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Ateliers de la création 2013. Classe de seconde Bac tapisserie. Lycée Georges Lamarque Rillieux-La-Pape. Lycée Georges Lamarque.
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Ateliers de la création 2013 Classe de seconde Bac tapisserie Lycée Georges Lamarque • Rillieux-La-Pape
Lycée Georges Lamarque C’est un projet inter disciplinaire dans lequel les élèves vont devoir travailler sur le vocabulaire, le langage (technique ou sensible). Les « apprentis/artistes seront amenés à se poser des questions sur la finalité d’une œuvre, son rapport au public, le regard de l’artiste, la présence de l’œuvre dans un lieu d’exposition. Les apprentis du « compositeurs » vont devoir inventer leur propre matière sonore (par des captations de sons), organiser leur propre langage et le formuler afin de vivre une expérience sensorielle, sensible, faisant appel à l’intuition, à l’écoute, au regard, à l’échange. Le projet de Rillieux-La-Pape 2013 Finalités du projet : Pour notre troisième année de participation à ce projet, nous envisageons avec le recul et l’expérience, de mettre l’accent sur les liens à établir entre l’enseignement littéraire, l’univers de l’Art contemporain et les Arts du son. En effet, il s’agira d’établir des passerelles entre l’apprentissage du parlé et de l’écrit (présenter et parler d’une œuvre), l’expérience sensible face aux œuvres, l’immersion dans l’œuvre choisie pour le projet et des temps de réflexion sur les pratiques artistiques dans notre époque. Equipe du lycée Lamarque : Me Faynet, Proviseure Mr Demonet, enseignant en Lettres/histoire/Géo Me Mizzon, enseignante en Tapisserie Mr Guillot, enseignant en EPS Mr Combasson, enseignant en Arts Appliqués
Lycée Georges Lamarque IRCAM Centre Pompidou Les partenaires 2013 Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne Médiatrice culturelle de l’IAC: Ida Mininni Compositeur de GRAME: Frédéric Kahn
Lycée Georges Lamarque La classe de 2nde Bac Pro 2013 Classe de 2nde Bac professionnel Métiers de la tapisserie d’ameublement en siège et décor BACHELET Alexia, BENITEZ Emilie, BOLINDE Yohanna, BOUDIAF Fatima, GAMBIN Clémentine, GAY Anne-Erine, GINDRE Morgane, LAMACHE Antony, LATTAFI Marwa, MARGOTIN Axelle, MARSEGLIA Morgan, MEHANAOUI-SERRANO Gaëtan.
Lycée Georges Lamarque Le travail de SaâdaneAfifse caractérise par la relation dialectique entre deux dimensions a priori contradictoires : La méthode – le procédé de la reprise (le remake) et l'« humeur », la profonde mélancolie, le rapport à la mort et au temps qui participent, paradoxalement, à une production artistique vivante. En 2004, SaâdaneAfif(né en 1970), alors que son art a moins d'une dizaine d'années d'existence, prend une étonnante décision : ses œuvres – sculptures, peintures, installations – seront également des chansons, dont il passe commande à des paroliers et compositeurs. Les paroles de chanson se substituent ainsi, sur les murs des galeries et des musées, aux énoncés de l'art conceptuel. Ces œuvres qui engendrent des pop songs, donnant lieu à la fête collective qu'est le concert, sont, véritables Vanités contemporaines, empreintes d'une profonde mélancolie. SaâdaneAfifnous apparaît de la sorte sous un double visage : l'enfant de Saturne – têtes de mort, tic tac des horloges – et l'artiste qui multiplie les versions de ses œuvres – poèmes, chansons, mais aussi remakes. Quel rapport y a-t-il entre ces deux dimensions ? Dans une société du spectacle et de la communication qui voue l'art à cette mort qu'est la réification, les chansons et remakes de SaâdaneAfif, en évitant que l'œuvre ne se laisse enfermer dans un seul objet, une seule forme, sous un seul concept, entendent peut-être se donner la chance de rester en vie. Contre la mélancolie, l'artiste joue le jeu infini de la traduction, de la transcription, des interprétations plurielles. Contre Saturne, l'artiste imagine une Babel heureuse. L’Artiste : SaâdaneAfif 2013 Dans son travail, SaâdaneAfif met l'accent sur une approche ludique et éclectique, qu'il partage souvent avec d'autres artistes venus de tous les horizons : des musiciens, des critiques, ou des écrivains. L'idée qui structure sa production est de laisser tous les possibles ouverts tout au long de la réalisation de l’œuvre, jusque dans le résultat final. S'éloignant d'une démarche égotiste, l'artiste fait un large usage de la citation, engageant les matériaux et les formes dans un cycle de transformation qui participe de l'ensemble : ses pièces sont récupérées pour être réinterprétées par d'autres, dans des textes, des partitions, des performances lives, et produire ainsi de nouveaux objets dynamiques et inclassifiables. « Blue Time »
Lycée Georges Lamarque Le projet de Rillieux-La-Pape 2013 Les partenaires 2013 La classe de 2nde Bac Pro L’Artiste : SaâdaneAfif Sommaire (Vous êtes ici!) p2 p3 p4 p5 p6 Sommaire P7 à 9 1- « Art Contemporain » ? 2- Découvrir le « Son » 3- Capturer des sons 4- SaâdaneAfif : « Ré Action » 5- Poétique du langage autour de l’œuvre de SaâdaneAfif 6- Projet « Libération » P10 à 11 P12 P13 à 18 P19 à 24 P25 à 26
Séance 1 : La visite à l’Institut d’ Art Contemporain de Villeurbanne Textes de Emilie Bénitez, Yohanna Bolinde et Anthony Lamache Le mardi 22 janvier 2013, nous nous sommes rendus à l’IAC. Frédéric Kahn et deux médiatrices d’art contemporain nous ont présenté et expliqué les œuvres de chaque salle. La première pièce était jaune, elle était composée de spots rouges. Il y avait huit télévisions avec des gifs. Au bout de cette salle se trouvait une porte en forme de papillon, censée représenter la personnalité de chaque visiteur… Puis, dans la seconde pièce, on pouvait visionner une femme qui dansait. C’était l’artiste, Candice Breitz, qui se mettait en scène. Il y avait aussi un écran qui représentait des passants qui soufflaient dans une bouteille de Coca Cola ce qui créait une mélodie. Par la suite, nous avons découvert la troisième salle qui était une boîte rouge très curieuse dans laquelle nous étions au centre de l’œuvre. On pouvait observer sur un écran un homme qui cherchait une allumette dans une pièce. Cette œuvre nous a donné des maux de tête car sur l’écran la caméra ne cessait de tourner en rond à l’image du personnage. En plus, nous n’avions pas pensé à apporter des dolipranes… De plus, nous commencions à avoir envie de nous asseoir. Heureusement, il y avait des bancs dans la quatrième pièce. Dans celle-ci, nous avons visionné des vidéos sur deux écrans. Les films représentaient les mêmes scènes mais ces dernières étaient décalées dans le temps. Ensuite, nous sommes allés aux toilettes où nous avons pu faire des photos de groupe… Après cette pause, les médiatrices nous ont présenté un plan de l’institut et nous ont permis de nous déplacer seuls afin d’observer l’ensemble des œuvres du musée. Ce fût pour nous l’occasion de découvrir un formidable terrain de jeux… • Lycée Georges Lamarque 1.1 « Art Contemporain » ? « Rien ne nous a choqué, tout était sympathique !!! (Anthony) « Ce qui nous a le plus plu, c’est la projection sur les deux écrans de l’enfant. » (Yohanna/Emilie)
Séance 1 : La visite à l’Institut d’ Art Contemporain de Villeurbanne Textes de Alexia Bachelet, Morgane Gindre, Gaétan Mahanaoui-Serrano et Axelle Margotin Le mardi 22 janvier 2013, nous avons visité le musée de l’art contemporain à Villeurbanne. L’entrée de l’institut représentait un chantier en travaux. Il y avait des conteneurs éparpillés. Après avoir observé cette pièce, nous nous sommes rendus dans une salle en verre éclairée par des spots jaunes et rouges. Il s’y trouvait sept écrans de télévision sur lesquels passaient en boucle des chanteurs et chanteuses des années 80 (Police, The Rolling Stones, Abba, Madona…) ce qui donnait une musique étrange. Puis, nous avons traversé un couloir obscur et avons accédé à une pièce dans laquelle