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Holisme et Individualisme méthodologique

Institut Supérieur de Comptabilité et d’Administration des Entreprises. Holisme et Individualisme méthodologique. Travail élaboré par : Mehdi Braham. 2010-2011. Introduction.

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Holisme et Individualisme méthodologique

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Presentation Transcript


  1. Institut Supérieur de Comptabilité et d’Administration des Entreprises Holisme et Individualisme méthodologique Travail élaboré par: Mehdi Braham 2010-2011

  2. Introduction L’individualisme ou le holisme c’est « l’arbre ou la forêt » :Étudier les propriétés de l’arbre au niveau individuel est différent de l’étude des propriétés de la forêt, un ensemble constitué d’arbres.Les deux niveaux d’étude demandent des modèles différents. La forêt est plus que cette simple somme de ses arbres, elle intervient même dans le changement du climat, ce qu'un arbre ne peut faire seul.

  3. "S'il n'y a pas de société sans agrégation d'individus, on peut également affirmer, à l'inverse, qu'il n'y a pas non plus d'individus sans société." • Les rapports entre le groupe social et l'individu sont analysés différemment par deux courants de pensée apparemment opposés et contradictoires : le courant de l'holisme, et le courant de l'individualisme méthodologique.

  4. Le Holisme : le tout • Le holisme est un courant de pensée qui part du tout social pour expliquer les comportements, les choix, les décisions des individus. • Selon les sociologues holistes, la société exerce des contraintes sur les individus au cours du processus de socialisation pour les amener à s’intégrer, à s’insérer dans le « tout social » et leur permettre de s’y épanouir. Ces contraintes déterminent les rôles tenus par les individus au sein de la société. • C’est pourquoi cette façon de penser est appelée : «déterminisme social».

  5. Le Holisme • Le holisme appliqué aux systèmes humains, par essence complexes, consiste à expliquer les faits sociaux par d’autres faits sociaux, dont les individus ne sont que des vecteurs passifs. • Les comportements individuels sont socialement déterminés : la société exerce une contrainte (pouvoir de coercition) sur l’individu qui intériorise (ou « naturalise ») les principales règles et les respecte. • Le libre arbitre individuel n'est pas pour autant totalement éliminé, mais statistiquement ce qu'un individu choisit de ne pas faire, un autre le fera, pour un résultat social identique.

  6. Le Holisme : Caractéristiques • La réalité est constituée de « touts ». • Représentation des structures sociales en termes d’êtres collectifs réels et autonomes • La structure prime l’individu. • La structure ne se réduit pas à une somme d’actions individuelles. • La structure exerce une contrainte absolue ou forte sur les actions individuelles.

  7. Un sociologue holiste : Emile Durkheim, 1858-1917, considéré comme « le père de la sociologie » • Selon Durkheim, les faits sociaux existent, ils consistent en « des manières d’agir, de penser et de sentir qui s’imposent à l’individu ». • Ces faits relèvent d’une discipline nouvelle, la sociologie, qui doit enquêter et chercher à expliquer les faits sociaux par d’autres faits sociaux : il suffit d’observer les faits sociaux pour noter une certaine constance des comportements dans des circonstances similaires.

  8. Émile Durkheim • Ses meilleurs outils sont la statistique : dans telle situation, tant d’individus vont se comporter de telle manière, et la comparaison: est-ce que dans telle situation les individus se comportent de la même façon? • Cela permet de prévoir comment les individus vont probablement se comporter s’ils sont placés dans la situation en question.

  9. Émile Durkheim • "La cause déterminante d'un fait social doit être recherchée par rapport aux faits sociaux antérieurs et non parmi les états de conscience individuelle". (Les règles de la méthode sociologique) • Les actes individuels sont expliqués par la société et les normes sociales qu'elle impose à ses membres • L'individu intériorise des comportements, des façons de penser

  10. Émile Durkheim L’être humain est un être social = il est le « produit » de la société dans laquelle il est élevé et grandit »

  11. Un sociologue holiste contemporain : Pierre Bourdieu, sociologue français, 1930-2002 « Le déterminisme social » • Selon Bourdieu, les individus héritent d’un habitus, c’est-à-dire d’un ensemble « de dispositions durables et transposables », héritées de leur milieu social d’origine, qui structurent leur comportement. • Il s'agit de « l'incorporation des expériences » vécues par chacun et qui vont jouer un rôle déterminant dans les décisions prises. • Bourdieu est ici l’héritier de la pensée de Durkheim, selon lequel la société exerce des contraintes sur l’individu pour l’amener à s’insérer dans le groupe social. Ces contraintes vont déterminer le rôle social de l’individu

