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Véronique Boiron, IUFM d’Aquitaine-Bordeaux 4 & LACES-Bordeaux 2 Evry, le 14 janvier 2009

Enseigner et apprendre le langage oral à l’école maternelle : enjeux, ruptures et scolarisation progressive des pratiques et des apprentissages. Véronique Boiron, IUFM d’Aquitaine-Bordeaux 4 & LACES-Bordeaux 2 Evry, le 14 janvier 2009. Introduction I - Langage et pensée

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Véronique Boiron, IUFM d’Aquitaine-Bordeaux 4 & LACES-Bordeaux 2 Evry, le 14 janvier 2009

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  1. Enseigner et apprendre le langage oral à l’école maternelle :enjeux, ruptures et scolarisation progressive des pratiques et des apprentissages Véronique Boiron, IUFM d’Aquitaine-Bordeaux 4 & LACES-Bordeaux 2 Evry, le 14 janvier 2009

  2. Introduction I - Langage et pensée II - Comment l’enfant apprend-il à parler ? III - Le langage qu’est-ce que c’est ? IV - Le développement du langage oral à l’école maternelle 1. Croyances, idéologie ou savoirs ? 2. Quels enjeux ? V – La question des ruptures entre langage de la maison/langage de l’école et langage des apprentissages VI – La scolarisation des objets, des activités, des outils langagiers et intellectuels VII – Des activités et des dispositifs didactiques Conclusion Bibliographie

  3. I- Langage et pensée • Une activité humaine profondément intellectuelle • Le langage a une triple dimension : sociale, psychologique, cognitive • Le développement de la personne : le langage c’est l’activité d’un sujet qui parle, pense, réfléchit, comprend • Le langage à l’école : construire la co- pensée • La théorie de l’esprit • La clarté cognitive • Tache/activité

  4. I- Langage et pensée Le langage c’est l’activité d’un sujet qui parle, pense, réfléchit, comprend. Le langage assure le développement de la pensée : le langage donne forme à la pensée. Le langage n’est PAS une compétence scolaire, c’est bien plus que cela !

  5. II- Comment l’enfant apprend-il à parler ? • Les adultes lui parlent en lui prêtant la capacité de comprendre • L’enfant est considéré comme un partenaire de dialogue • Les adultes INTERPRETENT TOUS LES SIGNES renvoyés par l’enfant • Le « mamanais » ou « motherese » • IL y a communication AVANT langage • Les rituels : des moments de langage spécifiques • Parler AVEC l’enfant en faisant quelque chose ensemble • Parler à propos d’un objet culturel qui donne à PARLER-PENSER ENSEMBLE (construire la co-pensée).

  6. II- Comment l’enfant apprend-il à parler ? • TOUS ces éléments sont à prendre en compte à l’école maternelle et plus particulièrement en PS et MS mais encore en GS si des élèves n’ont toujours pas pris la parole devant le groupe-classe : coins-jeux, rituels, prise d’indices et INTERPRETATION des mimiques, regards de l’enfant, modulation de la voix du maitre (mamanais) au cours des lectures d’albums, consignes…

  7. II- Comment l’enfant apprend-il à parler ? • On peut dire que l’enfant a fini d’apprendre à parler quand il se fait comprendre sans avoir recours aux gestes, aux déplacements, par une personne qui ne fait pas partie de son milieu familial. Mais à quoi sert le langage humain ?

  8. III- Le langage, qu’est-ce que c’est ? • Langue ou langage ? • Communiquer ? • Evoquer l’absent • Construire des mondes • Construire le monde (catégories, concepts…) • Verbaliser (processus/produit) • Donner forme à la pensée : l’activité langagière réalise une activité cognitive • Prendre le pouvoir : le langage est le medium de la reconnaissance sociale

  9. III- Le langage, qu’est-ce que c’est ? • 1. Langue ou langage ? Les programmes de l’école primaire mettent l’accent sur 2 aspects complémentaires : • l’étude de la langue = étudier sa structure, son fonctionnement • le développement et la maitrise du langage = construire l’activité d’UN sujet pensant.

