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Projeter l’impact des réformes des retraites sur l’activité des 55 ans et plus: une comparaison de trois modèles

Projeter l’impact des réformes des retraites sur l’activité des 55 ans et plus: une comparaison de trois modèles. M. Bachelet, M. Beffy et D. Blanchet Séminaire « Ageing and Risk » - Univ. Paris Dauphine 26 avril 2011. Contexte et objectif (1).

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Projeter l’impact des réformes des retraites sur l’activité des 55 ans et plus: une comparaison de trois modèles

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  1. Projeter l’impact des réformes des retraites sur l’activité des 55 ans et plus: une comparaison de trois modèles M. Bachelet, M. Beffy et D. Blanchet Séminaire « Ageing and Risk » - Univ. Paris Dauphine 26 avril 2011

  2. Contexte et objectif (1) Besoin de prévoir les effets des réformes des retraites –y.c. réforme 2010- sur l’activité des 55 et + Pour alimenter les projections de population active publiées par l’Insee Qui servent d’input aux travaux du COR Compte tenu de la complexité des règles, recours à la microsimulation : Modèle « Destinie » de l’Insee Modèle fondé sur l’enquête patrimoine Projection des principaux régimes (RG, ARRCO-AGIRC, FP, indépendants) L’ancien modèle Destinie avait déjà été mobilisé pour l’exercice 2006. Mais messages de Destinie I avaient parfois été jugés discutables, notamment une forte réactivité à court-terme à la réforme 2003.

  3. Contexte et objectif (2) • Examen de ce qu’apporte le nouveau modèle : • Pas nécessairement un diagnostic plus stabilisé • Mais une plus grande facilité à travailler en variante pour montrer la part d’incertitude qui affecte ces projections • Incertitude qui, potentiellement, porte à la fois sur : Le taux d’activité global Et la contribution des différentes réformes passées à la détermination de ce taux d’activité • Plan • Rappel du contenu des réformes et indications sur le traitement des réformes passées par Destinie 1 • Les options proposées par le modèle Destinie 2 • Résultats

  4. Les réformes et le modèle Destinie I

  5. Rappels sur le contenu des réformes Avant 1993 : « taux plein » atteint si 37,5 années de cotisation ou âge=65 ans. Forte pénalité si départ avant ce taux plein (« décote ») Pas de bonus si départ au delà Réforme 1993 (secteur privé) : Baisse de la retraite offerte au taux plein Durcissement de la condition nécessaire pour le TP avant 65 ans  40 ans pour la génération 1943 Pas de modification du profil du barème de part et d’autre du taux plein Réforme 2003: Alignement secteur public sur règle des 40 ans (de 2003 à 2008) Puis nouveau durcissement parallèle de la règle : 41 ans en 2012, 41,5 en 2020 Avant le taux plein : convergence des décotes Réduction dans le privé Accroissement dans le public Après le taux plein, introduction d’une surcote Mesures carrières longues Réforme 2010 Action sur la fenêtre de liquidation : [60,65] portée à [62,67] d’ici 2018

  6. Illustration graphique (cas du secteur privé) Taux de remplacement Age de liquidation Age min Age max

  7. Quantifier ces canaux : le cas de la réforme de 1993 Même hors de toute réforme, problème du nombre d’individus rattrapés par la règle des 37,5 ans Rôle crucial de l’évolution de l’âge de fin d’étude d’une génération sur l’autre Impact réforme 1993 : effet du déplacement de ce seuil Dans les deux cas, modélisation possible consistant à Evaluer la distribution jointe âge/durée Et supposer départ systématique au taux plein C’est ce que faisait Destinie « 0 » Hypothèse légitime compte tenu : de la forte pénalisation des départs avant le taux plein du fait que le taux plein correspondait à l’âge normal de fin du contrat de travail : difficile de poursuivre au-delà pour ceux qui auraient voulu

