1 / 45

L’apport de Samuel de Champlain à la lexicologie historique du français

L’apport de Samuel de Champlain à la lexicologie historique du français. André Thibault Paris-IV. Introduction.

herman
Télécharger la présentation

L’apport de Samuel de Champlain à la lexicologie historique du français

An Image/Link below is provided (as is) to download presentation Download Policy: Content on the Website is provided to you AS IS for your information and personal use and may not be sold / licensed / shared on other websites without getting consent from its author. Content is provided to you AS IS for your information and personal use only. Download presentation by click this link. While downloading, if for some reason you are not able to download a presentation, the publisher may have deleted the file from their server. During download, if you can't get a presentation, the file might be deleted by the publisher.

E N D

Presentation Transcript


  1. L’apport de Samuel de Champlain à la lexicologie historique du français André Thibault Paris-IV

  2. Introduction • C’est à Samuel de Champlain (Brouage, 1567-70 / Québec, 1635) que l’on doit de nombreuses premières attestations de types lexicaux, appartenant au français général mais aussi bien souvent aux français d’Amérique (Québec, Acadie, Louisiane, Antilles). • Ces types lexicaux peuvent appartenir à différentes catégories: • Archaïsmes • Régionalismes de France exportés outre-mer • Emprunts à d’autres langues • Innovations

  3. Sources primaires et secondaires • Sources primaires • 1603 : Des Sauvages, ou Voyage de Samuel de Champlain, de Brouage, fait en la France nouvelle, l'an mil six cens trois, Paris, chez Claude de Monstr'oeil, [IV]-36 folios. (gallica.bnf.fr/) • 1613: Les voyages du Sieur de Champlain, Xaintongeois, capitaine ordinaire pour le Roy, en la marine, Paris, chez Jean Berjon, 2 parties, [XIX]-330 p. + 52 p. (www.canadiana.org) • 1632: Les voyages de la Nouvelle France occidentale, dicte Canada, faits par le Sr de Champlain, Paris, Chez Pierre Le Mur, 2 parties, 16-308 p. et 310-8 p. + 54 p. + 20 p. (www.canadiana.org) • Œuvres de Champlain, 2e éd., publiées sous le patronage de l’Université Laval par l’abbé C.-H. Laverdière, Québec, Geo.-E. Desbarats (impr.), 1870, 67 t. en 3 vol., 1478 p. [réimpr. en fac-similé avec une présentation de G.-É. Giguère : Montréal, Éditions du Jour, 1973]. (www4.bnquebec.ca)

  4. Sources primaires • 1603 : Des Sauvages, ou Voyage de Samuel de Champlain, de Brouage, fait en la France nouvelle, l'an mil six cens trois, Paris, chez Claude de Monstr'oeil, [IV]-36 folios. (gallica.bnf.fr/)

  5. Sources primaires • 1613: Les voyages du Sieur de Champlain, Xaintongeois, capitaine ordinaire pour le Roy, en la marine, Paris, chez Jean Berjon, 2 parties, [XIX]-330 p. + 52 p. (www.canadiana.org)

  6. Sources primaires • 1632: Les voyages de la Nouvelle France occidentale, dicte Canada, faits par le Sr de Champlain, Paris, Chez Pierre Le Mur, 2 parties, 16-308 p. et 310-8 p. + 54 p. + 20 p. (www.canadiana.org)

  7. Sources primaires • Œuvres de Champlain, 2e éd., publiées sous le patronage de l’Université Laval par l’abbé C.-H. Laverdière, Québec, Geo.-E. Desbarats (impr.), 1870, 67 t. en 3 vol., 1478 p. [réimpr. en fac-similé avec une présentation de G.-É. Giguère : Montréal, Éditions du Jour, 1973]. (www4.bnquebec.ca)

  8. Sources secondaires • König, Karl, 1939. Überseeische Wörter im Französischen, Halle, 1939. • Friederici, Georg, 1947. Amerikanistisches Wörterbuch, Hamburg, Gram, de Gruyter & Co. • Arveiller, Raymond (1963), Contribution à l’étude des termes de voyage en français (1505-1722), Paris, D’Artrey. Champlain y est abondamment cité.

