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Méthodes expérimentales pour l’étude du rayonnement cosmique. Bernard Degrange Laboratoire Leprince-Ringuet Ecole Polytechnique (Palaiseau) Aspects généraux des expériences sur les rayons cosmiques Nouveaux projets spatiaux ( satellites et ballons )
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Méthodes expérimentales pour l’étude du rayonnement cosmique Bernard Degrange Laboratoire Leprince-Ringuet Ecole Polytechnique (Palaiseau) • Aspects généraux des expériences sur les rayons cosmiques • Nouveaux projets spatiaux (satellites et ballons) • L’atmosphère comme détecteur (principes) • L’atmosphère comme détecteur (expériences) • Le milieu glaciaireou marin comme détecteur (ν) • Perspectives Montpellier
4. L’ATMOSPHÈRE COMME DÉTECTEUR Expériences Montpellier
4. L’atmosphère comme détecteur Expériences • L’astronomie gamma au-dessus de 100 GeV • L’imagerie Tcherenkov (HESS, MAGIC, CANGAROO, VERITAS) • L’échantillonnage Tcherenkov (CELESTE, STACEE, CACTUS) • Les détecteurs à grande ouverture angulaire (MILAGRO, TIBET-ARGO) • Les expériences sur les rayons cosmiques d’énergie ultra-haute • Les défis expérimentaux • Deux expériences à résultats contradictoires : AGASA et HiRes • Un ensemble hybride : l’observatoire Pierre Auger Montpellier
4.aL’astronomie gamma au-dessus de 100 GeV • Détecteurs à effet Tcherenkov atmosphérique • Instruments à champ de vue limité (5° de diamètre pour H.E.S.S.), donc devant suivre une source dans son mouvement apparent sur le ciel. • Ne fonctionnent que la nuit, par beau temps, en l’absence de lune. • Grand pouvoir de discrimination « gamma-hadron »→ ont produit l’essentiel du catalogue de sources au TeV (plus de 30 en 2006). • Détecteurs de surface (particules chargées et γ secondaires au sol) • Instrument à grand champ de vue (près d’un stéradian) • Haute fraction de temps utile • Faible pouvoir de discrimination « gamma-hadron » → sensibilité beaucoup plus limitée Montpellier
4.a1 Télescopes à effet Tcherenkov atmosphérique Imagerie Tcherenkov Échantillonnage Tcherenkov Former l’image dans le plan focal d’un télescope Temps d’arrivée + amplitudes sur un grand nombre de stations Montpellier
Télescopes à effet Tcherenkov : détermination du seuil Lumière de fond de ciel ~ 1012 photons m-2 sr-1 s-1 • Augmenter la surface de collection des photons≈ surface du réflecteur Acol • Augmenterefficacité dedétection des photons ε (reflectivité, collecteurs de lumière, efficacité quantique des phototubes) • Le temps de coïncidence Δt ne devrait pas beaucoup dépasser la durée τ du signal Tcherenkov (τ≈ 3 ns)→ miroirisochrone, déclenchement rapide • L’angle solide ΔΩdans lequel on intègre le signal de photons ne doit pas dépasser la taille angulaire Ωg de la gerbe vue du détecteur → petits pixels, déclenchement reposant sur des secteurs du champ de vue ou sur des critères de voisinage (plus proches voisins). Montpellier
Télescopes d’imagerie actuels Montpellier
VERITAS CANGAROO III MAGIC HESS I Montpellier
Télescopes d’imagerie : les caméras Montpellier
Télescopes d’imagerie : caméras à haute définition VERITAS MAGIC Montpellier
Télescopes d’imagerie : caméra à haute définition(H.E.S.S.) • 960 phototubes … • … équipés de collecteurs de lumière (cônes de Winston). • Électronique de déclenchement (secteurs (à recouvrement partiel) dans la caméra. • Lecture par mémoire analogiquedans la caméra (échantillonnée au GHz) • Signal analogique intégré sur 12 ns → ADC Montpellier
