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L'image de la femme dans la littérature du Moyen Age. Alice Fusè Sara Stefania Lonati Maria Beatrice Pellegata Marco Tonello. Introduction Panorama historique Troubadours, trouvères Les jongleurs L’amour courtois Troubadours Guillaume d’Aquitaine Bernard de Ventadorn
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L'image de la femme dans la littérature du Moyen Age Alice Fusè Sara Stefania Lonati Maria Beatrice Pellegata Marco Tonello
Introduction Panorama historique Troubadours, trouvères Les jongleurs L’amour courtois Troubadours Guillaume d’Aquitaine Bernard de Ventadorn Arnaut Daniel Trouvères Chansons de geste Lyrique en langue d’oïl chansons des femmes pastourelle Romans Marie de France Fabliaux Christine de Pisan Tristan et Yseult Chrétien de Troyes Roman de la Rose ConclusionImage de la femme Sommaire
Qu’est-ce le Moyen Age ? On appelle Moyen Âge la periode historique qui s'étend du V siècle a la fin du XV. Elle commence lors de l'effondrement de l'empire romain d'Occident (476) et prend fin avec les guerres d'Italie, au temps où les Français entrent en Contact avec la civilisation transalpine et avec la culture hellénique chassée de Constantinople par la conquête turque. Le Moyen Âge des lettres françaises embrasse l’enfance et la jeunesse de notre Lettérature, c'est-à-dire pratiquement les seuis XII, XIII, XIV et XV siècies. Car si notre langue s'est élaborée dès l'époque mérovingienne, rares et isolés sont les textes littéraires, en français, antérieurs a l'an 1100. Ils témoignent de l'existence d'une création poétique, mais ne permettent guère d'en apprécier La valeur ni l'étendue. En revanche, les XII et XIII siècies sont un âge de Grande création, où naissent en particulier chansons de geste, romans, poésies Lyriques, fabliaux, divertissements dramatiques. Les deux siècies suivants, Bòuleversés par la guerre étrangère et les luttes intérieures, sont sans doute moins brillants; Mais l'élan de la période precèdente n'est pas arrêté; les genres littéraires modernes se constituent ou se développent : histoire, théâtre, roman et Nouvelle.
Troubadours et trouvères La poésie lynque des Troubadours est avant tout une poésie de cour à travers laquelle s’éxprime l'idéologie de la classe dominante. Les Troubadours, s'ils travaillent souvent avec des jongleurs chargés d'interpréter leurs oeuvres, n'en sont pas moins attachés de façon durable à un château et à un seigneur; amoureux le plus souvent de l'épouse de celui-ci, ils contribuent à.renserrer les liens du système vassalique en traduisant les sentiments de l'ensemble des chevaliers. Le formalisme de leur poésie correspond bien a cette codification de rites sociaux et non pas à un éventuel lynsme personnel, dans un monde où l'individu est moins important que le groupe. Des exceptions comme Guillaume IX d'Aquitaine, ne cherchent pas tant à sortir des sentiers battus qu'à adapter les motifs canoniques à une position de force inhabituelle La fonction sociale de cet art est bien marquée par ses liens étroits avec la musique.
II ne s'agit pas d'une poésie, qu'on lit dans l'intimité, mais d'une poesie que l'on chante pour un public nombreux, en s'accompagnant d'instruments.D'allleurs, un grand nombre de formes poétiques des Troubadours (rondeaux, ballettes) témoignent de la proximité entre lynsme et danse. Ce mouvement poétique se transmet aux Trouvères de langue d'oil, qui cependant accordent moins d'importance à la hiérarchie sociale et intérionsent davantage les Mécanismes de l'amour courtois. Peut-étre est-ce pour cela que le « grand hant » des Trouvères, grave et solennel, pourra si aisément passer d'un objet profane, la Dame, à un objet éminemment sacré, la Vierge.
Les jongleurs: oralité et écriture L'identité du mystérieux Turold,qui apparaît aux derniers vers de la Chanson de Roland, pose le problème du jongleur dans la création littéraire médiévale. A l'origine, sans doute, les jongleurs constituent une catégorie à part de la société et sont relégués dans une certame marginalité. Leur public, très varié, peut aussi bien être composé de paysans, de citadins, ou de pèlerins ignorants, que de membres d'une cour seigneuriale, de culture et de goûts, théoriquement plus raffinés.. Leur art doit donc s'adapterà des conditions de travail très différente. Sans doute,comme en témoigne l ’existence de « manuscrits de jongleurs» (peu ornés, et de format relativement pratique), ne sont-ils pas les auteurs des textes qu’ils récitent ou plutôt qu'ils représentent en offrant un spectacle complet (pantomime, acrobaties de «bateleurs», bruitage, embryon de mise en scène théâtrale),mais ils ont les loisir de remanier.
Parfois profondément,l'oeuvre dont ils disposent, et d’en Accentuer les caractères formels les plus propres à la transmission orale (répétitions, balancements, parallélisme, style formulaire). Leur répertoire par ailleurs est très vaste, allant de la chanson de geste au boniment du camelot, en passant par le jeu profane et le récit hagiographique qui seul les fait reconnâitre et accepter par l'Eglise méfiante.