  9. Sources secondaires • Trésor de la langue française. Dictionnaire de la langue du xixe et du xxe siècle, 1971-1994, sous la dir. de P. Imbs (vol. 1-7) puis de B. Quemada (vol. 8-16), Gallimard, Paris (http://atilf.atilf.fr/tlf.htm). Quelques dizaines de citations de Champlain, souvent à partir de l’ouvrage magistral d’Arveiller. • Trésor de la langue française au Québec (TLFQ), 1998, Dictionnaire historique du français québécois : Monographies lexicographiques de québécismes, sous la direction de Claude Poirier, Les Presses de l'Université Laval, Sainte-Foy (Québec). • Banque de données lexicographiques panfrancophone, volet « Québec » : www.tlfq.ulaval.ca/bdlp/quebec.asp • Fichier lexical informatisé du TLFQ, www.tlfq.ulaval.ca/ (5966 fiches tirées de l’œuvre de Champlain)

  10. Plan • les archaïsmes (bled d’Inde ; en quelque part) • les mots régionaux ou populaires de France qui se sont exportés outre-mer (îlet ; pruche) • les emprunts à d’autres langues • l’espagnol (moustique [mousquitte] ; palmiste ; ressac) • le portugais (écubier) • le basque (orignal) • les langues amérindiennes • du Nord : Algonquins ; Iroquois ; manitou ; tabagie • du Sud : goyave, goyavier ; migan • du Sud, à travers l’espagnol : patate ; pite ; tabac • les innovations • formelles (citronnelle ; harponner, harponneur ; pétuner ; peuplade) • sémantiques (cyprès ; daim ; huard ; Montagnais ; outarde)

  11. blé (bled) d’Inde « maïs » • « Quand aux jardins nous les laissasmes bien garnis d'herbes potageres de toutes sortes, avec de fort beau bled d'Inde, & du froument, seigle & orge, qu'on avoit semé, & des vignes que j'y avois fait planter durant mon yvernement (qu'ils ne firent aucun estat de conserver: car à mon retour, je les trouvay toutes rompues, ce qui m'aporta beaucoup de desplaisir, pour le peu de soin qu'ils avoient eu à la conservation d'un si bon & beau plan [sic], dont je m'estois promis qu'il en reussiroit quelque chose de bon.) » Les voyages du Sieur de Champlain, Xaintongeais, 1613, livre second, 1re partie, p. 231-232.

  12. en quelque part « quelque part » • « […] là oû il se trouve quelqu’un de l’assemblée qui s’offre de faire quelque chose pour le bien du Village, ou aller en quelque part pour le service du commun, on fera venir celuy là qui s’est ainsi offert […] » (Samuel de Champlain, 1619, Voyages et descouvertures faites en la Nouvelle France, depuis l’année 1615, jusques à la fin de l’année 1618, dans Œuvres de Champlain, publiées par l’abbé C.-H. Laverdière, Québec, t. 4, 1870, p. 583).

  13. en quelque part « quelque part » • « Attends-tu quequ’un? Vas-tu veiller en queque part? Un lundi soir? » (Marie Laberge, C’était avant la guerre à l’Anse à Gilles, 1981, p. 42-43). • « Les marins, vous savez, sitôt qu'ils mettent pied à terre en quelque part, la première chose qu'ils cherchent, c'est un café ou une boîte à plaisir. » J. Zobel, Diab’‑la, 1947, p. 123 ; « Il perçut des hurlements que des morts n'avaient pas pu pousser, restés blottis en quelque part, et que sa propre douleur déclenchait brusquement. » P. Chamoiseau, Texaco, 1992, p. 199.