Un moyen efficace de suivi des détecteurs : les images annulaires des muons • Les muons tombant sur le miroir d’un télescope produisent une image en anneau dont le contenu en lumière est entièrement calculable. • La comparaison avec les signaux effectivement obtenus fournit l’efficacité globale incluant les effets : • de l’absorption dans l’atmosphère proche; • de la réflectivité du miroir; • de l’efficacité des collecteurs de lumière; • de l’efficacité quantique des photodétecteurs. • L’évolution du détecteur est ensuite automatiquement prise en compte dans l’analyse. Montpellier
Systèmes stéréoscopiques de télescopes à effet Tcherenkov • Chaque gerbe est vue par plusieurs télescopes • Très important facteur de rejet hadronique (> 1000) symétrie de révolution + faible largeur 3D pour les gerbes électromagnétiques + direction (sources ponctuelles) • Bien meilleure résolution angulaire qu’avec un seul télescope (≈ 4'avec 4 télescopes) • Meilleure résolution en énergie (≈15%) Montpellier
Systèmes stéréoscopiques de télescopes à effet Tcherenkov • Mesure directe del’origine du gamma dans le champ de vue (important pour les sources étendues) • Mesure directe de la position de l’impact au sol(important pour la mesure de l’énergie) Montpellier
Sensibilité aux sources gamma : exemple de H.E.S.S. Capacité d’analyse de sources étendues comme Vela Junior (2° de diamètre) Plus de 30 sources au TeV maintenant contre 6 confirmées il y a 5 ans M. Lemoine-Goumard 2006 Montpellier
Seuils en énergie des télescopes d’imagerie H.E.S.S. • Le seuil dépend de l’angle zénithal • Typiquement 120 GeV au zénith pour H.E.S.S. et les systèmes stéréoscopiques comparables. • MAGIC II(deux télescopes identiques) espère atteindre 50 GeV. • Prochaine étape : H.E.S.S. II • 50 GeV avec un très grand télescope+ les 4 actuels en stéréoscopie • 20 GeV espérés en « mono » avec le très grand télescope et un déclenchement de second niveau. Montpellier
Sensibilités des télescopes d’imagerie actuels Montpellier
Vers des seuils entre 20 et 50 GeV : H.E.S.S. II Montpellier
L’ère de GLAST, MAGIC et H.E.S.S. II Montpellier
Vers un ou plusieurs grands réseaux d’imageurs Tcherenkov • Objectif : une sensibilité au niveau du milli-Crabe au TeV • Ceci pourrait être atteint avec 20 à 30 télescopes imageurs de type HESS-I • Le gain en sensibilité ne tient pas seulement à la surface balisée, mais aussi à la qualité de la stéréoscopie (nombre d’images de la même gerbe → augmentation du facteur de rejet des hadrons, augmentation de la résolution angulaire) : 56% des gerbes sont vues par au moins 4 tél. avec un ensemble de 16 ; 2/3 des gerbes avec un ensemble de 36 tél. • Collaboration HESS-MAGIC en vue d’un tel projet : CTA = Cherenkov Telescope Array. Exemple d’un ensemble de 16 télescopes : distribution des impacts au sol de gerbes verticales vues par un nombre donné de télescopes. M. Lemoine-Goumard 2006 Montpellier
Une autre possibilité d’utiliser la lumière Tcherenkov : l’échantillonnage temporel • Pour abaisser le seuil, on profite de la grande surface de réflecteurs fournie par une centrale solaire~ 2000 - 6000 m2 • Il faut alors séparer les faisceaux des différents héliostats → optique secondaire • Un phototube parhéliostat. Montpellier
CELESTE (France) 53 ×54 m2 STACEE (USA) 64 × 40 m2 CACTUS (USA) 160 × 40 m2 Montpellier