une séance avec un psychologue était projetée. Par la suite, nous avons étudié une œuvre cinématographique dans laquelle des femmes soufflaient dans une bouteille de Coca Cola ce qui créait une mélodie célèbre d’une publicité anglaise. Ensuite, nous avons découvert une immense boite rouge dans laquelle était diffusé un petit film. Ce dernier représentait un aveugle qui cherchait une boite d’allumettes en tournant en rond dans une pièce étroite. Après être sortis de ce cube de malheur, nous nous sommes installés dans une pièce dans laquelle se trouvaient deux grands écrans qui présentaient la même histoire filmée selon deux points de vue différents. Ce film mettait en scène un enfant qui tentait de traduire un texte écrit en langue morte. La dernière salle que nous avons visitée présentait la projection d’une lumière blanche sur un mur. Nous pouvions voir un laser traverser la pièce grâce à la présence de fumée. Enfin, on nous a réunis dans l’auditorium avant de nous permettre de visiter l’intégralité de l’institut, seul ou en petit groupe. • Lycée Georges Lamarque 1.2 « Art Contemporain » ? « L’œuvre sur l’enfant est celle qui m’a le plus plu. » (Alexia) « Ce musée n’était pas à mon goût. » (Morgane Gindre) « Nous avons pris des photos, nous avons beaucoup ri ! » (Morgane et Alexia) « La décoration m’a plu, c’était une après-midi amusante. » (Gaëtan)
Séance 1 : La visite à l’Institut d’ Art Contemporain de Villeurbanne Textes de Nicolas Combasson, enseignant en Arts Appliqués Cette première visite nous met en présence de différentes œuvres de divers artistes en attendant l’exposition de SaâdaneAfif qui se déroulera en mars et avril. Nous observons des œuvres « vidéo » dans lesquelles nous retenons les notions de bouclage (sample), de répétition, de matière sonore. Nous remarquons aussi que les artistes utilisent des « gens normaux » dans leurs œuvres. Dans « I’dlike to teach the world to sing » de Gillian Wearing, l’artiste choisit des femmes dans la rue et les filme en train de souffler dans une bouteille plus ou moins remplie. Cela produit divers notes de musique. Ces notes sont ensuite montées pour reconstituer une musique de publicité connue et diffusées avec le film des femmes en train de souffler dans leur bouteille sans être synchronisées réellement avec leur image d’origine. On y entend l’astuce du montage qui permet de reconnaître une musique à partir de morceaux sonores éparses. On peut aussi y deviner un regard critique porté par l’artiste sur la publicité envahissant notre société. Une œuvre de Jordi Colomer marque particulièrement les élèves : c’est une œuvre dans laquelle on pénètre physiquement (ce qui est inhabituel dans une configuration dite « classique » pour les élèves). Elle se présente comme une salle de projection avec des sièges et dont les murs sont entièrement rouges. Un film est projeté sur un écran. Ce film sème le trouble car il est filmé dans un espace confiné, par une caméra qui tourne sur elle-même. L’impression de nausée s’empare de chacun, puis des questionnements se posent sur les actions du personnage unique du film qui semble mettre le bazar autour de lui. On remarque ensuite qu’il s’agit d’un non-voyant (il porte une canne blanche). Celui-ci semble chercher quelque-chose. La caméra effectuant la rotation permanente à 360 degrés, nous met en position de tourner en rond, un peu comme le non-voyant du film, et nous plonge ainsi dans un profond malaise… • Lycée Georges Lamarque 1.3 « Art Contemporain » ? Rencontrer ces différents travaux d’artistes a permis à la classe de réaliser que l’Art contemporain se veut proche des réalités, il fait appel à l’imaginaire collectif et utilise une culture récente commune. L’Art Contemporain présente aussi des formes et des médiums d’expression différents : Cela peut aller de la vidéo à la sculpture en passant par d’étranges ambiances sonores. Il engage ainsi les sens et l’intellect. Dessin réalisé par les élèves sur une œuvre de Jordi Colomer, à la suite de la première visite à l’IAC de Villeurbanne
