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Civilisation et culture III

Civilisation et culture III. Hiérarchie des langues et hiérarchie des peuples « races » dans la science au XIXème siècle : Rencontre entre la linguistique et l’anthropologie.

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Civilisation et culture III

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Presentation Transcript


  1. Civilisation et culture III

  2. Hiérarchie des langues et hiérarchie des peuples « races » dans la science au XIXèmesiècle : Rencontre entre la linguistique et l’anthropologie. • La compétition entre les langues va rencontrer la compétition entre les races, dans un contexte de colonialisme et de nationalisme exacerbé • On prend ce qui nous arrange et on réfute ce qui pourrait aller à l’encontre de l’idéologie dominante

  3. tout ceci menant à un retard dans la grammaire comparée. • La science est marquée intérieurement par les influences nationales et leurs contextes. • Des typologies seront construites, utiles pour la compréhension mais figées et hiérarchisée

  4. Langue comme organisme vivant : Il est dit qu’il y a des langues pures et d’autres dégénérées = une hiérarchie de langues parfaites ou imparfaites ; chacun prônant la sienne. Il s’agit d’un biais ethnocentrique. Les idéologies génocidaires relèvent de ces concepts ; la science fournissant les armes.

  5. Les scientifiques de l’époque arrivent à plusieurs conclusions biaisées : • L’enfance de l’humanité = l’enfance de l’homme • Langage enfantin = enfance du langage • Langue primitive = langue de peuple primitif, resté au stade infantile • Langue évoluée = langue de peuple évolué, adulte et civilisé

  6. La révolution scientifique de la linguistique structurale • L’explication d’une langue réside dans l’explication du modèle qui l’organise. La valeur d’un phénomène dépend de la place qu’il occupe à l’intérieur du système qui l’organise. • Stéréotype racial = les différences entre langues viennent d’une différence génétique.

  7. Mais la révolution va tout changer. • Dans l’exemple du Créole, il ne prononce par le /r/, ce qui était signe d’infériorité mais on voit que les organes phonatoires sont les mêmes pour tous = pas de rapport à la race. Ainsi, on découvre que la prononciation n’a rien à voir avec la couleur de la personne mais qu’elle est en rapport avec la structure de la langue, c’est-à-dire les sons nécessaires (système phonologique) à sa langue maternelle.

  8. En effet, la valeur d’un phonème dépend de sa place dans son système • On parle une langue étrangère avec le système de prononciation de notre langue maternelle = ce n’est pas le contenu physicoacoustique qui définit la valeur d’un son, mais la place qu’il occupe dans la structure de son système phonologique.

  9. De ce constat, on en dégage la notion de structure (Ferdinand de Saussure). Arbitraire du signe = pas de lien entre le signifiant et le signifié. Création de la linguistique structurale = aller au-delà des évidences pour dégager la signification qui réside dans le système de relations. On prend de la distance par rapport au sens commun

  10. La langue comme structure : la notion de structure • On va considérer une langue comme une structure unique, avec son propre système qui l’organise. • Ainsi, toute la langue est rationnelle et possède ses propres règles spécifiques, parce qu’elle relève d’universaux. Le travail linguistique est de dégager synchroniquement (au présent), de même pour l’anthropologie, son but est de dégager une structure.

  11. La faculté du langage est universelle et il n’y a pas de différences physiques entre les êtres humains, si ce n’est leur système phonologique qui les différencie dans leurs manières universelles de communiquer. Une fois la révolution accomplie, elle va s’étendre à tous les domaines.

  12. 2e exemple anthropologique :La parenté (la prohibition de l’inceste) est une structure symbolique • 1 – Une définition anthropologique de la prohibition de l’inceste • La parenté : catégorie générale de relations dans un système de parenté donné. La prohibition de l’inceste est une notion située au coeur même de la parenté. Elle ne porte pas forcément sur l’acte sexuel, mais peut aussi porter uniquement sur le mariage.

