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L’Italie: les débuts

L’Italie: les débuts. http://www.emersonkent.com/images/italy_1815_1870.jpg. Guy Lanoue, Université de Montréal, 2011-2014.

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L’Italie: les débuts

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Presentation Transcript


  1. L’Italie: les débuts http://www.emersonkent.com/images/italy_1815_1870.jpg Guy Lanoue, Université de Montréal, 2011-2014

  2. L’histoire de l’Italie est complexe, surtout parce que les frontières de ce qu’a été appelé «Italie» ont évolué depuis l’Antiquité. Est-ce un lieu géographique (la péninsule)? Le cœur d’une construction politique (l’Empire)? Un État-nation (le pays contemporain)? La partie septentrionale du monde méditerranéen? La zone méridionale aux confins de l’Europe? Est-ce un espace dans l’imaginaire de l’Occident où ont émergé plusieurs traits qui définissent «Occident»? L’appellatif «Italie» est utilisé pour la première fois par les Romains pour parler de la péninsule. Il est fort probable qu’avant l’ascendance de Rome, ce nom était réservé pour le sud de la Calabre. Ce qui domine l’histoire de cette zone est la fragmentation, pas l’unité. http://www.italytravelsguide.com/images/italy.gif

  3. Une présence humaine est attestée depuis 200,000 ans. L’arrivée des peuples indo-européens probablement vers 2000 a.-J.C. a transformé la péninsule, car leurs pratiques agricoles ont largement détruit les traces des peuples antérieurs. Il y a deux problèmes: 1) l’agriculture est arrivée en Italie avant 2000 a.-J.C.; 2) les données génétiques ne sont pas cohérentes avec l’évidence archéologique. Elles suggèrent que certains ancêtres des peuples historiques sont arrivés dans cette région il y a 8000 ans. Cette possibilité est en partie attestée par les pétroglyphes de Valcamonica, une vallée longue de 100 km au nord-est de Milan. Les premières images datent de 8000 ans, suggérant Cerbiatto (Le Cerf), Valcamonica http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/92/Capodiponte0001.jpg/220px-Capodiponte0001.jpg qu’elles sont d’un épique qui précède l’arrivée des Indo-européens en Italie (mais pas en Europe centrale). L es hypothèses de Colin Renfrew* suggèrent que la technologie agricole est arrivée plus ou moins à cette époque, avant l’arrivée des peuples indo-européens. À gauche, l’art rupestre de Valcamonica; voir http://www.rupestre.net/alps/valcamonica.html. Par contre, à droite, détail d’une tombe étrusque près de Barbarano Romano 75 km au nord de Rome http://spazioinwind.libero.it/popoli_antichi/Etruschi/Barbar38.jpg http://sobreitalia.com/wp-content/uploads/2008/09/valcamonica-arte-rupestre.jpg *Voir C. Renfrew, Archaeology and Language, Londres ,1987.

  4. Il PizzoBadile http://digilander.libero.it/marcolazzarini/IL%20PIZZO%20BADILE.jpg https://www.italieonline.eu/user/blogimg/winter/ValCamonica-mapa.gif

  5. À gauche, les régions linguistiques d’Italie vers 700 a.-J.C., quand Rome était encore un village. L’ombrien et l’oscan (et leurs dialectes italiques, dont le latin) sont d’origine indo-européenne. L’étrusque a des origines obscures, mais définitivement non indo-européennes (d’Anatolie ou d’Asie Mineure). D’autres encore sont apparentés au celtique (le ligure), au grec, et même à l’illyrien protoalbanais (p.e., le messapien et possiblement le vénète, qui aujourd’hui est considérée une langue italique). http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/0b/Latium_-5th_Century_map-fr.svg/250px-Latium_-5th_Century_map-fr.svg.png http://italianfamilysearch.com/images/misc/Italian%20languages%20map.png

