Violence et santé mentale sous la loupe de l’approche globale et féministe de la santé

1. Violence et santé mentalesous la loupe de l’approche globale et féministe de la santé Colloque « Violence et santé mentale » Table de concertation en violence conjugale et agressions à caractère sexuel de Laval (TCVCASL) 24 janvier 2012

2. Plan de présentation Introduction Le RQASF et ses membres Recherche • Que voulions-nous savoir? • Comment avons-nous procédé? • Quelle est notre définition de la santé mentale? • Qui sont les groupes participants? • Qu’avons-nous trouvé? Conclusion • Que recommandons-nous?

3. LE RQASF et ses membres • Organisme multidisciplinaire provincial à but non lucratif • Mission : travailler dans une perspective féministe à la promotion et à l’amélioration de la santé des femmes (recherche, sensibilisation, formation) • 122 membres associatifs et 32 membres individuelles dans toutes les régions du Québec (en 2010)

4. Que voulions nous savoir? • comprendre la situation des participantes (problèmes sociaux, santé mentale) • connaitre les impacts de cette situation sur les organismes et sur les travailleuses

5. Comment avons-nous procédé? Volet 1 Enquête postale 73 / 92 organismes admissibles (79 %) Volet 2 Entrevues individuelles et de groupes (26 organismes) Forte participation (81 %) , dans le contexte de la Marche mondiale des femmes (octobre 2010)!

6. Quelle est notre définition de la santé mentale? Définition biopsychosociale de la santé = notion positive, globale une interaction complexe de facteurs: • biologiques : hormones , polluants, stress, médicaments agissent sur la biochimie d’une personne… • psychologiques : traits de personnalité, réactions aux problèmes de la vie… • sociaux : situation financière, logement, éducation, travail , histoire personnelle, accès aux services… La santé est l’équilibre entre les différents aspects de la personne

7. Quelle et notre définition de la santé mentale?L’AGFS est critique … Sens courant de l’expression santé mentale • santé mentale = maladie mentale • terme chargé de tabous L’approche biomédicale et spécifique • s’intéresse surtout aux facteurs individuels (gènes, comportements qu’elle entend régir, encadrer) • accorde peu d’attention aux causes sociales multifactorielles • définit la norme (DSM : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) • médicalise L’ approche spécifique entraine souvent une intervention en silo

8. Quelle et notre définition de la santé mentale?Quelquesprincipes de l’approche globale à la base de l’interventionféministe • Globale : comprend la personnedanstoutesses dimensions • Déterminants de la santé : les mauvaises conditions de vie affectentgrandement la santé mentale • Analyse intersectionnelle :intersection des identités et des expériences qui y sont reliées,prise en compte des différences entre les femmes • Autosanté : prise en charge personnelle de sa santé.

9. Qui sont les groupes participants? • Majorité de centres de femmes (70 %) • Aucun organisme spécialisé en santé mentale • Ne sont pas tous spécialisés en violence (9 maisons d’aide et d’hébergement, 4 organismes venant en aide aux victimes d’agressions sexuelles)

10. Qu’avons-nous trouvé? Situation des participantes Leurs besoins ont changé au cours des dernières années (72 %) • Détérioration des conditions de vie • Alourdissement des problèmes de santé mentale • Services sociaux et services de santé inaccessibles

11. Situation des participantes, qu’avons-nous trouvé?Détérioration des conditions de vie Appauvrissement des femmes de plus en plus perceptible (79 %) • Plus d’insécurité financière, d’endettement et de problèmes financiers (70 %) • Plus d’insécurité alimentaire (63 %) • Précarité d’emploi et manque d’emplois • Pénurie de logements sociaux et de logements convenables • Plus d’itinérance (33 %) Plus d’isolement social (71 %)

12. Situation des participantes, qu’avons-nous trouvé? Détérioration des conditions de vie Intensification de la violence Un contexte socio-économique difficile, un terrain propice aux violences • plus de violence conjugale et familiale (51 %) • plus d’agressions (44 %) • plus de discriminations (34 %)