  12. L’Individualisme méthodologique • « … il faut prendre acte du fait que tout phénomène collectif est l’effet d’actions, de croyances ou de comportements individuels … » (Raymond Boudon, 2004) • « … doctrine … selon laquelle nous devons réduire tous les phénomènes collectifs aux actions, interactions, buts, espoirs et pensées des individus et aux traditions crées et préservées par les individus » (Popper, Misère de l’historicisme, 1944.) • On cherche à comprendre les phénomènes sociaux à partir des interactions individuelles (on part d’en bas)

  13. L’Individualisme méthodologique • « … seul l’individu est doté d’un esprit. Seul l’individu éprouve, sent et perçoit. Seul l’individu peut adopter des valeurs et faire des choix. Seul l’individu peut agir ». (Murray Rothbard, 1979) • « The proper Study of Mankind is Man » (Alexander Pope) • Aucune présomption sur les motivations individuelles ou la rationalité

  14. Max Weber, sociologue allemand, 1864-1920 « La sociologie compréhensive » • Selon Max Weber, l’homme est « un être de conscience » qui agit en fonction de sa compréhension du monde et des intentions qu’il a. • Analyser le social, c’est donc partir de ces actions et des intentions qui les constituent. • Weber reconnaît qu’une partie du comportement est «déterminée» par le contexte social dans lequel l’individu a grandi, cependant selon lui, le facteur le plus important est la motivation individuelle, c’est elle qui va guider les choix fondamentaux de l’individu. C’est pourquoi il parle d’interactivité : le groupe social agit sur l’individu et celui-ci va agir sur le groupe en fonction de sa personnalité.

  15. Max Weber « Si je suis devenu sociologue, c'est essentiellement pour mettre un point final à ces exercices à base de concepts collectifs dont le spectre rôde toujours. En d'autres termes, la sociologie, elle aussi, ne peut procéder que des actions d'un, de quelques, ou de nombreux individus séparés. C'est pourquoi, elle se doit d'adopter des méthodes strictement "individualistes".» (Extrait d'une lettre de Max Weber à R. LIEFMAN, 9 Mars 1920, mis en exergue dans R. Boudon et F. Bourricaud, Dictionnaire critique de la sociologie, PUF, 1986)

  16. Max Weber L’individu, atome de la société : Selon Max WEBER "La sociologie de la compréhension doit considérer l'individu particulier et son action comme s'il s'agissait vraiment d'un "atome" .

  17. Un sociologue contemporain, héritier de la pensée de Max Weber : Raymond Boudon, né en 1934 « l’individualisme sociologique » • Selon Boudon, le sociologue doit mettre au jour les «bonnes raisons» que peut avoir l’individu d’agir comme il le fait. Il a pour tâche de chercher à comprendre les motivations profondes qui poussent l’individu à prendre telle décision plutôt que telle autre. • Il ne sous-estime pas les contraintes qu’exerce la société, le tout social, sur l’individu, mais il pense que l’individu est un acteur de sa propre vie et qu’il interagit sur la société. • Selon Boudon, l’individu est rationnel, il opère des choix après avoir réalisé des calculs « coûts-avantages » qui tiennent compte du coût de tel choix et des avantages qu’il présente.

  18. L’IM et Le HM appliqués à l’Economie Les sciences sociales opposent presque toujours des conceptions holistes et des conceptions individualistes. En tant que science sociale, l'économie n'y échappe pas.

  19. L’IM et Le HM appliqués à l’Economie • L'individualisme méthodologique analyse les phénomènes économiques et sociaux à partir des comportements individuels. Combiné à l'hypothèse de rationalité du comportement, l'individualisme méthodologique, le fameux homo œconomicus, est le principe de base de la science économique. • L'approche économique holiste s'intéresse plutôt à l'ensemble des comportements qu'à leurs composantes, faisant l'hypothèse que le tout est supérieur à la somme des parties. La sociologie, qui relève plus d'une démarche holiste, met l'accent sur le fait que les individus sont socialisés, c'est-à-dire qu'ils sont le produit d'un groupe qui partage une certaine culture, des normes etc. Il existe donc une classe sociale, ce que nie l'individualisme sociologique.