Échantilloneurs Tcherenkov : principes de base • On mesure les temps d’arrivée du front de lumière Tcherenkov (~ sphérique à basse énergie) sur les différents héliostats → position développement maximal (1). • L’électronique de déclenchement doit resynchroniser les signaux venant des différents trajets. • On mesure l’amplitude du signal lumineux sur chacun des héliostats → position de l’impact au sol (2) • (1) + (2) → direction de la gerbe • … mais discrimination γ-hadron insuffisante → sensibilité limitée ( CELESTE : 5,8 σ en une heure sur la nébuleuse du Crabe ) Montpellier
4.a2 Détecteurs à grand champ de vue • On détecte au sol les particuleschargées de la gerbe et les γ secondaires (scintillateurs ou détecteurs Tcherenkov à eau) • Grande fraction de temps utile≈ 90% • Grand angle solide~ stéradian • Adaptation aux phénomènes transitoires imprévisibles (ex: sursauts gamma) • … MAIS faible sensibilité (~0.5 Crabe) en raison des faibles facteurs de rejet des hadrons et de la résolution angulaire limitée (0.5° to 1°) ; (direction mesurée à partir des temps d’arrivée des signaux sur les différents détecteurs). • … et des seuils en énergie relativement élevés (~ 1 TeV) Montpellier
Expériences d’astronomie gamma à grand champ de vue Tibet Scintillateurs « Piscine » (détecteur Tcherenkov à eau) Montpellier
… et bientôt : ARGO-Yang Ba Jing(2006) Gain d’un facteur (× 3) en sensibilité Montpellier
Rejet du fond hadronique dans MILAGRO • La lumière dans la couche inférieure de phototubes → hadrons (cf. muons qui traversent complètement la piscine). • Gerbes hadroniques : régions avec accumulation de lumière → peu de PM touchés, mais avec un fort signal chacun. • Gerbes de γ: distribution de lumière plus régulière → beaucoup de PMT touchés mais signaux faibles. Facteur de rejet pour les protons ~ 10 Montpellier
4.bLes expériences sur les rayons cosmiques d’énergie ultra-haute 4.b1 Les défis expérimentaux • Les flux extrêmement faibles→ surfaces énormes à baliser • 1 événement par km2 par an à 1019 eV • 1 événement par km2 par siècle à 1020 eV si spectre différentiel en E-3 • La complexité des gerbes géantes : 3 × 1010γ, e±, μ± de plus de 200 keV à 1019 eV • Les difficultés d’interprétation→ difficultés dans la mesure de l’énergie • Incertitudes sur la composition primaire • Incertitudes sur la physique hadronique(p-noyau ou noyau-noyau) • Les désaccords entre les expériences AGASA (réseau de surface) et HiRes (œil de mouche). Montpellier
Les rayons cosmiques d’énergie ultra-haute : historique • Anciennes expériences (depuis 1962) Volcano Ranch (USA), Haverah Park (UK), Yakutsk (Russie), Fly’s Eye (USA, premier détecteur de fluorescence) • Deux expériences récentes en désaccord : • AGASA (Akeno, Japon) : réseau de surface, depuis 1990 • HiRes (Utah, USA) : 2 « yeux » de mouche (fluorescence) • HiRes1 depuis 1997 • HiRes2 depuis 2000 • Nouvelle génération : l’Observatoire Pierre Auger premier détecteur hybride (Malargüe, Rép. Argentine) • Réseau de surface balisant 3000 km2 • 4 « yeux » de mouche (fluorescence) Montpellier
4.b2 Deux expériences à résultats contradictoiresAGASA et HiRes • AGASA (Akeno Giant Air Shower Array) • Réseau de scintillateurs : 110 stations de 2,2 m2 • Surface balisée 100 km2 • ΔE/E ≈ 30% et Δθ≈ 3° à 1019 eV • HiRes (Œil de mouche à haute résolution) : 2 « yeux » situés à 12,6 km l’un de l’autre • HiRes-I : 22 détecteurs couvrant 360° en azimuth et de 3° à 17° en hauteur (ADC classiques) • Hi-Res-II : 42 détecteurs couvrant 360° en azimuth et de 3° à 31° en hauteur (Flash-ADC échantillonnés à 100 ns ) • Résolution angulaireΔθ≈ 0,6° en mode stéréoscopique, mais 5° en mono. • Erreur sur la position de l’impact : 100 m en mode stéréoscopique, mais 300 m en mono. Montpellier
