RENCONTRE D UN CRIVAIN FRAN AIS ET D UN PEINTRE CANADIEN

1. RENCONTRED�UN �CRIVAIN FRAN�AISETD�UN PEINTRE CANADIEN

8.

9. LA RENTR�E Il parait qu�il y a des bons c�t�s avec la rentr�e. Avoir des stylos neufs, des cahiers vierges, de nouveaux livres, un cartable, des v�tements. C�est ce que disent les grandes personnes. Moi je n�aime pas la rentr�e. C�est le jour o� je perds la libert�. Plus question de vadrouiller pendant toute la journ�e dans la campagne, de p�cher dans les rivi�res, de parcourir la for�t comme un vieux trappeur. La rentr�e, c�est d�abord le premier matin o� il faut se r�veiller de bonne heure. Egalement le jour o� il va falloir rester enferm� toute la journ�e avec un nouvel instituteur � la mine s�v�re et au caract�re ombrageux.

10. LES TOITS ROUGES J�aimais contempler de la fen�tre de ma chambre, nich�e au sommet de l�immeuble, la lente descente du soir au-dessus de la ville dont les toits rouges d�sordonn�s d�valaient en gradins vers la M�diterran�e. D�o� j��tais j�apercevais un bout du port ainsi que des bateaux attendant que des plaisanciers de fin de semaine viennent larguer leurs amarres pour fl�ner le long des c�tes.

11. TITINE Sa vie durant, mon oncle Justin p�cha � bord d�une petite barque m�diterran�enne � fond plat appel�e ��pointu�� parce que l�avant et l�arri�re se terminent en pointe. Il jetait ses lignes et son filet pr�s des c�tes et ramenait des rascasses, des rougets, des congres, ��Rien que du sauvage�� comme il aimait � dire. Il vendait sa p�che uniquement aux restaurateurs de Villefranche-sur-mer. Sur la proue blanche du pointu, il avait peint lui-m�me le nom de sa barque�: Titine II. Ce qui laissait supposer que dans un pass� ant�rieur avait exist� une Titine tout court�; premi�re de sa lign�e.

12. L�OMBRE DU P�RE NO�L� Sans trop de mal la nuit �tait tomb�e sur Qu�bec et la ville avait fait tilt avec les lumi�res de No�l. D�soeuvr�, ne sachant trop o� aller, Cl�ment, atteint par le cancer du ch�mage, le plus dur, celui qui frappe � cinquante-cinq ans, regardait la foule en folie affair�e aux f�tes de fin d�ann�e. Son attention fut attir�e par un P�re No�l en faction devant un magasin de la Haute-Ville. C��tait un P�re No�l classique�: barbe blanche, houppelande rouge bord�e de fourrure blanche, bottes noires, gants blancs, hotte en vannerie tress�e. La hotte �tait remplie de boules multicolores. Quand un enfant passait pr�s de lui, le P�re No�l lui pr�sentait une de ces boules

13. LEON XUEYOJ Il eut l�impression confuse de reprendre conscience ou du moins de se r�veiller p�niblement. Tant bien que mal, il remarqua qu�il n��tait pas dans son lit, mais assis dans un fauteuil confortable. Cependant ce n��tait pas le sien. Il commen�a � trouver cela insolite. D�autant plus qu�il fit ces constations au travers d�une sorte de tournis qui le maintint crisp� aux bras du fauteuil. Un instant il crut que tout tournait autour de lui comme plan�tes autour du soleil. Mais � l��vidence il comprit que ce vertige n�existait que dans sa t�te.

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