L’amour courtois Le concept de «fin 'amor» a trouvé parfaitement a s'exprimer dans les différentes formes romanesques médiévales. Mais il est avant tout issu d'une poésie lyrique, et plus précisément de celle des troubadours de langue d'oc. Certaines formes de poésie «populaire», plus anciennes., n'en ont pas moins continué longtemps leur carrière, au besoin en s'adaptant aux thèmes nouveaux, tout comme les «trouvères» du domaine d'oil s'inspiraient de leurs confrères pour acclimater au Nord de la Loire la «courtoisie». Le drame de cette forme d'expression, quoiqu'il ne soit sans doute pas ressenti comme tel par ceux qui la pratiquent, est son formalisme, qui fait disparaître le sentiment personnel et le vécu pathétique sous la virtuosité des différents type de poèmes. Paradoxalement, les genres traditionnellement éloignés du motif amoureux (comme les «tensons» occitanes ou les «débats» de langue d'oil)…
…laissent un part plus considérable à l'originalite d'un auteur, cependant que certains poètes commencent à s'interroger sur leur propre pratique de l'écriture, et à la mettre en scène en même temps que leur personne. Mais la «courtoisie» comme son nom l'indique est une poésie de cour, ceux qui a deux effets: d'abord la création du personnage hybride qu'est le «Prince poète», qui abandonne un rôle passif de mécène pour produire lui-même de la poésie,et est bien placé, du fait de sa classe sociale, pour transcrire avec raffinement les sentiments et les états d'âme du milieu artificiel que devient, au XIV et surtout au XV siècles, la «cour» fidèle au modèle chevaleresque. Ensuite, au moment où l'artifice que nous venons de mentionner commence à être éprouvé douloureusement par ceux qui font la poésie, l ’apparition d'un ton nouveau, empreint de mélanconlie ou de désabusement, qui prend acte de la faillite d'un idèal et essaye de lui substituer un autre, mieux adapté à la réalité de l'époque.
GUILLAUME d’AQUITAINE LA VIE, LES OEUVRES Neuvième duc d’Aquitaine et septième compte de Poitou, à partir de 1086 il gouverne un territoire (des Pyrénées à la Loire) plus grand que celui du roi. Il participe à la désastreuse croisade de 1103 en Terre Sainte, et à celle de 1119-1120 en Espagne. En 1124 il soutient l’armée de Louis VI de France contre les invasions allemandes. Grand séducteur,plusieurs fois excommunié à cause de son libertinage, les chroniqueurs de l’époque ont décrit son caractère indépendant et impulsif. Amant de la vie ,refusant toute préoccupation religieuse, il se consacre à la poésie et renouvelle les thèmes de la production lyrique des troubadours :l’amour de loin, pour la domna aimé et partiellement idéalisée,la sumission à l’objet d’amour, la nouvelle sensibilité à lìégard de la beauté de la nature. Les onze textes qui nous sont parvenus sont très variés et comprennent aussi bien des chants érotiques de jongleurs que d’autres chants alliant un ton intimement sentimental à des accents melanco- niques. Mais tous reflètent une recerche courageuse de l’authenticité des sentiments, ainsi qu’une élaboration stylique remarquable. Maitre et ami du troubadour Marcabru, ses vres joueront un role fondamental dans l’affirmation du lyrisme courtois
BERNARD de VENTADORN LA VIE, LES OUVRES. D’origine humble, fils d’un serviteur du château de Ventadour, il aurait appris à composer de la musique et des vers sous la direction du plus grand disciple de Guillaume IX d’Aquitaine, Ebles II de Ventadour, vers 1150, et il se serait distingué dans l’art du TROBAR LEU. Son biographe Uc de Saint-Circ nous révèle son amour, partagé, pour Marguerite de Touraine, éepouse de Ebles II. Surpris, Marguerite aurait été répudiée et Bernard contraint d’abandonner la cour de Ventadour. Il aurait alors trouvéprotection en Normandie, à la cour d’Aliénor d’Aquitaine. Puis, il aurait vécu à la cour de Raymond V, compte de Toulose, à la mort duquel en 1194 il serait devenu moine. Pour ce qui concerne son lyrisme, le sentimentd ’amour est vécu comme un abandon sans réserves: l ’objet d ’amour n ’est plus la domna mais c ’est l ’amour lui-même, l ’émotion d ’aimer, l ’extase, qui bouleversent la sensibilité et éveillent de véritables sentiments de bonheur, de solitude et de désespoir.
Quand vei la lasueta mover Dans cette chanson, dont la fortune a été prodigieuse dans l’Europe médiévale, le thème conventionnel du tourment d’amour est repris en des termes intensément personnels. Voici les premièrs vers du texte original suivis de la version moderne. Quand vei la lauseta mover de joi sas alas contra’i rai, que s’oblid’e’s laissa cazer per la doussor qu’al cor li vai Ailas! Quals enveja m’en ve de cui qu’eu veja jauzion! Meravilhas ai, quar dessé lo cors de dezirier no’m fon. Quand je vois l’alouette s’élancer, joyeuse, dans un rayon de soleil, puis se laisser tomber, comme étourdie par la douceur qui lui vient au coeur, helas! Comme j’envie tous les êtres que je vois heureux! Et je m’émerveille que mon coeur, sur le champ, ne se fonde point de désir. Hélas!Combien je croyais savoir d’amour, et combien peu j’en sais, puisque je ne puis m’empêcher d’aimer celle auprés de qui je ne trouverai aucun profit...