  14. îlet« îlot » • « N’ayant trouvé lieu plus propre que ceste Isle, nous commençâmes à faire une barricade sur un petit islet un peu separé de l’isle, qui servoit de platte-forme pour mettre nostre canon. » (S. de Champlain, Les Voyages du Sieur de Champlain, Xainctongeois, capitaine ordinaire pour le Roy, en la marine, dans Œuvres de Champlain, publiées par l’abbé C.-H. Laverdière, Québec, t. 3, 1870, p. 174-175). • « Au large des îlets, de lentes fumées grises se déchiquetaient à la cime des arbres. » (G. Guèvremont, Marie-Didace, 1947, p. 69). Le mot entre aussi dans la formation d’un très grand nombre de toponymes, au Québec mais aussi dans les Antilles.

  15. îlet« îlot » • « On ne croirait pas que dehors il y a grand soleil. Icitte, c’est goutte à goutte qu’il filtre, le soleil. J’écoute, je n’entends aucun bruit, on est comme sur un îlet, on est loin. » Jacques Roumain (auteur haïtien), Gouverneurs de la rosée, 1944, p. 116 (Frantext). • « Les îlets de Martinique sont des écosystèmes fragiles. […] Les 48 îlets entourant la Martinique, principalement au large de sa côte atlantique, constituent un patrimoine régional unique. » www.insee.fr/fr/insee_regions/ guyane/publi/AE63_art03.pdf (consulté le 6 février 2008)

  16. pruche « esp. de conifère » • « Et celle de vers le nort est une terre haulte à montaignes toute plaine de arbres de haulte fustaille de pluseurs sortez et entre aultres y a pluseurs cedres et pruches aussi beaulx qu'il soict possible de voir pour faire mastz suffissans de mastez navires de troys cens tonneaulx [...]. » 1536 env., J. Cartier, dans M. Bideaux (éd.), Relations, 1986, p. 109.

  17. pruche « esp. de conifère » • « Ceste riviere [de l'Équille, à Port-Royal, en Acadie] a prés d'un quart de lieue de large en son entree, où il y a une isle, laquelle peut contenir demye lieue de circuit, remplie de bois ainsi que tout le reste du terroir, comme pins, sapins, pruches, boulleaux, tra[m]bles, & quelques chesnes qui sont parmy les autres bois en petit nombre. » Les voyages du sieur de Champlain Xaintongeois, capitaine ordinaire pour le Roy, en la marine, dans Oeuvres de Champlain, publiées par l'abbé C.-H. Laverdière, 2e éd., Québec, Geo.-E. Desbarats, t. 3, 1870, p. 147-148.

  18. pruche « esp. de conifère » • « L'habitation est peinte de frimas. Luisante comme du verre. A l'intérieur, il y aura une lampe à pétrole, un poêle à bois, des tapis crochetés et des chaises de cèdre aux sièges tressés d'écorce de pruche. » Jean-Jules Richard, Journal d’un hobo : l’air est bon à manger, Montréal, Parti pris, 1971, p. 45.

  19. mousquitte « moustique » • « N'ayant trouvé lieu plus propre que ceste Isle [Sainte-Croix], nous commençâmes à faire une barricade sur un petit islet un peu separé de l'isle, qui servoit de platte-forme pour mettre nostre canon. Chacun s'y employa si vertueusement qu'en peu de temps elle fut rendue en defence, bien que les mousquittes (qui sont petites mouches) nous apportassent beaucoup d'incommodité au travail: car il y eust plusieurs de nos gens qui eurent le visage si enflé par leur piqueure qu'ils ne pouvoient presque voir. » Les voyages du sieur de Champlain Xaintongeois, capitaine ordinaire pour le Roy, en la marine, dans Oeuvres de Champlain, publiées par C.-H. Laverdière, 2e éd., Québec, Geo.-E. Desbarats, t. 3, 1870, p. 174-175.