  6. L’étymologie d’«Italia» • Selon une source, Italus serait un roi légendaire du peuple Énotre censé avoir vécu 16 générations avant la Guerre de Troie (1180 a.-J.C.), donc c.1500 a.-J.C. Ceci est parfois raconté aujourd’hui par les Calabrais, mais à signaler que «énotre» est lié à la racine du mot grec (oinos) pour vin, et les Grecs sont arrivés au sud d’Italie en 800 a.-J.C. 7 siècles après Italus. Quelques verres du vin local aident considérablement à avaler cette légende. • En 1844, un savant italien propose que le nom se réfère aux Taliani, peuple de l’antique ville de Tali en Numidie (royaume berbère en Algérie et en Tunisie actuelles, plus tard une province romaine). Les Italiens seraient des Berbères? • Utilisée par les Grecs de Magna Grecia pour se référer à la partie volcanique du sud (surtout Elba), qui, selon cette théorie, serait Aithalia, de aith-, préfixe utilisé pour «feu de»… . Malheureusement, aith- selon les dictionnaires, est plus proche aux racines des mots pour «demander» ou «demande». • Parce que les premiers exemples du nom sont attestés dans le nord et non dans le sud, certains ont proposé qu’Italie soit un mot étrusque. Pourquoi les Romains du 3e siècle a.-J.C. auraient-ils adopté un nom d’un peuple disparu et, de leur point de vue, «étranger»? • D’autres proposent que le mot dérive le la langue des Osques, peuple italique et éleveurs de bétail, donc le mot viteliù («veaux», apparenté au latin vitellus, italien vitello) est adopté par les colons grecs. Plus tard, le mot «grecifié» est réadopté par les Latins, qui veulent souligner l’importance de l’élevage dans le sud du pays. Le taureau est en fait le symbole régional le plus répandu au sud (opposé au loup des Latins centrés dans la zone centrale du pays), mais pourquoi les vaches du Sud donnent-elles leur nom à toute la péninsule? Pourquoi perd-il le «V  initial? • Selon Giovanni Semerano, philologue italien renommé, le mot dériverait d’Atalu, mot phénicien et donc sémitique qui signifie «coucher du soleil» (du point de vue d’Asie Mineure; de la même façon que l’Est pour les Romains est le «Levant»). Semerano croyait que le Latin était apparenté aux langues de la Mésopotamie (p.e., l’Akkadien), hypothèse rejetée par la majorité des savants. • D’autres le lie à italon, censée être le mot étrusque pour «taureau», sauf que le mot étrusque pour taureau est theuru, qui me semble probablement emprunté du grec, tauros. http://www.luventicus.org/articles/francais/04JeD011/calabre.gif Pourquoi les Romains auraient-ils pris le nom d’une petite zone (le sud) d’une région insignifiante (pour eux, la Calabre) pour nommer tout la péninsule? Parce que la Calabre méridionale, Italiapour les Grecs, est une péninsule, comme l’est l’Italie. Donc, le pays est né d’une synecdoque et d’une analogie: petite péninsule pour grande péninsule; voir Alberto Manco, Italia. Disegnostorico-linguistico, Naples, 2009.

  7. Le nord gallo-celte Dans le nord, les Gaulois arrivent au 4e siècle a.-J.C. et trouvent la culture de Golasecca (le nom de la localité où furent trouvés les premiers restes de cette civilisation, car on ne connait pas comment il s’appelaient). C’est une culture de l’époque de bronze et de fer, qui avait dominé leurs voisins les Camuns, peuple d’origine inconnue et responsable pour l’art rupestre de Valcamonica. La culture de Golasecca est un peuple celte qui utilise une alphabète dérivée de l’Étrusque, à différence des Gaulois, qui seront alphabétisés par les Romains. Les Gaulois dominent ces deux cultures, qui disparaissent ou sont absorbées. Cette région devient, pour les Romains, la Gaule cisalpine (la Gaule-face-aux-Alpes, à différence de la Gaule transalpine, au-delà des montagnes). Au nord, les populations montagnardes (les Reti, pour les Romains), selon certains Romains, sont composées de groupes étrusques des plaines de la Padanie qui se sont réfugiés dans les Alpes après l’invasion des Gaules. Plus probable qu’ils sont de tribus d’origine inconnue, comme les Camuns, ou des petites tribus celtes sans alliés face aux Lombards puissants. Récemment, il a été proposé que leur langue est en fait apparentée avec l’Étrusque. Les tribus du nord, comme les Gaulois septentrionaux, ne sont pas unies quand arrivent les Romains au 3e siècle a.-J.C., et donc ces derniers trouveront facilement des alliés et n’auront pas d’obstacles pour compléter leur conquête de la péninsule. Les peuples italiques du centre et du centre-nord possèdent une culture appelée Villanova (900 – 700 a.-J.C.), dont les traits restent mal définis (mais elle n’est pas apparentée à la culture dominante de l’Europe de l’époque, La tène). Cette culture de l’âge du fer ne résiste pas à la croissance du pouvoir économique des Étrusques après 700 a.-J.C . Au nord de l’Étrurie, les Gaulois immigrants doivent affronter la même situation. Cependant, les Étrusques semblent plus motivés par l’échange que par la guerre. Les rapports entre ces trois groupes sont complexes, mais les échanges mènent à des rapports positifs qui semblent alimenter le développement du centre italique, possiblement parce que les deux cultures se sont fusionnées. Le pouvoir étrusque est dû à l’abondance de métaux dans la région et à son système politique; à différence des tribus incapables de s’unir, les Étrusques forment une confédération d’entre-aide. Vase villanovien http://mv.vatican.va/1_CommonFiles/media/photographs/MGE/002_MGE_15310_BS_go.jpg

