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Maîtrise du risque infectieux lié à l’environnement : air et surfaces. Docteur Fabien Squinazi Laboratoire d’hygiène de la ville de Paris. Milieux de l’environnement. air ambiant eaux non traitées (eau du réseau) traitées (soins spécifiques) liquides
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Maîtrise du risque infectieux lié à l’environnement : air et surfaces Docteur Fabien Squinazi Laboratoire d’hygiène de la ville de Paris
Milieux de l’environnement • air ambiant • eaux • non traitées (eau du réseau) • traitées (soins spécifiques) • liquides • supports inertes (surfaces, équipements, textiles,…)
Biocontamination • contamination d’une matière, d’un appareil, d’un individu, d’une surface, d’un liquide, d’un gaz ou de l’air par des particules viables. • particule viable : particule qui se compose d’un ou de plusieurs micro-organismes vivants, ou qui leur sert de support.
origine humaine Staphylococcus entérobactéries entérocoques virus (rotavirus, VRS) cryptosporidies amibes Giardia origine environnementale BGN aérobies Legionella mycobactéries atypiques champignons filamenteux (Aspergillus) Micro-organismes de l’environnement
Niches écologiques • travaux extérieurs (Aspergillus sp.) • humidificateurs et nébuliseurs (Legionella, Pseudomonas, Acinetobacter) • dispositifs médicaux (Mycobacterium xenopi, Pseudomonas, VHC) • antiseptiques (Pseudomonas) • air (Staphylococcus)
Voies de transmission • par voie aérienne contamination - amplification - diffusion • infections documentées : légionellose, aspergillose, infections du site opératoire • contamination des supports inertes • par contact manuportage, matériels, textiles, liquides • contamination des supports inertes
Vecteurs microbiens • source humaine • gouttelettes microbiennes (Pflügge) • noyaux de condensation (Droplet nuclei) • squames cutanées • sources inertes • poussières • supports • réseaux d’eau et d’air
Bioaérosol • en suspension dans un milieu gazeux : • particules viables • allergènes • toxines • composés d’origine microbienne
Processus infectieux • site anatomique : contamination multiplication colonisation infection • inoculum infectieux • virulence du micro-organisme • mode de contamination (aérienne, hydrique,…) • rupture des barrières cutanéo-muqueuses • réceptivité du patient (âge, tares viscérales, immunodépression,…)
Conséquences de l’aéro-contamination bactérienne • chirurgie orthopédique Lidwell O.M. and al. Airborne contamination of wounds in joint replacement operations. The relationship to sepsis rates. J. Hosp. Infec. 1983; 2 : 111-131 • corrélation entre le taux d’infection post-opératoire et la quantité de bactéries présentes dans l’air au moment de l’intervention • germes responsables : Staphylococcus sp.
Conséquences de l’aéro- contamination fongique • inhalation de spores d’Aspergillus (2-3µm) : Aspergillose invasive (filaments mycéliens) • colonisation de l’arbre trachéo-bronchique • destruction de l’épithélium bronchique • envahissement du parenchyme pulmonaire • pneumopathie nécrosante avec alvéolite fibrineuse • dissémination vasculaire et autres localisations (cerveau, endocarde, rein, foie, peau)
Aspergillose invasive : patients à risque • terrain fragilisé par une pathologie lourde • immunodépression sévère (aplasie médullaire prolongée) • greffe de moelle allogénique • autres greffes • transplantations (cœur, rein, foie) • chimiothérapies aplasiantes (leucémies,…) • SIDA évolué
Analyse du risque infectieux lié à l’environnement • identification des dangers microbiologiques (facteurs produisant un effet indésirable) • relation dose-réponse (?) • caractérisation de l’exposition (?) • estimation du risque : probabilité de survenue d’une infection (facteurs de risque infectieux)
Maîtrise de la biocontamination • deux principes (norme ISO CEN 14698-1, mars 2004) : • évaluer et • maîtriser en permanence • les facteurs susceptibles de produire une contamination microbiologique d’un individu, d’un procédé ou d’un produit (incidence sur la qualité microbiologique)
Analyse des risques microbiologiques • identifier les dangers potentiels associés (facteurs de contamination) • évaluer la probabilité que les dangers se produisent (fragilité et dangerosité) • identifier les mesures destinées à les prévenir ou à les maîtriser • système de maîtrise