  20. palmiste « palmier » • « J’ay aussi parlé d’un arbre que l’on nomme palmiste, que je representeray icy, qui a vingt pas de hault, de la grosseur d’un homme, et neantmoins sy tendre que d’un bon coup d’espée on le peut couper tout à travers […]. » 1601-1603 ; cité d’après Arveiller 1963, p. 387. • « Tu pourrais marcher d’icitte à la ville, sans rien voir d’autre que la canne, la canne de tout côté, sauf, de temps à autre, un palmiste sans importance, comme un balai oublié. » Jacques Roumain (auteur haïtien), Gouverneurs de la rosée, 1944, p. 42 (dans Frantext).

  21. ressac « aller et retour violent des vagues » • « A la ressaque le vent & la mer nous jetterent sur un petit rocher, & n'attendions que l'heure de voir briser nostre barque, pour nous sauver sur quelques esclats d'icelle, si eussions peu. » Les voyages du sieur de Champlain Xaintongeois, capitaine ordinaire pour le Roy, en la marine, dans Oeuvres de Champlain, publiées par C.-H. Laverdière, 2e éd., Québec, Geo.-E. Desbarats, t. 3, 1870, p. 229-230.

  22. écubier [terme techn. de marine] • « ouverture cylindrique faite dans le pont d'un navire pour le passage des chaînes de l'ancre ou des amarres » • adaptation du portugais escouvem • « Ceste resolution fist changer de courage aux Espaignols & adoucir leurs rodomontades : ce fust donc à nous à lever l’ancre avec telle promptitude que dans le navire de l’admirande l’on couppa le cable sur les escubbiers, n’ayans loisir de lever leur ancre : ainsy nous fismes aussy à la voille, chargeants & estants chargés de canonnades. » Brief discours, dans Œuvres, éd. Laverdière, t. 1, p. 16.

  23. orignal « mammifère ruminant de la famille des Cervidés » • « Ils sont habillez de peaux, une partie de leur corps est couvert [sic] & l'autre partie descouverte : Mais l'hyver ils remedient à tout, car ils sont habillez de bo[n]nes fourrures, comme d'Orignac, Loutre, Castors, Ours-marins, Cerfs, & Biches, qu'ils ont en quantité. L'hyver quand les neiges sont grandes, ils font une maniere de raquette qui est grande deux ou trois fois comme celles de France, qu'ils attachent à leurs pieds [...]. » Des Sauvages, 1603, p. 11.

  24. Algonquin, Etchemins, Iroquois • « Ils estoient trois nations quand ils furent à la guerre, les Estechemins, Algoumequins & Montagnès, au nombre de mille, qui allerent faire la guerre ausdicts Irocois qu'ils rencontrerent à l'entree de la riviere desdits Irocois, & en assommerent une centeine. » (Des Sauvages, ou Voyage de Samuel de Champlain, de Brouage, fait en la France nouvelle, l'an mil six cens trois, Paris, chez Claude de Monstr'oeil, p. 5).

  25. manitou • « Dieu ou esprit chez les Indiens Algonquins d'Amérique du Nord » • « Quoy que ce soit, ils ont de certaines personnes, qui sont les Oqui, ou Manitous, ainsi appellez par les Algommequins & Montagnais, & ceste sorte de gens font les Medecins pour guarir les mallades, & pencer les blessez: predire les choses futures, au reste toutes abusions illusions du Diable, pour les tromper, & decevoir. » dans Oeuvres de Champlain, publiées par C.-H. Laverdière, 2e éd., Québec, Geo.-E. Desbarats, t. 4, 1870, p. 575.

  26. tabagie « festin, banquet » • « Le 27. jour nous fusmes trouver les sauvages à la pointe de sainct Mathieu, qui est à une lieuë de Tadoussac, avec les deux Sauvages que mena le sieur du Pont pour faire le rapport de ce qu’ils avoient veu en France, & de la bonne reception que leur auoit fait le Roy. Ayant mis pied à terre nous fusmes à la cabanne de leur grand Sagamo qui s’appelle Anadabijou, où nous le trouvasmes avec quelque 80. ou 100. de ses compagnons qui faisoient Tabagie (qui veut dire festin) lequel nous reçeut fort bien selon la coustume du pays, & tous les Sauvages arangez les uns aupres des autres des deux costez de ladite cabanne. » Des sauvages, 1603, p. 4.

