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La personne et l esprit

Rfrences. Visions thiques de la personne A la recherche de la personne, Jean BernardLa notion de personne, Simone PlourdePersonnage et personnalit, Jean Guyotat. D'une biothique Nord-amricaine l'thique mdicale (1). Dfinir l'thique la plus apte comprendre et nous proposer

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La personne et l esprit

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Presentation Transcript


    1. La personne et l’esprit L’individu, la personnalité, la personne

    2. Références Visions éthiques de la personne A la recherche de la personne, Jean Bernard La notion de personne, Simone Plourde Personnage et personnalité, Jean Guyotat

    3. D’une bioéthique Nord-américaine à l’éthique médicale (1) « Définir l’éthique la plus apte à comprendre – et à nous proposer – une notion de la personne sur laquelle nous pourrions fonder nos règles morales et nos engagements juridiques, devient l’objet principal du débat » David Weisstub

    4. D’une bioéthique Nord-américaine à l’éthique médicale (2) L’actualité du problème est de penser le consentement éclairé, issu de l’autonomie anglo-saxonne, pour tempérer le paternalisme des pays latins, dans la prise en charge médicale des personnes malades, souffrantes, en détresse ou en danger dans une société développant, jusqu’à l’extrême, la notion de risque, de responsabilité et de précaution.

    5. A la recherche de la personne (1) Deux définitions biologiques : La première est génétique. Elle pose 3 questions : L’unité. La défense du soi contre le non-soi. Nous connaissons les méthodes de défense : les cellules, les anticorps et les membranes La diversité.Il ne se trouvera jamais deux hommes pareils, chacun singulier, hormis en partie les jumeaux (Mais interférence de l’acquis, problème plus complexe du clonage). Chaque homme est irremplaçable. La mort. Disparition de l’identité avec le mort mais, persistance des groupes sanguins.

    6. A la recherche de la personne (2) La seconde définition est nerveuse : La mort de l’homme est la mort du cerveau. C’est par son cerveau que l’homme se distingue de l’animal. Le langage (Roland Barthes, Saussure), la pensée (Hannah Arendt), la mémoire (René Simon), la créativité et l’Art (Jean Pierre Changeux et Paul Ricoeur dans la Nature et la règle). Le soi, le non-soi dépendent-ils de l’acquis?

    7. A la recherche de la personne (3) Le soi, le non-soi dépendent-ils de l’acquis? Le cerveau imprime-t-il comme un disque dur d’ordinateur ou stabilise-t-il pendant des périodes des combinaisons de neurones qui apparaîtraient par vagues successives? Comment concevoir le rapport entre le nombre de gènes et le nombre de neurones? Quelques centaines de millions et des milliards de milliards de neurones, de synapses… Quelles connaissances sur le haut raffinement des processus cognitifs de l’homme? (François GROS)

    8. A la recherche de la personne (4) Le respect de la personne L’état végétatif chronique (grave maladie chronique, brusque traumatisme). Les fonctions supérieures ont disparues mais subsistent des fonctions qui permettent quelquefois la respiration, la persistance d’une hémodynamique. Plus de conscience, au mieux une vigilance…

    9. A la recherche de la personne (5) La mort cérébrale (mot à préférer à coma dépassé) Les traitements de la réanimation et de l’anesthésiologie permettent de « suspendre le temps », une période pour « passer un cap », peuvent suppléer à ces dernières fonctions, quelques réflexes ayant subsisté un certain temps… Quelques expérimentations ont eu lieu ( affaire Milhaud) sur de telles « personnes », ce qui a accélérer l’adoption de la loi de protection des personnes ( Claude Huriet et Franck Sérusclat)

    10. A la recherche de la personne (6) L’embryon. La vie commence, non à la naissance (comme le veut le droit romain), mais lors de la conception. L’œuf humain, juste formé, l’œuf résultant de la fécondation d’un ovule avec un spermatozoïde, contient en puissance tout l’être biologique complet qu’il sera plus tard. Et la personne, est-elle potentielle ?

    11. A la recherche de la personne (7) La théologie du Moyen âge parlait de personnes potentielles (potentia) à propos de l’embryon et du fœtus. Une virtualité de personne avec un avenir possible de personne humaine. Ceci a été contesté Certains prétextant que la personne est présente dès la conception, donc que l’embryon est une personne (dimension vitaliste) D’autres considèrent qu’une personne n’existe que lorsqu’elle est capable de faire des choix moraux (dimension kantienne)

    12. A la recherche de la personne (8) N’est-ce pas insuffisant comme débat? Un amas de cellules, répondent les uns… mais… Une personne entière disent les autres? N’est-ce pas un débat persistant entre l’inné et l’acquis : Qu’est-ce qui fait la personne ?