  20. L’IM et Le HM appliqués à l’Economie • Par exemple, un acte de consommation est un acte individuel, puisque chaque individu décide en fonction de ses goûts et de son budget, • mais aussi un acte qui dépend du contexte dans lequel il s'insère, puisque les individus décident de ce qu'ils consomment sous le regard des autres individus (phénomène de mode par exemple).

  21. L’IM et Le HM appliqués à l’Economie • En d'autres termes, l'individualisme méthodologique considère que les faits sociaux sont la résultante non voulue des comportements des individus, • alors que le holisme considère que c'est l'existence préalable de l'organisation sociale qui détermine les décisions individuelles. • En science économique, ce débat renvoie à l'opposition entre microéconomie et macroéconomie.

  22. L’IM et Le HM appliqués à l’Economie • L'analyse microéconomique relève de l'individualisme méthodologique et prend pour point de départ l'analyse économique à l'échelle d'un agent. Elle choisit un agent type puis, pour passer aux grandeurs globales (la consommation par exemple), elle propose d'agréger les décisions individuelles. • A l'inverse, la macroéconomie s'intéresse aux relations entre les grandeurs globales. Donc, en microéconomie, le point de départ est l'analyse à l'échelle d'un agent économique, en macroéconomie il se situe à l'échelle de tous les agents économiques.

  23. L’Individualisme chez les Néoclassiques • La théorie néoclassique combine cet individualisme méthodologique avec une forme particulière de rationalité parfaite et maximisatrice qui permet un raisonnement en termes d'agent représentatif : tous les individus sont supposés se comporter suivant un même principe universel qui est celui de la maximisation de la fonction d'utilité (pour le consommateur) ou de profit (pour l'entreprise) sous contrainte budgétaire. L'individualisme néoclassique utilise donc une représentation particulière de l'individu (l'"homo œconomicus").

  24. L’Individualisme de l’Ecole Autrichienne • MENGER résout de façon très simple les relations de l'individuel et du collectif: celui-ci n'est que l'agrégation de celui-là: "L'économie sociale... est une multiplicité d'économies individuelles". • MENGER nie l'existence de la "soi-disant économie sociale" et s'il existe des phénomènes humains plus complexes, leur compréhension théorique "requiert de remonter à leurs véritables éléments, aux économies individuelles dans la collectivité, et de rechercher les lois selon lesquelles l'économie sociale provient de lois individuelles" .

  25. L’Individualisme de l’Ecole Autrichienne • L'économiste Von MISES vient au secours de MENGER et refuse, de façon encore plus radicale, les concepts collectifs, qui de son point de vue n'existent même pas. • MENGER niait la science sociale, MISES nie la réalité dite "sociale". • "Toute forme de société est opérante à travers les actions d'individus qui tendent vers des fins spécifiques. Les concepts collectifs ne sont en fait rien de plus qu'une dérivation logique du postulat de l'action individuelle".

  26. L’Individualisme de l’Ecole Autrichienne • D'autre part, pour MISES, il est impossible de rencontrer un individu standard comme WEBER l'imaginait. "Il n'y a aucune régularité discernable dans l'apparition et l'enchaînement des actes humains" . • Il fallait certainement remettre un peu d'ordre dans le concept d'individualisme méthodologique: c'est le mérite de HAYEK de l'avoir discipliné et vulgarisé (Ordre Social de Hayek)

  27. L’Individualisme de l’Ecole Autrichienne • Pour cela, il suffisait de tempérer l'apriorisme de MISES, tout en gardant l'idée de la subjectivité des choix. HAYEK n'a pas besoin de savoir si les choix existent et qu'ils sont à la base des phénomènes sociaux "Dans les sciences sociales, ce sont les éléments constitutifs des phénomènes complexes qui nous sont signifiés avec une certitude qui n'admet point de contestations". Ces éléments constitutifs sont "les comportements des particuliers" c'est-à-dire que ce sont les idées qu'ils possèdent également sur leurs propres idées et sur leur propre environnement.

  28. L’Individualisme de l’Ecole Autrichienne • Mais en sciences sociales, ce sont justement ces idées qui nous donnent la clé de la connaissance, de sorte que c'est une grave erreur de ne pas les prendre en compte, au prétexte que la science exclut les jugements personnels. C'est faire de la fausse science: Le scientisme - objet d'une des plus célèbres critiques de Von HAYEK - se caractérise précisément par le refus du caractère subjectiviste des sciences sociales, et par la volonté de lui substituer une science fondée sur des méthodes objectivisantes et objectivistes propres aux sciences naturelles.

