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LE PUY-EN_VELAY, SA CATHEDRALE. Diaporama de Jacky Questel. Si Le Puy-en-Velay est une ville verte et fleurie – témoin les roses de la diapo de garde – c’est aussi une Vieille Ville aux pentes abruptes, pavées de lave, fort pittoresques, mais pas très aisées pour la marche.
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LE PUY-EN_VELAY, SA CATHEDRALE Diaporama de Jacky Questel
Si Le Puy-en-Velay est une ville verte et fleurie – témoin les roses de la diapo de garde – c’est aussi une Vieille Ville aux pentes abruptes, pavées de lave, fort pittoresques, mais pas très aisées pour la marche. Mais, la cathédrale, il faut la gagner ! Et j’attaque avec courage la montée.
Nous voilà dans les lieux ! Et c’est le cas de dire que l’on entre par la grande porte ! Portail majestueux, splendide-ment coloré, qui laisse présa-ger de multiples merveilles à l’intérieur ! Nous reprenons notre souffle, et nous entrons sur la pointe des pieds…
Dans ce dédale de ruelles qui l’enserrent, il n’est pas très facile de la photographier ! Et pas de vue d’ensemble… Après les ruelles, les escaliers ! Mais j’étais si heureuse d’être au Puy que je ne souviens même pas s’il m’a fallu les monter, ou si j’ai trouvé une rampe. Nous sommes arrivées pour la messe, une messe froide et triste, clôturée par un chant des enfants en latin, allant porter en procession un lampion devant la Vierge Noire. Cela faisait un peu décalé. Mais je comprends aussi que le latin est indispensable dans des lieux qui reçoivent des populations si cosmopolites ! Et ce Salve Regina est en quelque sorte l’hymne du Puy, oeuvre d’un de ses enfants !
Il était essentiel de gagner de la place, et la tribune supportant le buffet d’orgue enjambe la nef.Je n’avais jamais vu un orgue ainsi positionné dans une église. Le chœur repose directement sur le rocher, mais pour agrandir la cathédrale aux XIe et XIIe siècles afin d’accueillir les pèlerins tou-jours plus nombreux, quatre travées supplémentaires ont été audacieusement construites sur le vide… pour rattraper un déni-velé de 17 m, d’importants piliers soutiennent les hautes arcades. Nos constructeurs modernes sont fiers de leurs prouesses techniques, mais que penser de ces travées construites sur le vide aux XI° et XII° siècles ?
De facture romane, la cathédrale Notre-Dame du Puy se dresse au pied du rocher Corneille, un promontoire d'origine volcanique dominé par une statue de la Vierge en acier moulé (provenant des canons pris aux Russes à Sébastopol). Érigée au XIIe siècle, la cathédrale est insolite du fait de la diversité de ses styles, et témoigne de la richesse passée de l'art roman. On y trouve de fortes influences byzantines en même temps que des structures qui rappellent celles du sud-ouest de la France. Construite à partir de pierres volcaniques de divers coloris, la façade occiden-tale, faite de pierres polychromes, de parements mosaïqués, d'arca-des en plein cintre et de petits frontons, possède un porche à trois arcs auquel on accède, depuis une rue de la ville, par un large et long escalier en pierre de 134 marches. La couleur sombre des pierres donne à l'intérieur un aspect austère, mais l'on est impressionné par la hauteur des six coupoles, l'abon-dance des voûtes qui la couronnent et par le soubassement voûté sur lequel elle s’appuie.
Je vous espère un peu plus habile que moi pour lire un plan, car je n’ai même pas été capable de trouver où se situait le portail d’entrée !!! D’ailleurs, je m’y perdais, dans cette basilique ! Le nord est en bas…
Cette cathédrale a été érigée en basilique mineure par bref de Pie IX, le 11 février 1856. Une Vierge noire, objet de nombreux pèleri-nages au cours des siècles, trône sur un maître-autel baroque. L'actuelle effigie remplace celle qui aurait été offerte par Saint Louis à son retour de la croisade d’Égypte, et qui fut brûlée, hélas, lors de la Révolution française. Construite en plusieurs fois, la basilique peut être datée du XIe siècle pour l'abside, le carré du transept et les deux dernières travées. Toutefois, l’édifice menaçant ruine au début du XIXe siècle, il fit l’objet, entre 1844 et 1870, dans sa quasi-totalité, d’une démolition suivie d’une reconstruction à l’identique, hormis l'abside et la coupole de croisée, qui furent refaites sous une forme différente.
La légende de la Pierre des Fièvres ou Pierre des Apparitions : La Pierre aux Fièvres est à l'origine de la construction de la cathédrale et proviendrait d'un dolmen dont elle tenait lieu de table. L'abbé Chanai nous en raconte l'histoire. Au IIIe siècle, une femme veuve, souffrant de fièvre maligne vint, sur l'ordre de la Vierge, se coucher sur cette dalle et se releva guérie. Saint Georges, premier évêque du Velay, prévenu de ce miracle, serait alors venu de Saint-Paulien, son siège épiscopal, pour voir cette pierre. Quoiqu'on fût au mois de juillet, il la trouva recouverte d'une épaisse couche de neige, sur laquelle un cerf aurait, en courant, tracé le plan d'un sanctuaire. Ne pouvant édifier l'église immédiatement, le prélat fit entourer ce dessin d'une haie d'épines sèches, qui, le lendemain, fut trouvée toute fleurie. Le temps passa, puis une autre guérison miraculeuse eut lieu dans des conditions identiques, un paralytique étendu sur la table miraculeuse se releva guéri, et la Vierge renouvela son souhait. L'évêque de l'époque, Vosy, s'en fut alors à Rome pour obtenir du pape l'autorisation de construire une basilique sur ce rocher indiqué par la Vierge, à l'emplacement d'un sanctuaire païen, et de transférer son siège épiscopal sur le mont sacré. Scutaire, sénateur et architecte romain, aurait été chargé par le Saint Père de la construction
Aujourd’hui, tout le jour, de nombreuses personnes viennent s’allonger sur cette Pierre des Fièvres.
