E N D
1. Epilepsies myocloniques progressives D. Taussig
Explorations Fonctionnelles
CHU Rennes
Septembre 05
2. Syndrome pileptique rare (1% des patients dans un centre spcialis)
Epilepsies gnralises symptomatiques
Maladies neurologiques peu frquentes, avec souvent cause gntique.
Au dbut, diagnostic diffrentiel avec pilepsies idiopathiques
Au cours de l'volution, problme du diagnostic tiologique
Identification des causes : progrs incessants de la gntique molculaire
3. Dfinitions Epilepsie myoclonique progressive : Lundborg (1903) (Unverricht,1891 : myoclonie).
Depuis, syndrome de Ramsay Hunt : pilepsies myocloniques progressives (EMP) et ataxies myocloniques progressives (AMP).
En commun : myoclonies, ataxie et dtrioration intellectuelle progressives. En revanche, pas dpilepsie dans les AMP
Causes principales des AMP : dgnrescences spinocrbelleuses, maladies mitochondriales, certaines EMP au dbut (maladie dUnverricht-Lundborg, sialidoses par exemple).
Il semble plus clair de distinguer les deux syndromes.
4. Le syndrome d'pilepsie myoclonique progressive
myoclonies, crises d'pilepsie gnralises tonico-cloniques, ataxie et dmence progressives, d'intensits variables selon les causes.
Myoclonies toujours parcellaires et multifocales, souvent exacerbes par la posture, l'action ou des stimulus extrieurs comme la lumire, le son, le toucher. Le plus souvent, face et partie distale des membres, mais aussi muscles proximaux.
Myoclonies le plus souvent corticales.
5. maladies o lEMP nest quun des lments du tableau clinique
6. Caractristiques cliniques des principales maladies responsables d'EMP
7. Maladie d'Unverricht-Lundborg Dbut entre 6 et 15 ans
Myoclonies sensibles aux stimuli au premier plan
Progression lente, ataxie modre, petite dtrioration intellectuelle
EEG : ralentissement activit de fond ds le dbut, pointes-ondes 3-5 Hz avec amplitude maximale dans les rgions centrales. Photosensibilit importante.
8. Maladie d'Unverricht-Lundborg Dbut entre 6 et 15 ans
Myoclonies sensibles aux stimuli au premier plan
Progression lente, ataxie modre, petite dtrioration intellectuelle
EEG : ralentissement activit de fond ds le dbut, pointes-ondes 3-5 Hz avec amplitude maximale dans les rgions centrales. Photosensibilit importante.
9. Maladie d'Unverricht-Lundborg (biologie molculaire) Autosomique rcessive
Plusieurs mutations dans le gne EPM1 ou CSTB
Gne code pour un inhibiteur des cystines-protases, la cystatine B qui aurait un rle neuroprotecteur
10. Exemples dEEG chez un patient n en 1958 1er trac : 1989: 7 ans aprs le dbut
2 trac: 1997: 15 ans aprs le dbut
LEEG fait en 2000 est not comme similaire
Les tracs sont mal spatialiss; ondes lentes bifrontales sur le 1er, RAS par ailleurs
13. Maladie de Lafora Dbut entre 9 et 18 ans
Mode de dbut : myoclonies; crise gnralise tonico-clonique ; difficults scolaires ; syndrome dpressif, hallucinations visuelles (crises occipitales)
Tableau se complte : myoclonies permanentes, ataxie crbelleuse, dmence. Dcs dans les 10 ans
EEG :
Au dbut : rythme de fond ralenti, poly PO irrgulires souvent augmentes par la stimulation lumineuse intermittente (SLI) mais pas pendant le sommeil.
Puis dtrioration du rythme de fond et disparition des rythmes de sommeil, sommeil paradoxal seul identifi.
Ensuite anomalies pileptiques multifocales prdominance postrieure
A la phase terminale, dsorganisation complte de lEEG
14. Maladie de Lafora Corps de Lafora dans cerveau, foie, muscle
Dans les neurones : pricaryons et dendrites
Colors par PAS; accumulation de polyglucosans (polysaccharides)
Diagnostic: biopsie cutane dans le creux axillaire
15. Maladie de Lafora (biologie molculaire 1) Autosomique rcessive
Mutations dans gne EPM2A : code pour laforine (48% des cas), tyrosine phosphatase associe aux ribosomes; rle dans la traduction. Peut aussi provoquer un hyperfonctionnement de glycogne synthase (corps de Lafora)
Identification de protines partenaires de laforine
16. Maladie de Lafora (biologie molculaire 2) Mutations dans gne EPM2B ou NHLRC1 : code pour maline (40% des cas), implique dans la protolyse
Au moins un autre gne (12% des cas)
17. Exemples dEEG chez un patient n en 1982 1er trac: 1997: aprs une 1re crise.
Mal spatialis, ne ragissant pas louverture des yeux. Bouffes de pointes-ondes et polypointes-ondes gnralises.
2 trac: 2001: beaucoup de myoclonies
Pas de rythmes de fond; frquentes bouffes de polypointes-ondes gnralises
3 trac : janvier 2003: myoclonies permanentes, grabataire.