  13. Selon Lévi-Strauss, « La prohibition de l’inceste n’est ni purement d’origine culturelle, ni purement d’origine naturelle ; et elle n’est pas non plus un dosage d’éléments composites empruntés partiellement à la nature et partiellement à la culture. Elle constitue la démarche fondamentale grâce à laquelle s’accomplit le passage de la nature à la culture ».

  14. Ainsi, une même relation biologique peut avoir différentes interdictions arbitraires selon la culture en question. • La parenté est un système de communication, comme la langue, en rapport avec les autres groupes, par la règle de réciprocité et la prescription positive ou négative. Le sens, ou la pertinence, se trouve dans les écarts et non dans le contenu.

  15. « La prohibition de l’usage sexuel de la fille ou de la soeur contraint à donner en mariage la fille ou la soeurà un autre homme et, en même temps, elle crée un droit sur la fille ou la soeur de cet autre homme. Ainsi, toutes les stipulations négatives de la prohibition ont-elles une contrepartie positive. La défense équivaut à une obligation ; et la renonciation ouvre la voie à une revendication. […] La prohibition de l’inceste n’est pas seulement […] une interdiction : en même temps qu’elle défend, elle ordonne. La prohibition de l’inceste, comme l’exogamie qui est son expression sociale élargie, est une règle de réciprocité. La femme qu’on se refuse, et qu’on vous refuse, est par cela même offerte». • (Lévi-Strauss).

  16. Ainsi, on peut dire que la prohibition de l’inceste est universelle par la réciprocité sous-jacente aux systèmes de parenté. On s’interdit des catégories pour autoriser aux autres groupes.

  17. L’évidence du sens commun. L’exemple du préjugé occidental sur l’explication de l’inceste par le facteur de la consanguinité • Le sens commun européen a une autre définition de la parenté, et c’est le produit d’une certaine forme de scientisme : on conçoit la parenté du point de vue de la consanguinité. Il est une représentation culturelle de la parenté et non scientifique.

  18. L’évidence du sens commun : l’inceste est interdite car la consanguinité amène à des déformations biologiques (progéniture dégénérée) et est associée à une aversion psychologique profonde à se marier avec un proche

  19. Ce sens commun vient de la science du 19ème siècle. Cette représentation prend sa nature culturelle pour une règle scientifique, elle projette dans la science une représentation culturelle.

  20. On sait que ce n’est pas le cas ailleurs car il y a une forte diversité des systèmes. Et c’est à partir des diversités que l’anthropologue constate que chaque système produit une représentation de la parenté qui lui est propre ; qui n’est pas la pratique elle-même. • Inceste du 2ème type : c’est la proximité sociale qui prohibe l’inceste et non les risques biologiques dû à la consanguinité

  21. L’analyse scientifique de ce préjugé • Les conséquences néfastes de la consanguinité ne sont pas la raison dernière de la prohibition de l’inceste. En effet, il s’agit d’une explication sociologique et non biologique.

  22. Les recherches médicales ont montrés que les risques biologiques de l’inceste ne sont pas aussi grands que ce que l’on croyait. De plus, les populations ne sont jamais des isolats génétiques car il y a un brassage génétique depuis toujours. Alors qu’on sait que l’inceste ne peut être dangereux qu’en étant institutionnalisé sur des générations.

  23. Il s’agit de se méfier des raisonnements qui prennent une observation de faits sociologiques pour une règle scientifique. Il faut combattre le positivisme fallacieux sur lequel se fonde le dogmatisme, et éviter le naturalisme car tout est construction. L’anthropologie relativise les croyances et les mœurs pour qu’on évite de les prendre pour universels.

  24. Dès 1870, les anthropologues voient qu’ils font fausse route avec les règles eugéniques. Au travers de L. Morgan, on découvre que la parenté est un système de classement et non une classification sanguine. En 1898, selon Durkheim, la parenté est un lien social ou elle n’est rien.

  25. L’horreur de l’inceste : une construction sociale seconde • L’interdit social précède l’horreur psychologique et la réprobation morale: Pour qu’il y ait une horreur sociale, il doit y avoir un interdit social, car l’horreur est seconde et non naturelle. La prohibition de l’inceste n’existe pas par nature mais par culture.