Lycée Georges Lamarque Il y a les découvertes … Découverte d’un univers, le son. Découverte d’un personnage, Frédéric Kahn, musicien, qui nous entraîne très vite avec vivacité et passion dans son élément, avec des mots simples, avec le sourire, avec gentillesse. Découverte d’étranges appareils, les microphones, loupes à sons qui révèlent à la manière du microscope les poussières de bruit. Puis d’autres appareils qui conservent numériquement le produit de la pêche aux sons. Les élèves sont méfiants, frileux. On leur met un casque sur la tête pour réveiller leurs sens. Peu à peu, ils se prennent au jeu. On bruisse, on secoue, on gratte, on tape, on frotte, on effectue des combats de sons face à face, on se défie, on rie. Finalement, cela réveille des instincts d’enfants jouant de la découverte vers l’effet de surprise, de la percussion sur une table au cliquetis métallique d’un collier, tout est prétexte à expérience, l’essence du projet entre doucement dans les corps… Nicolas Combasson, enseignant en Arts Appliqués 2.1 Découvrir le « Son » Le guide Le capteur Le support
Lycée Georges Lamarque Paroles du guide… Réécouter tous les sons et trouver le meilleur agencement pour la création (montage, mixage, juxtaposition, etc..) Chercher des idées de sons : différents lieux, différentes sonorités, différentes impressions, etc.. À partir des prises de sons comme point de départ en relation avec la perception de l’exposition de l’artiste, chacun a été invité dans un premier temps à apprivoiser les prises de sons par l’écoute puis dans un deuxième temps à musicaliser celles-ci par la réinterprétation et surtout la mise en forme. Phase consacrée, à travers les notions de bouclage, de répétition, rétroaction ou feedback, au développement des facultés d’écoute critique, identification et utilisation des images acoustiques pour leur phrasé, leur musicalité potentielle, leurs articulations ; une phase d’analyse et d’appropriation d’un langage où l’on aborde les problèmes spécifiques de l’agencement des sons : agencement des séquences dans la durée, développement de phrases musicales qui induisent peu à peu des idées de grande forme sur le mode de la ramification et de la réinterprétation ; de la répétition, de la citation fragmentée ou déformée. Réflexion sur l’ensemble. Texte de Frédéric Kahn 2.2 Découvrir le « Son » Le support
Lycée Georges Lamarque Les ateliers de tapisserie offrent un « terrain de jeu » particulièrement riche pour capturer des sons. On y trouve : des clous, des ressorts, des machines diverses et de nombreux matériaux qui deviennent , transcendés par les micros faisant office de loupe et de piège à bruits, une matière sonore. 3 Capturer des sons
Lycée Georges Lamarque « Réflexion » sur les œuvres de SaâdaneAfif Résumé des travaux des élèves sur la première œuvre : “Untitled (This is the way you and me measure the world)” Présentation et description collective… Untitled (This is the wayyou and I measure the world) est une œuvre réalisée par l’artiste SaâdaneAfif en 2004. Elle est constituée de trois plaques de plexiglas rectangulaires, recouvertes d’un film irisé, qui sont arrondies chacune par le biais d’une sangle qui les maintient dans cette position. Chaque plaque semble collée à un socle rotatif, à une sorte de plateau tournant qui évoque le mouvement d’un disque. L’œuvre d’art est de différentes couleurs à l’image de l’arc en ciel (rose, jaune, orange, violet…). De plus, elle nous renvoie notre image déformée. Ce que l’œuvre m’inspire… Cette œuvre me fait penser aux miroirs déformants qu’on peut trouver dans les palais de glaces aux fêtes foraines. Elle possède des couleurs douces qui me rappellent l’enfance. L’œuvre tourne sans interruption comme pour répéter une période avec un tic-tac d’horloge. Elle m’émerveille, me fait remémorer certains souvenirs en me rappelant le temps qui passe. Je n’aime pas la sangle qui passe au centre des miroirs car pour ma part, elle casse la beauté de l’œuvre bien que ce soit surement un effet voulu par l’auteur. Axelle Margotin 4.1 SaâdaneAfif : « Ré Action » “Untitled (This is the way you and me measure the world)”