Sur le mur droit de la chapelle du Saint Sacrement, la fresque des Arts Libéraux, témoignage d’un haut lieu de l’esprit. Le Puy, situé à la croisée des routes de la foi et du commerce, est, dès le Moyen-Âge, une ville européenne majeure. De nombreuses personnalités religieuses, politiques et intellectuelles y séjournent, des cours poétiques s’y tiennent, ses institutions sont très réputées (Hôtel-Dieu, Manécanterie, Université Saint-Mayol). Les guerres achevées et la paix revenue, l’essor de la ville reprend. L’actuelle Chapelle du Saint-Sacrement est alors à la fois lieu de vénération des reliques, bibliothèque, salle de lecture et d’enseignement du Chapitre. L’allégorie des Arts Libéraux témoigne de cette vocation. Peinte au XV° siècle, probablement par un artiste flamand et découverte par Mérimée au XIX° siècle, elle ne représente plus que quatre des sept arts initialement présentés : la Grammaire, la Logique, la Rhétorique et la Musique, respectivement accompagnées de Priscien, Aristote, Cicéron et Tubal.
Cette chapelle du Saint Sacrement est aussi appelée "Chambre des reliques" en raison de la présence de l’immense meuble reliquaire du XVIIe siècle qui en occupe le fond. Au centre de ce meuble se trouve une réplique exacte de la statue romane de la Vierge Noire à l’Enfant, brûlée le 8 juin 1794, au cœur de la tourmente révolutionnaire. Rien ne permet d’affirmer que la statue ait été noire avant le XVe. Comme c’est le cas pour toutes les Vierges Noires, l’origine de la couleur est incertaine. A-t-elle été d’abord noircie par la patine du bois, puis par la peinture dont on la recouvre au XVIIIe ? Néanmoins, ce teint sombre nous rappelle le Cantique des Cantiques : "Je suis noire mais je suis belle." Travaillant à la vigne, cette femme a les traits brûlés par le soleil, ce qui n’est pas un signe de beauté mais de simplicité et de pauvreté.
En 950, Godescalc, évêque du Puy, entre-prend le pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, le tombeau de l’apôtre Jac-ques ayant été découvert en Galice un siè-cle plus tôt. Premier pèlerin connu, il fait du Puy le point de départ symbolique du "Camino" et inaugure la Via Podensis. Ce pèlerinage a connu un développement important avant de se tarir à la Renaissance. Depuis la fin du XXè siècle, il connaît un renouveau spectaculaire : chaque année 15000 personnes sont bénies au Puy devant la statue de St Jacques. Trois autres axes partent de France : Vézelay, Tours et Arles. Les chemins conduisant à Compostelle ont été déclarés "premier itinéraire cul-turel européen" en 1987.
Attenante à la basilique, une li-brairie abritant aussi le Trésor, telles ces couronnes destinées à la statue de la Vierge Noire. Egalement ce crucifix où les oiseaux viennent sou-tenir le Christ en croix. Mais il n’était guère permis de photogra-phier…
L’art oriental au Puy : L'aspect oriental de la cathédrale et de nombreux autres édifices de la ville surprend le visiteur. Émile Mâle remarquait la ressem-blance frappante qui existe entre la mosquée de Cordoue et le cloître du Puy, l'assemblage de matériaux rouges et blancs de là-bas (brique et pierre) se transforme, sur la terre volcanique du Velay, en polychromie noire et blanche (lave et pierre.) Cette influence de l'art arabe est intimement liée à l'histoire de la ville. Le 15 août 1095, à l'occasion de la fête de l'Assomption célébrée au Puy, le pape Urbain II annonça la première croisade (1095-1098) et désigna l'évêque de la ville, Adhémar de Monteil, pour la mener à bien. Accompagné d'environ quatre cents croisés vellaves, l'auteur du célèbre Salve Regina quitta donc le Puy pour l'Orient. Il fut mortellement blessé lors du siège d'Antioche, mais d'autres eurent la chance de revenir dans leur patrie. Imprégnés d'une nouvelle culture, ces anciens croisés influencèrent les créations de leur ville. Dans le même temps, le Puy rassemblait les fidèles en partance et de retour de Saint-Jacques-de-Compostelle. Les pèlerins transformés par les œuvres qu’ils avaient pu découvrir dans les Espagnes alors occupées par les Arabes, eurent eux aussi un rôle dans la diffusion de l’art oriental au Puy.
Nous avons laissé Saint Jacques bénir ses Jacquaires, et nous sommes reparties con-quérir la ville. A nous, le Puy-en-Velay !
Photos : Yvonne Texte : Jacky Documentation de sources diverses Musique : grégorien : cum Audisset Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ Site : http://www.jackydubearn.fr/