ARNAUT DANIEL Maître de Dante, qui le place au premier range des troubadours, sinon au Paradis, Arnault Daniel, dont la carrière poétique se situe entre 1180 et 1260, est l’homme des représentants les plus accompli du “trobar ric”, c’est-à-dire de la poésie “riche”, reposant non pas tant sur l’originalité des thèmes ou des figures, désormais classifiés et reconnus, mais sur la virtuosité formelle, la recherche raffinée du vocabulaire ou des effects rythmiques qui suppléent à un traitement plus personnel. La “sextine” suivante est une excellente exemple de cette incroyable adresse poétique; le genre en a d’ailleurs sans doute été inventé par Arnaut Daniel. Il s’agit, pour reprendre la définition de Pierre Bec, d’un “poème de six couplets de six vers, dont chacun se termine par un mot-clef qui reparait dans les vers de tous les strophes, diversement distribué,dans les vers de toutes les strophes. Comme il y a six strophes, chaque mot-clef occupe successivement toutes les positions possibles: ce résultat est obtenu par un système régulier de déplacements (retrogradatio cruciata). Il n’y a pas à proprement parler de rimes. Les strophes sont capfinidas, c’est-à-dire que le dernier mot-rime d’une strophe devient le premier mot-rime de lastrophe qui suit. Dans la tornada enfin, les six mots rimes sont “bloqués” dans les trois vers.”
Chanson de l’amour sensuel Texte original Lo ferm voler qu’el cor m’intra No.m pot ges becx escoyssendre ni ongla De lauzengier, qui pert per mal dir s’arma; E car no l’aus batr’ab ram ni ab verja, Sivals a frau, lai on non aurai oncle, Jauzirai joy, en vergier o dins cambra. Version en italien Il fermo desio che nel cuore mi penetra Non mi può rostro scerpare né unghia Di maldicente, che per sparlare si dan l’anima; E poiché non lo posso reprimere con bastone o con verga, Almeno furtivamente, là dove non ci sarà zio Godrò gioia d’amore, in verziere o nel chiuso di camera.
Aux XI et XII siècles la France a vu naître une poésie qui chante les exploits des grands héros nationaux: la poésie épique, représenté par les chansons de geste. Ces chansons était destinées à être recitées par des jongleurs avec un accompagnement musical. Les thèmes fondamentaux de ces chansons sont la guerre et la religion comme on peut le voir dans la “Chanson de Roland”, la plus connue et ancienne. Dans cette chanson l’amour et la femme n’ont de place que dans le bref épisod où la belle Aude, apprenant la mort de son fiancé Roland, tombe morte aux pieds de Charlemagne. Les chansons de geste
La mort De La Belle Aude Voici les deux laisses (strophes) dedièes à la mort de la belle Aude L’empereur est revenu d’Espagne, Il vient à Aix, sa plus belle résidence de France. Il monte au palais, il est venu dans la salle. Vioci venue à lui Aude, une belle demoiselle. Elle dit au roi: “Où est Roland le capitaine, Qui jura de me prendre pour femme?” Charles en a douleur et peine, Il il pleure de ses yeux, tire sa barbe blanche: “Soeur, Chère amie, tu me demandes des nouvelles d’un homme mort. Je te donnerai en échange un fiancé encore plus prestigieux; Ce sera Louis, je ne saurais dire mieux: Il est mon fils, un jour il tiendra mes marches.” Aude répond: “Ces paroles sont pour moi bien étrange. Ne plaise à Dieu, à ses saints et à ses anges Qu’après Roland je demeure vivante.” Elle pâlit, elle tombe aux pieds de Charlemagne, Elle est morte sur-le–camp. Que Dieu ait pitié de son âme! Les barons français la pleurent et la plaignent.
La pastourelle: La pastourelle est une forme lyrique qui se répand surtout en Picardie; Elle chante L’amour selon un schéma codifié: le poète rencontre une bergère et il essaye de la seduire mais elle oppose résistance. Dans ces chansons la femme est toujours réprésentée de la même façon: ella a des cheveux blond, sa peau est fraîche blanche et tendre, son âme est plus beau que son corp. Pour consequence, l’amant se sent toujours inférieur à sa dame et il craint de perdre son amour. La poésie lyrique en langue d’oïl Si l’art des troubadours se rattachait à la courtoisie, les formes poétiques qui se developpent dès la fin du XII siècle dans le nord de la France relèvent des registres plus populaires.
Les chansons de femmes: Les chansons de femmes étaient écrites parfois par des hommes mais elles était destinées à être interprétées par des femmes. La plus fameuse est la “chanson d’aube”, un monologue évoquant le moment où la femme quitte son amant au point du jour. Ces chansons sont importantes pourquoi les femmes ont Finalement Un rôle assez important dans l’art.
MARIE de FRANCE LA VIE, LES OEUVRES Marie de France est la première représentante de la littérature courtoise puisée dans la “matière de Bretagne”. Née en Normandie, elle a vécu à la cour anglaise d’ Henri II et d’Aliénor d’Aquitaine. Son nom paraît dans l’épilogue d’ un recueil de fables, Isopet, élaboré à partir d’un texte anglais inspiré de Phèdre: “Marie ai non si sui de France”(“Je me nomme Marie et je suis de France”). À la même période, elle compose un recueil de douze lais, courts poèmes en octosyllabes à rimes plates. La matière aventureuse et féerique bretonne est reprise avec une grande maîtrise narrative dans le cadre d’Amour qui Envoûte irrésistiblement les dames et les chevaliers, les forêts et les châteaux.