    13. A la recherche de la personne (9) La dignité. Le respect de l’homme, en chaque homme, est une obligation inconditionnelle, qui doit être maintenue face aux périls du présent! Nous devons « Fédérer les vigilances » Dans ma conduite avec une personne, je me soucie de sa liberté, égale à la mienne La dignité est une valeur que je décide de reconnaître, l’estime due à tout ce qui relève de l’homme, qualité incorporelle qu’il faut attacher au corps de l’homme, si l’on veut trouver la ligne montante de l’humanisme.

    14. La notion de personne, une clé qui ouvre la dimension éthique des possibilités techno-scientifiques (1) Lucien Sève :« la notion de personne traverse une crise majeure, une crise spécifique induite par le séisme des innovations biomédicales… - quand mort personnelle et mort corporelle se dissocient, - quand une grand-mère porte en elle l’enfant de sa fille, - quand on stocke les embryons humains congelés, comment ne serions-nous pas bouleversés par nos représentations de nous-même, déstabilisés dans nos relations avec autrui, et devant une mise en question des traits fondamentaux de la condition humaine ? » 

    15. La notion de personne, une clé qui ouvre la dimension éthique des possibilités techno-scientifiques (2) Chez les Grecs : Anthropos : l’homme en général Soma : individu animé, Prosôpon : la face, le visage humain, le masque des comédiens Chez les Latins : Homo, l’homme en général caput, la personnalité juridique individuum, le sujet humain persona : le masque

    16. La notion de personne, une clé qui ouvre la dimension éthique des possibilités techno-scientifiques (3) Avec la définition ontique de « persona » par Cicéron (rôle en justice, rôle social, réalité collective, personnalité marquante, personne juridique par opposition aux choses, personnalité ou caractère concret d’un individu, notion philosophique de personne la désignant soit comme strictement individuelle, soit en tant que douée de raison) s’impose l’individu rencontré tous les jours dans sa proximité et son indivisibilité.

    17. La notion de personne, une clé qui ouvre la dimension éthique des possibilités techno-scientifiques (4) L’antiquité chrétienne devra, par la suite, approfondir la notion de persona, léguée par les penseurs gréco-latins, pour éviter que la raison humaine n’abdique devant certains dogmes chrétiens enseignant le mystère d’un Dieu unique en trois personnes et celui d’un Christ, à la fois homme et dieu, dans l’unité d’une seule personne, ainsi…

    18. La notion de personne, une clé qui ouvre la dimension éthique des possibilités techno-scientifiques (5) La conception ontologique de la personne, retient le principe d’identité et d’unité (à celui de différenciation relationnelle) du concile de Chalcédoine de 451 après JC. BOECE (VI siècle). La personne est  «  la substance individuelle d’une nature raisonnable » THOMAS d’AQUIN (XIII siècle, insistant sur l’élément substancia, la définit comme « l’être en tant qu’il subsiste, trouvant en soi, et non dans un autre que lui-même, l’appui de son existence »…vers le concept moderne de « Conscience de soi »

    19. La notion de personne, une clé qui ouvre la dimension éthique des possibilités techno-scientifiques (6) Les modernes, contre une chosification, issue d’une recherche sur l’être : Descartes, propose la notion de « sujet », le sujet pensant s’assure de son existence personnelle, il découvre la certitude au terme du doute méthodique Kant, celle de « sujet moral ». L’autonomie forge la personnalité du sujet moral, assure sa dignité, le rendant capable de se constituer législateur de sa propre loi, et d’en faire, par la suite, son devoir. Hegel, celle de sujet relationnel. C’est l’adjonction du principe de différenciation relationnelle.

    20. La notion de personne, une clé qui ouvre la dimension éthique des possibilités techno-scientifiques (7) En s’opposant à Descartes, Hegel affirme que l’expérience originaire n’est pas celle du sujet pensant mais qu’elle est constituée par l’interaction du regard de l’autre sur le « Je » et par la saisie de sa radicale altérité. Et il met en lumière la lutte personnelle pour la reconnaissance à être, et de la réconciliation devant les conflits inévitables entre les sujets. La dimension morale du couple conflits-réconciliations étant affirmée. À la suite Fichte met en valeur la notion de réciprocité et la notion d’intersubjectivité qui appartiennent, en propre, à la personne, précédant le concept actuel « d’attitude » (Alain Touraine).