  8. Le centre: l’héritage étrusque Les Étrusques (parfois Tuscipar les Romains, dont le nom de la Toscane, région des Tusci; ils utilisaient Rasna) vivaient au nord et au nord-ouest de Rome, dans une confédération de 12 villes importantes. Plusieurs éléments de leur culture restent incompris, car leur langue n’a pas été déchiffrée (quelques mots survivent, comme «personne», «cire», «élément», car ceux-ci ont été adoptés par les Romains). Ils sont possiblement d’origine anatolienne, mais l’étrusque ne semble pas apparentée aux langues indo-européennes de la région. Ils avaient de contactes commerciaux avec les Grecs, et donc pour les Romains furent une source importante d’idées et de motifs religieux et artistiques grecques. Connus pour leur métallurgie, leur civilisation a fleuri du 8e au 2e siècle a.-J.C., mais leur influence avait beaucoup diminué avec l’ascendance de la culture gréco-romaine vers le 6e siècle a.-J.C.. Il est possible que l’idée romaine d’une aristocratie héréditaire (les patriciens) soit une idée étrusque, car les tombeaux italiques ne semblent pas distinguer les riches et les pauvres. Leur religion est devenue la base de la divination parmi les Romains, qui ont aussi adopté leur alphabète. Un des derniers capables de lire l’étrusque fut l’Empereur Claudius (d.54 A.D.). http://www.texarkanagazette.com/content/uploads/pictures/2008/07/ITALY%20ROME%20SH E-WOLF%20N_Dupr.jpg Une statue étrusque en bronze; à droite, l’exemple le plus fameux de l’art étrusque, la statue de la Louve romaine adoptée par les Romains comme symbole de leur civilisation (les jumeaux Romulus et Remus ont été ajoutés à la Renaissance). L’origine étrusque a été récemment disputée après des analyses de l’âge du métal. http://all-history.org/82/108-5.jpg

  9. Les premiers rois de Rome n’étaient pas romains: Romulus 753-716 (origine inconnue, un fait souligné par l’adoption de la part du berger Faustulus et sa femme «surnommée La Louve») Numa Pompilius 715-674 (Sabin) TullusHostilius 673-642 (Romain) AncusMarcius 641-617 (Romain, de mère sabine) Lucius TarquiniusPriscus 616-579 (Étrusque, de père grec) ServiusTullius 578-535 (Étrusque) Lucius TarquiniusSuperbus 534-509 (Étrusque) La république, selon l’histoire légendaire de Rome, fut fondée en 509 après une révolte populaire contre la tyrannie du dernier Lucius Tarquinius (Superbus, dans ce contexte, signifie «amour-propre»); à la tête de l’insurrection fut Lucius Junius Brutus, donc fondateur de la République et ancêtre de l’assassin de Gaius Julius Caesar, Marcus Junius Brutus. Cet acte de violence contre le «tyran» Caesar met fin en 44 a.-J.C. à la République et ouvre la porte à l’Empire créé par Octave/Auguste. http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/76/Tizian_094.jpg/457px-Tizian_094.jpg À droite, le viol de Lucrèce (Tarquin et Lucrèce, Titien, 1488/90, Musée Fielding à Cambridge) par Sextus, fils du roi Lucius Tarquinius. Selon les légendes (notées en Tite-Live, Histoire de Rome… ), cette femme aristocrate a préféré se suicider plutôt que vivre avec la honte (le viol était une offense à l’honneur du paterfamilias du clan de la femme violée). Sa famille s’est vengée en déclenchant la rébellion contre le dernier roi de Rome. Donc, Rome fut fondée par un acte de fratricide quand Romulus tue Remus; la République nait du suicide; et l’empire émerge après un parricide symbolique (César considérait Brutus comme son fils). Trois morts violents qui ont changé l’histoire, et un parcours ouvert et fermé par un Brutus, un «idiot» (telle est la signification du nom en Latin; c’est aussi possible que la famille trace ses origines à Bruttium, la Calabre).