  10. III- Le langage, qu’est-ce que c’est ? • Le langage c’est la réalisation de la langue que font les sujets à chaque fois qu’ils parlent, reformulent, pensent, comprennent, interrogent, lisent ou écrivent

  11. III- Le langage, qu’est-ce que c’est ? 2. Communiquer ? Attention : en milieu familial : 70% de la communication n’est PAS assurée par le langage !!! mais par les gestes, mimiques, déplacements, monstrations, intonations… Communiquer c’est ce qu’on a appelé le langage en situation : c’est celui qu’on développe en PS et MS. L’acquisition du langage en situation n’est PAS DU TOUT achevée à l’âge de 3 ans.

  12. III- Le langage, qu’est-ce que c’est ? 3. Evoquer l’absent La principale fonction référentielle du langage c’est de PARLER DE CE QUI N’EST PAS LA (passé, futur, projets, souvenirs…). C’est par le RECIT que l’on construit ce langage d’évocation : c’est un travail à poursuivre jusqu’à la fin du cycle 2 pour PRODUIRE des récits oraux ET COMPRENDRE les récits écrits et jusqu’à la fin du cycle 3 pour produire des récits écrits

  13. III- Le langage, qu’est-ce que c’est ? 4. Multiplier les mondes Le langage c’est ce qui permet, à partir d’un nombre limité de mots, de mettre ensemble des objets qui ne sont pas ensemble dans le réel et construire une infinité de significations : « La terre est bleue comme une orange. » « L’homme est une femme comme les autres. » « Si Dieu existe, j’espère qu’il a de bonnes excuses ! » (W. Allen) « Les vaches vertes ruminent des idées bleues. »

  14. III- Le langage, qu’est-ce que c’est ? • 5. Prendre le pouvoir  Le langage est le medium de la reconnaissance sociale ! Les prises de parole sont sexuées : • les hommes parlent plus facilement face à un grand groupe • Les maitres interrogent les filles ou les garçons selon les disciplines.

  15. Des confusions regrettables : croyances/ savoirs • Confusion entre langage et communication : penser que le langage sert d’abord et surtout à communiquer est une erreur. Et surtout depuis Jerome BRUNER, on sait qu’il y a communication AVANT langage : le petit enfant sait communiquer avant de parler (il montre, refuse, ment, trompe, demande : il recourt aux grimaces, aux pleurs, aux sourires). • Confusion entre langage oral et parole : la parole c’est répéter, réciter, dire par cœur… Le langage c’est l’activité particulière d’un sujet. C’est lorsque l’enfant prend l’initiative de la PRISE DE PAROLE ET du CONTENU du discours qu’il est EN LANGAGE et c’est ce travail que l’école maternelle doit assurer : OSER PRENDRE LA PAROLE POUR DIRE quelque chose DE SOI (de sa pensée, de ses impressions, de ses ressentis…).

  16. Des confusions regrettables : croyances/ savoirs • Confusion entre langage écrit et langue : la langue est le code commun à une communauté. C’est une forme « figée » que l’on trouve dans les dictionnaires. Le langage écrit, lui, c’est l’activité langagière et intellectuelle de compréhension et production d’un sujet quand il lit, quand il écrit ! • Confusion entre activité langagière et tâche : on ne peut pas évaluer l’activité langagière hors d’une situation-problème, d’une situation qui donne à réfléchir, à penser et donc à dire ; • Confusion entre accumulation des structures, richesse du vocabulaire, norme et développement de la pensée : dire qu’un mot nouveau par jour va améliorer le langage des enfants alors que les enfants apprennent entre 10 et 30 mots par jour à l’école lorsqu’on parle AVEC eux. Ce qui compte c’est la situation dans laquelle ils apprennent ces mots : le sens d’un mot est profondément lié aux situations dans lesquelles il peut être activé, reformulé…