  8. Quantifier ces canaux : le cas de la réforme de 2003 Réforme de 2003 est venue compliquer le problème puisque supposée affaiblir l’incitation à partir directement au taux plein. Nécessité d’avoir un modèle décrivant l’arbitrage durée/niveau de la retraite autour de ce taux plein Pour le modèle « Destinie 1 », choix, à l’époque, du modèle « de Stock et Wise » Principe de ce modèle maximisation d’une utilité intertemporelle prenant en compte flux de revenus avant et après liquidation et dont les deux paramètres principaux sont la préférence pour le loisir ( pénibilité du travail ou préférence pour l’inactivité)et la préférence pour le présent

  9. Le modèle de Stock et Wise : les limites Estimation rétrospective difficile, surtout sur les données pré- 2003 ou choix étaient très déterminés par le taux plein Calibrage retenu pour les dernières projections avait conduit à une certaine surréactivité face à la réforme, non confirmée par les faits. Diverses explications possibles : Calibrage inadéquat Ou facteurs hors modèle Délai d’assimilation du nouveau barème Maintien du taux plein comme âge normal de fin du contrat de travail dans un certain nombre de branches

  10. Les projections du modèle Destinie 1(hypothèse Stock et Wise) Men Women Post-2003 conditions Post-1993 conditions Post-2003 conditions, without « surcote » Pre-1993 conditions

  11. Quantifier les canaux : le cas de la réforme 2010 A priori plus simple : effets mécaniques sur le bas de la distribution des âges de départ Mais : Incertitude sur comportements à l’autre extrémité de la fenêtre : les individus pouvant choisir vont-ils exploiter la fenêtre jusqu’à 67 ans ? Emergence d’une autre problématique : l’incidence de la fenêtre sur les comportements en amont de cette fenêtre : thématique de l’effet dit « horizon », popularisé par Hairault, Langot et Sopraseuth (voir notamment E et S, n° 397, 2007)

  12. Les possibilités offertes par Destinie 2

  13. Le modèle Destinie 2 Réécriture totale du modèle débutée en 2005 Structure plus souple que l’ancien modèle Organisation à deux étages Constitution d’une base de données rétrospective et prospective relative aux carrières et trajectoires démographiques, hors départ en retraite (carrières prolongées jusqu’à des âges arbitrairement élevés) Simulation des retraites : on construit de petits programmes sur mesure relisant les résultats de la première étape et simulant les départs en retraite et droits qui en découlent… …y compris pour le stock initial de retraités : Minimise la discontinuité flux stock en début de projection Facilite la production de scénarios contrefactuels

  14. Le modèle Destinie 2 : quelles options pour la simulation des départs en retraite ? • 6 options pour les comportements : • Taux plein (au sens strict du terme) • Stock et Wise (SW) • « Utilité instantanée » • Cas limite de Stock et Wise pour  •   « cible de taux de remplacement » • Départ à l’âge maximisant le cumul des droits • Départ dès que report cesse d’accroitre cumul des droits • Age totalement exogène • Pour les options mobilisant des paramètres de préférence, possibilité de totalement contrôler leurs distributions • On s’est focalisé ici sur les options 1 à 3 • Avec détour analytique sur les propriétés théoriques de SW, pour aider à mieux le calibrer,

  15. Le modèle de Stock et Wise : comment fonctionne-t-il exactement ? (1) Version simplifiée : temps continu, âge au décès fixe  La fonction d’utilité estimée à l’âge a pour un départ en R est: Il y a départ à l’âge a si dU(a,R)/dR en R=a est négatif soit Ce qu’on peut réécrire sous forme d’une condition liant la pente du barème et le taux de remplacement Tr(a) atteint à l’âge a

  16. Le modèle de Stock et Wise : comment fonctionne-t-il exactement ? (2) • Illustration : surcote ou pente critique en fonction de Tr pour a=60, =80, k=2, =0,5 et diverses valeurs de  • Montre que • Pas de départ • si Tr<1/k (sauf si p’ • était inférieur à 0, ce • qu’on exclut) • Au delà, départ si • surcote insuffisante • La surcote critique • étant fonction crois- • sante de  • Si = (i.e. utilité ins- • tantanée), départ systématique dès que T=1/k est atteint)