Le Chèvrefeuille Le thème de ce”lai” est emprunté à un épisode arthurienne de Tristan et Yseult: la rencontre et le signe de reconnaissance des amants (une branche de coudrier sur lequel Tristan a gravé son nom) qui devient le symbole de leur amour: comme le chèvrefeuille enlace le cuodrier dans une étreine indissoluble, les vies des deux amants sont inséparables.
Texte original Li roi Mars estoit corrociez Vers Tristam, son neveu, iriez; De sa terre le congëa Por la roine qu’il ama. En sa contree en est allez, En Suthgales ou il fu nez. Un an demora tot antier, Ne pot arrire reperier. Mes puis se mist en abandon De mort et de distruction. Ne vos esmerveilliez noient, Car qui aimme molt loiaument Molt est dolenz et trespensez, Quant il n’en a ses volontez. Tristam est dolenz et pensis, Por ce s’esmut de son païs. En Cornoaille va tot droit, La uo la roine manoit.
Version moderne Le roi Marc était en courroux, Irrité contre son neveu Tristan. Il le congédia de sa terre À cause de la reine qu’il amait. Il est allé en sa contrée, En Sud-Galles où il était né. Il y demeura une année entière; Il ne pouvait revenir. Alors il s’abandonna À l’idée de mourir de se détruire. Ne vous étonnez pas, Car celui qui aime loyalement Est très dolent et angoissé, Quand il ne peut faire sa volonté.
Les FABLIAUX LE GENRE. Diminutif defable , le mot fabliau désigne un court récit en verse octosyllables à rimes plates. es fabliaux se distinguent des miracles religieux et des lais fabuleux et sentimentaux par leur ton à la fois satirique, réaliste et malicieus, comparable à celui du Roman de Renart. D’un comique parfois leste, souvent grossier, les thèmes de ces récits sont anti-courtois et anti-cléricaux. Le premier fabliau, Richeut, anonyme, raconte l’histoire d’une prostituée qui trompe simultanément un prêtre, un chevalier et un bourgeoi, en attribuant à chacun la paternité de son bâtard. Ce dernier, en grandissant, deviendra aussi fripon que sa mère et exploitera les enseignents doctrinaux du prêtre, le sens des affaires du bourgeois et les manières mondaines du chevalier.
Sur les 160 fabliaux qui nous sont parvenus, la plus part sont anonymes et quelques-une ont été écrit par des poètes connus, tels Jean Bodel et Rutebeuf. En général les auters, des étudiants universitaires et des joungleurs professionels, adressent à un public composite ces “contes à rire”qui représentent des femmes infidèles, des maris trompés, des prêtres corrompus, des paysans tantôt malins, tantôt naïfs: un monde d’escrocs, de voleurs volés. Ces tableux de la vie quotidienne provoquent des rires sarcastiques et contiennent parfois des leçons morales. Ce genre connaît une fortune considérable. Dans les siècles suivants, Boccace, Chaucer, Rabelais, Montaigne, La Fontaine et Molière s’inspireront de l’exubérante vitalité des fabliaux.
Le prêstre qui abevete L'humour paillard Un vilam a épousé une très belle femme, qui est amoureuse d'un prêtre. De son còte, celui-ci est très épris et se résout a lui rendre visite. Arrivé devant la maison il découvre le paysan en train de manger et boire avec sa femme. Dès qu'il eut tout regardé, il dit : - Que faites-vous là, bonnes gens ? Le vilain répliqua : - Par ma foi, sire, nous mangeons. Venez et nous vous en donnerons. - Vous mangez ? Vous mentez ! It m'est avis que vous foutez -Taisez-vous, sire j'ai dit la vérité. Nous mangeons, vous pouvez bien voir. Le prètre dit :- Il n'en est rien. Vous foutez, car je vous vois bien. Vous voulez me taire passer pour aveugle. Venez ici, dehors avec moi et je m'en irai m'asseoir dedans. Alors, vous pourrez bien voir si j'ai dit la vérité ou si j'ai menti.
Le vilain se leva, donc, vint à la porte et tira le verrou. Là-dessus, le prêtre entra, ferma la porte et la verrouilla. Ainsi n'eut-il cure du vilain. Il va tout droit à la dame sans hésiter Maintenant il la prend par la tête et la renverse sous lui. Il a soulevé sa robe et lui a fait cette chose que la femme aime par-dessus tout. Il a tant cogné et heurté que celle-ci ne put l’ empêcher qu'il fît ce qu'il cherchait à faire. Et le vilain guettait à la porte et vit tout : le cul de sa femme découvert et le prêtre dessus. Il demanda : - Que Dieu vous secoure. C'est une blague ? Et le prêtre répond de suite : - Que vous semble-t-il ? Vous ne voyez pas ? Je suis assis pour manger, ici à cette table. - Par le cœur de Dieu, il me semble que vous mentez, dit le vilain, je ne l'aurais jamais cru si je ne venais de vous entendre dire que vous ne foutiez pas ma femme. - Aucunement, sire, taisez-vous, par mon âme ! Ainsi me semblait-il tout à l'heure. Le vilain dit : « je vous crois bien. » Ainsi le vilain fut trompé, trahi et mystifié et par le prêtre et par ses sens, sans qu'on eût ni mal ni peine.