  17. Des confusions regrettables : croyances/ savoirs • Confusion entre les 2 formes de langage (le langage écrit n’est PAS une forme supérieure du langage oral) - une forme intériorisée du langage : je me parle, je pense, je réfléchis, je lis… Il n’y a pas de trace de cette activité langagière tant qu’elle n’est pas verbalisée. - une forme extériorisée du langage (je parle ; j’écris ; je prends des notes : Il y a des traces de cette activité langagière propre à un sujet.

  18. La question du langage à l’école : constats et malentendus • Inégalités très fortes entre enfants à l’entrée en maternelle • Langue ou langage ? • Langage de la maison/langage de l’école : ruptures et processus de scolarisation • Le langage des apprentissages • Un mot nouveau par jour ? • Le langage oral n’est pas une sous-forme du langage écrit et ne prépare PAS à l’écrit • Evaluation : quand et comment ?

  19. La question du langage à l’école : constats et malentendus • Les élèves en difficulté avec les apprentissages scolaires FONT, MONTRENT, JOUENT mais le langage n’est PAS convoqué pour construire l’activité, la verbaliser, la reconfigurer … ce qui est très problématique quant aux futurs apprentissages scolaires car l’école requiert de METTRE A DISTANCE L’ACTION POUR CONVOQUER LES « DISCOURS SUR ». • L’école ne veut pas savoir si l’ENFANT sait faire du vélo MAIS demande à L’ELEVE de lire un schéma et d’expliquer POURQUOI le vélo fonctionne ou pas SANS que l’enfant monte sur le vélo ! • Il s’agit alors de PROPOSER DES ACTIVITES QUI DIFFERENT L’ACTION : planifier, faire un projet de dessin à 2, à 3, anticiper les besoins pour construire une voiture…

  20. La question du langage à l’école : constats et malentendus • Il s’agit de scolariser les pratiques d’objets mobilisés par l’école : • faire un gâteau • habiller la poupée • écouter une histoire • regarder un album • jouer avec l’eau • faire de la pâte à modeler • dessiner un bonhomme…

  21. La question du langage à l’école : constats et malentendus • Il s’agit de comprendre et s’approprier le langage de l’école et le langage des apprentissages : • passer aux toilettes • jouer avec le cerceau • manger à la cantine • être présent (« les absents ils sont là ! ») • aller au dortoir • « je veux voir tous les yeux posés sur moi ! » • faire du vélo / mécanismes du vélo • décrire ce que l’on voit par la fenêtre de sa chambre

  22. Quelques (bonnes) raisons d’oser l’oral ! • Construire et développer le langage pour parler, dire, comprendre, réfléchir, interroger • Prendre la parole en Petite Section : quels enjeux ? • Faire reculer les inégalités scolaires • L’oral à apprendre ET l’oral pour apprendre

  23. PROGRESSION de la PS à la GS  PS et MS  • Dire ce qu’on fait • Dire ce qu’on a fait MS  • Dire ce qu’on fait • Dire ce qu’on a fait • Dire cequ’on va faire • Dire comment on a fait GS  • Dire comment on a fait • Dire ce qu’on va faire • Dire comment on va faire • Dire comment il faudrait faire si/pour… • Dire commentl’autre a fait

  24. Enjeux des activités langagières • Accompagner l’action (parler et agir) • Commenter l’action (parler sur) • Différer l’action (parler sans agir) • Construire le processus qui sous-tend l’action (construire l’activité intellectuelle qui a permis l’action) • Anticiper le processus (construire l’activité intellectuelle qui va permettre ou permettrait l’action)