  17. Le modèle de Stock et Wise : comment fonctionne-t-il exactement ? (3) • Plus en détail, effet de la pente du barème apparait totalement ambigu: • Peut induire report pour individus ayant atteint T=1/k • Mais permet aussi d’atteindre plus vite ce T=1/k • Pour =, seul ce deuxième effet joue : à Tr initial donné, une surcote plus élevée est un facteur de départ plus rapide plutôt que plus tardif • Ce mécanisme jouera un rôle dans les simulations qui suivront

  18. Le modèle de Stock et Wise : comment fonctionne-t-il exactement ? (4) • Par ailleurs, modèle souvent décrit comme modèle d’offre ignorant les contraintes sur la demande de travail, ce qui est inexact • Destinie simule des sorties d’emploi avant l’âge normal de liquidation (en général involontaires) • Pour ces individus, modèle SW va prévoir un arbitrage différent de celui des actifs occupés • Si prestation de chômage, départ dès que retraite plus élevée que cette prestation • Si pas de prestation, départ dès que possible • Ces propriétés joueront également un rôle dans les résultats qui suivront

  19. Stratégie de calibrage • Au vu de ce qui précède • fixer k en fonction de ce qu’on pense être le Tr minimal acceptable, • puis jeu sur  pour ajuster sensibilité à la surcote, • sans s’interdire valeur très élevées, avec pour cas limite = correspondant à l’option utilité instantanée. • On tire par ailleurs parti de ce que Destinie ne se contente pas de projeter les comportements futurs mais reconstitue aussi les comportements passés du stock de retraités • Il le fait pour assurer continuité au démarrage de la projection • Permet en théorie calibrage microéconomique fin : confrontation prédictions micro avec âges de liquidation dans l’enquête patrimoine qui sert de base au modèle • A ce stade, calage seulement macro : on a ajusté les paramètres et leurs dispersions pour rendre compte des séries de taux d’activité passés

  20. La prise en compte de l’effet horizon • Idée que décalage des barèmes modifie comportements sur le marché du travail en amont de l’âge minimum de liquidation, tant du côté employeurs qu’employés. • Deux versions possibles : • Canal micro : optimisation individuelle en fonction de l’horizon personnel de liquidation • Canal macro : effet de norme sociale • Possible de programmer les deux types de canaux dans Destinie. • On a retenu le second : • Techniquement plus facile • Justifie de ne l’avoir fait que pour la réforme de 2010 : relèvement de l’âge seuil de 60 à 62 ans envoie signal collectif plus fort que la modification de la condition de durée • Mais présenté seulement en tant que variante • Décalage progressif de 2 ans de toutes les transitions entre 55 et 60 ans que Destinie simule par défaut.

  21. Résultats

  22. Hypothèses (1) Aversion pour le risque

  23. Hypothèses (2)

  24. Taux d’activité des 60-64 ans, hommes (à gauche) et femmes (à droite) - Hypothèse « taux de remplacement cible » • Dans le scénario « taux de remplacement cible », le calibrage a été optimisé pour passer au plus près des valeurs récentes du taux d’activité des 60-64 ans. • Même sans aucune réforme, le taux d’activité augmente significativement, notamment pour les hommes. • La réforme de 2003 a un impact faible sur les taux d’activité. • Après réforme 2010, on aboutit à un taux d’activité de 50% pour les hommes et 45% pour les femmes à l’horizon 2050.

  25. Taux d’activité des 60-64 ans, hommes (à gauche) et femmes (à droite) - Hypothèse départ à taux plein • L’ajustement est beaucoup moins bon. En particulier, à-coups massif lors du passage de la retraite à 60 ans. • Sans réforme, le taux d’activité augmente ensuite mais faiblement. • Les réformes de 1993 et 2003 impactent fortement les taux d’activité : + 30 points à l’horizon 2050. • La réforme de 2010 à une incidence forte à court et moyen terme, mais plus modérée à long terme pour les hommes.

