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Avant-propos. L’Hypnose. est un terme qui entraîne un grand nombre d’idées reçues, d’inquiétude ou de méfiance. On donne parfois à l’hypno-thérapeute des pouvoirs, presque magiques, de contrôle et de manipulation sur autrui. Or, il en est tout autre…!
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Avant-propos L’Hypnose est un terme qui entraîne un grand nombre d’idées reçues, d’inquiétude ou de méfiance. On donne parfois à l’hypno-thérapeute des pouvoirs, presque magiques, de contrôle et de manipulation sur autrui. Or, il en est tout autre…! On s’aperçoit rapidement que l’hypnose n’est pas une technique magique pouvant inciter une personne à agir contre sa volonté. Il s’agit certes d’un outil puissant mais qui agit toujours dans le respect de l’individu et de son fonctionnement physique et psychique. En fait, l’hypnose n’est aucunement un pouvoir mais un savoir thérapeutique au service du patient
Avant-propos Cette présentation et notre réunion, a pour objectif de mieux vous faire connaître l’hypnose. Du moins, dans ces grandes lignes... Nous allons essayer aussi de vous faire comprendre qu’elle n’est pas une technique thérapeutique marginale. Elle s’inscrit dans une démarche précise, souvent en parallèle avec d’autres thérapies .
Avant-propos Par ailleurs, il est intéressant ici de rappeler que l’hypnose est avant tout un état naturel Nous pratiquons tous l’hypnose, sans le savoir, dans notre quotidien. En effet, nous entrons en transe légère, par exemple, en laissant notre pensée et notre imagination vagabonder. Nous sommes également en état légèrement hypnotique en focalisant notre attention sur une activité spécifique, ex : la recherche d’un objet perdu.
Avant-propos Enfin, il arrive souvent, notamment dans l’angoisse, qu’une personne s’enferme dans ce nous appellerons «une hypnose négative». C’est à dire qu’elle porte toute son attention sur son symptôme, renforçant du même coup, celui-ci. Tout le travail du thérapeute sera alors, par guidage, de faire prendre conscience à cette personne qu’il y a plusieurs angles de vision par rapport à cette souffrance.
Avant-propos Mais l’application de l’hypnose ne s’arrête pas uniquement au domaine du psychisme. Ces apports au sein même de l’hôpital et des soins médicaux deviennent de plus en plus évidents... Beaucoup de professionnels de la santé et des soins y ont recours. C’est le sujet de la deuxième partie de cette présentation. Voici le sommaire de notre intervention
La place de l’hypnose dans les soins médicaux Sommaire A la découverte de l’hypnose Conclusion Tentative de la définir Le processus hypnotique Questions/Réponses L’objectif et finalité de l’hypnose Son utilité dans les soins Bref historique Diplômes et formations Les origines de l’hypnose Les figures marquantes L’hypnose au 20ème siècle Milton Erickson : sa vie Son approche et sa méthode Les grands courants actuelles
L’Hypnose : tentative de la définir Nous proposons 2 définitions, qui mettent en avant 2 éléments clefs : l’état hypnotique et la question de la relation thérapeutique : «l’hypnose est un état modifié de fonctionnement psychologique dans lequel un sujet, en relation avec un praticien, expérimente un champ de conscience élargit». "L'hypnose est un état temporaire, de conscience modifiée, dont la caractéristique est une suggestibilité accrue."
L’Hypnose : tentative de la définir En fait, l'hypnose est une forme de concentration intense induisant un état de conscience modifié, caractérisé par une réceptivité augmentée à la suggestion. La forme que prend la transe, sa profondeur et son impact dépendent étroitement de l'interaction patient-thérapeute. L'hypnose est un processus actif : elle peut stimuler le désir et/ou renforcer la volonté propre du patient mais ne peut jamais aller à l'encontre de celui-ci. L'objectif premier de l’hypnose est d'obtenir un changement (physique ou psychique) en puisant dans les ressources internes du patient (son inconscient). de la qualité des suggestions émises par le thérapeute, de la motivation et des attentes du sujet, du contexte social et culturel, et peu de son degré d'hypnotisabilité. L'hypnose est un processus actif : elle peut stimuler le désir et/ou renforcer la volonté propre du patient mais ne peut jamais aller à l'encontre de celle-ci. C'est un phénomène naturel qui peut survenir spontanément dans un contexte particulier (highwayhypnosis, ou chez un sportif d'élite en concentration extrême, par exemple).