  26. En effet, l’aversion existe uniquement chez l’acteur social qui obéit consciemment ou non aux normes qui l’entourent. • C’est parce qu’il est interdit socialement qu’on en a horreur = c’est l’interdit qui crée l’horreur psychologique : l’acteur est convaincu des conséquences néfastes, donc il intériorise l’horreur que cela représente.

  27. Chaque société a ses constructions sociales servant à empêcher ou non ses acteurs à transgresser l’interdiction de l’inceste ; préétablie socialement

  28. La prohibition est commune à tous les acteurs d’un même système social, transgresser l’interdit amène à une monstruosité sociale, et l’horreur du résultat amène les acteurs à respecter cette règle arbitraire ; la transgression produit des effet psychologiques néfastes et déstructurant, perturbant le lien généalogique.

  29. Les problèmes psychologiques (fonction manifeste) viennent de l’interdit social (fonction implicite) découlant des conséquences de perturbation du lien social (fonction latente). L’interdit permet de faire que les acteurs sociaux se conforment à la règle = outil de pression sociale au-travers de la honte et du désarroi = catastrophe sociale déconstructive.

  30. L’interdit de l’inceste et la loi du groupe • La “vérité” sociologique prime la “vérité” biologique. Ainsi, on peut dire que le pivot objectif de l’interdit vient de la loi du groupe. Dans tout système de parenté, il y a un garant de la règle de la reconnaissance généalogique.

  31. Ce discours est porté par la société qui institue la parenté et crée les lois. • Chaque système de parenté fabrique une fonction paternelle ; ce père change d’une société à l’autre.

  32. Le vérité biologique est peu importante car ce qui importe, c’est la référence au père au niveau social : • la vérité sociologique. Le père est une fonction qui se réfère au réel, mais qui n’est pas forcément le vrai du « réel » ; la fonction sociale prime, être père n’est pas un statut biologique et fait que la coutume/règle prime sur la semence. Ainsi, les parents correspondent à une fonction sociale et non biologique. La loi du couple, le lien social est plus important et fonde la parenté.

  33. Synthèse. La parenté : une logique de l’échange • Elle est d’abord et avant tout un système de communication sociale et une logique d’échange. • L’acteur social n’as pas conscience de cette règle et donne une raison autre que celle qui est réelle, et que l’anthropologue veut faire ressortir.

  34. La notion de structure : La valeur d’un élément dépend de sa relation avec les autres éléments. La • structure de la parenté est un ensemble de «mécanismes invariants sous-jacents, en petit nombre, qui ordonnent [le] donné et lui confèrent son sens et qu’il convient de débusquer sous les faits…[Cet agencement], qui a toutes les apparences de la nécessité, ne fait qu’actualiser une série de possibles parmi d’autres qui auraient peut-être pu convenir aussi bien».

  35. La consanguinité est une construction sociale qui fait de la définition de l’inceste, un choix arbitraire, une affaire de recommandations sociales. Si le système serait naturellement fondé, il serait uniforme partout.

  36. L’anthropologue a démontré que «(…) la consanguinité n’est dans les sociétés humaines qu’une relation socialement reconnue et non biologique. C’est le propre des systèmes de parenté – ensemble de règles qui gouvernent la filiation, la résidence et l’alliance – de se distinguer par une certaine autonomie à l’égard des lois naturelles de l’espèce.

  37. La reproduction des hommes est un instrument de la reproduction de l’ordre social. Elle entre dans la représentation symbolique de l’ordre social au point qu’on a pu dire qu’un système de parenté n’existe que dans la conscience des hommes et qu’il n’est qu’un système arbitraire de représentations».

  38. Conclusion • Ce n’est qu’en intégrant un élément à son ensemble qu’on peut comprendre la structure du système et ses interrelations. EX : le mouvement de la terre se comprend uniquement en étant intégré au système solaire. Il s’agit de saisir l’intelligible au travers du sens commun en utilisant l’analyse structurale car il y a une difficulté de prendre de prendre de la distance par rapport au sens commun.

