Nulle part, non lieux et lieux anthropologiques

1. nulle part, non lieux et lieux anthropologiques

2. « Je n’ai pas de racines, aucun sol ne s’est fiché en moi. Je n’ai pas d’origines » « Nulle part on n’est venu me chercher. Je ne regrette que des temps et des lieux ignorés. Je suis capable des plus violentes nostalgies pour des espaces où jamais je ne suis allée ». « Il n'y a pas de raison pourquoi ici plutôt que là, pourquoi à présent plutôt que lors »

3. L’entre deux le sentiment du nulle part, démenti par la physique et la loi des corps, contredit par la géographie, paraît difficile à expliquer  Faculté d’étonnement, pour voir, il faut regarder les lieux banals, les gens banals Nous nous sommes habitués à une succession de petites actions : dévisager d’abord en plaçant dans un halo des personnes, ce qui les sépare des autres passants. Puis, rassurés par le spectacle que nous avons identifié, nous mettons ces personnes dans la place qui leur convient : par nos systèmes de solidarité, nous les croyons allouées, à leur juste rang, comme l’indique l’étymologie allocare, mises à leur place. « J’interroge, donc je suis »,

4. « Parce que ce que nous rencontrons tout d’abord, ce n’est pas le proche, mais toujours l’habituel. Or, l’habituel possède en propre cet effrayant pouvoir de nous déshabituer d’habiter dans l’essentiel, et souvent de façon si décisive qu’il ne nous laisse plus jamais parvenir à y habiter ». Martin Heidegger

5. leçon de Socrate à Théétète : la philosophie naît de l’étonnement. Pour le comparatiste, comprendre le handicap exige aussi la posture de l’étonnement de l’ordinaire. Elle considère les lieux communs, les lieux qu’on croit connaître, les lieux qui ont acquis dans l’histoire la patine de la banalité. tradition dans la comparaison internationale de chercher les hauts lieux en éducation, mais des hauts lieux de funeste mémoire

6. Lieux et identité Hypertrophie du lien entre territoire et identité maison des fous, foyer des handicapés, école des sourds, centre des délinquants,… Ces imbéciles heureux qui sont nés quelque part, Le lieu de naissance, ou le lieu de l’identification, répond à la loi du « propre » et du nom propre mythe approximativement inscrit sur le sol, fragile comme le territoire dont il fondait la singularité, sujet, comme sont les frontières, à rectifications éventuelles mais condamné, pour cette raison même, à toujours parler du dernier déplacement comme de la première fondation  Le lieu est clôture mais personne n’ignore, et n’a jamais ignoré, y compris dans les sociétés traditionnelles, l’existence des autres groupes. Les récits de la fondation sont des récits de franchissements de frontières, de batailles, faits des menaces et des promesses de l’exogroupe