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La réalité du marché

La réalité du marché. Formation Attac Bruxelles 1 présentée par Henri Houben 24 avril 2007. La réalité du marché. Le marché se retrouve présenté à toutes les sauces dans les discours économiques dominants. Ainsi, l’économie de marché était introduite dans les objectifs de l’Union européenne.

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La réalité du marché

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Presentation Transcript


  1. La réalité du marché Formation Attac Bruxelles 1 présentée par Henri Houben 24 avril 2007

  2. La réalité du marché Le marché se retrouve présenté à toutes les sauces dans les discours économiques dominants. Ainsi, l’économie de marché était introduite dans les objectifs de l’Union européenne. Comme elle est louée de l’autre côté de l’Atlantique.

  3. La réalité du marché « 3. L'Union œuvre pour le développement durable de l'Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social, et un niveau élevé de protection et d'amélioration de la qualité de l'environnement. Elle promeut le progrès scientifique et technique. » Traité constitutionnel européen, Article I-3 Les objectifs de l'Union

  4. La réalité du marché « 1. La libre circulation des personnes, des services, des marchandises et des capitaux, ainsi que la liberté d'établissement, sont garanties par l'Union et à l'intérieur de celle-ci, conformément à la Constitution.  » Traité constitutionnel européen, Article I-4 Libertés fondamentales et non-discrimination

  5. La réalité du marché L’économie libre de marché (sociale est issue d’un compromis) est un fondement de la construction européenne. Comme elle l’est des Etats-Unis. Avec la chute de l’URSS, on pense que seule l’économie de marché existe et même peut exister. Mais qu’est-ce qu’est en réalité cette économie de marché?

  6. La réalité du marché La présentation se scinde en deux: • d’abord, l’analyse de la théorie exposée par les économistes traditionnels et les sous-entendus non explicites de la théorie; - ensuite, la confrontation de l’économie de marché avec la réalité contemporaine.

  7. La réalité du marché 1. La théorie de l’économie de marché 2. Le marché dans la réalité 3. Conclusions

  8. La réalité du marché 1. La théorie de l’économie de marché 2. Le marché dans la réalité 3. Conclusions

  9. La théorie du marché 1. La théorie de la concurrence pure 2. Le marché, naturel? 3. Les exclus du marché 4. Qui satisfait le marché?

  10. La théorie du marché 1. La théorie de la concurrence pure 2. Le marché, naturel? 3. Les exclus du marché 4. Qui satisfait le marché?

  11. La théorie du marché Qu’est-ce que le marché? C’est le lieu théorique où s’échangent des biens et des services entre des agents, appelés les uns des offreurs et les autres des demandeurs. C’est le lieu où se rencontre une offre et demande. De là une théorie qui établit de façon absolue et a priori les principes d’un marché en concurrence pure et parfaite.

  12. La théorie du marché Dans la concurrence pure et parfaite, il y a quatre grandes hypothèses: 1. il y a atomicité des acheteurs et des vendeurs; aucun n’a la capacité de changer les prix; 2. les biens sont homogènes; pas de différenciation de produits; 3. l’information est parfaite; tous les acteurs connaissent les prix et leur évolution; 4. il y a mobilité des acheteurs et des vendeurs; ils peuvent changer de marché à tout moment.

  13. La théorie du marché L’équilibre de marché de la concurrence pure et parfaite p O p’ e* p* D q’ q* q’’ q

  14. La théorie du marché L’équilibre de concurrence pure et parfaite est le point de satisfaction maximale possible. A ce niveau, il n’est pas possible de changer de position sans rendre insatisfaits une partie des acheteurs ou des vendeurs. Les vendeurs sont satisfaits, car ils produisent exactement ce qu’ils désirent pour ce prix. Et les acheteurs sont satisfaits, car ils acquièrent exactement ce qu’ils désirent pour ce prix. C’est l’optimum !

  15. La théorie du marché L’équilibre de concurrence pure et parfaite est l’optimum économique. D’où il faut supprimer tout ce qui peut le contrarier: création de monopoles (mais surtout public), intervention de l’Etat... C’est la théorie de base de l’économie néoclassique, celle qui est enseignée. Ce qui établit un principe philosophique: le marché s’impose comme naturel, comme loi fondamentale du « bon agir économique ».

  16. La théorie du marché 1. La théorie de la concurrence pure 2. Le marché, naturel? 3. Les exclus du marché 4. Qui satisfait le marché?

  17. La théorie du marché Adam Smith (1776): « Cette division du travail, de laquelle découlent tant d’avantages, ne doit être regardée dans son origine comme l’effet d’une sagesse humaine qui ait prévu et qui ait eu pour but cette opulence générale qui en est le résultat: elle est la conséquence nécessaire, quoique lente et graduelle, d’un certain penchant naturel à tous les hommes, qui ne se proposent pas des vues d’utilité aussi étendues: c’est le penchant qui les porte à trafiquer, à faire des trocs et des échanges d’une chose pour une autre ». Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, éditions Gallimard, 1976, p.46-47.