AGASA : le spectre (× E3) Les résultats d’AGASA ne vérifient pas la coupure du spectre prédite par Greisen, Zatsepin et Kuzmin (« GZK ») en 1966, coupure due à l’interaction des protons ou noyaux d’ultra-haute énergie d’origine extragalactique avec les photons cosmologique à 2,7K p + photon (2,7K) → Δ+→ π + N Montpellier
Fly’s Eye et HiRes :le spectre (× E3) • Triangles mauves : Fly’s Eye (stéréo) • Carrés rouges : HiRes-I (mono) • Cercles noirs : HiRes-II (mono) • Triangles bleus : AGASA Les 3 détecteurs de fluorescence donnent des résultats compatibles avec la coupure GZK Cheville Montpellier
4.b3 L’observatoire Pierre Auger • Disposer d’une statistique suffisante • ~ 250 événements par an de E > 4 × 1019 eV • ~ 30 événements par an de E > 1020 eV • Utiliser les deux techniques : • Détecteurs de particules chargées et γ secondaires au sol → haute proportion de temps utile • Détecteurs de fluorescence → meilleure mesure de E • En mode hybride, on vise finalement Δθ≈ 0,5° et ΔE/E ≈ 10% à 20% • Réseau de surface : sur 3000 km2, déployer 1600 cuves où les particules sont détectées par effet Tcherenkov dans l’eau • Détecteurs de fluorescence : 4 « yeux de mouche » comportant chacun 6 télescopes et couvrant chacun 30°×30° (13000 pixels au total) • Site : Malargüe, Argentine : l’installation sera complète en 2007. Une installation comparable est envisagée dans l’hémisphère nord. Montpellier
L’observatoire Pierre Auger dans sa configuration finale Montpellier
L’observatoire Pierre Auger : le réseau de surface • Réseau triangulaire de 1600 cuves au pas de 1,5 km détectant les particules chargées et les γ secondaires par effet Tcherenkov dans l’eau (12 tonnes). • Bonne séparation des μ± par rapport aux e± et γ secondaires : un μ± traverse la cuve complètement → signal important : le signal d’un muon vertical est utilisé comme étalon (VEM=vertical equivalent muon). • Bonne sensibilité aux grands angles zénithaux (cf. neutrinos pouvant créer des gerbes très inclinées) • Alimentation par panneau solaire et transmission de données numériques par voie hertzienne Surface : 10 m2 Hauteur : 1,20 m Montpellier
L’observatoire Pierre Auger : le réseau de surface • À l’intérieur de chaque cuve, un revêtement réfléchit la lumière Tcherenkov qui est lue par 3 photomultiplicateurs. • Déclenchement local (au niveau de chaque cuve) : 2 possibilités • Seuil nominal (Th) • Seuil bas avec condition sur le temps pendant lequel le signal dépasse le seuil bas (« Time over threshold » = ToT) • Déclenchement central : coïncidence entre 3 cuves satisfaisant la condition « Time over threshold » Montpellier
L’observatoire Pierre Auger : le réseau de surface Dépendances temporelles des signaux des cuves à différentes distances d’impact (Muons survivants) Montpellier
Réseau de surface : l’acceptance Surface effective de détection / Smax (E>3EeV) fonction de l’énergie primaire pour les protons, à différents angles zénithaux Montpellier
Réseau de surface et estimateur d’énergie(1.a) Distribution latérale: méthode • La distribution latérale est obtenue en ajustant par maximum de vraisemblance les paramètres d’une formule suggérée par les calculs analytiques ou les simulations (ex. distribution similaire à celle de Nishimura-Kamata-Greisen «NKG ») sur les données des cuves. • Il faut pour cela maîtriser les fluctuations des signaux obtenus: • à peu près gaussiennes pour les signaux forts (>15 VEM); • poissonniennes et dépendant du nombre effectif np de particules pour les signaux faibles ; la simulation donne la distribution du signal à np fixé pour une distance r à l’axe et un angle zénithal θ. • Les coordonnées de l’impact sont des paramètres de l’ajustement. • Entre plusieurs paramétrisations, on choisit celle qui minimise les résidus pour les cuves situées à moins de 1500 m de l’impact → formule « NKG » Montpellier