  10. Notez que Lucrèce, le nom de l’héroïne de légende dont le suicide a motivé les Romains de mettre fin à la monarchie, n’est pas un nom personnel dans notre sens du mot. Elle appartient au gens Lucretia (un patriclan ou même une tribu, dont les membres partagent un nom, qui est féminin parce que gens est féminin, comme l’Hôtel Reine Elizabeth devient Le Reine Elizabeth). Lucrèce, comme les Julie (Iulia), les Claudia, les Antonia, les Cécile (Caecilia), les Valérie (Valeria), les Émelie (Aemilia) et d’autres que nous considérons aujourd’hui des prénoms féminins sont en fait des noms claniques. Pour les Romains patrilinéaires et patriarcaux, les femmes n’avaient pas de noms en tant que tels. Elles portaient le nom du gens, comme si de nos jours la fille de Pierre Lebrun s’appelait «Lebrune Lebrun». Dans le système romain, sa sœur cadette serait «Lebrune Lebrun Lapetite» (minor), et l’ainée serait «Lebrune Lebrun Lagrande» (maior). http://www.bbc.co.uk/history/ancient/romans/images/roman_women_wife.jpg À droite, un couple romain; on distingue des instruments pour écrire (stilus et tablette) tenus par la femme. L’inégalité formelle ne signifiait pas que les femmes n’avaient aucun pouvoir. http://100falcons.files.wordpress.com/2008/10/roman-women_faces.jpg?w=400&h=273 Statues de femmes romaines, Musée du Vatican

  11. Les noms et l’héritage clanique • Typiquement, les Romains avaient trois noms: • le prénom (praenomen, «avant-nom»), généralement utilisé uniquement par les amis et la famille, ces noms sont tellement répandus qu’ils sont souvent ignorés en occasions formelles (Gaius Julius Caesar devient «G. Julius Caesar» en public et «Gaius» pour ses amis); • le nom du clan (nomen, ou nomengentile); • le surnom (cognomen, le nom de la branche du clan, donc le nom de famille). Les nomenont souvent perdu leur signification originale, mais les cognomen étaient souvent issus d’un trait particulier du fondateur du lignage: chauve (Calvus), barbe-cuivrée (Ahenobarbus), sale (Crassus), brute/idiot (Brutus), bien que certains cognomen dérivent des exploits héroïques de la personne ou de leur lieu d’origine. Donc, «Jules César», en réalité Gaius Julius Caesar : Gaius (ou Caius, du Grec Gaios, «seigneur», qui devient «chef», «guide» et donc «Guy» pour les Franco-allemands); du clan des Iulii, la gens Iulia, les descendants d’Iule (a.k.a. Ascanius), fils légendaire d’Énée (fils de l’héros Anchises et de la déesse Vénus) et de la fille de Priam roi de Troie; et de famille Caesarius («chevelure», une référence ironique à la calvitie de César et, probablement, de son père; c’était évidemment un trait de famille). Donc, dans le système romain, il était Jules Lecoiffé »; chez nous, simplement « Guy Lecoiffé ». À droite, le seul buste de César exécuté durantsa vie; un peu moins féroce et un peu plus chauve que la version d’Astérix, à gauche. http://www.unf.edu/classes/freshmancore/core1images/caesar1.jpg

  12. Les noms, cependant, ne sont pas toujours un guide à la généalogie d’un Romain, surtout de classe supérieure. Pour assurer la succession d’un lignage, les nobles parfois adoptaient de personnes souvent déjà apparentées, mais d’un lignage lointain à l’intérieur du clan. Les empereurs surtout étaient aptes à adopter leur successeur. La personne adoptée changeait de nom, mais parfois ils conservaient leurs anciens noms. Vers l’an 150 A.D. le système classique est assez brouillé. Les femmes pouvaient aussi changer de nom au mariage. Pour compliquer le portrait, les Romains pratiquaient le divorce assez fréquemment, et donc les enfants parfois ne portaient pas les noms de leurs parents. http://balkanpazar.org/Rome%20and%20Romania,%20Roman%20Emperors,%20Byzantine%20Emperors,%20etc_dosyalar/rome-01.gif