Christine de Pisan Á l’exception de Marie de France, à l’exception aussi de quelques “trobaïritz” de langue d’oc, Christine de Pisan (1365-1430) est la première femme écrivain de la littérature médiévale. Veuve à vingt-cinq ans, elle gagne même sa vie en tant que poète de cour,ce qui lui impose une appréhension lucide et parfois désabusée des contraintes de ce double statut. Une part de son œuvre reflète les vicissitudes de sa situation et l’effort qu’elle dut faire pour s’adapter à une soudaine “Mutacion de Fortune”. Mais elle se spécialise aussi dans les genres plus difficiles, prenant parti dans les querelles théoriques de son époque –par exemple celle du Roman de la Rose-, proposant des systèmes politiques ou philosophiques pour succéder au mirage courtois dont elle ressent les limites et la nette décadence.Les Cent ballades d’amant et de dame constituent une sorte de “roman par lettres”: l’amant supplie la dame, qui s’y refuse d’abord, de lui accorder son amour; l’amour partagé des deux personnages passe par tous les degrés du bonheur courtois; l’amant, sans qu’il y ait faute de la dame, s’eloigne d’elle, réalisant ainsi la prédiction pessimiste de la dame à propos de cet amour, et elle en meurt. Démontant les mécanismes de l’amour courtois, ce recueil a l’intérêt de présenter le point de vue de la victime, c’est à dire de la dame, de manière inédite.
La dame Version moderne Ce fais tu, Dieu d’Amours, pour cuers detraire, Qui decheveur es plain de menterie. Mais or me dy, Amours, s’il me doit plaire Que pour amer je doye estre perie, Cë es tu dont, j’en voy bien l’exemplaire, Qui decheveur es plain de menterie. Christine de Pisan “Cent ballades d’amant et de dame”
La littérature courtoise Si les chansons de geste prétendaient avoir un fondament historique, les romans courtois ne cachent pas qu’ils sont des oeuvres de pure fiction. Ces oeuvres ne sont pas destinées à exalter un public de seigneurs guerriers, mais à divertir une societé beaucoup plus raffiné, où les femmes commencent à exercer une influence, du moins intellectuelle. C’est pourquoi l’amour joue un grand rôle dans cets récits courtois, car ils s’addressent à un public de cour.
Les origines Dans l’elaboration des romans courtois, deux séries de création s’imposent: les romans antiques et les romans bretons. LES ROMANS ANTIQUES: Ces romans, en s’inspirant des mythes gréco-latins, ont renouvelé les thèmes de la littérature. Peu soucieux de vraisemblance, ils introduisent pourtant une nouveauté: c’est le personnage du chevalier amoureux, alors que l’amour n’occupait pratiquement aucune place dans les chansons de geste. En dépit de leurs imperfections, les romans antiques préparent, par l’esprit mais aussi par la forme, une transition vers les romans courtois à proprement parler. Le plus connu de ce genre est le “Roman d’Alexandre”, qui introduit pour la première fois dans la poésie française le vers de douze syllabes (l’alexandrin). LES ROMANS BRETONS: Ils apportent de nouveaux thèmes que l’on a coutume d’appeler la matière de Bretagne parce qu’elle est d’inspiration celtique. La mythologie celtique offre aux romanciers un univers féerique propice aux aventures merveilleuses. La figure du roi Arthur domine les romans bretons comme celle de Charlemagne dominait l’épopée française. D’autres personnages très célèbres y apparaissent comme Tristan et Yseult et aussi l’enchanteur Merlin.
Le TRISTAN de BÉROUL et celui de THOMAS Tristan et Yseult Nous possédons deux extraits de deux versions de l’oeuvre. La version de Béroul (un jongleur), la plus ancienne, compte quatre mille cinq cents vers écrits en òlangue normande. Le palais du roi Marc apparaît encore comme une demeure ristique, puisque le roi et sa femme dorment dans la même pièce que les autres chevaliers. Et Tristan utilise un arc alors que dans la version de Thomas on le voit surtout manier l’épée. La langue qu’utilise Thomas (un clerc) est un dialecte anglo- normand, ce qui indique qu’il a vécu à la cour des Plantagenêts, en Angleterre. Il côtoie l’entourage lettré et raffiné d’Alienor d’Aquitaine, entre 1170 et 1190. Son public est donc sensible à la littérature courtoise, amateur d’analyse plus subtile de la passion amoureuse.
L’histoire Tristan est un chevalier. Il a été élevé à la cour du roi Marc de Cornouaille, dont il est le neveu et le seul héritier. Après avoir vaincu le géant irlandais Morholt qui opprimait la Cornouaille, il apprend que les barons du roi, jaloux de son prestige, veulent que le roi se marie pour avoir un héritier et déposséder Tristan. Pour déjouer leur projet, le roi Marc déclare qu’il n’épousera que la femme blonde dont un cheveu a été déposé sur le bord de sa fenêtre par un oiseau. Or Tristan connaît cette femme. C’est Yseult la blonde, fille du roi d’Irlande et nièce du géant qu’il a tué. Rien ne semble donc prédisposé à les réunir. Les barons contraignent le roi Marc à envoyer Tristan en Irlande pour chercher Yseult la Blonde. Tristan triomphe du dragon qui dévaste la contrée et obtient mla main d’Yseult pour son oncle. Sur le bateau qui les ramène en Angleterre, le deux jeunes gens boivent par erreur un philtre d’amour préparé par la reine et destiné aux futurs époux. Voilà Tristan et Yseult unis à jamais par la passion. Lorsque le roi Marc découvre leur secret, il les chasse dans la forêt où ils vivent dans un affreux dénuement.