Réseau de surface et estimateur d’énergie(1.b) Distribution latérale : résultats • Forme « NKG » choisie : pour chaque cuve, le signal « théorique » est paramétré selon : La figure du haut montre la variation de log(Sthéo/S(1000)) avec log(r). • Le paramètre rs est fixé à 700 m (car très fortement corrélé à β)→ S(1000)est bien le signal théorique attendu à r = 1000 m • Quand on laisse β libre à différents angles zénithaux, on vérifie que β varie linéairement avec (1/cos θ -1) :figure du bas. Montpellier
Réseau de surface et estimateur d’énergie(2) Le signal théorique à 1000 m : S(1000) • Le choix de la distance de 1000 m minimise (pour ce réseau): • les fluctuations gerbe à gerbe du signal à énergie primaire donnée; • les effets de la paramétrisation : insensibilité à des variations de β de ±8% (figure) • De S(1000) à l’estimateur d’énergie : pour une même gerbe d’énergie E0, S(1000) dépend de l’épaisseur d’atmosphère traversée, donc de l’angle zénithal θ. → Facteur correctif dépendant de θ et déterminé expérimentalement … Montpellier
Réseau de surface et estimateur d’énergie(3) La coupure à intensité constante • Pour estimer expérimentalement le facteur correctif dépendant de l’angle zénithal θ, on utilise la quasi-isotropie du rayonnement cosmique et on se place aux énergies > 3 EeV où l’acceptance ne dépend plus de l’énergie. • Pour un intervalle Δθ, l’acceptance est alors simplement proportionnelle à cos θ d(cosθ) = sin θ cos θΔθ (effet de projection + effet d’angle solide). • L’estimateur d’énergie η doit être choisi de telle façon que sa distribution soit indépendante de θ (isotropie du rayonnement cosmique) . Considérons une valeur particulière S0 de S(1000). À l’angle zénithal θ (à Δθ près), le taux d’événements pour lesquels S(1000)>S0 vaut : • L’intensité I(η > η0) doit être indépendante de θ(« coupure à intensité constante ») et, pour une valeur fixée de l’estimateur, la coupure S0 en S(1000) doit dépendre de θ de façon que : Montpellier
Réseau de surface et estimateur d’énergie(4) L’estimateur S38 • On choisit des intervalles égaux en sin2θ et, dans chacun, pour une valeur donnée de S(1000) à l’angle médian de 38° (qui sert de référence), on détermine expérimentalement S0(θ) tel que : • On construit la « courbe d’intensité constante » CIC(θ) = S(1000)/S0(θ) et l’estimateur d’énergie est par suite η≡S38 = S(1000)/CIC(θ) • CIC(θ) est déterminée pour une valeur S(1000)=15 VEM et on suppose que sa variation ne dépend pas de cette valeur. CIC fonction de θ CIC fonction de 1/cos θ Montpellier
Réseau de surface et estimateur d’énergie(5) De S38 à l’énergie reconstruite • Il reste à étalonner S38 en termes d’énergie primaire, ce qu’on fait à partir des événements hybrides dont l’énergie est reconstruite à partir du profil longitudinal fourni par les détecteurs de fluorescence. • On observe une bonne corrélation qui conduit à la formule empirique suivante où S38 est exprimée en VEM : E0(en EeV) = 0,16 S381,06 Montpellier