Un exemple concret Une patiente ayant subi une petite opération chirurgicale et ayant eu froid en salle de réveil, entend dire par le médecin spécialisé s'adressant à l'infirmière : - il faut la réchauffer » . Dans l'état semi éveillé, son inconscient perçoit une urgence vitale et provoque pendant plus de deux ans des fièvres importantes sans que rien de physiologique ne soit découvert. L'Inconscient "faisait son travail" de protection et la réchauffait. En hypnose,elle recevrait le "cliché" de la raison d'être de cette fièvre persistante et serait définitivement guérie.
Le processus d’une séance Il n’y a pas une façon universelle d’hypnotiser mais un grand choix de techniques. En général, l’hypnothérapeute va demander au patient ce qu’il souhaite réaliser durant la séance. Quel est le sujet dont il voudrait se souvenir ? ou Sur quelle épisode de sa vie souhaite-t-il revenir ? Ensuite, il lui demande éventuellement de fermer les yeux, de bien s’installer dans un fauteuil, de sentir le sol sous ses pieds ( les mains bien à plat sur les cuisses), d’écouter sa respiration…
Le processus hypnotique Il existe malgré tout différentes phases que l’on a pu observer lors d’un processus hypnotique L’induction 1ère Etape L’induction Le thérapeute invite le patient à porter son attention sur un élément intérieur (respiration, sensations) ou extérieur (point fixe). Cet état de concentration favorise une rupture progressive avec l’environnement.
Le processus hypnotique 2ème Etape L’induction L’état de perceptude (définit par François Roustang) ou communément appellé « Etat de confusion » C’est une étape caractérisée par le lâcher prise, l’ouverture à soi au niveau sensoriel et instinctif. Un état que nous connaissons mais qui nous ramène aux premières sensations de l’enfance (spontanéité, désirs, peurs cachés ou primitives)
Le processus d’une séance L’induction La dissociation 3ème Etape En état de dissociation, une partie du patient se coupe de l’extérieur pour se concentrer sur l’expérience vécue. Cet état permet d’entrer dans «la veille paradoxale», c’est-à-dire dans un nouveau système de perception et de référence. Le rôle des suggestions et des inductions hypnotiques, utilisées alors par le thérapeute (par exemple : le son de la voix) servent à favoriser l’émergence d’images, d’impressions passées émises par l’insconcient
A NOTER L’induction Il est utile de préciser que, en état de transe hypnotique, la coupure avec l’environnement n’est jamais totale puisqu’une partie de la personne (la veille restreinte) est toujours plus ou moins présente. La personne peut également, à tous moment, sortir de cet état si elle le désire.
Comment ? Sous hypnose, la suggestion et les métaphores induites par le thérapeute permettent le contact avec l'Inconscient dans le but d'apprendre de lui. Sachant très bien que ce ne sont pas seulement les choses qui nous affectent, mais bien l'opinion que nous en avons.
LES ORIGINES L’hypnose est une pratique ancienne qui prit naissance au 18ème siècle dans ce qu’on appelait à l’époque le magnétisme animal. Elle marqua un tournant dans l’histoire des sciences, puisqu’elle donna largement naissance à la fois aux psychothérapies, à la psychiatrie, à la psychologie clinique et à la psychanalyse. Parallèlement, elle fut rapidement utilisée en anesthésie, où elle permettait des interventions chirurgicales d’un nouveau type, puisque le patient n’était plus en état de vigilance consciente.Cela, jusqu’à l’apparition du chloroforme qui présentait l’avantage d’être plus facilement utilisable et moins incertain dans ses effets.
LES ORIGINES Au 19 ème siècle et au début du 20 ème Messmer, Charcot, Bernheim et d’autres… obtenaient la transe hypnotique par des moyens relativement autoritaires.L'induction était faite sous forme d'ordres et de passes "magnétiques", faisant apparaître l'hypnotiseur un peu comme un magicien.A l'époque,ce système apparaissait cohérent compte tenu de l'aspect hiérarchique des rapports sociaux. Les médecins, eux même, n'échappaient pas à ce travers, se faisant respecter par leurs patients, au moyen d'un vocabulaire incompréhensible du profane et d'une attitude bienveillante mais très hiérarchisée.