    21. La notion de personne, une clé qui ouvre la dimension éthique des possibilités techno-scientifiques (8) Emmanuel Mounier et le personnalisme. Il s’oppose à la fois à l’individualisme, à l’existentialisme et au marxisme dominants à la première moitié du XX siècle. Pour la compréhension de la personne, il fait allusion à la corporéité, l’intériorité, l’affirmation de soi, la transcendance, la communication avec autrui, la liberté, la générosité, l’engagement. Pour Mounier la personne est un être capable de répondre aux interpellations des évènements, un être de réponse qui doit, en s’engageant, prendre ses responsabilités au sein d’une communauté de personnes.

    22. La notion de personne, une clé qui ouvre la dimension éthique des possibilités techno-scientifiques (9) Gabriel Marcel développe la notion de personne distinguant l’individu et la personne. L’individu est un simple élément statique ou spécimen parmi une infinité d’autres dont les opinions reflètent purement et simplement les idées reçues dans son milieu, un « on » subissant et non-agissant. Le propre de la personne c’est non seulement d’envisager, d’apprécier, d’affronter, c’est encore d’assumer. Véritable incarnation dans le réel.

    23. La notion de personne, une clé qui ouvre la dimension éthique des possibilités techno-scientifiques (10) La caractéristique essentielle de la personne est alors sa disponibilité, « cette aptitude à se donner à ce qui se présente et à se lier par ce don ». Affirmation d’engagement et de responsabilité. Le premier engagement de la personne est alors le dépassement de soi-même; la personne exige la croyance à l’existence des autres, à la reconnaissance et à la responsabilité de ses actes, à l’intérieur d’une société réelle.

    24. La notion de personne, une clé qui ouvre la dimension éthique des possibilités techno-scientifiques (11) C’est dans cette dimension statique que la personne apparaît dans toute sa dignité, cette dernière avec Gabriel Marcel n’est pas fondée sur la raison , il en trouve les maîtres mots dans «  mon prochain » adressés à autrui, c’est à dire dans l’affirmation d’une fraternité.

    25. La notion de personne, (suite) Pour Levinas (1) Chez Emmanuel LEVINAS la dimension ontologique s’estompe devant une pensée qui donne la place première à l’éthique. Avant de se penser homme raisonnant ou engagé ou altruiste, homme devant développer une éthique, l’homme est d’abord un sujet éthique, sujet de la philosophie première, usurpant la place de l’ontologie et de la métaphysique.

    26. La notion de personne, Pour Levinas (2) Le concept d’une subjectivité aux éléments neufs s’y déploie, avec les traits d’unicité et de vulnérabilité. Dans la philosophie de Lévinas, au cœur de laquelle les relations du Moi avec le visage et avec le tiers s’emmêlent d’une façon indémaillable, l’individualisme n’a pas droit de cité.

    27. La notion de personne, Pour Levinas (3) Dans le concept de visage, c’est rien moins que la transcendance de la personne, trop bien dissimulée dans ce mot rendu banal et impersonnel, par l’usage, qui trouve sa singularité et sa plénitude. Il s’agit alors de la visibilité des individus, de leur existence dans la société politique, juridique et sociale. La personne, « le masque d’emprunt de l’être », étant le but et l’origine d’elle-même, où le moi est encore chose, parce qu’il est encore un être.

    28. La notion de personne, Pour Levinas (4) La relation avec la personne, selon Lévinas, n’est éthique que si elle TRANSCENDE la surface, ou la face des personnes, si elle « DE-FAIT » sans cesse la forme plastique (masque ontologique, social ou juridique), pour RE-CRÉER le visage et maintenir son essentielle ambiguïté. Lorsque l’unique répond à l’interpellation du visage, il manifeste sa dignité et témoigne de celle d’autrui, lui octroyant le respect qui lui est dû.

    29. La notion de personne, Pour Levinas (5) A travers les siècles, les concepts de personne et d’être humain demeurent sous-tendus par celui de l’individu empirique, auquel il faut revenir impérativement, lorsque les sciences biologiques le prennent pour objet. La personne empirique étant, pour Emmanuel Lévinas, la singularité par excellence, le proche, le prochain.

