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QU ’ EST-CE QUE L ’ INTEGRATION ? Deux perspectives …

Dr. Altay A. Man ç o Institut de Recherche, Formation et Action sur les Migrations www.irfam.org IMMIGRATIONS, IDENTITES, INTEGRATION : QUELLES COMPETENCES POUR QUELLE GESTION DES DIVERSITES ?.

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QU ’ EST-CE QUE L ’ INTEGRATION ? Deux perspectives …

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Presentation Transcript


  1. Dr. Altay A. MançoInstitut de Recherche, Formation et Action sur les Migrationswww.irfam.orgIMMIGRATIONS, IDENTITES, INTEGRATION:QUELLES COMPETENCES POUR QUELLE GESTION DES DIVERSITES?

  2. PLANQU’EST-CE QUE L’INTEGRATION ?DU REFUGIE A L’IMMIGRE…POLITIQUES DE MIGRATION ET D’INTEGRATIONNORMES ET INTEGRATIONSIDENTITES SOCIOCULTURELLESDIVERSITES ET GESTION : EXEMPLES…COMPETENCES INTERCULTURELLESEN PRATIQUE : ACTIONS AVEC LES JEUNES

  3. QU’EST-CE QUE L’INTEGRATION ?Deux perspectives …

  4. UNE PERSPECTIVE NORMATIVEDans la tradition du sociologue E. Durkheim,définie comme le « degré de conformité aux normes collectives majoritaires »Fondement tacite d’un certain sens commun : « Ils sont venus chez nous, c’est à eux de s’adapter ! »L’intégration est comprise commela transformation du différent en semblable : une intégration par assimilation

  5. Comment mesurer l’intégration par assimilation ?Un certain nombre d’indicateurs sont avancés par différents auteurs (notamment travaux de l’INED) :- registre sociodémographique : unions mixtes, changement des pratiques matrimoniales traditionnelles et adaptation de la natalité- registre socioculturel : accroissement des connaissances linguistiques, usage (dans la famille) de la langue du pays d’accueil, l’amélioration de la scolarité, l’autonomisation des individus du contrôle communautaire, convergence des idéologies (statut de la femme, la liberté individuelle etc.), mélange des groupes, sécularisation- registre socio-économique : insertion socioprofessionnelle, mobilité ascensionnelle, accès à des responsabilités- registre sociopolitique : naturalisation, participation syndicale, politique,…

  6. Difficultés de la vision normative :- difficulté d’interpréter et de hiérarchiser ces "indicateurs d’intégration" :chaque fait prend une signification particulière en fonction de la trajectoire et du contexte des individus ou groupes envisagés- vision qui attribue un rôle déprécié aux personnes issues de l’immigration :la norme majoritaire impose sa supériorité - non prise en compte des exclusions et discriminations envers les migrantsUne clarification conceptuelle est nécessaire pour une meilleure compréhension et une gestion plus positive des réalités …

  7. UNE PERSPECTIVE CONSTRUCTIVISTEUne conceptualisation constructiviste de la rencontre des cultures, à travers l’acculturation de M. Herskovits :L’acculturation est la conséquence de la "négociation" qui permet au sujet individuel ou collectif, indigène ou migrant, de se positionner l’un par rapport à l’autre, dans un contexte XL’intégration est alors un processus par lequel les immigrants, comme l’ensemble de la population, participent à la vie sociale : s’acculturant mutuellement, acquièrent, perdent, renouvellent, élaborent, interprètent, refusent ou acceptent des éléments culturels diversL’intégration est l’élaboration de normes partagés par des groupes différents

  8. Quels sont les conditions de l’intégration par acculturation ?- L’intégration nécessite la participation intentionnelleà la détermination des règles de la société - Les groupes et les individus sont intégrés par leurs négociations : ils s’identifient, se différencient et en même temps produisent une perception unifiée de la vie sociale- L’intégration est facilitée par la perméabilité des structures de la société d’accueil : les "espaces de frottement" entre populations sont-ils nombreux ?- Elle entend une forme de réciprocité- L’intégration est liée au temps- L’intégration est multidimensionnelle: peut prendre une multitude de formes différentes et impliquer de façon diverse les dimensions de l’existence