  13. Le sud: les Messapes et les Grecs Dans le sud, les peuples latins, oscans (des langues apparentées au Latin) et messapes (une langue illyrienne) ont été colonisés par les Grecs dès 800 a.-J.C. (voir J.P. Mallory, In Search of the Indo-Europeans, Londres, 1989). Ces colonies étaient de points d’échange et de commerce, et les immigrants grecs ont amené certains éléments de leur culture, surtout l’architecture et la religion (ils ont érigé plusieurs temples). Cette colonisation a probablement été motivée par l’émergence d’une classe mercantile qui s’opposait à l’aristocratie traditionnelle, et par l’indépendance des villes grecques, qui a certainement alimenté la compétition économique et les a poussé à fonder de colonies à l’étranger pour qu’elles contribuent à la richesse de la ville mère. La majorité a été absorbée par les Romains après 275 a.-J.C., avec la défaite du roi Pyrrhus, qui avait envahi la région pour appuyer la colonie grecque de Tarentum dans sa dispute avec Rome. Ces colonies étaient politiquement indépendantes, et donc incapables de résister aux Romains. La conquête de cette région et l’invasion de Pyrrhus a poussé les Romains à poursuivre leur politique agressive. La métropole grecque fut absorbée après 146 a.-J.C. avec la défaite de la ville de Corinthe, mais la longue période de contacte et la richesse économique et culturelle des colonies ont impressionné les Romains, qui, à la fin, se sont partiellement hellénisés. http://www.utexas.edu/courses/greeksahoy!/magna_grecia_metropoleis.jpg Les colonies de Magna Grecia vers 550 a.-J.C.

  14. Trois héritages du passé, et trois régimes culturels dans la péninsule au seuil du nouveau millénaire: les Gallo-Celtes au nord, les peuples italiques du centre qui partagent la culture villanova (dont la branche latine); et au sud les Grecs, les tribus oscanes (langue apparentée avec le Latin) et les Messapiens (des tribus qui parlaient une langue apparentée avec l’Illyrien, ancestrale à l’Albanais). Aujourd’hui, ces trois zones correspondent à trois régimes fonciers « traditionnels », mais ils n’ont aucun rapport direct avec l’héritage du passé. Les folkloristes contemporains qui prétendent autrement sont de victimes de l’idéologie officielle qui insiste sur ces différences et qui ignore qu’elles ont émergé au 19e siècle avec l’unification de l’Italie. Le sud: les personnes vivent dans des villages, souvent situés au sommet des collines. Le terroir du village se situait à une certaine distance du village. Ces agglomérations sont également lieux de commerce et d’artisanat pour les paysans, mais ces produits ne sont pas échangés en dehors de la région. L’architecture est influencée par les occupations normandes et espagnoles du sud. Il y a parfois de murs, mais la sécurité est généralement garantie par la location sur des sommets relativement inaccessibles, ce qui contribue à décourager l’échange de marchandises. Les produits agricoles, par contre, partent directement au marché, ce qui facilite l’échange agricole. http://www.independent.co.uk/multimedia/archive/00354/4954319_354164a.jpg Santo Stefano, Abruzzes

  15. Le centre: comme au sud, les villages sont situés sur des collines, mais ils ont l’apparence de petites villes, car leur économie est influencée par les grandes villes du centre du pays, surtout Rome. Les villages sont donc des projections des grandes métropoles dont ils dépendent. Il y a davantage d’activités artisanales et commerciales centrées sur une économie régionale. On peut voir l’influence du régime médiévale classique dans l’esthétique locale. Monteriggioni, Tuscane http://us.123rf.com/400wm/400/400/faberfoto/faberfoto0806/faberfoto080600034/3210616-tuscany-medieval-village--monteriggioni--italy.jpg Le nord: souvent, les villages sont de centres commerciaux, car les fermiers et les paysans ont tendance à vivre dans de maisonnées situées sur leurs terres. Les villages sont donc situés plus en fonction d’un système de production et d’échange et non de défense de la population paysanne, comme au sud et au centre. Des trois régimes, c’est le nord qui miroite les structures organisationnelles qui ont donné naissance au capitalisme. Les villages n’ont pas de murs; l’ouverture favorise symboliquement l’échange. http://us.123rf.com/400wm/400/400/evgeshag/evgeshag1107/evgeshag110700020/9866898-typical-village-in-the-northern-italy-mountains-next-to-the-city-trento.jpg Un village près de la ville de Trento

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