  27. goyave • « fruit de forme ronde ou oblongue, sucré, rafraîchissant et qui se mange cru ou cuit » • Empr., par l'intermédiaire d'un «baragouin» comm., à l'arawak des Antilles guayaba (TLF) • « J’ay cy devant parlé d’un arbre qui s’appelle gouiave, qui croist fort communement audict pays [Mexique], qui rend ung fruict que l’on nomme aussy gouiave, qui est de la grosseur d’une pomme de capendu, de couleur jaulne, & le dedans semblable aux figues verdes ; le jut en est assez bon. ». Œuvres complètes, éd. Laverdière, t. 1, p. 27.

  28. goyavier • « Faisant ceste traverse à Meschique, j’admirois les belles forests que l’on rencontre, remplie [sic] des plus beaux arbres que l’on sçauroit souhaitter, comme palmes, cedres, lauriers, oranges, citronneles, palmistes, gouiaviers, accoyates, bois d’ebene, Bresil, bois de campesche, qui sont tous arbres communs en ce pays là […]. » Œuvres complètes, éd. Laverdière, t. 1, p. 22.

  29. migan n. m. • “préparation alimentaire faite le plus souvent à partir de légumes farineux, plus ou moins réduits en purée” • Mot d’origine tupi, bien attesté dans les textes des explorateurs de l’époque (2e moitié du 16e siècle, 17e siècle).

  30. migan n. m. • « Leur principal manger [aux attigouautans], & ordinaire vivre, est le bled d'Inde, & febves du bresil qu'ils accommodent en plusieurs façons [...] ils en font des pains en forme de gallettes ou tourteaux, qu'ils font cuire soubs les cendres [...] ils les enveloppent de feuilles de bled d'inde, qu'ils attachent, & mettent, en l'eauë bouillante, mais ce n'est pas leur ordinaire, ains ils en font d'une autre sorte qu'ils appellent Migan, à sçavoir, ils prennent le bled d'inde pillé, sans oster la fleur, duquel ils mettent deux ou trois poignées dans un pot de terre plein d'eau, le font bouillir […]. » Voyages et descouvertures faites en la Nouvelle France, depuis l'année 1615. jusques à la fin de l'année 1618, dans Oeuvres de Champlain, publiées par C.-H. Laverdière, 2e éd., Québec, Geo.-E. Desbarats, t. 4, 1870, p. 563-564.

  31. migan n. m. • Ce mot n’a pas survécu dans les français d’Amérique du Nord, mais s’est perpétué dans les Antilles, comme l’atteste la citation suivante, de l’écrivain martiniquais Joseph Zobel : • « Hier soir, ma maman a fait du bon manger, déclare Romane avec des gestes de grande femme : migan de fruit-à-pain* et gueule de cochon. » La Rue Cases-Nègres, 1950, p. 25.

  32. patate • « plante des régions chaudes cultivée pour ses gros tubercules comestibles à chair douceâtre » • TLF: Empr., par l'intermédiaire de l'esp. patata, plante convolvulacée (1528 ds FRIED, p.82), à une var. de l'arawak de Haïti batata «id.» (v. KÖNIG, p.163 et ARV.) […]. • « […] une gomme qui se nomme copal, une racine que l’on nomme patates, ung oyseau qui se nomme pacho del ciello […] ».