  9. Une illustration :DU REFUGIE A L’IMMIGRE : … CONSTRUIRE L’INTEGRATION

  10. Analyse de 50 entretiens portant sur le trajet d’insertion d’anciens demandeurs d’asile établis en Belgique depuis plus de 10 ans …Extrait de la recherche-action UNISOL coordonnée par l’IRFAM dans le domaine l’accueil des familles de primo-arrivantes (2002-2005)Les 8 facteurs qui ont le plus contribuéà l’intégration et au bien-être au pays d’accueil : - Amélioration de la situation administrative et le droit de séjour- Situation psychosociale des familles : donner un sens au trajet migratoire- Compréhension du système du pays d’accueil : médical, scolaire, marchés- Accéder au travail, se sentir utile- Logement adapté- Présence de connaissances, aides en Belgique : être introduit, conseillé- Pratique des langues et des religions : sentiment d’être accepté, notamment à l’école- Liens au pays d’origine : gérer les ruptures

  11. LIENS ENTRE POLITIQUES DE MIGRATION ET D’INTEGRATIONExemple de l’enquête PISA 2003 de l’OCDE :… la situation dans le monde

  12. Enquête PISA 2003 de l’OCDE :Programme of International Student Assessment :« Where immigrant students succeed ? » (2006)Méthode:- Observation dans 15 pays développés de jeunes de 15 ans à travers leurs performances en mathématique- Echantillons de 3500 à 35000 élèves selon les pays, plus de 100 écoles par pays- Trois catégories : les « immigrants », les « jeunes issus de l’immigration », les « autochtones »

  13. Résultats principaux:- 25 % des jeunes immigrés en situation d’analphabétisme mathématique - 9 % parmi la population « autochtone »- La concentration au sein des mêmes écoles : des enfants étrangers, des enfants de parents faiblement qualifiés, des enfants en difficulté scolaire en général est corrélé avec l’échec en mathématiques- Les situations les plus égalitaires s’observent dans les pays demandeurs d’immigration sélective : USA, CAN, N-Z, AUS- Les différences les plus importantes entre les immigrants et les autochtones s’observent dans les pays qui n’ont pas une politique d’immigration : Belgique - deux années en retard par rapport aux autochtones- Ce qui distingue = la prise en compte systématique de l’étrangéité de la langue d’enseignement

  14. D’UNE PART CONSIDEREE COMME UNE NORME ACQUISE … D’AUTRE PART COMME UNE NORME A PARTAGER …

  15. NORMES ET INTEGRATIONS

  16. La norme = position du plus grand nombre, mais aussi, imposition d’une minorité puissanteLes changements rapides de normes (migrations) peuvent conduire à des chocs culturelsFace aux changements de normes culturelles diverses attitudes sont possibles:- L’assimilation : s’approprier les normes de la (nouvelle) majorité- Le conservatisme : résistance et maintien de l’héritage culturel« d’origine »- Une position plus centrale entre ces polarités est souvent adoptéeUNE POSITION DIFFÉRENTE PEUT AUSSI ÊTRE ADOPTÉE SELON LES DIFFÉRENTES DIMENSIONS DE LA VIE :

  17. Ainsi, une « courbe identitaire » peut être obtenue pour un individu ou un groupe Celle-ci est en constant mouvement en fonction des contextes dans lesquels évolue le sujet

  18. L’intégration est ainsi un processus à la fois sociologique et psychologique:- L’intégration sociale est la capacité de participation à la négociation du degré de diversité et d’unité des groupes composant la société- L’intégration psychologique est l’émancipation des individus en tant que personnes autonomes et reconnues - un équilibre entre originalité et conformité

  19. L’intégration est une construction sociale dynamique et conflictuelle,son aboutissement est dans une large mesure imprévisible … car elle implique des transformations identitaires