Etat de mal lectrique
Dcs en aot 2004
21. Maladies mitochondriales (MERRF) Prsentation clinique, ge de dbut et svrit de l'atteinte extrmement variables
Frquemment surdit, myopathie,neuropathie, atrophie optique, rtinopathie.
Certains la frontire avec le syndrome MELAS
EEG : ralentissement global du rythme de fond, dcharges de PO gnralises entre 2 et 5 Hz, photosensibilit.
Dosages des enzymes de la chane respiratoire et biopsie musculaire peuvent tre normaux
Mutation la plus frquente : mutation ponctuelle de paire de base 8344 du gne de lARNt mitochondrial de la lysine. Plus rarement, paire de base 8356 du gne du mme ARNt mute. Dans d'autres familles, mutations ponctuelles (plusieurs types) dans lARNt mitochondrial de la srine
22. Croides-lipofuscinoses Dpt de lipopigments autofluorescents lysosomiaux dans le systme nerveux central et dautres organes. Sous-unit C de l'ATP synthase mitochondriale est le composant principal du dpt
Six types gntiquement distincts (chez le nourrisson, lenfant ou ladulte), groups dans le monde en foyers tous de transmission autosomique rcessive sauf la maladie de Kufs qui peut tre autosomique dominante.
Les formes de l'enfant sont souvent regroupes sous le terme de syndrome de Batten.
Diagnostic de certitude : tude en microscopie lectronique de la biopsie de peau. Inclusions dans les cellules scrtrices eccrines caractristiques
23. Croides-lipofuscinoses: type infantile tardif (1) Maladie de Jansky-Bielschowsky : NCL type 2
Dbut entre 1 et 4 ans
Troubles de la marche avec ataxie, troubles du langage et rgression psychomotrice, puis crises dpilepsie avec myoclonies.
Ccit progressive avec atrophie optique avant lge de 5 ans. Dcs entre 3 et 10 ans.
24. Croides-lipofuscinoses: type infantile tardif (2) EEG : ralentissement de lactivit de fond, surcharge lente irrgulire et dcharges de polypointes ondes. SLI basse frquence induit des pointes polyphasiques postrieures trs amples.
Gne TPP1 situ sur le chromosome 11p15 code pour la tripeptidyl peptidase 1 (enlve les tripeptides du N-terminal des protines dgrades dans les lysosomes). Diffrentes mutations
Variants NCL type 5 (gne CLN5) et 6 (gne CLN6)
25. Croides-lipofuscinoses : forme juvnile de Spielmeyer-Vogt-Sjgren (type 3) (1) rpandue en Scandinavie.
dbut entre 4 et 15 ans : baisse dacuit visuelle lie dgnrescence maculaire.
Atteinte intellectuelle lente et progressive. Dbut des signes neurologiques aprs 2 3 ans avec syndrome extrapyramidal puis ataxie et atteinte pyramidale.
Absences et surtout crises tonico-cloniques et myoclonies segmentaires (en particulier des muscles faciaux) 1 4 ans aprs le dbut. Plus tardivement myoclonies massives exacerbes par la mobilisation passive.
Episodes psychotiques.
Dcs vers lge de 20 ans, souvent dans un tat de mal myoclonique.
26. Croides-lipofuscinoses : forme juvnile de Spielmeyer-Vogt-Sjgren (type 3) (2) EEG : ralentissement prcoce du rythme de fond et dcharges paroxystiques parfois de longue dure, sans photosensibilit.
Aspect vacuolis des lymphocytes
Gne situ sur le chromosome 16p12 : CLN3 : code pour une grosse protine hydrophobe; diffrentes mutations dcrites.
27. Croides-lipofuscinoses : maladie de Kufs (CLN4) dbute entre 11 et 50 ans et volue vers le dcs en 10 ans.
Certaines formes se caractrisent par une dmence plutt que par un syndrome complet d'EMP.
EEG altr uniquement dans les formes avec EMP avec un rythme de fond ralenti, des pointes-ondes gnralises et une rponse intense la SLI basse frquence.
biopsie crbrale pour mettre en vidence les inclusions (dans la peau dpts de lipofuschine physiologiques lis lge).
28. Exemple dEEG chez une patiente ne en 1943 Dbut en 1968
1er trac 1991: bouffes de polypointes prdominance postrieure disparaissant louverture des yeux
2 trac: 1992: photosensibilit
dcs en 1994 (tuberculose)
31. Sialidoses (1) maladies autosomiques rcessives associes un dficit en N-acetylneuraminidase lysosomiale
type 1 : Italie; gne NEU1 sur le chromosome 6p21-3, diffrentes mutations
Le plus souvent, dbut entre 8 et 15 ans, parfois lge adulte.
Dficit visuel modr avec anomalies ophtalmologiques caractristiques : taches rouges cerises au fond doeil et opacits cristalliniennes punctiformes.
Douleurs des extrmits, myoclonies faciales spontanes, irrgulires, prdominant au niveau de la bouche, peu sensibles aux stimulations, persistent pendant le sommeil.