  33. pite • « agave d'Amérique dont les feuilles fournissent une fibre textile; p.méton., matière textile dont on fait des fils de pêche » • TLF: Empr. à l'esp. pita « herbe avec laquelle on fait du fil » […], prob. issu d'une lang. non déterminée du Nord de l'Amérique du Sud […]. • « […] ung autre arbre que l’on nomme cacou, ce fil, nommé fil de pitte, ung fruict qui s’appelle accoiates […] »

  34. tabac • TLF: Empr. à l'esp. tabaco, att. dep. la 1re moit. du XVIe s. […], lui-même empr. à l'arawak de Cuba et Haïti […]. A remplacé pétun*. • « Il [le grand Sagamo Besouat] me dit aussi, Qu'une autre fois il y avoit un homme qui avoit quantité de Tabac […] & que Dieu vint à cest homme, & luy demanda où estoit son petunoir, l'homme print son petunoir, & le donna à Dieu, qui petuna beaucoup ; Apres avoir bien petuné, Dieu ro[m]pit ledict petunoir en plusieurs pieces, & l'homme luy demanda, Pourquoy as-tu rompu mon petunoir […]? » Des Sauvages, ou Voyage de Samuel de Champlain, de Brouage, fait en la France nouvelle, l'an mil six cens trois, p. 9vº-10rº.

  35. citronnelle • « nom de plusieurs plantes dont les feuilles, quand on les froisse, dégagent une odeur de citron » • « Faisant ceste traverse à Meschique, j’admirois les belles forests que l’on rencontre, remplie [sic] des plus beaux arbres que l’on sçauroit souhaitter, comme palmes, cedres, lauriers, oranges, citronneles, palmistes, gouiaviers, accoyates, bois d’ebene, Bresil, bois de campesche, qui sont tous arbres communs en ce pays là […]. » Œuvres complètes, éd. Laverdière, t. 1, p. 22.

  36. harponner • «  […] nous rencontrasmes une balaine qui estoit endormie, & le vaisseau passant par dessus, luy fit une fort grande ouverture proche de la queue, [...]. Aprés la blessure de la balaine cy devant, nous prismes quantité de marsouins, que nostre contre maistre harponna, dont nous receusmes du plaisir & contentement. » Les voyages du Sieur de Champlain, Xaintongeois, capitaine ordinaire pour le Roy, en la marine, livre second, 1re partie, p. 267 (voyage de 1610).

  37. pétuner, pétunoir • Il convient de préciser que pétun est un emprunt au tupi, langue indigène du Brésil, attesté pour la première fois en 1572 (TLF). • « Il [le grand Sagamo Besouat] me dit aussi, Qu'une autre fois il y avoit un homme qui avoit quantité de Tabac [...] & que Dieu vint à cest homme, & luy demanda où estoit son petunoir, l'homme print son petunoir, & le donna à Dieu, qui petuna beaucoup ; Apres avoir bien petuné, Dieu ro[m]pit ledict petunoir en plusieurs pieces, & l'homme luy demanda, Pourquoy as-tu rompu mon petunoir [...] ? » Des Sauvages, ou Voyage de Samuel de Champlain, de Brouage, fait en la France nouvelle, l'an mil six cens trois, p. 9vº-10rº.

  38. peuplade • « société humaine, plus ou moins organisée » • « Apres leur avoir depeint avec un charbon la baye & le cap aux isles, où nous estions, ils [des “sauvages”] me figurerent avec le mesme creon, une autre baye qu'ils representoient fort grande, où ils mirent six cailloux d'esgalle distance, me donnant par là à entendre que chacune des marques estoit autant de chefs & peuplades […]. » Les voyages du sieur de Champlain Xaintongeois, capitaine ordinaire pour le Roy, en la marine, dans Oeuvres de Champlain, publiées sous le patronage de l'Université Laval par l'abbé C.-H. Laverdière, 2e éd., Québec, Geo.-E. Desbarats, t. 3, 1870, p. 205.