Fragilité du patient âge maladies sous-jacentes immunodépression brûlures Nature et durée des soins manœuvres invasives intervention chirurgicale thérapeutiques Facteurs de risque
Définition des zones à risque • selon les patients et/ou les activités, on définit des zones à : • risque faible ou négligeable (zone 1) • risque modéré (zone 2) • haut risque (zone 3) • très haut risque (zone 4) • zones à environnement maîtrisé
Moyens de prévention • agir sur les sources de biocontamination • assurer les mesures d’hygiène des surfaces • isoler les travaux • limiter le développement microbien dans les installations à risque • protéger les patients à risque • traiter l’air des zones à risque • sécuriser les points d’usage d’eau
Plan de surveillance et d’observation • déterminer les « points » à maîtriser afin d’éliminer les dangers ou de réduire leur probabilité de survenue • établir des limites assurant la maîtrise • établir des actions correctives à entreprendre quand la surveillance indique qu’un « point » n ’est plus maîtrisé
Fonctionnement du système • établir des procédures pour vérifier que le système fonctionne correctement (prélèvements microbiologiques) • établir des procédures de formation du personnel • établir et tenir une documentation appropriée
Prélèvements d’environnement • à visée préventive • plan de maintenance d’une installation • système de management de la qualité (contrôle de points critiques) • travaux générant un risque de contamination • à titre pédagogique • à visée curative • recherche d’une source de contamination
Limites aux prélèvements microbiologiques • limites scientifiques • seuils de contamination et risque infectieux • limites méthodologiques • écosystèmes complexes • récupération des micro-organismes • adaptation des milieux de culture • limites structurelles • personnel - matériel
Démarche qualité du laboratoire • procédures : plan d’analyse défini • indications et méthodologie des prélèvements • délais et conditions de transport • description des techniques d’analyse, des appareillages, des milieux de culture • utilisation de méthodes standardisées ou référencées - traçabilité des réactifs • critères d’interprétation utilisés • délai et conditions de conservation des souches
Démarche qualité du laboratoire • participation à des contrôles de qualité • compte-rendu des résultats • identification du préleveur • indication de l’analyse • date, heure, nature et lieu du prélèvement • technique de prélèvement et d’analyse • résultats et interprétation • identification du biologiste
Formation du personnel • opérateur technique compétent en hygiène et microbiologie de l’environnement • biologiste compétent en hygiène et microbiologie de l’environnement, épidémiologie des infections nosocomiales et typage moléculaire • agrément du laboratoire : eau destinée à la consommation humaine
La salle propre • maîtriser la concentration des particules en suspension dans l’air • minimiser l’introduction, la production et la rétention des particules (construction et utilisation) • maîtriser d’autres paramètres pertinents (température, humidité, pression)
Cohérence des moyens • air • surfaces • matériels • fluides (eaux, gaz) • textiles • organisation du travail • formation du personnel
Classes types de propreté particulaire de l’air • Conc. Max. Admissible (particules/m3) : taille 0,5 µm • ISO 1 • ISO 2 4 • ISO 3 35 • ISO 4 352 • ISO 5 3 520 • ISO 6 35 200 • ISO 7 352 000 • ISO 8 3 520 000 • ISO 9 35 200 000
Moyens de maîtrise de la qualité de l’air • filtration de l’air • F6 : 60 ≤ Em ≤ 80 % • F7 : 80 ≤ Em ≤ 90 % • (H14 : 99,995 %) • taux de renouvellement de l’air • hiérarchie des pressions • mode de diffusion de l’air
Classes de propreté particulaire de l’air (Ø 0,5 µm) • zone 4 : ISO 5 < 3500 /m3 d’air flux unidirectionnel, > 50 volumes /heure • zone 3 : ISO 7 < 350 000 /m3 d’air flux unidirectionnel ou non, 25 à 30 volumes/heure • zone 2 : ISO 8 < 3 500 000 /m3 d’air flux non unidirectionnel 15 à 20 volumes /heure
Classes bactériologiques de l’air (NF S 90 - 351) • zone 4 : 10 UFC /m3 d’air CB 90% : 10 mn • zone 3 : 10 UFC /m3 d’air CB 90 % : 20 mn • zone 2 : 100 UFC /m3 d’air CB 90 % : 20 mn • Aspergillus sp. ou autre champignon filamenteux : < 1 UFC /m3 d’air
Stratégie d’échantillonnage • Pourquoi ? • Qui ? • Où ? • Quand ? • Combien ? • A quelle fréquence ? • Comment ? • Interprétation ?