    30. La notion de personne, De Levinas à Ricoeur Emmanuel Mounier, Gabriel Marcel et Emmanuel Lévinas se sont attachés à circonscrire la notion de personne, en mettant en relief l’ordre moral ou éthique qui commande son AGIR. Paul Ricoeur en janvier 1983, revue Esprit : « Meurt le personnalisme revient la personne ». Il insistait sur la connexion personne et communauté, et la non-séparation entre pensée et action. La personne se situe dans une situation de crise surgissant d’un conflit de valeurs.

    31. La notion de personne, Paul Ricoeur Ainsi, la personne éprouve les limites de sa tolérance, s’identifie à une cause qui la dépasse et s’engage. En 1990, Paul Ricoeur, par le triple biais du langage, de l’action et du récit (la philosophie herméneutique), procède à une exploration de l’homme parlant, agissant et souffrant, narrant et responsable.

    32. La notion de personne, Paul Ricoeur (2) Il tente une définition de l’ethos : « souhait d’une vie accomplie, avec et pour autrui, dans des institutions justes »; ainsi la visée éthique est la vie bonne avec et pour les autres dans des institutions justes. Il expose sa philosophie de la personne, mettant en parallèle les actes du discours (locution, interlocution, langage) et l’ethos moral (estime de soi, sollicitude et institutions justes).

    33. La notion de personne, Paul Ricoeur (3) Dans la théorie de l’action, Paul Ricoeur met en parallèle l’éthos moral avec la triade de l’action ( la praxis) : ascription de l’action à son agent, interactions intervenant entre agents et patients, étalons d’excellence définissant les degrés de réussite et d’accomplissement des agents et des patients dans les métiers, les jeux, les arts, les techniques qui obéissent à des préceptes techniques, esthétiques, juridiques et moraux.

    34. La notion de personne, Paul Ricoeur (4) La personne n’existe que sous le régime d’une vie qui se déroule de la naissance à la mort. L’enchaînement d’une vie pose le problème de son identité dont Paul Ricoeur distingue deux sens: Le même (mêmeté), ce que le temps laisse perdurer à une substance, Le soi-même (ipséité) à l’aspect fluant, présupposé par le modèle de la promesse qui réclame la fidélité à l’engagement contracté.

    35. PAUSE

    36. La notion de personne, Une éthique de la technologie, 1997 : « Si le mot personne désignait, à l’origine, le masque ou le rôle de théâtre, il sert dans l’usage moderne à désigner ce qui est derrière ce masque, l’être vivant qui est conscient de lui même comme quelqu’un qui agit de son propre mouvement et qui, par son acte, poursuit une fin » Peter Kemp

    37. La notion de personne, La notion de personne, pour Simone Plourde, semble exprimer dans l’homme, non seulement ce que la biologie constate, à savoir le plus haut stade neuropsychique de l’ontogenèse (cf Jean Bernard) mais bien davantage l’aspect intégrateur de tous les éléments de sa nature : l’ipséité du soi, en devenir de lui-même avec et par autrui, en bref la réalisation de l’humain, la quintessence de l’humanitude.

    38. La notion de personne, Pour Simone Plourde, les biotechnologies qui ont modifié l’exercice de la médecine, placent des questions inédites devant la conscience . Au centre, la notion de la personne humaine est une clef qui ouvre la dimension éthique des possibilités technoscientifiques. La composition multiconfessionnelle et multi-idéologique de la société et des comités, qui en sont le reflet, pose le problème du vivre ensemble, du consensus.

    39. La notion de personne, Pour Lucien Sève, ce consensus n’est possible que si la définition rejoint le plus grand multiple soit, le respect de tout homme en son humanité « Individu » fait partie des concepts de la biologie; « personne », non. La personne est « l’être de chair et de sang, de souffrance et de désir, de regard et de parole et, sur cette base, de raison et de liberté. A partir de quoi se concrétisent les rubriques maîtresses de l’exigence éthique : préserver la vie, calmer la douleur, écouter la demande, respecter la volonté »

    40. La notion de personne, Il propose trois modalités sous lesquelles l’être humain s’offre à notre expérience : Individu biologique, Sujet doué de personnalité Personne humaine Ces modalités ne pouvant pas coïncider parfaitement.

    41. La notion de personne, Sève : « la personne est la forme-valeur également ascrite à tout individu en sa qualité de sociétaire du genre humain » La valeur est mise en relief; elle n’est pas prescrite (la prescription n’exige pas, en effet, l’assentiment de celui qui doit l’observer). Elle est ascrite, elle assigne une façon de se conduire à quelqu’un qui se réapproprie cette conduite, y consent en tant que valeur et la respecte en lui et dans les autres.

