ceux que l’on a vu précédemment: il s’agit principalement de la taxe professionnelle – récemment réformée –, de la taxe foncière et des droits de douane; les impôts sur les produits sont encore ajoutés in fine. • On a donc PIB = Σ W + Σ EBE + Σ T avec W les salaires et T les taxes nettes de subvention

  25. Le PIB par catégories de revenu

  26. Commentaire du tableau précédent • La rémunération des salariés est comptabilisée au «coût total employeur»: • les cotisations sociales (qui financent la sécurité sociale) sont imputées en partie aux salariés, en partie aux employeurs. Le salaire net supporte encore l’IRPP . • Le revenu mixte s’appelle ainsi parce que la rémunération des entrepreneurs individuels contient à la fois celle du travail et celle de la propriété • L’EBE contient des éléments très divers: le profit des entreprises et des banques, mais aussi l’amortissement du capital public et les loyers reçus par les propriétaires de logements (y compris le loyer théorique que les propriétaires occupants se versent à eux-mêmes)

  27. c) Calcul du PIB par les utilisations finales • La troisième méthode de calcul du PIB consiste à additionner la valeur de tous les biens et services finals utilisés (achetés) pendant l’année.On a donc ici une approche du PIB par la demande ou par les dépenses. • Qu’est ce qu’un bien ou service final? Tout bien ou service autrequelesconsommationsintermédiaires. • Ce qui inclut les biens et services relevant de: • La consommation finale des ménages et des administrations • L’investissement privé et public (la FBCF) • L’accroissement des stocks (S) • Les exportations X (les achats par le Reste du Monde) • Mais il faut évidemment déduire les importations M, puisqu’une partie des postes précédents est importée

  28. La composition du PIB • La décomposition précédente souligne que la consommation et l’investissement (FBCF) peuvent être « privés » ou « publics », selon qu’il s’agit d’une demande émanant du secteur privé (les ménages ou les entreprises dans le cas de l’investissement) ou du secteur public (les administrations) • Généralement, on essaie de regrouper ce qui relève de chacune de ces deux grandes catégories (privé et public). On arrive alors à l’équation suivante: • PIB = C + I + G + S + X – M • où C représente la consommation privée des ménages, I l’investissement privé des entreprises et G la somme de la consommation et de l’investissement publics

  29. Remarque sur les impôts • On remarque que dans l’équation précédente, contrairement aux deux autres modes de calcul du PIB, on ne fait pas apparaître les impôts • C’est parce que la consommation est comptabilisée TTC et donc il n’y a pas lieu d’ajouter la TVA ou la TIPP à la somme des variables précédentes, qui les incluent déjà. • Il y a au total trois sortes d’impôts (plus exactement de prélèvements obligatoires) • Les impôts sur les produits • Les impôts sur la production et les importations • Les impôts sur le revenu (IRPP, IS), dont on n’a pas encore parlé: il s’agit d’impôts redistributifs ou transferts, par lesquels l’Etat, en opérant ces prélèvements, n’accroît pas la valeur totale de la production. Les cotisations sociales en font partie.

  30. Le PIB selon ses utilisations finales

  31. 4) Le PIB est-il un bon indicateur du bien-être? • Le PIB est l’indicateur le plus fréquemment utilisé pour diagnostiquer le bien-être d’une nation • Il y a pourtant des dimensions du bien-être qui lui échappent: le climat du pays, la sécurité qui y règne, le degré de pollution ressenti, la santé et l’éducation des citoyens etc • Il est certain cependant qu’une nation «riche» (au sens du PIB) traite mieux qu’une «pauvre» ces questions • Le PIB reste donc à l’heure actuelle la meilleure estimation du bien-être. Mais il y a des limitations à cette assimilation et même quelques contradictions

  32. Le périmètre du PIB en limite la signification • Le problème des activités domestiques • Le PIB ne tient compte que de ce qui s’échange sur le marché. Une exception est faite pour les services publics qui sont comptabilisés à leur coût de production. Ainsi, le travail de baby-sitter (s’il est déclaré) rentre dans le PIB, mais la même activité effectuée par les parents ne fera pas partie du PIB. Idem: restaurant / repas préparés à la maison • Le problème des activités non-déclarées • Le PIB est basé principalement sur la comptabilité des entreprises (ainsi que sur les transactions bancaires etc), qui ne reflète pas toujours la réalité des activités économiques: il y a en moyenne 15 à 20% de «travail au noir» et d’activités «informelles» (et plus de 50% dans les PVD). On tente d’intégrer dans le PIB une estimation, mais… • Enfin, la croissance du PIB est liée en partie au travail • Or, la réduction du temps de loisir n’est pas déduite du PIB