  18. La théorie du marché Ainsi, pour Adam Smith, le marché est la résultante d’un penchant « naturel » pour l’échange qui se trouve en tout homme. De ce fait, le marché est considéré comme naturel. Avec la domination de la pensée ultra-libérale actuelle, ceci est repris à tous les niveaux: par les gouvernants, les médias, les universitaires…

  19. La théorie du marché Ainsi, Jean-Marc Sylvestre, rédacteur en chef de TF1: « Le libéralisme n’est pas une construction intellectuelle, comme le marxisme: le monde a été créé ainsi. (…) C’est le meilleur système. (…) Le libéralisme est inscrit dans la nature humaine, parfois violente et injuste » Cité dans Serge Halimi, Les nouveaux chiens de garde, éditions Raisons d’agir, 2005, p.83.

  20. La théorie du marché Jean-Louis Gombeaud, économiste ex-communiste et éditorialiste à Europe 1 et au Figaro: « J’avais compris entre-temps que le marché a ses propres lois contre lesquelles on ne peut rien . En revanche, on peut toujours protester contre les erreurs de gestion. C’est un peu comme la conquête spatiale: il y a la loi de la gravitation universelle, mais rien n’empêche de rouspéter contre ceux qui fabriquent les fusées ». Cité dans Serge Halimi, Les nouveaux chiens de garde, éditions Raisons d’agir, 2005, p.89-90.

  21. La théorie du marché Sans aller jusqu’à ces extrémités, la plupart des économistes affirment qu’il n’y a pas de meilleur système que l’économie de marché. Même s’il peut ne pas s’imposer naturellement. Néanmoins, les alternatives, comme le planisme, l’économie dirigée, sont contre-naturelles.

  22. La théorie du marché Or, l’économie de marché n’a pas toujours existé. Et quand elle a existé, elle n’a pas toujours été dominante. Beaucoup de progrès ont été accomplis sans le marché: la vie en société, l’apparition des premiers outils, la conquête du feu, la domestication des animaux, la naissance de l’agriculture…

  23. La théorie du marché Durant des siècles, les économies les plus performantes étaient fondées sur un Etat central fort. Ainsi, l’Etat chinois est responsable des plus grandes inventions de la période entre le Vème et le XIVème siècle: - le harnais; - la poudre à canon; - le papier et l’imprimerie; - la boussole.

  24. La théorie du marché L’économie de marché est apparue historiquement. Elle n’est pas naturelle. Elle n’est devenue dominante qu’avec le capitalisme. Le capitalisme est plus performant que les systèmes antérieurs, sur le plan économique et technique. Rien ne permet de dire que l’histoire s’arrête avec le capitalisme. Car le capitalisme engendre nombre de problèmes.

  25. La théorie du marché 1. La théorie de la concurrence pure 2. Le marché, naturel? 3. Les exclus du marché 4. Qui satisfait le marché?

  26. La théorie du marché La théorie de marché, qui justifie l’optimum au point de rencontre de l’offre et de la demande, suppose implicitement l’existence d’une troisième catégorie: ceux qui ne sont pas satisfaits du prix et qui ne participent pas au marché. Selon la théorie, ils sont aussi satisfaits, car ils refusent le prix. Mais pourquoi ne sont-ils pas satisfaits en réalité?

  27. La théorie du marché Parce qu’ils ne veulent pas payer davantage. Ou ils n’en ont pas les moyens. OK pour le marché des bijoux. Mais pour les besoins élémentaires: nourriture, vêtements, logement… Le marché ne satisfait donc que la demande solvable: ceux qui peuvent payer. Il crée donc des exclus. Parce que le marché du travail fonctionne de la même façon. Et celui qui n’est pas engagé n’a pas de revenu (ou alors plus faible, de remplacement).

  28. La théorie du marché 1. La théorie de la concurrence pure 2. Le marché, naturel? 3. Les exclus du marché 4. Qui satisfait le marché?

  29. La théorie du marché L’économie de marché satisfait au mieux les besoins des gens? En réalité, il y a une grosse différence de traitement: entre ceux qui peuvent payer et les autres; entre les « riches » et les autres.

  30. La théorie du marché Les experts du Boston Consulting Group: « le fournisseur qui se concentre sur des clients sensibles à l’attention qu’on leur porte peut aussi tirer profit de l’élimination des clients marginaux. Il s’agit de clients qui sont prêts à sacrifier leur choix et à attendre longtemps afin d’obtenir le meilleur prix. Il est difficile de gagner de l’argent avec eux et ils sont rarement fidèles. En tant que tels, ce sont des « clients marginaux », des clients qu’on ne cherche à avoir que lorsque tous les autres sont déjà pris…

  31. La théorie du marché … Il vaut mieux les laisser à la concurrence. La reconnaissance d’une sensibilité différente des clients à l’attention qu’on leur porte doit se refléter dans la façon ils sont servis. Les directions de nombreuses entreprises traitent leurs clients comme si cette sensibilité était la même pour tous. (…) Les clients sensibles à l’attention qu’on porte à leurs besoins doivent être identifiés et servis différemment, si l’on veut obtenir et conserver leur fidélité. » George Stalk et Thomas Hout, Vaincre le temps, éditions Dunod, 1992, p.109-110.