….Un jour, le roi Marc les surprend dans leur sommeil; Mais ils sont vêtus et l’épée de Tristan les sépare, en signe de pureté. Emu, le roi laisse à côté d’eux son épée et son anneau de noce. Touchés par la clémence de leur seigneur, ils décident de se séparer: Yseult retourne au roi Marc et Tristan s’exile en Bretagne. Il épouse une autre jeune fille du nom d’Yseult – Yseult aux Blanches Mains -, mais son ancienne passion le dévore. Blessé à mort au cour d’un combat, il envoie un message à Yseult la Blonde en la priant de venir le guérir. Si le vaisseaupeut la ramener, il devra avoir une voile blanche, sinon ce sera une voile noire. Lorsque le bateau arrive, la femme de Tristan, poussée par la jalousie, lui déclare faussement que la voile est noire. Tristan meurt de désespir, bientôt rejoint par celle qu’il aime. Le roi Marc les enterre côte à côte. Du tombeau de Tristan, une ronce jaillit et s’enfonce dans celuid’Yseult, montrant que l’amour est plus fort que la mort.
La fatalité de la passion Analyse du texte Il y a un dialogue parmi Ogrin (eremite), Tristan et Yseult. Dans ce dialogue le mot “repentir” est utilisé souvant par Ogrin, et il y a aussi des mots qui reprennent la même idée (péché, pénitence…). Le mot “repentir” est le début et la fin de la composition. Le philtre d’amour est appellé “poison” par Tristan; C’est un mot négatif, l’amour dépend d’un philtre, ce n’est pas vrai amour parce que l’empoisonnement a bouleversé la vie de court. Yseult l’appelle “breuvage”. • Ogrin:Yseult et Tristan lui parlent mais il ne les écoute pas, il ne change pas d’idée. Il ne justifie pas l’attitude de Tristan, il le condamne ( “il est bien mort qui gît en péché”). • Yseult: elle pleure, rougit et palît; l’auteur donne une déscription exterieure, une reaction physique. • Amour: reaction exterieure, malediction (poison, breuvage, homme mort, menmdiant) • Rime: AA-BB-CC (il n’y a plus l’assonance).
CHRETIEN de TROYES Le plus célèbre des auteurs de romans courtois. Sa vie est peu connue mais il passait pour l’un des plus grands poètes européens de sont temps. L’importance de son œuvre en fait le précurseur du genre romanesque, récits de fiction dominée par un héros. LA VIE Ce clerc lettré a écrit pour le public raffiné d’une élite aristocratique. Il a certainement vécu un moment dans la ville de Troyes où il était peut-être chanoine et où se tenait la brillante cour de Champagne animée par la fille d’Aliénor d’Aquitaine. Plus tard il dut changer de protecteur car on le trouve à la cour de Philippe d’Alsace, comte de Flandres à qui il dedié le Conte du Graal. L’OEUVRE Le thème central de ses oeuvres est le conflit entre amour et devoir social. Au début l’un d’eux prévaut sur l’autre, et le roman est alors un long apprentissage par lequelle le chevalier parvient à l’équilibre. Au début du XIII’ siècle, l’histoire de Lancelot est complétée et mélangée
À celle de la quête du Graal, vase merveilleux qui est la source de toute vérité. dans ces récits, on retrouve les thèmes essentiels de la culture médiévale: la prouesse, la courtoisie et la foi. La deuxième moitié du XIII’siècle n’offre plus rien d’original en la matière, les romans courtois ne sont plus alors que des remaniements en prose d’aventures déjà contées en vers au XII’ siècle.
Le chevalier à la charrette C’est le roman de l’amour courtois par excellence. L’amant est à la merci de la Dame qui peut tout lui demander, même d’être lâche. C’est une femme, la fille de la reine Aliénor d’Aquitaine, qui imposa à Chrétien de Troyes le thème de ce roman resté inachevé. Lancelot du Lac part en quête de sa Dame, Guenièvre, l’épouse (donc il s’agit d’un amour purement idéalisé) du roi Arthur, qui a été emmenée par Méléagant au royaume de Gorre, d’où nul étranger ne revient. Sur le chemin, il lui faut, entre autres épreuves, monter sur une charrette (d’où le titre du roman) qui sert à promener en ville les voleurs et les criminels.