  20. IDENTITES SOCIOCULTURELLES

  21. L’identité est un ensemble de stratégies, de comportements, d’opinions et de représentations propres à un acteur ou à un groupe d’acteurs:- L’identité personnelle est l’ensemble des caractéristiques que le sujet s’attribue- L’identité collective fait référence aux liens entretenus avec les membres d’une catégorie sociale et culturelle4 propriétés importantes:1- L’identité est un ensemble divisible, combinatoire, multidimensionnel et hétéroclite de représentations, mais elle est vécue comme un ensemble cohérent (unité)2- L’identité ne peut se définir qu’en rapport avec une certaine temporalité(continuité)3- L’identité est contrainte de se transformer sous l’effet des contextes changeants et de la comparaison à autrui (mutabilité)

  22. 4 - L’identité culturelle est modulaire, elle est composée d’une foule de parcelles identitaires (kaléidoscope)

  23. Les différents « noyaux identitaires » peuvent être hiérarchisés - Cette hiérarchisation change en fonction du temps et des contextesL’identité se développe le plus souvent dans une opposition binaire : se positionner et se repositionner entre polarités … les relier, atteindre des synthèses …La négociation soi-soi est une condition d’équilibration identitaireL’identité se négocie aussi avec environnement social

  24. Le développement identitaire est un processus psychosocial permanent mais la période de l’enfance et de l’adolescence est particulièrement investie. ETAPES :- La conscience de soi dès la naissance- L’identification catégorielle (Nous - Eux) à l’enfance- L’identification personnalisante à l’adolescence- La personnalisation continue à l’âge adulteEn présence de référents identitaires divergents les individus peuvent traverser des conflits d’identité …

  25. Les stratégies identitaires sont des attitudes d’évitement, de renforcement ou de synthèse qui permettent de dépasser plus ou moins efficacement et durablement les conflits d’identités et de se positionner dans la société:- Les stratégies identitaires contribuent, au niveau collectif, à la régulation sociale. Elles rendent possible l’interaction sujet-autrui- Les stratégies identitaires favorisent, au niveau individuel, la régulation cognitive. Elles rendent possible l’interaction sujet-normes

  26. Les S. I. remplissent une double fonction: - ontologique (idéal de soi, conservation de soi,…) - et pragmatique (négociation de l’influence, acceptation d’autrui,…) répondant respectivement à deux préoccupations fondamentales : - la préoccupation générale de sens et de valeur personnelle ("être" ou "en être");- la préoccupation concrète de l’accord avec les autres ("paraître")

  27. Les stratégies et postures identitaires sont ainsi déclinées en fonction de leurs options: - "assimilationnistes" ou "différentialistes"; - "individuelles" ou "conformistes" … par rapport à des normes données …

  28. Types de stratégies :- l’assimilation conformiste ou la recherche d’une dissolution dans la société d’accueil- la différenciation conformiste ou le retour aux "sources" de la culture d’origine- l’assimilation individuelle ou la distinction dans la société d’accueil à travers l’enrichissement de celle-ci par des éléments de la culture d’origine- la différenciation individuelle ou l’interprétation de la matrice culturelle d’origine à travers les termes des cultures du pays d’accueil- et tous les intermédiaires possibles

  29. ET L’IDENTITE CREE LA DIFFERENCEPour exister dans notre spécificité, il faut que l’autre soit différent de nous - et nous différents de l’autre : … nous construisons les uns et les autres comme on voudrait qu’ils soient … >>> Mécanismes de catégorisation et de préjugés … Mécanismes d’exclusion …

  30. Sources de diversités identitaires :SOURCES « VISIBLES »- Physiques : âge, morphologie, sexe, orientation sexuelle, la place dans la fratrie, le contexte matériel dans lequel on vit, etc.- Sociologiques : identité de genre, classe sociale, région, profession, …- Anthropologiques : langues, croyances, ethnies, etc.

  31. SOURCES « INVISIBLES »Dimensions psychologiques,sociocognitives ou« orientations mentales » :DES « RAPPORTS A … »

  32. Non-verbal Genre Pouvoir Verbal

  33. DIVERSITES ET GESTION : EXEMPLE DE L’EDUCATION

  34. En pratique, pour ouvrir les contenus scolaires à la diversité, il est utile de valoriser les compétences transversales et interdisciplinaires, proposer des contenus et des méthodes en :- Education à la démocratie : dialogue et débats en classe- Education aux droits de l’homme : témoignages, recherches- Education au dialogue entre cultures- Education à la consommation équitable et durable- Education au (co)développement- Education aux migrations- Education à la communication intergénérationnelle (valoriser les parents et leurs apports, par ex.)