Lycée Georges Lamarque « Réflexion » sur les œuvres de SaâdaneAfif Ce que l’œuvre m’inspire… Cette production artistique me fait penser à la moitié d’une boite de conserve ou alors à un cd. J’aime l’effet de déformation de cette œuvre. Antony Lamache L’œuvre me rappelle les trous d’un champ de maïs car elle a une forme ronde quand on l’observe du ciel. De plus, la lumière qu’elle diffuse me fait penser à celle d’un vaisseau extraterrestre. Je n’aime pas le moteur qui est trop voyant à mon goût. Gaëtan Mehanaoui-Serrano L’œuvre ressemble à un cd. J’aime ses couleurs vives et son effet miroir. Clémentine Gambin J’aime le fait que l’œuvre comporte plusieurs couleurs et que je vois mon reflet disparaitre et réapparaitre. Emilie Benitez J’aime voir tout le monde dans la pièce grâce aux trois miroirs réfléchissants qui ne tournent pas dans le même sens. De plus, cette œuvre m’évoque le labyrinthe car on ne sait jamais où l’on est. Enfin, je trouve que la lente rotation des miroirs et le bruit de l’horloge forment un effet bien choisi. Ce que je n’aime pas dans cette œuvre, c’est qu’à force de l’observer, j’ai mal aux yeux et un peu à la tête. Yohanna Bolinde 4.2 SaâdaneAfif : « Ré Action » “Untitled (This is the way you and me measure the world)”
Lycée Georges Lamarque Aborder l’univers de SâadaneAfif Nicolas Combasson, enseignant en Arts Appliqués SâadaneAfif aime brouiller les pistes. Il va produire une œuvre, puis collaborer avec un écrivain, un musicien pour réinterpréter cette œuvre en changeant les moyens d’expression, les outils, en passant par le verbe. C’est un auteur complexe, qui, n’est pas facile à aborder avec des élèves peu habitués à l’Art contemporain. Cependant il joue avec les codes temporels en nous renvoyant de façon permanente à la notion de durée, traitée tantôt à la manière d’un métronome, tantôt comme une boucle temporelle en perpétuelle renaissance, où les œuvres ne sont pas figées dans le temps et l’espace mais réinvesties d’une mémoire. Cette mémoire interpelle, questionne : que cache « Blue time » ? Est-ce la nostalgie d’une époque ? D’une ambiance ? D’un lieu ? D’une couleur qui viendrait se glisser dans ces œuvres de manière discrète ? Est-il question d’un message mystérieux qui se déchiffre en voyageant dans une exposition donnée ou en traversant des expositions différentes qui s’entrechoquent, se complètent ? Ces oeuvres entrent-elles en résonnance avec le quotidien, le temps qui passe, la mort, la superposition d’espaces et de temps comme sources d’associations d’idées ? L’accident dans l’œuvre semble parfois nous susurrer à l’oreille que le temps n’est pas linéaire mais perçu comme un appel à une mémoire ouverte, une histoire, dans laquelle chacun peut intervenir à l’image des trois petits points de suspension accrochés au mur qui sont en fait trois horloges sans aiguilles et qui nous invitent à imaginer une suite... 4.3 SaâdaneAfif : « Ré Action » « Blue Time »
Lycée Georges Lamarque Aborder l’univers de SâadaneAfif Nicolas Combasson, enseignant en Arts Appliqués La musique interprète et génère en même temps une nouvelle forme de l’œuvre. Cette forme de feedback (aller retour dans le temps et autour de l’œuvre) se retrouve dans de nombreuses productions de SâadaneAfif et en particulier dans les deux œuvres sans titre choisies par la classe : La première œuvre est composée de plaques concaves (contraintes par des sangles) qui se présentent comme des prismes diffractant la lumière et déformant l’image reflétée dedans. Le spectre de la lumière est fragmenté en diverses couleurs, démultipliant les effets presque psychédéliques et amenant l’observateur à perdre ses repères et