  26. Taux d’activité des 60-64 ans, hommes (à gauche) et femmes (à droite) - Hypothèse Stock et Wise • Le modèle Stock et Wise donne des résultats intermédiaires entre les 2 hypothèses précédentes. • Les dynamiques sans réforme et avec réforme de 1993 sont comparables aux évolutions obtenues avec le scénario de taux de remplacement cible. • La réforme de 2003 a un impact positif sur le taux d’activité non confirmé par les faits. • A long terme, les contributions des réformes de 2003 et 2010 sont beaucoup plus positives.

  27. Taux d’activité des 55-59 ans, hommes (à gauche) et femmes (à droite) - Hypothèse « taux de remplacement cible » • Les évolutions des taux d’activité sont quasi identiques quel que soit le scénario choisi. • Alors que le scénario 2010-hz n’a qu’un effet très faible sur les taux d’activité des 60-64 ans, il impacte de manière plus significative les 55-59 ans : + 5 à 10 points à l’horizon 2050, soit 200 000 actifs supplémentaires.

  28. Taux d’activité des 65-69 ans, hommes (à gauche) et femmes (à droite) - Hypothèse « taux de remplacement cible » • Concernant les 65-69 ans, 2 phénomènes jouent. • Destinie permet de simuler l’impact de ces 2 changements mais avec des limites. • Conséquence : les taux d’activité reconstitués par le modèle avant 2009 sont faibles. • A long terme, on observe un retour aux comportements observés dans les années 1970.

  29. Taux d’activité des 65-69 ans, hommes (à gauche) et femmes (à droite) - Hypothèse départ à taux plein • Dans cette hypothèse, les taux d’activité sont faibles.

  30. Taux d’activité des 65-69 ans, hommes (à gauche) et femmes (à droite) - Hypothèse Stock et Wise • Pour les hommes, retour aux comportement observés dans les années 70 • En revanche pour les femmes, qui ont des carrières plus courtes, l’incitation à prolonger jusqu’à des âges très élevés conduit à des taux d’activité proches de 20%.

  31. Ages de liquidation (à gauche) et de sortie d’emploi (à droite), par génération – Hypothèse « taux de remplacement cible » • On retrouve la même hiérarchie des effets des réformes à l’exception de l’impact de la réforme de 2003 qui est plus marqué que pour les taux d’activité. • L’effet horizon est quasi-nul sur les âges de liquidation. En revanche son impact sur les âges de sortie d’emploi est significatif : l’effet horizon rajoute presque 1 an de plus en activité occupée.

  32. Ages de liquidation (à gauche) et de sortie d’emploi (à droite), par génération – Hypothèse départ à taux plein

  33. Ages de liquidation (à gauche) et de sortie d’emploi (à droite), par génération – Hypothèse Stock et Wise

  34. Remarques conclusives Exercice précédent s’était fait sur un modèle en bout de course. Nouvel exercice a été effectué sur modèle encore en rodage : reste donc quelque peu acrobatique Message global néanmoins facilement assumable : Retour pour les hommes aux conditions de liquidation des années 1970, avant la retraite à 60 ans (avec une espérance de vie bien supérieure). Pour les femmes taux plus élevés que dans les années 1970 mais en raison de la croissance générale de l’activité féminine Bonne performance rétrospective et à court-terme de l’option UI qui a l’avantage de la simplicité et dont on pourrait très facilement améliorer le calibrage Variante SW intéressante néanmoins pour illustrer ce que pourraient devenir comportements si individus intègrent mieux intérêt de la surcote pour leur niveau de vie à long terme Et toujours possible d’enrichir l’option taux plein pour lui donner une forme moins rigide qu’actuellement, comme le font la CNAV et la Drees dans leurs modèles Prisme et Promess.

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