  39. cyprès • « arbre nord-américain de la famille des cupressacées » • « […] j'ay esté en une baye jusques à quarente et deux degrez entre Norombègue et la Fleuride [sans doute la baie de Cap Cod ou celle de Massachussets], mais n'ay pas veu du tout le fond, et ne sçay s'il passe plus avant. Et y a en toutes ces terres grand quantité d'arbres et de plusieurs sortes, comme chaignes, fraignes, cèdres, ciprez, hommeaulx [«ormes»], arables, fayens [«hêtres»], arbres de vye, qui portent médecine […]. 1544, J. Alfonse, Cosmographie, dans M. Bideaux (éd.), Relations, 1986, p. 221.

  40. daim • « cerf de Virginie (désuet ; appelé aujourd’hui chevreuil au Québec) » • « Et pendant le temps qu'ilz [les Indiens de Stadaconé] estoient dehors venoyent tous les jours force gens à noz navires comme ilz avoyent de coustume nous apportant de la chair fresche de serfz et de dins poissons fraiz de toutes sortes qu'ilz nous vendoyent fort cher […]. » 1538 env., J. Cartier, dans M. Bideaux (éd.), Relations, 1986, p. 175. • « Il y a aussi plusieurs bestes sauvages, comme orignas, cerfs, biches, dains, ours, porc-epics ; […]. » Des Sauvages, p. 21.

  41. huard • « oiseau aquatique plongeur de taille légèrement supérieure à celle du canard » • « Quant à l'autre chasse du gibbier, il y abo[n]de grande quantité d'oiseaux de riviere, de toutes sortes de canards, sarcelles, oyes blanches & grises, outardes, petites oyes, […] cygnes, plongeons [«grèbes»] de deux ou trois façons, poulles d'eau, huarts, courlieux […]. » 1632, Les voyages de la Nouvelle France occidentale, dicte Canada, faits par le Sr de Champlain, 1re partie, p. 5.

  42. Montagnais • « Amérindien appartenant à une nation algonquienne établie principalement sur la Côte-Nord » • BDLP-Québec : « De montagnais “montagnard”, attesté en français des XVIe et XVIIe s. (sous la forme montaignois ; v. FEW *montanea 6-3, 102a), en raison de l'aspect montagneux de l'embouchure du Saguenay et de la rive nord du Saint-Laurent […].

  43. Montagnais • « Ils estoient trois nations quand ils furent à la guerre, les Estechemins, Algoumequins & Montagnès, au nombre de mille, qui allerent faire la guerre ausdicts Irocois qu'ils rencontrerent à l'entree de la riviere desdits Irocois, & en assommerent une centeine. » (Des Sauvages, ou Voyage de Samuel de Champlain, de Brouage, fait en la France nouvelle, l'an mil six cens trois, Paris, chez Claude de Monstr'oeil, p. 5).

  44. outarde • « bernache, oie du Canada » • Désigne en France un « échassier au corps lourd et à fortes pattes ». • « Il y a pareillement force grues signes oultardes ouayes cannes allouettes faisans perdrix merles maulvys turtres chardonnereulx seryns rossignolz et aultres oiseaulx comme en France et en grand habondance. » J. Cartier, Deuxième relation (1535-1536), dans Relations, éd. critique par Michel Bideaux, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 1986, p. 148. • « Aux deux autres [isles] il y a une telle abondance d'oiseaux de differentes especes, qu'on ne pourroit se l'imaginer si l'on ne l'avoit veu, comme Cormorans, Canards de trois sortes, Oyes, Marmettes, Outardes, Perroquets de mer, Beccacines, Vaultours, & autres Oyseaux de proye […]. » Les voyages du sieur de Champlain Xaintongeois, capitaine ordinaire pour le Roy, en la marine, dans Oeuvres de Champlain, publiées par C.-H. Laverdière, 2e éd., Québec, Geo.-E. Desbarats, t. 3, 1870, p. 158-159.

  45. Conclusion • Bilan très riche • Près de 6000 fiches au fichier du TLFQ • Révélateur privilégié du choc entre deux mondes (emprunts, innovations) • Héritage linguistique encore vivant aujourd’hui

More Related