1 / 105

Prof. Nicky LE FEUVRE Université de Lausanne Labso - Institut des Sciences sociales

COURS DE LA CHAIRE JACQUES LECLERCQ 6 – 10 octobre 2014, 14h00-17h15 LANSO1391D – SOC Auditoire MONT 1. Prof. Nicky LE FEUVRE Université de Lausanne Labso - Institut des Sciences sociales.

Télécharger la présentation

Prof. Nicky LE FEUVRE Université de Lausanne Labso - Institut des Sciences sociales

An Image/Link below is provided (as is) to download presentation Download Policy: Content on the Website is provided to you AS IS for your information and personal use and may not be sold / licensed / shared on other websites without getting consent from its author. Content is provided to you AS IS for your information and personal use only. Download presentation by click this link. While downloading, if for some reason you are not able to download a presentation, the publisher may have deleted the file from their server. During download, if you can't get a presentation, the file might be deleted by the publisher.

E N D

Presentation Transcript


  1. COURS DE LA CHAIRE JACQUES LECLERCQ6 – 10 octobre 2014, 14h00-17h15LANSO1391D – SOC Auditoire MONT 1 Prof. Nicky LE FEUVRE Université de Lausanne Labso - Institut des Sciences sociales

  2. De la société salariale à la société de l’individualisme : Défis pour la sociologie du travail et du genre 5ème séance Vendredi 10 octobre 2014

  3. PLAN DES COURS • Penser le genre dans les sociétés de l’individualisme • Principes pour saisir la complexité des évolutions conjointes des régimes d’emploi, de protection sociale et de genre • La Révolution inachevée: L’adaptation des Etats-Providence aux nouveaux rôles des femmes (Esping-Andersen) • Exemples empiriques des effets paradoxaux potentiels de l’évolution conjointe des sociétés salariales et des régimes de genre: • Tensions autour du « vieillissement actif » et des expériences au travail des seniors en emploi (Suisse)

  4. Le meilleur des mondes… du travail GøstaEsping-Andersen (1947- ) Danois.Professeur UniversidadPompeuFabra Barcelone (1990) The ThreeWorlds of WelfareCapitalism.PolityPress. (1999) Social Foundations of Postindustrial Economies.OxfordUniversityPress (2009) IncompleteRevolution: AdaptingWelfare States to Women's New Roles,Polity.

  5. Un changement de paradigme en matière de « régime de genre »? • Esping-Andersen s’intéresse également aux effets de la « crise de la société salariale », notamment en termes d’augmentation des inégalité sociales; • Comme Beck, il met l’accent sur les effets pervers potentiels d’une intégration de plus en plus systématique de tous les individus dans le modèle de la société salariale, précisément au moment où celui-ci montre des signes d’essoufflement. • Logique « d’activation » de tout le monde…

  6. Un changement de paradigme en matière de « régime de genre »? • Esping-Andersen insiste également sur les effets paradoxaux des revendications féministes des années 1970-1990 • Les femmes ne sont plus cantonnées dans des rôles sociaux spécifiques (hors emploi) • Le principe de la continuité de l’activité féminine tout au long de la vie + de autonomie financière des femmes est désormais inscrit dans les politiques sociales • Le modèle de la « citoyenneté laborieuse » est devenue la nouvelle norme (relativement) asexuée des sociétés européennes.

  7. Un changement de paradigme en matière de « régime de genre »? • Ce (nouveau) soutien institutionnel au travail rémunéré des femmes ne traduit pas toujours des valeurs féministes et ne vise pas prioritairement l’égalité des sexes. • Il traduit plutôt des préoccupations démographiques dans des sociétés européennes vieillissantes: • les taux de fertilité élevés sont favorisés par la facilitation de l’activité féminine + par la réduction des écarts de salaire H/F.

  8. Un changement de paradigme en matière de « régime de genre »? La généralisation de la « citoyenneté laborieuse » (notamment par le biais des politiques européennes) a été motivée par un objectif de généralisation du miracle scandinave • Taux d’activité élevé des femmes • Taux de fertilité élevé (seuil de renouvellement des générations) • Ecarts de salaire et de richesse faibles • Taux de chômage plutôt faibles • Compétitivité et capacités d’innovation • Bons indicateurs de santé et de bien-être.

  9. Un changement de paradigme en matière de « régime de genre »? Le caractère « inachevé » de cette Révolution, intervient plutôt dans des sociétés européennes où le modèle (+ ou – modifié) du male breadwinner / femalecarer était (est) encore au cœur de la « culture de genre ». Mais, même dans les sociétés nordiques, les effets de la 2ème modernité (Beck) rendent l’accès à la « citoyenneté laborieuse » + ou – difficile pour différentes catégories sociales de femmes (et d’hommes, d’ailleurs).

  10. Un changement de paradigme en matière de « régime de genre »? D’après Esping-Andersen, l’adoption de cette nouvelle norme au début du 21ème siècle réduit les inégalités hommes - femmes, mais creusent les écarts entre femmes. Femmes diplômées / bien insérées dans l’emploi stable = les actrices de la révolution et les principales bénéficiaires de celle-ci; Femmes peu diplômées / contraintes aux emplois flexibles = les « laissées pour compte » des sociétés européennes actuelles, tiraillées entre des injonctions contradictoires.

