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BALADE CHEZ LES DAMES DU TEMPS JADIS au Château d’USSÉ (Indre-et-Loire) le 1er juillet 2011 Photographies et textes de Jean-Paul BARRUYER. IL ETAIT UNE FOIS, LA BELLE AU BOIS DORMANT…
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BALADE CHEZ LES DAMES DU TEMPS JADIS au Château d’USSÉ (Indre-et-Loire) le 1er juillet 2011 Photographies et textes de Jean-Paul BARRUYER
IL ETAIT UNE FOIS, LA BELLE AU BOIS DORMANT… Dominant l’Indre, adossé à la falaise où vient mourir la forêt de Chinon, ce château des XVe, XVIe et XVIIe siècles apparaît au-dessus de terrasses fleuries. Imposant par sa masse et ses tours fortifiées, égayé par sa pierre blanche, le tuffeau, il fascine par la multitude de ses toits, de ses clochetons, de ses lucarnes, de ses cheminées qui se détachent sur la verdure du fond et les arbres qui le dominent. Par son apparition poétique et un peu mystérieuse, il a toujours échauffé les imaginations. Il est le château de la Belle au bois dormant qui inspira Charles Perrault en 1696. L’écrivain du Grand siècle de Louis XIV y séjourna et y écrivit son conte, en ce lieu magique, symbole même de la forteresse médiévale pour hardis seigneurs et gentes dames, poètes et contes de fées. Mystère et romantisme autour de ce château… Le Nôtre en a-t-il tracé les parterres ? Voltaire y a-t-il écrit La Henriade ? Et que dire de Chateaubriand ? La duchesse de Duras, propriétaire au XIXe siècle, était très éprise de l’Enchanteur : « Je connais tous les tourments de l’amour sans en avoir les avantages »… Fut-elle dédommagée par les cèdres que Chateaubriand lui offrit pour Ussé, lui qui aimait tant les arbres : « Ce sont mes enfants, je n’en ai pas d’autres » ? Ussé reflète ainsi les passions du XIXe siècle, littéraires et politiques. Cette identité fait de lui un lieu où le rêve rejoint la nostalgie, comme si l’imagination romantique ne pouvait vivre sans l’impression d’une grandeur disparue. Chaque année, le château d’Ussé présente, outre la reconstitution permanente du conte de la Belle au bois dormant, une nouvelle et délicieuse exposition de costumes d’époque, de toutes les époques, à découvrir au hasard de la visite des salles.
Séquence émotion : Voici le cèdre du Liban offert en 1808 à la Duchesse de Duras par Chateaubriand…
Et les ombres des personnages qui ont émerveillé mon enfance, dans les livres comme au cinéma, ne sont plus très loin…
Voici une Belle au bois dormant qui, afin de poursuivre la visite du château, attend impatiemment que son prince charmant, en l’occurrence son photographe de mari, veuille bien cesser de « mitrailler » avec son appareil pour la rejoindre au plus vite…
Vu de là-haut, voici un village qui fleure bon la France profonde, dans un délicieux écrin de verdure, un village qui semble avoir traversé les siècles sans la moindre concession à la modernité…
Je me perds dans le dédale du chemin de ronde pour retrouver ma belle…
Chemin faisant, je suis distrait par des scènes ravissantes que j’entrevois à travers de petites ouvertures vitrées…
C’était, en quelques images, l’évocation du conte de la Belle au bois dormant de Charles Perrault. Mais ne croyez surtout pas qu’il s’agit-là du principal intérêt de la visite du château. Les belles dames du temps jadis, c’est pour un peu plus loin… En attendant, un paysage de campagne idyllique comme celui-ci, c’est à vous couper l’envie de voyager de l’autre côté de la planète. Un dimanche au bord de l’eau, en l’occurrence celle de l’Indre, suffirait grandement à mon bonheur…
L’austère demeure médiévale laisse la place à la délicieuse résidence Grand siècle et à sa cour d’honneur. La visite des salles va pouvoir commencer…
Le mot « mode » est employé aujourd’hui pour désigner les tendances vestimentaires. Mais il ne faut pas oublier qu’autrefois ce terme avait un sens plus restrictif car il ne concernait que les chapeaux. Modistes et chapeliers exerçaient deux métiers différents. Le ou la modiste créait des modèles uniques et le chapelier vendait les chapeaux déjà conçus et fabriqués. Autrefois, le chapeau était l’accessoire incontournable de la mode et indiquait le niveau social et culturel de la personne qui le portait et que l’on croisait dans la rue. C’est un peu pour cette raison que l’on vit apparaître les formes les plus étonnantes et les plus excentriques. Aujourd’hui, on peut regretter que nos belles élégantes en soient dépourvues. Imaginez un peu comme elles seraient plus ravissantes, plus craquantes encore !… Elles ne portent plus le chapeau, c’est leur droit et c’est bien plus pratique, certes, mais peut-être aussi parce que trop longtemps certains n’ont jamais manqué de leur faire porter le chapeau…