Indicateurs microbiens (1/2) • Flore bactérienne revivifiable (DTB) • reflet du taux d’occupation, de l’activité, de la propreté des locaux et des installations de traitement d’air • Flore mycélienne revivifiable (DTM) • efficacité de la filtration d’air, humidité à l’intérieur des locaux, présence de plantes
Indicateurs microbiens (2/2) • staphylocoques (origine humaine) • évaluation du renouvellement d’air • bacilles à Gram négatif d’origine environnementale (entérobactéries, pseudomonas,…) • humidité au niveau de la prise d’air neuf, des installations de traitement d’air ou dans les locaux
La feuille de route des prélèvements • nom de l’opérateur • date et heure du prélèvement • référence des appareils utilisés • référence de l’échantillon • volumes et milieux de prélèvements • conditions environnementales • éventuel problème rencontré
Prélèvements pour le contrôle de l’aérobiocontamination • les points critiques • au plus près du site d’activité • indicateurs de défaillance du traitement d’air • selon l’activité • avant toute activité : situation de base • en activité: situation à risque • après activité : cinétique de biodécontamination
Prélèvements pour le contrôlede l’aérobiocontamination • le biocollecteur : filtration d’air ou impaction sur gélose • qualités ergonomiques (poids, maniabilité) • possibilité de désinfection-stérilisation • prélèvement à distance • certificat d’étalonnage • débit suffisant : prélèvement d’1 m3 d ’air pour les zones à faible contamination
Prélèvements pour le contrôlede l’aérobiocontamination • le biocollecteur • efficacité : granulométrie des particules récupérables • efficacité biologique : possibilité de récupérer d’une manière fiable des bactéries Gram (+) et (-), des spores bactériennes, voire la flore fongique • vitesse modérée d’impact de l’air sur le milieu solide (< 20 m/s)
Prélèvements pour le contrôlede l’aérobiocontamination • la filtration : • air aspiré au travers d’une membrane microporeuse (0,8 µm) • débit régulé : 40 à 130 l/mn • pas de coupure granulométrique • manipulation délicate des membranes • atmosphère humide incompatible • courte durée de prélèvement
Prélèvements pour le contrôlede l’aérobiocontamination • l’impacteur centrifuge (ex RCS) : • particules projetées par la force centrifuge d’une hélice sur le milieu nutritif • débit : 40 à 80 l/mn • maniable, autonome, tête autoclavable, limite les colonies envahissantes • mauvaise collecte des particules < 3,8 µm • recyclage de l’air prélevé • courte durée de prélèvement
Prélèvements pour le contrôlede l’aérobiocontamination • l’impacteur à crible(s) • air prélevé accéléré à travers les orifices d’un crible ; particules impactées sur une ou plusieurs géloses • débit 28,3 l/mn (ex. Andersen) à 100 l/mn • collection selon la granulométrie des particules • courte durée de prélèvement • table de correction
Nettoyage • Ensemble des opérations permettant d’assurer un niveau de propreté, d’aspect, de confort et d’hygiène et faisant appel, dans des proportions variables, aux facteurs combinés suivants : action chimique, action mécanique, température, temps d’action. (norme NF X 50-790)