L’observatoire Pierre Auger : les détecteurs de fluorescence • Quatre « yeux » situés à la périphérie du réseau … • … et abritant chacun 6 télescopes de Schmidt dont le champ de vue est de 30°×30°… • … regardant vers l’intérieur du réseau et couvrant la partie du ciel de 1° à 31° au-dessus de l’horizon. Montpellier
Reconstruction des événements hybrides • Comme on l’a vu, un événement vu par un seul œil (monoculaire) ne permet pas de bien reconstruire la gerbe. • Si le réseau de surface est utilisé pour contraindre la position de l’impact, la précision est bien meilleure … • … comme on l’observe à partir d’événements artificiels créés par un laser situé au centre du réseau Écart à la distance à l’axe Écart angulaire Montpellier
Reconstruction des événements hybrides • Le profil longitudinal obtenu par le détecteur de fluorescence donne la profondeur Xmax du développement maximal et l’énergie déposée dans l’atmosphère par les particules chargées. • … mais il manque l’énergie déposée par les muons dans le sol et celle des neutrinos. Cette correction,relativement faible (≈10 %) est déterminée par les simulations. Etot/Edéposée Montpellier
L’observatoire Auger : premiers résultats sur le spectre • Le spectre provisoire actuel semble en meilleur accord avec les résultats de HiRes, mais les incertitudes systématiques sont encore trop grandes pour conclure définitivement. • La plus grande incertitude vient de la conversion de S38 en énergie. • C’est en partie dû à l’incertitude actuelle sur le taux de fluorescence (±12%) → incertitude de 25% sur l’énergie mesurée par le détecteur de fluorescence → 30% à 50% sur E0. • Progrès importants à venir avec des mesures complémentaires et l’augmentation importante de la statistique d’événements hybrides. Montpellier
L’observatoire Auger peut aussi détecter des neutrinos ultra-énergétiques : gerbes horizontales • Aux très grands angles zénithaux (θ>80°), la distance entre la zone de développement maximal d’une gerbe ordinaire et le détecteur peut dépasser 100 km. • Une telle gerbe « vieille » est essentiellement constituée de muons ; le front de particules est quasiment plan et la durée temporelle du signal est brève (>50 ns). • Toutefois, la masse d’atmosphère observée à ces grands angles zénithaux par l’observatoire Auger a été évaluée à environ 40 km3 d’eau équivalents, donc une cible intéressante pour la détection de neutrinos. • Le point d’interaction du neutrino peut alors être relativement proche du détecteur (quelques km), produisant ainsi une gerbe horizontale jeune caractérisée à la fois par : • la présence d’une composante importante d’électrons (±) et γ secondaires ; • un front de particule à courbure significative (~ km) ; • un signal s’étalant temporellement sur plusieurs centaines de ns. Montpellier
L’observatoire Auger peut aussi détecter des neutrinos ultra-énergétiques : cas des ντ • Un neutrino « tau » venant du sol à moins de 2° de l’horizontale peut produire un τ sortant de terre, sa longueur moyenne de désintégration étant de 50 km à 1018eV. • Le lepton τ peut se désintégrer à basse altitude (quelques 100 m) juste au-dessus des détecteurs qui pourront être déclenchés. • L’acceptance est significative pour un domaine d’énergie du ντ allant de 2×1017eV à 6×1018eV. • À ces énergies, la Terre n’est plus transparente pour les neutrinos – leur longueur moyenne d’interaction n’est plus que de quelques 100 km – mais quelle que soit l’interaction (par courant chargé ou neutre), un neutrino τ moins énergétique sera finalement produit, ce qui augmente la probabilité d’une détection. Montpellier