Un chevalier se bat pour sa dame Lancelot est arrivé chez Méléagant où est retenue la reine Guenièvre. Un duel est organisé entre Méléagant et Lancelot; la reine y assiste du haut d’une tour. Lancelot a aperçu la reine et il tombe en extase sans plus se soucier de se défendre. C’est une reine puis le rappelle à l’ordre. L’amour va alors décupler ses forces. Texte original Quand Lancelot s’ouït nommer, Ne mit guère à se retourner: Il se retourne et voit là-haut L’être qui lui est le plus beau que te tiennes si follement? (et qu’il désire le plus voir)! À la loge de la tour seoir. Dès l’instant où il l’aperçut ni ne crois Ne se tourna ni ne se mut: Sur elle il a les yeux fixés. Alors derechef s’écria la pucelle, de la fenêtre: “Lancelot, comment peut-il être ue te tiennes si follement? Tu combattais si vaillament! Tu maintenais prouesse en toi je ne pense point ni ne crois que Dieu fît jamais chevalier Qui pût autant que toi briller et eût ta valeur et ton prix.
Le Roman de la Rose Cet ouvrage majeur du XIII siècle offre un synthèse des grands thèmes poétiques médiévaux. Ecrit en langue d ’oil à quarante ans d ’intervalle par deux auteurs très différents, ce livre en deux parties tient à la fois du poème et de l ’oevre philisophique. La première partie L’auteur s’appelle Guillaume de Lorris, il écrit les premiers quatre mille octosyllabes du Roman de la Rose vers 1230-1240. Il meurt avant d ’avoir terminé son oeuvre. Le contenu L ’auteur raconte un rêve qu’il aurait fait. Guillaume, l ’Amant, est introduit dans un merveilleux jardin entourné de Hauts murs qui protège une Rose que l ’on ne peut cuillir. Frappé par les flèches d ’or que lui lance le Dieu Amour, Guillaume tombe amoureux de la Rose. Mais avant de pouvoir l’approcher, il doit apprendre les règles de l ’amour courtois: discrétion, politesse, générosité, patience, etc. Aidé par des personnages allégoriques tels qu ’Espérance, Doux Penser, Doux Parler et Doux Regard, il parvient à donner un basier à la Rose. Mais Jalousie intervient et le poème s ’arrête au moment où l’Amant tombe dans le désespoir ne pouvant cueillir cette Rose après tant d’efforts.
L’allégorie Ici, les sentiments et les idées abstraites sont représentés par des personnages. Ce procédé donne à l’analyse psychologique une apparence d’action où s’affrontent plusieurs caractères; l’attention du lecteur est ainsi mieux soutenue. En outre, l’allégoriepermet d’observer une discrétion courtoise qui ne compromet pas la femme aimée, car seul l’Amant reste un personnage réel, l’individualité de la femme étant masqée par l’allégorie de le Rose. Un art d’aimer L’oeuvre est comparable à un Art d’aimer à la manière d’Ovide. Elle reprend de façon symbolique les grandes règles de l’amour courtois et accorde une place importante à la sensibilité féminine; Guillaume de Lorris s’adresse à un public de nobles dames et de grands seigneurs. Le ton devient tout différent dans la seconde partie.
La seconde partieL'auteur est un érudit, Jean Chopinel, dit Jean de Meung. Vers 1275, il reprend l'œuvre inachevée en y ajoutant près de dix-huit mille vers. Tout en respectant le cadre allégorique choisi par son prédécesseur, il modifie complètement le caractère du roman en ajoutant de longs raisonnements sur les problèmes politiques et philosophiques de son époque. Malgré sa longueur et son caractère plus realiste, cette seconde partie est ainsi moins riche en action que la première. Le contenuNous retrouvons l'Amant à qui Raison fait de tongs discours (en plus de trois mille vers) pour le détourner de la Rose. L'Amant va ensuite retrouver Ami qui lui donne des avis opposés à la doctrine courtoise ; Ami développe aussi des considérations sur l'état de nature qu'il oppose à la société. Mais le dieu Amour intervient en faveur de l'Amant. Après bien des incertitudes, les troupes d'Amour réussissent à venir à bout de Danger, Peur et Honte. La Rose sera finalement conquìse. Elle est cueillie dans des métaphores assez lourdes qui contrastent avec la delicatesse lyrique de Guillaume de Lorris. Le poème s'achève sur le réveil du poète
Les idéesL'oeuvre de Jean de Meung, remplie de digressions sociales et philosophiques, fait figure de somme. Il profite de l'action en cours pour développer ses théories, parfois à tort et à travers.Partisan de la souveraineté de la nature, il méprise les sentiments de l'amour, qui essaient, selon lui, de masquer les instincts profonds de l'homme. Il combat l'ideal courtois qu'il accuse d'hypocrisie :' « Amour c'est paix haineuse,Amour est haine amoureuse,C'est loyauté déloyale,C'est déloyauté loyale... » L'amour ne peut être l'objet d'un culte, c'est un moyen dont se sert la nature pourcontinuer la vie. Opposé à l'institution du mariage, il défend l'union libre. Contestataire, il s'en prend à la théologie officielle et développe aussi des Idées politiques hardies : le roi, par exemple, doit être le serviteur de son peuple et non son maître. Cet esprit indépendant et révolté développe un sentiment tout nouveau qui est le respect pour la science et ceux qui détiennent la science. C'est elle qui confère la vraie noblesse.