    42. La notion de personne, L’ascription d’une dignité, écrit Sève, est le processus par lequel l’être individuel vient à détenir, en soi et pour soi, la qualité de sociétaire du genre humain.

    43. La notion de personne, En réponse à L. Sève, pour Simone Plourde : Mettre hors jeu l’ontologie et la métaphysique peut poser problème pour ceux qui, comme elle, discernent dans l’homme une essence et la traduisent logiquement dans la question : qu’est-ce que l’homme ? Il ne viendrait pas, à l’idée d’un biologiste de refuser l’ontogénèse des vivants, au profit de l’épigénèse. De même, il n’est pas acceptable d’opposer comme si elles étaient des réalités contradictoires, l’appartenance historique à cette essence métaphysique que la logique se permet d’écrire en contrepoint de la nature biologique.

    44. La notion de personne, D’où la personne tire-t-elle sa dignité, pose Simone Plourde? Serait-ce de sa nature ou une décision de l’espèce? Elle conteste la réponse de Lucien Sève qui rattache la personne au labeur de civilisation qui a forgé l’humanité, ce qui en fait une production historique. N’est-ce pas alors risquer de faire un lien avec la valeur marchande et la somme de « travaux sociaux » qui la produisent, lui retirer son caractère humain et, du coup, la minimiser ou la fragiliser indûment ?

    45. La notion de personne, Elle conclut : « L’histoire ne saurait être autofondationnelle, : il faut un sujet qui s’inscrive dans l’histoire ». Et si l’éthos venait à changer ses visées ? Est-on bien sûr, actuellement, que la personne humaine est reconnue et jugée digne de respect ? Comment se fier à l’ascription de la dignité humaine et au respect des valeurs civilisées en chaque sociétaire du genre humain ?

    46. La notion de personne, Sa réponse : Pour s’imposer, la dignité doit impérativement plonger ses racines dans la subjectivité même de la personne, dans son humanitude qui, pour le redire avec Paul Ricoeur, en tant que mêmeté fondamentale et ipséité historique, en justifie la valeur.

    47. La notion de personne, La forme détermine un ordre dans le chaos, elle délimite les contours d’un être, en ordonne les caractéristiques, contribue à lui donner sa valeur propre. Passée au creuset de l’ordre civilisé, la forme humanité avec ses linéaments d’intériorité, de liberté, de rationalité, de créativité, d’ouverture à autrui, etc… lesquels ne sont pas redevables qu’à l’épigénèse fournit, pour S Plourde, un réel ancrage à la valeur non marchande de la personne, en fonde sa dignité.

    48. La notion de personne, Ce qui fragilise la notion de personne chez Sève, c’est l’accent placé exclusivement sur le fondement social de la forme humanité, dit S Plourde, Une société outrepasserait ses droits s’il lui arrivait, selon elle, de décréter arbitrairement le respect et le non respect des personnes!

    49. Personne, Personnage et Personnalité (1) En psychiatrie, Jean Guyotat, déclare qu’il y a toujours la possibilité de faire alliance, dans la thérapeutique, avec la partie restée saine, non aliénée du patient : la personne. La psychanalyse nous oriente, quand il s’agit de la personne, vers le problème de sa structuration ou de sa déstructuration. C’est donc la coordination ou l’incoordination des instances de la personne qui est posée, selon, par exemple, les objets d’investissement du sujet.

    50. Personne, Personnage et Personnalité (2) Freud, en 1915, dans un texte sur l’inconscient, postule que c’est par identification que la personne de l’autre se conçoit. Identification qui nous permet de croire « à partir de la connaissance de nos propres états psychiques » par notre conscience qu’un autre homme, pour nous rendre son comportement compréhensible « en se fondant sur ce qu’il dit et ce qu’il fait » a aussi une conscience, comme nous en avons une, nous-mêmes.

    51. Personne, Personnage et Personnalité (3) Fédida en conclut : « c’est en somme dû à la nécessité de nous défendre contre l’étrangeté hostile de l’autre, à la base de la communication substituant les échanges d’identification à l’hostilité ». La personne ainsi aurait à faire avec le combat de la violence.

    52. Personne, Personnage et Personnalité (4) En psychiatrie, existe le risque que le patient ne s’efface derrière des catégories nosologiques trop strictes. Ce risque vient, non pas du développement de l’approche biologique et des thérapeutiques médicamenteuses mais du fait des classifications internationales, qui supposent un accord entre psychiatres sur la définition du trouble au dépens, peut-on dire, de la personne du patient.