L'hypnose étant un état induit par la dissociation, tous les moyens étaient employés :De l'ordre bref : "Dormez !" au basculement arrière et au confusionnisme agressif.Tout était bon, afin d'obtenir la transe! L'hypnose "revisitée" par Erickson (le fondateur de l’hypnose moderne) n'a plus grand chose à voir avec ces méthodes un peu archaïque
QUELQUES GRANDES FIGURES Pierre Janet (1859-1947) Janet reconnaît à l'hypnose le statut d'instrument thérapeutique puissant. Il s'agit pour lui d'un état de conscience différent de l'état de veille où intervient un rétrécissement du champ de la conscience. Par ailleurs, l'hypnose est pour lui une "double conscience", un processus dissociatif où des éléments inconscients occupent le champ du conscient. Sigmund Freud (1856-1939) utilise l'hypnose à ses débuts, dans sa pratique, pour y renoncer ensuite en créant la psychanalyse et ainsi en préférant le savoir psychanalytique au pouvoir de suggestions et une thérapie longue à une thérapie courte. Il est à noter que Freud n'était pas un grand connaisseur des techniques hypnotiques, il était résolument opposé à l'emploi de suggestions en thérapie, et il redoutait le phénomène de transfert.
MILTON ERICKSON L'hypnose actuelle doit sa renaissance à Milton Erickson (1901-1980) Il a considérablement diversifié et enrichi ses outils. Au delà des techniques, il a fait de l'hypnose un véritable art. L'approche d'Erickson vise à donner au patient la possibilité de développer ses propres ressources pour s'orienter sur le chemin du changement. Les principaux outils utilisés par Milton Erickson rejoignent ceux de l'école du " Palo Alto ", notamment ceux de Paul Watzlawick, qui fut son élève.
MILTON ERICKSON En général, on reconnaît à Milton Erickson d’être la personnalité la plus marquante dans le domaine de l'hypnothérapie et de la psychothérapie brève stratégique. Il fut l'un des psychothérapeutes les plus créatifs, les plus sensibles, et les plus ingénieux. On a dit que c'était le psychothérapeute majeur du 20ème siècle.
SA VIE Milton Erickson est né en 1901. Il a grandi en milieu rural, dans le Nevada et le Wisconsin. Daltonien, dyslexique, ne parvenant ni à reconnaître ni à reproduire un rythme, il fit preuve, dès sa jeunesse, d'une extraordinaire ingéniosité pour mettre en place des apprentissages lui permettant de palier ses handicaps. A l'âge de 17 ans, il est victime d'une grave attaque de poliomélyte, il ne peut plus bouger que les lèvres et les yeux. Les médecins le déclarent perdu.
SA VIE Grâce à une volonté hors du commun, il s'en sort et arrive à remarcher au bout d'un an. Il mit à profit cette longue période d'immobilisation pour développer des techniques de concentration mentale et pour affiner son sens de l'observation. Il souffrit toute sa vie des séquelles de sa maladie et il passa les 13 dernières années de sa vie dans un fauteuil roulant. Il a fait des études de psychologie et de médecine à l'université du Wisconsin. Il a pratiqué et enseigné la psychiatrie dans le Massachusetts et dans le Michigan avant de s'installer définitivement à Phoenix dans l'Arizona où il s'installa en libéral et fit de la formation jusqu'à la fin de sa vie.
Lorsqu'il décède en 1980 d'une infection aiguë, il rayonne toujours d'enthousiasme et d'optimisme. Jeffrey Zeig dit de lui qu'en dépit de ses terribles problèmes physiques, Erickson était l'une des personnes les plus débordantes de joie de vivre qu'il soit possible de rencontrer. Ses qualités personnelles impressionnaient tous ceux qui le rencontraient.
Pourquoi sa méthode a tout changé ! Erickson n‘a jamais été un théoricien, mais un clinicien très inspiré. Toutes les techniques dont il a usé avait un point commun : Se centrer sur la personnalité du sujet, et la nécessité de rentrer dans son cadre de référence, c’est-à-dire dans sa façon de voir et d’appréhender le monde et sa vie. Conception, au départ, analogue à Freud le symptôme est perçu comme un conflit interne qui doit être résolu en profondeur. L'ensemble des techniques employées doit répondre à cette exigence.