32. Sialidoses (2) EEG : activit de fond normale ou rapide sans photosensibilit. Les myoclonies massives sont associes des dcharges de pointes-ondes gnralises.
Diagnostic de certitude : dficit en neuraminidase dans les lymphocytes et fibroblastes en culture et augmentation de l'limination urinaire de sialoliposaccharides.
type 2: Japon : galactosialidoses (dficit en une protine indispensable laction de la neuraminidase); dysmorphie
33. Maladie de Gaucher de type 3
Dbut dans lenfance, ladolescence ou lge adulte
EMP sans dmence, mais avec des troubles des saccades oculaires, une paralysie supranuclaire
Splnomgalie
Evolution trs svre ou moins
Pancytopnie et augmentation des phosphatases acides sriques.
Autosomique rcessive
Activit ?-glucocrbrosidase basse dans les lymphocytes ou les fibroblastes en culture. Stockage des glucocrbrosides au niveau des lymphocytes circulants et des cellules de la moelle osseuse.
Diagnostic prnatal possible sur les cellules amniotiques. Nombreuses mutations dcrites.
35. Diagnostic de certitude des principales maladies responsables d'EMP
36. Traitement symptomatique des EMP: les antipileptiques Mdicaments classiques : valproate (sauf pour le MERRF), benzodiazpines
Mdicaments nouveaux : topiramate, levetiracetam, zonisamide (ATU)
A proscrire : carbamazpine, phnytoine
??? : lamotrigine
piracetam (myoclonies)
37. Traitement symptomatique des EMP kinsithrapie ; prises en charge psychologique et sociale
Associations
Conseil gntique
38. Traitements tiologiques N actylcystine dans maladie dUnverricht-Lundborg: antioxydant : per os au long cours. Effets variables selon tudes sur pilepsie et ataxie
Rgime ctogne dans la maladie de Lafora ; tude en cours
L-carnitine et Coenzyme Q dans les maladies mitochondriales
Enzyme recombinante dans maladie de Gaucher : pas deffet sur les signes neurologiques
39. Associations de patients Association contre la maladie rare myoclonique d'Unverricht-LundborgPrsident: M. Jos MARTYAdresse: Maison-Neuve 24260 SAINT-CHAMASSY Tlphone +33 (0)5 53 22 03 62 Association France LaforaPrsident: M. Etienne HAMEAUAdresse:16 Rue du docteur Jules Amaudrut 53000 LAVAL Tlphone +33 (0)2 43 56 42 99 http://www.lafora.org
40. Quelques rfrences Aykutlu et al. (2005) Add-on therapy with topiramate in progressive myoclonic epilepsy. Epilepsy and behavior, 6, 260-263.
Badhwar et al. (2004) Action myoclonus-renal failure syndrome: characterizatrion of a unique cerebro-renal disorder. Brain, 127, 2173-2182.
Chan E, Andrade D, Franceschetti S, Minassian B (2005) Progressive myoclonus epilepsies: EMP1, EMP2A, EMP2B. Adv Neurol, 95, 47-57.
Crest et al. (2004) Levetiracetam in progressive myoclonic epilepsy. Neurology, 62, 640-643.
Edwards et al. (2002) N-acetylcysteine and Unverricht-Lundborg disease: variable response and possible side effects. Neurology, 59, 1447-1449.
Falco et al. (2003) Benign adult familial myoclonic epilepsy. Genetic heterogeneity and alleleism with ADCME. Neurology, 60, 1381-85.?
Genton P, Bureau M (2004). Les pilepsies myovcloniques progressives: mythe ou ralit? Epileptic Disord ; 6: S139-46
Goebel HH, Sharp JD (1998) The neuronal ceroid-lipofuscinoses. Recent advences. Brain Pathol, 8, 151-162.
Gomez-Abad et al. (2005) Lafora disease due to EPM2B mutations. A clinical and genetic study. Neurology, 64, 982-986.
Kyllerman M, Ben-Menachem E (1998) Zonisamide for progressive myoclonus epilepsy : long-term observation in seven patients. Epilepsy Res, 29, 109-114.
Leppick et al.(2003) Classification of the myoclonic epilepsies. Epilepsia, 44, 2-6.
Magaudda et al. (2004) Antimyoclonic effect of levetiracetam in 13 patients with Unverrricht-Lundborg disease: clinical observations. Epilepsia, 45, 678-681.
Park et al. (2003) Myoclonic epilepsy in Gaucher disease : genotype-phenotype insights from a rare patient subgroup. Pediatric research, 53, 387-395.
Roger J, Genton P, et al. (1992) Les pilepsies myocloniques progressives de l'enfant et l'adolescent. In: Les syndromes pileptiques de lenfant et ladolescent. Edited by M. Bureau, C. Dravet, F. E. Dreifuss, A. Perret and P. Wolf. Londres: John Libbey & Company Ltd, pp. 381-400.
Shahwan et al. (2005) Progressive myoclonic epilepsies: a review of genetic and therapeutic aspects. Lancet Neurol, 4, 239-248.