  39. La structure n’est pas directement observable mais doit être dégagée de la réalité. Elle est un modèle de cette réalité que le chercheur construit. Pour atteindre le réel, il faut aller au-delà de la réalité pour en dégager sa structure. Ne pas peindre les choses, mais les rapports entre ces choses ; structuralisme.

  40. Le système de couleur pour exemple : Le sens commun dit que les couleurs sont naturelles alors que la nomenclature diffère d’une culture à l’autre ; il n’y a donc pas de couleur en soi. Les couleurs ne signifient pas en tant qu’entité isolée mais en tant qu’élément d’un système. Elle prend du sens de par ses relations avec les autres éléments, par comparaison. Les cultures intègrent les couleurs en les discriminants les unes par rapport aux autres. Elle sont un continuum sans divisions naturelles ; ces dernières sont culturelles, et donc arbitraires et non rigides.

  41. le savoir anthropologique va à l’encontre des formes de naturalisation • Sur la relation nature et culture / Les fausses évidences : • Plan Nature • Il s’agit de poser un certain nombre de question afin d’en faire ressortir des notions. S’arrêter au sens commun de la culture d’où provient le chercheur car il est un obstacle épistémologique. Il s’agit de le nommer, de l’expliquer pour le transcender.

  42. Les deux mots « Sauvage » et « Naturel » font parties, dès le 16ème, de l’imaginaire et de l’anthropologie européenne. Ils représentent plusieurs enjeux dans leur opposition. Opposition radicale : prédisposition non universelle = son contenu diffère d’une culture à l’autre, chacun pose ses propres frontières et son propre contenu.

  43. Cette opposition est devenue paradigmatique. Processus de naturalisation de l’opposition nature/culture, les objets sociaux sont naturalisés, déterminés par un facteur qui relève de la nature et qui s’impose

  44. Les notions de Sauvage et de Naturel • Sauvage : désigne des personnes vivant dans un état de sauvagerie. Celui qui est à l’état de nature n’a pas été modifié par l’action humaine, par la culture. On oppose les animaux sauvages aux domestiques.

  45. Pour les humains, il y a une opposition entre sauvage et civilisé ; ce dernier est sensé vivre dans un ordre particulier. Les sauvages viennent de la nature, par leur instinct et n’ont de limites que celles de la nature, i l’expression de la nature.

  46. L’opposition Nature/culture dans les représentations modernes occidentales • L’opposition termes à termes des deux notions : Ils sont exclusifs, la frontière est nette et infranchissable. Mais en multipliant les comparaisons, l’anthropologie a progressivement découvert que s’il y a une articulation entre ces deux termes, elle est elle-même culturelle.

  47. Ceci brise l’illusion qu’il y a une nature en dehors de la culture, alors que tout est culturel. Cette inclusion/exclusion de la nature par rapport à la culture est elle-même culturelle.

  48. Ils voient que la nature ne peut apparaître qu’au travers d’un schème culturel, elle est donc une donnée seconde. Le rapport nature/culture évolue au travers du temps et des espaces sociaux. L’analyse montre que toute société est tout de suite dans la culture pour ensuite construire la frontière et le contenu de ce qu’est la nature = il s’agit d’un arbitraire culturel. La société organise culturellement la nature.

  49. Ce que pense l’anthropologie de cette opposition • La nature est imaginaire, elle n’a pas d’autres existence que celle que lui prête les cultures qui se la représentent afin de s’en distinguer. C’une création artificielle de la culture. La culture se définit par rapport à la nature pour dire ce qu’elle n’est pas. Ces deux notions s’articulent simultanément en l’être humain ; le passage de l’un à l’autre n’est pas progressif.

  50. Les objets sociaux sont des constructions • Une réalité est socialement construite, elle ne relève pas de la nature, elle est une construction sociale (selon les anthropologues). • L’exemple du Masculin-féminin : • Une réalité socialement construite

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