Seulement pour lui, l'inconscient n'est pas la menace pulsionnelle qui, selon la théorie psychanalytique, vient perturber la vie consciente et est donc contraint au refoulement. Bien au contraire… Pour Erickson, l'inconscient est bienveillant ! Il est la source des énergies nouvelles Que le patient ignore et auxquelles il devra apprendre à faire une place de plus en plus grande. Le souci principal du thérapeute doit être de découvrir ou, mieux encore, de faire découvrir les ressources, ignorées du patient, qui vont lui permettre d'opérer en lui le changement voulu et désiré.
Un équilibre, même s'il est pathogène, a été créé et ne peut se lever facilement : Des résistances au changement veillent. Les techniques Ericksonienne vont permettre de les contourner. Pour Erickson, il n'y a pas besoin que le patient soit dans une transe profonde pour qu'il y ait une efficacité de la méthode. Le sujet va spontanément se placer au niveau de profondeur qui lui conviendra le mieux. La méthode est avant tout non directive, mais relève toujours d'une stratégie thérapeutique déterminée et individualisée.
Pour Milton Erickson, chaque individu possède au plus profond de lui les ressources nécessaires à son évolution, l'hypnothérapeute est là pour guider le patient vers son espace inconscient auquel il demande de trouver les ressources nécessaires et d'y puiser ses solutions. Résumer, en quelques lignes, sa méthodologie et tout ce qu’il a expérimenté et développé durant sa vie n’est pas chose facile… On peut, malgré tout, soulever quelques points majeurs sur la pratique de l’hypnose Ericksonienne…
Pour avoir un effet, la suggestion doit contourner les résistances du sujet . Les techniques développées par Erickson sont très nombreuses (en voici quelques unes) Elles visent à obtenir une action indirecte. L’implication Il est possible de formuler directement la suggestion "vos yeux se ferment". Plus indirectement, la suggestion sera plus facilement acceptée: "et quand pensez vous que vos yeux se fermeront?" En posant une question, le thérapeute implique la fermeture prochaine des paupières.
Lors de ses séances hypnotiques, Erickson préférait souvent dire au patient : « Peut-être aimeriez-vous garder les yeux ouverts, et j'aimerais que vous le fassiez aussi longtemps que cela vous est possible. » " Naturellement, nous clignons tous tôt ou tard des yeux …" Cela permet de mieux saisir la structure logique de la fameuse "permissivité": vous pouvez garder les yeux ouverts (liberté ?) tant que cela vous est possible (suggestion indirecte que cela ne le sera plus pour très longtemps).
La séquence d'acceptation L'hypnotiseur formule une série d'évidences, comme - vous êtes assis sur le fauteuil, - vous inspirez et vous expirez… Après cette série d'évidences auxquels le sujet ne peut répondre que par des oui, successifs verbalisés ou non, il est proposé une suggestion à laquelle le sujet répondra positivement par effet d'entraînement. Le lien Il consiste à lier deux phénomènes. La présence du premier assurant l'apparition du deuxième. Et pendant que vous respirez vos paupières deviennent plus lourdes"
Le double-lien C'est un paradoxe de la communication qui place le sujet dans une situation où il perd la possibilité de choisir. Il en existe de plus ou moins complexe et de plus ou moins efficace. Exemple: Hypnotiseur:- "Vous préférez entrer en état d'hypnose maintenant ou plus tard?" Sujet:- "je ne sais pas" Hypnotiseur:- "et vous ne savez pas non plus si c'est votre main droite ou votre main gauche qui va se lever dans un moment" sujet:(???) Hypnotiseur: -"cela n'a pas d'importance, et d'ailleurs elles peuvent rester confortablement immobiles. Et vos mains peuvent faire ce qu'elles veulent." Quelque soit le comportement du sujet, il sera celui que le thérapeute lui prescrit. Si un sujet résiste à une suggestion de fermeture de paupière le thérapeute peut énoncer: "Et vous avez envie de résister... et c'est tellement agréable de résister.... mais à mesure que vous résistez.... vos paupières deviennent de plus en plus lourdes..."