    53. Personne, Personnage et Personnalité (5) La rencontre avec des associations de malades à fait dire à Jean Naudin, qu’elles obligeaient à se confronter avec la notion de personne. Dans le cadre de notre pratique, il est intéressant, note Jean Guyotat, que c’est à travers l’évocation du lien de parenté, et plus particulièrement celui de la filiation que réapparaît dans le discours du groupe familial, la notion de personne. « J’ai un frère qui s’est suicidé, un frère qui a une schizophrénie… »

    54. Personne, Personnage et Personnalité (6) Le trouble de Personnalités multiples (TPM) est caractérisé chez une même personnes par l’existence de deux ou plusieurs personnalités, munies de caractéristiques identifiables, distinctes et permanentes, ayant chacune des souvenirs relativement indépendants. Il apparaît qu’il s’agit d’un état lié à un traumatisme sexuel subi dans l’enfance (viol, inceste).

    55. Personne, Personnage et Personnalité (7) Férenczi décrivait sous le terme « autonomie » le fait que l’enfant réagisse en faisant comme si le traumatisme ne lui était jamais arrivé, à lui, mais à une autre personne que lui; en l’occurrence l’enfant qu’il était, à l’époque. Cette théorie s’est développée contre la théorie psychanalytique des fantasmes « scénarii de viols, d’inceste » figurant des désirs infantiles, mais n’ayant aucun caractère de réalité. Il s’ensuivait une éventuelle confusion entre fantasme et viol ou viol et inceste réel dans l’enfance. Or, en psychanalyse, le fantasme est, au contraire, une construction qui permet d’élaborer des désirs interdits, et qui contribue à la construction de la personne.

    56. Personne, Personnage et Personnalité (8) Quel est donc le lien entre la personne et la chaîne des générations qui la traverse ? Un travail important est à donner à la mémoire dans de tels processus, le plus souvent fait par le thérapeute et non par le patient, souvent astreint à un devoir de mémoire, fonction d’identification à des films, littératures sur le trouble en question.

    57. Personne, Personnage et Personnalité (9) Le travail du thérapeute qui serait ainsi, projet, mises en place d’actions. Dans cette perspective, la personne se construisant selon une quasi intention, la personne serait une entité ayant une disposition à former des intentions connectées, ordonnées.

    58. Personne, Personnage et Personnalité (10) La relation abuseur-enfant-victime, qui serait à l’origine du TPM est une relation secrète de persécution. C’est une relation primitive quand l’enfant est entièrement soumis à l’adulte. C’est une confusion des langues entre eux (Férenczi). Il n’y a aucune possibilité pour l’enfant de donner un sens verbalisable et, s’il parle, il est en danger, celui-ci pouvant venir de la connivence entre le père et la mère. C’est une atmosphère de secret magique, comme celle des sectes.

    59. Personne, Personnage et Personnalité (11) Cette situation est différente de celle du viol chez l’adolescent et l’adulte, où le souvenir du traumatisme s’effectue sous une forme répétitive, Chez l’enfant, la relation de filiation se réduit à un corps à corps, dans moyen d’en interpréter le sens, alors que le lien de filiation, normalement constitué, s’appuie sur des repères précis : le nom, la transmission, la relation d’appartenance reconnue par le groupe auquel l’on fait partie. « Le nom d’un homme est une partie essentielle de sa personne, peut-être son âme ? »

    60. Personne, Personnage et Personnalité (12) En psychopathologie, Jean Guyotat révèle qu’en ce qui concerne le lien de filiation, il est apparu qu’un certain nombre d’évènements et de situation peuvent fragiliser ce lien du sujet à cette filiation, tant ascendante que descendante. La psychose puerpérale est un exemple de situation clinique évocatrice de ce désordre de la filiation.

    61. Personne, Personnage et Personnalité (13) L’enfant n’est pas reconnu, en tant que personne, par la mère, qui ne pourrait accepter cet enfant que comme le double d’elle-même. Tout ce qui concerne la descendance est l’objet d’un rappel à une filiation mythique tragique : coïncidence mort-naissance (une naissance qui va se payer par une mort, une maladie), présence d’enfants morts à la naissance (assimilé à un meurtre d’enfant), ou de suicides, voire de meurtres, entraînant un secret mortifère et magique.

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