à jouer avec son reflet anamorphosé. Ces mobiles tournent sur eux-mêmes sur une platine qui ressemble étrangement à un CD audio et se renvoient les images en devenir. Ce mouvement perpétuel n’est paradoxalement jamais le même du fait des déplacements du public dans l’installation. La deuxième œuvre met en scène un dessin d’encre de bateau réalisé en néons et accroché au mur tandis qu’au sol se trouvent des tas de photographies montrant ce même dessin tatoué sur un bras. Ce travail est issu du dialogue entre SâadaneAfif et un ami qui porte ce tatouage et lui raconte son histoire. Cette mémoire est révélée à « la lumière » de ce dessin fixé en positif sur le mur alors que chacun peut prendre l’image du tatouage dans les pilles en libre service au sol. L’œuvre est donc mouvante et témoigne d’une histoire personnelle, partagée pour l’occasion à la vue de cette empreinte revisitée par SâadaneAfif. L’ensemble est accompagné des paroles de la chanson écrite pour cette œuvre, multipliant les interprétations possibles de cette histoire intime. 4.4 SaâdaneAfif : « Ré Action » “Untitled (This is the way you and me measure the world)” Untitled More More, Neon light, Pile of Photocopies
Lycée Georges Lamarque Résumé des travaux des élèves sur la deuxième œuvre : “Untitled More More, Neon light, Pile of Photocopies” Présentation et description collective Cette œuvre se nomme Untitled More More. Elle a été créée par SaâdaneAfif en 2008. Cette production artistique représente une ancre de bateau sous la forme d’un néon bleu, fixé au mur. Au sol, il y a aussi trois tas de photocopies. Deux piles de feuilles exposent le bras d’un homme tatoué. Le motif de ce tatouage est une ancre marine identique à celle exposée sous forme de néon. L’autre tas de photocopies délivre les paroles d’une chanson en anglais qui semblent avoir un lien avec l’histoire de ce tatouage. 4.5 SaâdaneAfif : « Ré Action » Untitled More More, Neon light, Pile of Photocopies
Lycée Georges Lamarque 4.6 Ce que l’œuvre m’inspire… L’œuvre me fait penser à la mer, à un voyage, plutôt vers le Nord. Les paroles de la chanson peuvent raconter cette histoire. Les rencontres qui ont influencé le choix de ce tatouage se sont produites durant ce voyage, peut-être au moment d’un arrêt au port. Cette production artistique m’inspire la peur et en l’observant j’imagine une grande histoire, une aventure mystérieuse parée de rencontres étranges. Un départ vers une destination inconnue. Enfin, les paroles de la chanson m’évoquent le chant des sirènes. Cette œuvre me plait vraiment !!! J’aime l’effet de répétition que forme la disposition des photocopies, celles-ci sont posées au sol de manière parallèle. Le néon semble pouvoir bouger, changer de formes alors que les feuilles restent figées. Anne-Erin Gay Cette œuvre me fait penser au voyage en mer avec son ancre de bateau. Elle m’évoque aussi la musique avec la photocopie des paroles d’une chanson. Elle me fait imaginer le style vestimentaire, la façon de vivre d’un homme qui a le bras tatoué. Morgane Gindre Cette œuvre m’inspire les thèmes du voyage, du temps et de l’océan. Le tatouage rappelle que le temps ne s’arrête jamais, qu’il s’écoule toujours. Ce que j’ai préféré dans cette œuvre, c’est le tatouage de l’ancre, je le trouve beau. Par contre, je n’ai pas aimé la couleur du néon. Alexia Bachelet SaâdaneAfif : « Ré Action » Untitled More More, Neon light, Pile of Photocopies
Poétique du langage Mettre en place un vocabulaire Identifier les mots clés • Lycée Georges Lamarque 5.1 Poétique du langage autour de l’œuvre de SaâdaneAfif La fragmentation La transformation Apparition/disparition La variation La répétition de motifs La réflexion La superposition du/des temps La rotation La diffraction émission/réception La déformation La continuité L’empreinte Le mouvement La trace L’effet miroir Le souvenir L’étourdissement Le suspense Le feedback Accident/anomalie