  33. Et le PIB apparaît parfois contradictoire avec le bien-être • On ne peut considérer que le PIB reflète toujours une amélioration de la satisfaction de la population • Cas de la circulation urbaine: les embouteillages augmentent la consommation d’essence, ce qui accroît le PIB • L’achat de médicaments accroît le PIB, sans tenir compte du fait que l’acheteur du médicament est malade • Les dépenses de police accroissent le PIB même si ces dépenses sont liées à une augmentation de la criminalité • Mais le gap le plus important dans le PIB concerne l’environnement. Comme on l’a vu au chapitre 1, plus on produit, plus on pollue. Dans ce cas, la croissance du PIB est liée à une dégradation de notre bien-être

  34. Alors, faut-il jeter le PIB aux orties? • Certainement pas! • Malgré ses défauts et insuffisances, le PIB reste l’indicateur fondamental du niveau de vie des pays • Pour certaines analyses, il faut cependant l’accompagner d’autres indicateurs (par exemple environnementaux) qui peuvent le compléter • Par ailleurs, la réflexion sur la mesure du bien-être se poursuit (y compris sur les inégalités) • Le Président de la République a créé en 2007 une commission de réflexion et de proposition sur cette question. Elle est dirigée par deux Prix Nobel très connus Joseph Stiglitz et Amartya Sen qui ont remis leur rapport (lecture conseillée)

  35. 5) Les comparaisons internationales de PIB et la PPA • Reprenons des données sur les divers pays de l’OCDE présentées au TD2. On peut calculer par exemple les PIB par tête de la France et de la Turquie: 45827 et 9763 $. • Apparemment, la France est 4,7 fois «plus riche» que la Turquie, en termes de niveau de vie. • Or, ceux qui sont allés en Turquie ont remarqué que les prix dans ce pays étaient nettement plus avantageux qu’en France. • Même si les produits coûtent environ la même chose en magasin, les services tels que restaurants, hôtels, coiffeurs etc. sont nettement moins chers • Ne faut-il pas prendre en compte ce facteur dans la comparaison des niveaux de vie?

  36. Comparaison des niveaux de vie • La réponse est oui, il faut en tenir compte. • En effet, le PIB est calculé (par les utilisations finales) sur la base des prix constatés sur le marché, d’abord en turkish lira, puis en convertissant ce PIB en lira en dollars, également au taux de change du marché. • Cela ne pose pas de problème pour les biens, car les prix des biens sont (approximativement) les mêmes partout: • si un bien coûtait nettement moins cher dans le pays A, ce bien serait importé par le pays B où il est plus cher, ce qui ferait à la fois monter le prix en A et baisser en B  égalité • Les biens sont échangeables internationalement, et la «loi du prix unique» s’y applique

  37. Le cas des services • Il n’en va pas de même des services, qui sont ce qu’on appelle des non-échangeables • En effet, un service est par définition consommé en même temps qu’il est produit: cas du coiffeur • Il ne peut être stocké ni transporté, et ne peut donc pas non plus être exporté ni importé (il y a des exceptions) • Etant à l’abri de la concurrence internationale, le prix des services seront donc différents d’un pays à l’autre • Là où les salaires sont plus élevés (c’est-à-dire là où la productivité dans les échangeables est plus forte), les prix des services seront plus élevés, et inversement • Cela a des conséquences sur le coût de la vie

  38. Comparaison des niveaux de vie • Prenons le cas de la consommation des ménages, qui contient à la fois des échangeables et des services • La consommation des ménages français contient des échangeables comptabilisés (environ) au même prix que les échangeables contenus dans la consommation des ménages turcs. La comparaison est équilibrée. • Mais les services consommés par les ménages français vont être comptabilisés à un prix nettement supérieur à celui des services consommés par les turcs • Pour obtenir une comparaison équilibrée des niveaux de vie, il faut donc re-valoriser les services, de façon qu’ils soient mesurés des deux côtés aux mêmes prix

  39. La Parité des Pouvoirs d’Achat (PPA)Voici les résultats obtenus pour les pays analysés au TD2

  40. Commentaire du tableau précédent • L’opération que nous avons faite était destinée à comparer les niveaux de vie et uniquement à cela • Du point de vue de l’équilibre macroéconomique, le PIB aux prix et taux de change du marché reste le seul indicateur valable • On constate que les pays les plus riches voient leur PIB par tête diminuer quand on le mesure en PPA, alors que les pays plus pauvres voient leur PIB augmenter • Ainsi l’écart entre la France et la Turquie qui était de 4,7 en prix et taux de change du marché passe à 2,4 quand on le mesure en PPA • Le classement des pays change complètement. Voir par exemple Espagne / Italie ou France / Royaume Uni