  35. COMPETENCES INTERCULTURELLESET TRANSVERSALES

  36. Compétences psychosociales= capacités transversales (utiles dans divers contextes), des savoir-faire adaptatifs au réseau relationnel - permettent d’articuler le JE - NOUSTrois grandes familles de capacités psychosociales :- Les capacités cogntivo-affectives :Intelligence formelle, résolution de problèmes, potentialitéà la métacognition, capacités langagières (force d’argumentation, d’interprétation, …), curiosité, plasticité mentale (adaptabilité), … Le locus of control. La perspective temporelle. Esprit de synthèse et résistance aux stéréotypes. Motivation à la réussite, maturité psychologique et morale, …- La capacitéà gérer les antagonismes, les contraires :Capacitéà diagnostiquer, développement des résistances face à l’angoisse. Capacitéà différer les satisfactions, tolérance face aux conflits, créativité, capacitéà imaginer des compromis équitables, articuler les intérêts de chacun. Médiation … Avoir une forme de détachement pragmatique, savoir se regarder agir et penser- L’estime de soiL’image et la conscience de soi, le sentiment de maîtrise, la confiance en soi, le souvenir de soi

  37. Compétences interculturelles en particulier= forme particulière des compétences psychosociales permettant aux personnes et aux groupes de faire face de manière efficiente (coûts – bénéfices) à la multiplicité des référents culturels, produire des résultats valorisants et supportables pour l’individu et ses groupesNB :- La multiculturalité est un fait, une donnée, la juxtaposition de personnes d’origines et de genres différents- L’interculturalité sous-entend un effort, un investissement, une action politique, construction commune, c’est ce que l’on fait de la multiculturalité

  38. 3 familles de capacités interculturelles :- Capacités de négociationCapacitéà la médiation, à construire et partager des valeurs communes (construction de la citoyenneté), se fait dans l’interaction sociale quotidienne, lieu de l’acculturation. Parvenir à découvrir les solutions gagnant-gagnant- L’hétéropraxieCapacitéà faire en même temps des choses liées à différents champs culturels => balance identitaire … Capacitéà juxtaposer …- La paradoxalitéCapacitéà pouvoir vivre et générer des paradoxes : cela ne veut pas dire absence de conflits, mais possibilité de les résoudre, construction de tissus culturels synthétiques, inattendus et originaux

  39. EN PRATIQUE :ACTIONS AVEC LES JEUNES

  40. En pratique, pour ouvrir les contenus et les méthodes éducatives aux compétences interculturelles, on peut travailler sur trois dimensions :- Dimension « rationnelle » :réflexions, débats et recherches avec les jeunes sur leurs projets de scolarité, d’accès à l’emploi, la maturation vocationnelle, projets de vie et de famille … Les fondements, les observations et connaissances qui guident ces choix, aspects cognitifs, de connaissance, …- Dimension «émotionnelle » :travailler les « récits » de soi sur divers supports : expression écrite, orale, picturale, expression par le mouvement, le théâtre, etc. Rêves, visions, autobiographie, projections, etc. Travailler l’expression sur soi, analyse métacognitive de ses choix, de leurs raisons profondes, etc. Aspects créatifs …- Dimension « sociale » :« exporter » vers l’extérieur les résultats des investigations et actions précédentes. Mettre en débat. Evaluer les résultats, …

  41. Sources :A.MANÇO, Processus identitaires et intégration. Approche psychosociale des jeunes issus de l’immigration, Paris, L'Harmattan, coll. « Compétences interculturelles », 2006A. MANÇO, Compétences interculturelles des jeunes issus de l’immigration. Perspectives théoriques et pratiques, Paris, L’Harmattan, coll. « Compétences interculturelles », 2002Merci de votre attentionAltay Mançowww.irfam.org

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