Lycée Georges Lamarque Poétique du langage Traduire par le son 5.2 Poétique du langage autour de l’œuvre de SaâdaneAfif Il y a plusieurs liens entre l’œuvre d’art et la bande son car cette dernière met en valeur la mer, le bruit des vagues et la répétition des sons en rapports avec le temps. Alexia Bachelet Nous avons choisi une bande son avec des voix et trois moments répétés pour rappeler les trois composantes de l’œuvre d’art. De plus, il y a un bruit de vague qui tout comme l’œuvre transporte. Axelle Margotin Les trois voix sur notre bande son font écho aux trois plateaux rotatifs. Clémentine Gambin Le lien entre les deux œuvres est l’action répétitive. Emilie Benitez La peur étrange, le bruit des moteurs qui fait penser à un vaisseau extraterrestre sont des liens entre l’œuvre et la bande son. Gaëtan Mehanaoui-Serrano Les points communs entre l’œuvre d’art et ma bande son sont la peur, la répétition et la vitesse lente. Yohanna Bolinde
Lycée Georges Lamarque Poétique du langage Traduire par le son 5.3 Poétique du langage autour de l’œuvre de SaâdaneAfif « Territoires Pluriels », titre proposé pour la/les composition(s) 1ère correspondance 2ème correspondance Musique électroacoustique réalisée à partir de matières sonores enregistrées sur le site du Lycée Georges Lamarque, Rillieux-La-Pape. Froissements, bruissements, déchirements… Ce sont les respirations de la matière qui sont données à entendre dans Territoires Pluriels. Les sons irriguent les imaginaires, creusent des sillons profonds et la matière, qui résulte de ces jeux de temps, se déploie comme à travers une porte entrouverte. L’orchestration des sons permet ainsi de se glisser dans le fin tressage des lignes afin de faire jaillir une matière sonore sans cesse mouvante et colorée, dans un souffle ample aux enchevêtrements charnels et aux échappées fulgurantes. Texte de Frédéric Kahn
Lycée Georges Lamarque 5.4 Poétique du langage S’exprimer /Exprimer des émotions Poétique du langage autour de l’œuvre de SaâdaneAfif Quand je suis au centre de cette œuvre Je me sens si maigre Je pourrais me regarder pendant une éternité Tourne, tourne, l’infinité Jusqu’à ne jamais t’arrêter A travers tes reflets J’aperçois de somptueuses couleurs de l’enfance Qui constituent mon apparence Un soupçon de déformations Pour ne pas voir mes propres imperfections Je ne veux pas devenir l’apparition De cette exposition qui n’est qu’illusion Antony Lamache Le marin La voile, un voyage, une aventure Une aventure fantastique Une destination lointaine La voile, le grand Nord Et une ancre Une ancre figée dans la glace Figée dans le temps L’océan, le vent Changeant au cours du temps Me rappelle que je suis vivant Puis, j’entends ce chant Ce chant de sirène dans le vent Quand le vent emporte le chant Les sirènes emportent le marin Anne-Erin Gay
Poétique du langage S’exprimer /Exprimer des émotions • Lycée Georges Lamarque 5.5 Magique Images Réécriture Oeuvre Instant présent Reflets Rotations Enfance Formes Lumière Eternel Temps Poétique du langage autour de l’œuvre de SaâdaneAfif Un port vide Notre ancre bleue Temps indéfini Idée d’une nuit Théâtre d’un jour L’étendue de la mer Eclairée par la lumière Matin silencieux Océan calme Rayonnant de clarté Encore et toujours bleu Mémoire du passé Ouverture du monde Revenir des cieux Entre toi et moi Alexia Bachelet Ancre Tu me fais penser à la mer A un crépuscule aux quais d’un port Tu m’inspires le voyage, la découverte A travers le brouillon de ta chanson Je vois une histoire La photocopie de ce bras m’évoque un musicien Qui joue dans un groupe Avec une personnalité extravagante C’est quelqu’un de joyeux Par son tatouage J’imagine un homme avec de nombreux piercings, Des vêtements abîmés, sales, de couleurs sombres Il a des cheveux courts et noirs Il est accompagné par une femme qui possède le même look... Morgane Gindre Trio Energie Multi couleurs Plexiglas SaâdaneAfif Emilie Benitez, Yohanna Bolinde et Axelle Margotin