  41. This is a Moscow Big Mac. Find three differences with other Big Mac. Answer: you get 3 fingers as a bonus

  42. 6) La balance des paiements • Dans la présentation du PIB selon ses utilisations finales, on a vu que les importations (476,6 milliards d’euro en 2009) étaient supérieures aux exportations (439,6 milliards). Il y a un déficit du commerce extérieur ou un solde négatif de la balance commerciale • Cette situation n’est pas nouvelle, et elle nous distingue de notre principal partenaire, l’Allemagne, qui dispose pour sa part d’un excédent commercial considérable • La slide suivante montre l’évolution du solde commercial de la France pendant 30 ans: certaines années sont positives, mais les dix dernières années montrent une tendance plutôt négative

  43. Le solde commercial de la France

  44. Solde des ressources externe et interne • Un pays qui a un déficit de son commerce extérieur «prend» et emploie des ressources en provenance de l’étranger. On dit qu’il a un déficit externe de ressources • Quelle conséquence cela a-t-il pour l’équilibre macroéconomique? On avait les deux équations: • PIB = W + EBE + T • PIB = C + I + G + S + X – M • que l’on peut transformer en: (M – X) = (D – Z) + (G – T) en désignant par D la somme des dépenses privées et par Z la somme des revenus privés • En clair, le déficit commercial est égal au déficit du budget + le déficit de revenus privés / dépenses • On a donc: déficit externe de ressources = déficit interne de ressources (idem en cas de surplus)

  45. Quelques exemples concrets • Quand un pays dépense plus qu’il ne produit en interne, il faut que le supplément de ressources qu’il utilise vienne de quelque part: il vient de l’extérieur • Cela peut être une situation normale: • un pays émergent a besoin de ressources pour décoller, il a des perspectives de croissance rapide et investit beaucoup plus que ne lui permettent ses revenus et son épargne • il est normal qu’il se procure des ressources à l’extérieur et qu’il ait à la fois un déficit commercial et un excès de dépenses sur ses revenus (publics et privés) • Il est vrai que depuis 10 ans, ce sont les PVD qui dégagent des surplus commerciaux et les développés qui sont en déficit. C’est le «paradoxe de Lucas»

  46. Données de «The Economist» (voir le site)sur les déficits commercial et budgétaire

  47. Le cas des Etats-Unis • Les Etats Unis font depuis plusieurs années le plus gros déficit commercial du monde (surtout avec la Chine) • Au cours des années 90, avec un relatif équilibre des revenus et des dépenses privés (D = Z), les Etats Unis ont constaté le phénomène des «déficits jumeaux» (twin deficits): le déficit budgétaire (G – T) était approximativement égal au déficit commercial (M – X) • Faire du déficit budgétaire, c’est-à-dire dépenser plus que les recettes fiscales, rend nécessaire de trouver des ressources réelles supplémentaires: ce sont les importations supérieures aux exportations • Mais quand Clinton a décidé de réduire le déficit budgétaire, c’est l’excès de dépenses privées qui a pris le relai (D > Z)

  48. Le financement des déficits • On comprend pourquoi les pays déficitaires font du déficit: cela leur donne des ressources supplémentaires. • Mais pourquoi les pays excédentaires acceptent-ils de «donner» ainsi une partie de leurs ressources ? • Parce qu’en fait ils les échangent contre des actifs qui • leur rapportent des revenus et • leur donne un pouvoir économique sur les pays déficitaires • Tout déficit doit en effet être financé • Le déficit commercial engendre un passif – par exemple une dette – du pays déficitaire envers le pays excédentaire, dette qui compense exactement le déficit • Le déficit budgétaire engendre aussi une dettevis-à-vis des prêteurs qui l’ont financé; prêteurs extérieurs ou intérieurs

  49. Au total, nous avons la représentation suivante des déficits et de l’endettement:

  50. Présentation succincte de la Balance des Paiements • Tous les pays établissent un document normalisé représentant comment leur déficit extérieur est financé • Le déficit commercial peut tout d’abord être compensé par des revenus reçus sur des actifs préalablement accumulés et détenus vis-à-vis de non résidents. • Par exemple, un pays peut détenir des Bons du Trésor étrangers (par lesquels il a financé dans le passé les déficits budgétaires de ces pays); ces bons fournissent des intérêts • Le déficit peut aussi être financé par des transferts de fonds officiels (aide) ou privés. • Toutes ces opérations sont inscrites au «compte courant» de la balance des paiements

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