  32. La théorie du marché Ces client sensibles sont ceux qui peuvent payer (cher). Les clients marginaux sont ceux qui regardent attentivement les prix et qui peuvent soit changer de fournisseurs – le moins cher – soit attendre que les prix baissent. Ce sont les clients les « plus pauvres ».

  33. La théorie du marché C’est pourquoi: - Les banques ne s’intéressent aux gens qui ont un patrimoine de plus de 25.000 euros. - Les autres clients doivent faire les opérations eux-mêmes. - Les services personnels sont réservés à ceux qui viennent placer de l’argent ou qui empruntent.

  34. La théorie du marché C’est pourquoi: - Il y a des files à la poste. - Les petits services (timbres, enveloppes…) sont fournis par des « commerçants » et seront bientôt supprimés de la poste. - La poste se concentre sur le courrier express. L’économie de marché est donc au service des plus fortunés et non de la population. En vanter les mérites est une orientation idéologique.

  35. La réalité du marché 1. La théorie de l’économie de marché 2. Le marché dans la réalité 3. Conclusions

  36. Le marché dans la réalité 1. Une domination de quelques groupes 2. La planification interne 3. Une concurrence totale

  37. Le marché dans la réalité 1. Une domination de quelques groupes 2. La planification interne 3. Une concurrence totale

  38. La théorie du marché

  39. Le marché dans la réalité Evolution de la part des 10 premiers groupes automobiles 1981-2005 (en %) Source : Calculs propose sur base d’OICA et de WVMD (World Vehicle Motor Data). De 1981 à 2005, ce sont quasiment les mêmes groupes

  40. Le marché dans la réalité Quelques multinationales dominent le monde. Deux constructeurs contrôlent la fabrication d’avions commerciaux (Boeing et Airbus). Douze firmes automobiles produisent 85% des véhicules. Douze compagnies pharmaceutiques assurent 60% des médicaments. Six compagnies dominent l’approvisionnement pétrolier. Quatre firmes réalisent les audits au niveau mondial.

  41. Le marché dans la réalité 500 multinationales contrôlent 70% du commerce mondial. Elles assurent 90% des investissements à l’étranger. La valeur ajoutée des 200 plus grandes firmes industrielles équivaut à environ 25% du PIB industriel mondial.

  42. Le marché dans la réalité Parlons bénéfices: Les groupes les plus puissants de la planète

  43. Le marché dans la réalité 47 groupes non financiers réalisent depuis 12 ans des bénéfices annuels moyens de plus de 2 milliards de dollars: 27 sont américains 21 européens 2 japonais 1 coréen Le montant total équivaut au PIB de l’Allemagne. Et les dividendes versés à celui de l’Espagne.

  44. Le marché dans la réalité Parmi eux, il y a cinq firmes qui dominent l’agro-alimentaire: Altria, Nestlé, Unilever, Coca et Pepsi. Les cinq plus grands groupes automobiles (sauf Volkswagen). Les six plus grandes firmes pétrolières: ExxonMobil, Shell, BP, Total, Chevron, ConocoPhillips. Dix des douze compagnies pharmaceutiques qui assurent 60% des médicaments. Et les géants IBM, General Electric, Microsoft, Intel, Procter & Gamble et Wal-Mart.

  45. Le marché dans la réalité Bénéfices 1994-2005 des plus grandes banques (en millions de dollars)

  46. Le marché dans la réalité 28 « banques » réalisent un bénéfice de plus de 2 milliards de dollars par an en moyenne de 1994 à 2005. 15 viennent des Etats-Unis, 12 d’Europe (dont Fortis), 1 du Japon. Leurs bénéfices cumulés s’élèvent à 1.133 milliards de dollars, c’est quasiment le double du PIB de toute l’Afrique.

  47. Le marché dans la réalité Avec les firmes non financières, 75 grandes firmes réalisent depuis 12 ans un profit de plus de 2 milliards de dollars par an. Ensemble en douze ans, elles ont accaparé quelque 3.500 milliards de dollars de bénéfices. Soit l’équivalent du PIB de l’Asie de l’Est. En 2005 seulement, leurs profits cumulés s’élèvent à 540 milliards de dollars. L’équivalent des PIB des Pays-Bas, de l’Australie ou de l’Afrique.

  48. Le marché dans la réalité 1. Une domination de quelques groupes 2. La planification interne 3. Une concurrence totale

  49. Le marché dans la réalité L’économie de marché suppose une multitude d’échanges entre firmes et entre producteurs et consommateurs. En réalité, la domination des groupes entraîne une production et un approvisionnement en « interne »: les usines d’un groupe fournissent d’autres usines du même groupe d’un pays à l’autre Ou alors sous forme de sous-traitance.

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