Poétique du langage S’exprimer /Exprimer des émotions • Lycée Georges Lamarque 5.6 Poétique du langage autour de l’œuvre de SaâdaneAfif La déformation L’empreinte Gaëtan Mehanaoui-Serrano Accident/anomalie Dessin de Clémentine Gambin L’effet miroir La diffraction
Lycée Georges Lamarque Rencontrer un artiste plasticien Rencontre avec Johan Parent 6.1 Dans le cadre des Ateliers de la création, une rencontre avec un artiste plasticien est prévue. Nous avons eu l’opportunité de découvrir la démarche de Johan Parent, artiste Grenoblois. A propos des « machines hypocondriaques » Texte d’Anthony Lenoir, novembre 2011 sur les œuvres de Johan Parent S’intéresser aux objets peut très vite devenir une expérience périlleuse pour l’artiste, surtout lorsqu’il regarde dans le rétroviseur et aperçoit Marcel Duchamp. Ce n’est pourtant pas ce qui effraye Johan Parent qui continue de proposer différentes installations ou situations dans lesquelles l’objet prend en otage les inconscients, comme ses « Machines hypocondriaques » qu’il s’agit ici de définir. Lorsque Johan Parent donne une définition, il évoque une « locution désignant la généralisation d’un ensemble de dysfonctionnements d’objets et de pratiques » qui interrogerait le « champ d’interactions des objets avec le monde extérieur ». Qu’il s’agisse des installations, des vidéos ou des dessins, Johan Parent crée ce qu’il nomme des « performances d’objets » dont le médium se définit par nécessité. De ses sculptures évolutives comme La machine qui se développe petit à petit dans l’espace -- image peu flatteuse pour la société de consommation d’une caisse enregistreuse débordée par l’exubérance de son ruban , aux vidéos qui enregistrent et rendent compte des agissements des objets dans une approche cinématographique, Johan Parent développe une pratique protéiforme qui met en évidence le changement de statut de l’objet dans notre société. C’est également le temps qui est mis en tension par les performances de Johan Parent. Lorsque la pièce se remplit de fumée, c’est tout autant le délai qui nous sépare de la suffocation qui s’égrène devant nous qu’un moment de contemplation qui nous est offert. Le projet « Libération » Eternité, 2012. Réveil disséqué. Bocaux, engrenages, huile. Dialogue de sourd La machine 2007. Caisse enregistreuse, papier. 50/50/50 cm. Installation performative, dimension variable.
Lycée Georges Lamarque Adopter la démarche d’un artiste plasticien Rencontre avec Johan Parent 6.2 Le projet « Libération » Pour compléter le travail déjà effectué sur la démarche de SaâdaneAfif et mettre les élèves dans une situation de démarche artistique productive, Nous avons décidé de réaliser un travail avec Johan Parent en deux temps : Dans un premier temps, Johan parent a présenté sa démarche artistique qui consiste à « inventer » une fonctionnalité inattendue à un objet choisi. Ce « détournement fonctionnel » nous est apparue en lien avec les œuvres de SaâdaneAfif qui sont ré investies par des artistes musiciens, écrivains et deviennent ainsi des « objets » changeants, évolutifs, surprenants. Les œuvres de Johan Parent sont animées par un nouveau souffle qui leurs confère une forme de « rébellion » par rapport à ce pourquoi elles ont été conçues. Par la suite, les élèves ont été invités à apporter chacun un objet et d’adopter la démarche de Johan Parent en l’adaptant d’une manière personnelle. Voici quelques images du travail qui est encore en cours de réalisation. Nous avons pu associer plusieurs classes à ce projet : les classes concernées sont les CAP tourneurs sur bois, les CAP sculpteurs sur bois et la classe de 2nde bac Pro en tapisserie. L’intérêt était d’une part de compléter le projet sonore par un travail sur la démarche de réalisation plastique et d’autre part d’associer des savoir-faire variés entre les différentes classes et d’observer les différentes manières d’aborder la création plastique. Démarches et oeuvres réalisées par les élèves