Le styleJean de Meung sait être poète lorsque le spectacle des choses le touche. Il peut même et gracieux, mais c'est un style vigoureux qui domine. En dépit de son désordre et de son abondance, l'œuvre rélève un écrivan passionné, parfois même révolutionnaire. Bien que l'enseignement transmis soit totalement différent entre la première part (courtoise) et la seconde partie (bourgeoise), le but du roman tout entier est d'instruire et de transmettre un savoir. Il reste à ce titre la plus grande œuvre de littérature didactiquedu Moyen Age. Ce manque d'unité interne ne l'empêche d'ailleurs pas de connaître un très grand succès. Pendant deux siècles il a été une source d'Inspiration et de réflexion pour 1es poètes et les penseurs, tant en France qu'à l'étranger, puisqu'il a été traduit en Italien,anglais (par Chaucer) et en flamand.
Une allégorie de l'amour Guillaume de Lorris prétend décrire un songe. Il imagine qu'étant sorti de la ville,un beau matin de mai, il arrive devant un jardin entouré de hauts murs. Unecharmante jeune fille nommée Oiseuse (oisiveté) et qui n'a d'autre occupation que de se coiffer et de se faire belle lui ouvre la porte. Guillaume aperçoit Déduit (plaisir), le maître du jardin, dansant une ronde sur l'herbe avec ses invités.. Les dames qui l'accompagnent se nomment Liesse, Beauté, Richesse, Largesse, Franchise, Jeunesse et Courtoisie. Non loin de là se tient le dieu Amour, « il semblait que ce fût un ange, qui fût tout droit venu du ciel ». Analyse: dans ce roman il n’y a jamais la dame courtoise, à sa place la rose répresente l’amour et tuot ce que on doit faire pour ce fleur on le devait faire pour la femme aimée. Dans ce passage les flèches sont la répresentation de tous les caractéristiques de l’amour, l’analyse psychologique prend l’apparence d’une action.
Amour avait un jouvenceau Qu'il gardait toujours près de lui II avait pour nom Doux Regard En suivant des yeux la carole Ce jouvenceau tenait au gré Du dieu Amour deux arcs turquois L'un des arcs était fait d'un bois Dont le fruit a saveur amère Tout plein de nœuds et bosselée 11 était plus noir qu'une mûre L'autre arc était fait d'une tige De belle venue et bien lisse Doux Regard tenait ces deux arcs Et dix des flèches de son maître Cinq se trouvaient dans sa main droite, Qui n'avaient ni fer ni acier Mais des pointes d'or barbelées La meilleure et la plus rapide De ces flèches c'était Beauté Une de celles qui plus blesse Avait pour nom Simplicité Une autre s'appelait Franchise : Cette flèche était empennée De vaillance et de courtoisie La quatrième ? Compagnie Elle avait pointe très pesante, Et ne pouvait porter bien loin , Mais qui la décochait de près Pouvait encor faire grand mal La cinquième était Beau-Semblant, De toutes la moins dangereuse , Elle fait pourtant grande plaie, Mais celui qui en est frappé A bon espoir de guénson II avait encore cinq flèches Qui étaient laides a souhait Le fût et le fer en étaient Plus noirs que le diable d'enfer La première avait nom Orgueil L'autre, qui ne valait pas mieux, Était appelée Vilenie, Toute teinte de félonie La troisième se nommait Honte, La quatrième Désespoir, La dernière Nouveau-Penser, , Ces cinq flèches étaient pareilles, Toutes faites pour l'arc hideux. Le Roman de la Rose vers 927-973
Portrait du parfait chevalier courtois Dans l'extrait reproduit ci-dessous. Amour donne des conseils à son vassal. Les vertus du galant homme se rapportent toutes à son comportement en société et non à l'héroïsme de ses exploits euerriers, comme dans le lyrisme de certains trouvères. Analyse: les talents du chevalier courtois ne doivent pas seulement être intellectuels. Il doit aussi bien savoir monter à cheval, s'exercer au maniement de l'épée, chanter et jouer de quelques instruments de musique. Bref, il doit être un homme complet, et surtout ne pas être avare. Les qualités apparentes ne sont pas superflues, elles sont révélatrices de la profondité de l’amant, la morale est toujours liée à l’apparence dans le courant courtois.
Sois accort et d'humeur affable, Doux et posé lorsque tu parles Aux grands comme dux petits gens Et quand tu iras par les rues, Tu devras être coutumier D'être premier à safuer ; Et si d'abord on te salue, Ne garde pas bouche cousue Mais veille à rendre ce salut Sans demeurer et sans attendre. Après, garde que tu ne dises Des gros mots ni des gaillardises. jamais pour nommer laide chose No doit ta bouche être déclose [...| Sois bien monté, selon ta bourse, En vêtements et en chaussures. Bel ajustement, belle mise Font grandement valoir un homme. Tu dois donc commander ta robe À tel qui sache bien tailler, Qui fasse comme il sied les pointes, Et qui monte avec art les manches. Escarpins ef souliers lacés Seront souvent renouvelés Aie l'œil à ce qu'ils soient si justes Que les vilains ne puissent dire Par quel secret tu y entras Et comment tu en sortiras. De gants, d'aurriônière de soie Et de ceinture, mumis-toi [...] Capeau de fleurs ne coûte guère - Ou de rosés - à Pentecôte Ne souffre sur toi nulle ordure : Lave tes mains et tes dents cure. Si tu vois du noir sous tes ongles Ne l'y laisse pas plus longtemps. Soigne tes manches, peigne-foi. Mais point de fards, de maquillage Car cela ne convient qu'aux dames Le Roman de la Rose vers 2099-2171