13. Situation des participantes, qu’avons-nous trouvé? Alourdissement des problèmes de santé mentale (75 %) Augmentationdu nombre de participantes confrontées à des problèmes de santé mentale (66 %) Plus de participantes • vivent du stress et de l’anxiété (75 %) • cumulent différents problèmes (63 %) • éprouvent des problèmes psychiatriques (58 %) • éprouvent des problèmes de dépendances aux médicaments, à l’alcool et aux drogues (48 %) • arrivent en situation de crise (47 %)

14. Situation des participantes, qu’avons-nous trouvé? Services sociaux et services de santé inaccessibles Manque de services publics Accessibilité = réponse aux besoins • Accès toujours difficile à un médecin de famille • Inaccessibilité des services de première ligne en santé mentale • Fermeture et pénurie de ressources communautaires (hébergement, santé mentale) • Dumping

15. Situation des participantes, qu’avons-nous trouvé? Services sociaux et services de santé inaccessibles Approche spécifique "en silo" • Non reconnaissance de la violence • Diagnostic rapide • Prescription La non prise en compte de la violence peut maintenir ou amplifier l’état de détresse de certaines femmes

16. Qu’avons-nous trouvé? Situation des organismes et des intervenantes 76 % des intervenantes disent recevoir des participantes qui n’auraient pas dû leur être référées • Mission des organismes menacée • Vie interne des organismes perturbée • Personnel des organismes débordé

17. Situation des organismes et intervenantes, qu’avons-nous trouvé? Mission des organismes menacée Mission des organismes … Prévention - Mobilisation - Promotion de la santé - Soutien aux femmes Menacée … • Par le dumping • Par la hausse des demandes en santé mentale • Par le nombre de participantes dont les besoins primaires ne sont pas comblés • Par l’augmentation du nombre de suivis individuels

18. Situation des organismes et intervenantes, qu’avons-nous trouvé? Vie interne des organismes perturbée Perturbée … • Par les crises (+ gestion de conflits, + d’animatrices…) • Par la peur • Par les effets des médicaments (concentration moindre, émotions inhibées, comportements imprévisibles, diagnostic envahissant) • Par la vie associative mise de côté

19. Situation des organismes et intervenantes, qu’avons-nous trouvé? Personnel des organismes débordé Accueillir des participantes ayant des problèmes de santé mentale occasionne plus de travail (86 %) Les travailleuses • se sentent dépassées par le travail à accomplir (71 %) • éprouvent des difficultés à composer avec la surconsommation de médicaments des participantes (60 %) • se sentent impuissantes devant l’impossibilité d’apporter une aide complète (82 %) Aider, mais à quel prix?

20. Conclusion Violences, conditions de vie, dumping... Des liens entre la situation sociéconomique et le mal-être Des liens entre une approche en silo, la non prise en compte de la violence vécue et l’augmentation de la détresse des femmes

21. Conclusion Que recommandons-nous? Considérant la situation critique constatéesur le terrain, partout au Québec Nous demandons au MSSS 1 . Reconnaissance de la détérioration des conditions de vie et de la santé mentale 2. Révision du cadre théorique biopsychologique avec lequel l’ensemble de la problématique de la santé mentale au Québec est évaluée

22. Conclusion Que recommandons-nous? Nous demandons au MSSS • Intégration dans son plan d’action en santé mentale 2012-2017: • l’amélioration de l’accessibilité des services… • des mesures pour contrer la médicalisation des problèmes sociaux et la médicamentation excessive des femmes qui en résulte… • des mesures pour répondre aux besoins immédiats des personnes plus démunies et des femmes aux prises avec de grandes difficultés…

23. Et maintenant ? La nécessité d’une concertation Discutons- en! Merci ! mimeault@rqasf.qc.ca christellecassan@rqasf.qc.ca