  29. L’Individualisme de l’Ecole Autrichienne • En considérant de telles croyances et opinions, nous les supposons comme des données "sans nous préoccuper de savoir si elles sont vraies ou fausses" . • Par conséquent, pour HAKEK les sciences sociales ont un caractère subjectiviste, par opposition à "l'objectivisme" des sciences naturelles. Dans les sciences naturelles, les idées que les individus forment sur le monde externe sont plutôt un stade à dépasser.

  30. Le Holisme selon les Marxistes • Karl Marx (1818-1883) est un investigateur du holisme au sens du déterminisme et par la mise en avant du matérialisme historique. • La pensée de Marx se résume aux termes de "holisme" et de "déterminisme". C’est-à-dire que l’individu est déterminé par les structures de la société."ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience".

  31. Le Holisme selon les Marxistes • « Dans la production, les hommes nouent des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, ces rapports de production correspondent à un degré de développement de leurs forces productives matérielles. L'ensemble de ces rapports forme la structure économique de la société, la fondation réelle sur laquelle s'élève l'édifice juridique et politique, et à quoi répondent des formes de déterminisme de la conscience sociale. » (Karl Marx, Critique de l'économie politique) • Marx met en avant l'idée centrale que les individus ne sont que le reflet de leur classe sociale, et que leur volonté individuelle reste dirigée par son appartenance sociale.

  32. Le Holisme vu par les Post-Keynésiens • Le post-keynésianisme est un courant de pensée économique développé à partir des années 1930 en Angleterre et aux États-Unis. Il est actuellement surtout présent aux États-Unis. Il se présente comme le courant le plus proche des idées de Keynes. • Les post-keynésiens reprennent ce qu'il y a de plus radical chez Keynes • Il ne faut donc pas les confondre avec les néo-keynésiens, qui sont plus proches du keynésianisme de la synthèse.

  33. Le Holisme vu par les Post-Keynésiens • Les post-keynésiens sont une école d'économie hétérodoxe qui prend une position radicalement opposée à celle de l'économie néo-classique. • Elle se différencie en mettant en avant une approche holiste et non individualiste. • Frédéric Poulon réclame par exemple la possibilité d'une macro-économie autonome par rapport à la micro-économie, et revendique un domaine d'analyse et de réflexion propre à la macro-économie - qui ne se résume pas, toutefois à une simple « comptabilité nationale ».

  34. Un post-keynesien: Frédéric Poulon • Pour cet auteur, il existe une contradiction fondamentale entre la macroéconomie et la microéconomie. • La macroéconomie correspond à une approche systémique, c’est-à-dire une conception globaliste qui cherche à établir des lois économiques spécifiques indépendantes des individus ; l’économie apparaît comme un organisme dont les composantes interdépendantes paraissent vouées à des tâches très ordonnées.

  35. Un post-keynesien: Frédéric Poulon • La microéconomie correspond à une approche ensembliste, c’est-à-dire à une conception individualiste qui cherche à établir les lois sociales de l’échange et de la production à partir de la conscience individuelle supposée d’agents supposés libres et rationnels ; l’économie est décrite comme un ensemble d’individus.

  36. Conclusion Les définitions des concepts d’individualisme méthodologique et de holisme manquent parfois de la rigueur indispensable et ne sont pas toujours suffisantes pour clarifier la dualité “individuel-collectif” et départager les champs théoriques respectifs

  37. Conclusion Cette dualité n’est pas entièrement satisfaisante. En ce sens, il est admissible de dire que les théories du développement après la deuxième guerre mondiale furent (sont) holistes, alors que les théories les plus récentes essaient soit d’introduire des éléments “d’individualisme méthodologique”, soit des méthodes dont la logique de fonctionnement intègre implicitement ce concept ou, du moins, d’en ouvrir la possibilité par le biais de l’articulation entre la macroéconomie et la microéconomie.

  38. « …l’intérêt scientifique porté aux questions sociales est à peine plus récent que l’intérêt porté à la cosmologie et à la physique; il y eut même dans l’Antiquité des périodes… où la sciences de la société a pu sembler s’être avancée plus loin que la science de la nature. Mais avec Galilée et Newton, la physique commença à laisser les autres sciences loin derrière elle, et depuis l’époque de Pasteur, ce Galilée de la biologie, les sciences biologiques peuvent se vanter de succès presque comparables. Les sciences sociales semblent ne pas avoir encore trouvé leur Galilée » (Popper, 1988)

  39. Merci de votre attention.

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