  25. Quels dispositifs et quel rôle pour les maitres ? • Des groupes réduits • Des groupes homogènes • Des supports de l’activité langagière • Des reformulations du discours ou du non verbal • Des développements du discours de l’enfant • Un étayage très renforcé • Des activités en groupes de non parleurs ou petits parleurs à placer AVANT les activités collectives

  26. La classe : un lieu unique pour apprendre à parler-penser et à comprendre a) l’expertise du maître : • Choix des objets, des activités, des dispositifs didactiques, des types d’interaction… • Le maître est tuteur de langage : phrases courtes, intonations très marquées, débit ralenti, reformulations, développements, ajouts… • Le maître assure la « clarté cognitive »: parle les activités et les apprentissages scolaires • Le maître assure la SCOLARISATION des objets, usages, pratiques, activités…

  27. La classe : un lieu unique pour apprendre à parler-penser et à comprendre b) un groupe de pairs et un adulte expert : - Interactions langagières collectives, duelles, confrontation des points de vue… - Construction de pratiques sociales, de pratiques langagières et de pratiques culturelles - Processus d’intériorisation en construction : construction du langage intérieur pour TOUS les élèves

  28. La classe : un lieu unique pour apprendre à parler-penser et à comprendre c) le rôle du langage : - Construction d’outils de compréhension : reformulations, questions qui convoquent la pensée, l’activité intellectuelle : penser, expliquer, comprendre, croire, savoir… - Construction du langage POUR apprendre, « le langage des apprentissages » (je/on/vous/tu faire de la peinture, un gâteau ; colorier/compter…) - Reconfiguration de l’expérience familiale, quotidienne : mise à distance de la pratique et construction d’un rapport intellectualisé aux objets du monde et pratiques culturelles

  29. La question des expériences langagières « En arrivant à l’école, tous les enfants n’ont pas les capacités ou n’ont pas bénéficié d’expériences de communication suffisantes pour pouvoir utiliser un langage articulé compréhensible par les adultes et les autres enfants de l’école : certains ont plus de chemin que d’autres à parcourir, car ils en sont toujours au mot-phrase, ne disposent pas encore de catégories de significations stables ou manifestent un mutisme plus ou moins généralisé et persistant.

  30. …Tous les enfants n’arrivent pas à l’école avec le même « équipement » : ils sont des personnes différentes, mais de plus, certains sont mieux préparés que d’autres à cette rupture ou à ce passage d’un milieu de garde à celui de l’école, de par ce qu’ils ont reçu de leur entourage, de par la diversité de leurs compétences, de leurs expériences, de leurs savoirs... Certains ont développé des compétences sociales déjà variées dans des contacts multiples avec des partenaires différents alors que d’autres, sont plus démunis pour établir des interactions ou les maintenir. » Agnès Florin, 1995

  31. Bibliographie BAUTIER E., (2006). Apprendre à l’école, apprendre l’école, éditions Chronique sociale. BOIRON V., (2006). revue BLE 91, n° 38 BONNERY S., (2007). Comprendre l’échec scolaire, éditions La dispute CLERMONT P., CUNIN A., (1997). Pour que chacun parle ! école maternelle et CP, CRDP d’Alsace. FLORIN A., (1995). Parler ensemble à l’école maternelle, éditions Ellipses. FLORIN A., (1999). Le développement du langage, Dunod. GARCIA-DEBANC C., PLANE S., (2004). Comment enseigner l’oral à l’école primaire, Hatier GOPNIK A., MELTZOFF A., (2005). Comment pensent les bébés ?, éditions Le Pommier. KARMILOFF K., (2003). Comment les enfants entrent dans le langage, Retz. Ministère de l’Education Nationale (2006). Le langage à l’école maternelle, Scéren CNDP. PICQ P., SAGART L., (2008). La plus belle histoire du langage, Seuil. Revue Cahiers pédagogiques, n°352 (1997) « L’école maternelle » ; n°400 (2000) « Oser l’oral » et n° 445 (2007) « L’école maternelle aujourd’hui ».

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