  11. Un changement de paradigme en matière de « régime de genre »? Le risque de la généralisation de cette norme a priori égalitariste = une polarisation sociale et des inégalités croissantes (entre femmes) > • Difficultés d’accès au marché du travail, bas salaires, instabilité conjugale, fertilité basse / monoparentalité, pauvreté + désaffiliation chez les femmes les moins diplômées. • Carrières continues, autonomie financière, fertilité élevée, stabilité conjugale (relative), stabilité dans l’emploi, carrières ascendantes, articulation des temps chez les diplômées.

  12. Caractéristiques de la « Révolution inachevée » d’Esping-Andersen? • Individualisation des parcours de vie = plus de « liberté » et de « choix », mais cela a un coût social variable selon les groupes sociaux. • Une tendance forte à la polarisation sociale, en fonction des capacités d’adaptation à ce nouveau « contrat de genre » plus égalitariste • Classes moyennes & supérieures= plutôt bien adpatées (haut niveau de qualification + double activité stable + fécondité maintenue par l’achat de services marchands et l’externalisation d’une partie des charges de care, sans conflit conjugal)

  13. Caractéristiques de la « Révolution inachevée » d’Esping-Andersen? • Classes populaires = plutôt mal adpatées (inactivité et/ou chômage et/ou emplois précaires + fort taux de divorces + inégalité forte de répartition sexuée du travail de care + difficulté à accéder aux services marchands domestiques / de care) > Risques accrues de pauvreté (féminine & enfantine) dans les milieux populaires (et chez les femmes diplômées, mais divorcées et anciennement inactives), y compris parmi les femmes âgées ou retraitées. > La « révolution inachevée » = une menace potentielle pour la cohésion sociale.

  14. Quelques principes transversaux d’analyse (1) • Les « cultures » / « configurations » de genre institués dans différents pays européens au cours de la 2ème moitié du 20ème siècle sont relativement variables et évoluent dans le temps; • De même, les effets de la mondialisation sur la régulation du marché du travail (et des activités de care) sont loin d’être univoques; • Avant de regarder ce que la montée des valeurs de l’individualisme font – au travail et au genre – il est indispensable de caractériser la situation de départ avec précision;

  15. Quelques principes transversaux d’analyse (2) • Il s’agit de mener des analyses relativement fines, mettent en relation au moins 4 dimensions des configurations sociales, dans une perspective historique (cf. Pfau-Effinger): • Les modalités « normales » d’intégration sociale des individus: différenciation ou indifférenciation des parcours de vie sexués? • Les formes familiales (y compris sur le plan intergénérationnel) reconnues juridiquement / promues fiscalement: prédominance de l’unité conjugale hétérosexuelle co-résidente ou pas?

  16. Quelques principes transversaux d’analyse (3) • Le secteur d’activité chargé prioritairement de la prise en charge de la dépendance et du care (services sociaux, marché privé, familles) et les modes de financement envisagés (chèques services, congés pour salarié.e.s, allocations aux aidant.e.s, etc.)? • Le « modèle » d’égalité des sexes privilégié dans les politiques de promotion des femmes (féminitude, virilitude, dépassement du genre, etc.) et les moyens consacrés à leur mise en oeuvre?

  17. Hypothèses de travail (déclinables sur de multiples objets empiriques de recherche): • Les effets de la 2ème modernité sont loin d’être uniformes à tous les échelons de la hiérarchie socioprofessionnelle • La sexuation de ces effets est potentiellement variable, selon le contexte sociétal et selon les ressources à disposition des individus • De nouvelles formes d’inégalité se combinent avec une réduction de certaines inégalités anciennes (de sexe, de classe, d’âge, etc.). • Les enjeux sexués des sociétés de l’individualisme: paradoxes et ambivalences.

  18. Ce que la « Révolution inachevée » implique pour l’analyse sociologie du genre et du travail? • Exemples empiriques contrastés • Les « seniors » en emploi dans le contexte helvétique • Le développement des emplois de service aux personnes âgées dépendantes en France, Norvège et Pologne. • La féminisation des professions supérieures en France et en Grande-Bretagne • Les hommes dans les métiers « féminins » en Europe • Le genre dans les sociétés de l’individualisme Développés à partir de mes recherches personnelles

  19. Ce que la « Révolution inachevée » implique pour l’analyse sociologie du genre et du travail? Les « seniors » en emploi dans le contexte helvétique: • Kuehni, M., Le Feuvre, N., Rosende, M., & Schoeni, C. (2014) « Gendered variations in the experience of ageing et work in Switzerland », Equality, Diversity, Inclusion : An International Journal, Special Issue, Critical Transitions: The (Re-)Production of Gender (In-)Equality in the Life Course (in press) • Le Feuvre, N., Kuehni, M., Rosende, M., & Schoeni, C. (2014) « Le genre du ‘vieillissement actif’: Du principe de traitement équitable à la multiplication des injonctions contradictoires », Swiss Journal of Sociology 40(2), N° spécial «Institutionaldoinggender: How politics impact on gender (in-)equality » : 307-324. • Le Feuvre, N. (2011) « Les enjeux de santé au travail chez les seniors des deux sexes: Du pareil au même? », in S. Le Garrec (dir.).Le travail contre la santé, Paris, l’Harmattan, Coll. « Conception et dynamique des organisations » : 119-147.

  20. Ce que la « Révolution inachevée » implique pour l’analyse sociologie du genre et du travail? Le développement des emplois de service aux personnes âgées dépendantes en France, Norvège et Pologne: • Le Feuvre, N. & Roseneil, S. (2014) « Entaglements of economic and intimateciitizenship : Individualization and gender (in)equality in a changing Europe », Social Politics: International Studies in Gender, State and Society, n° spécial « Feminism & Futurity », 21(2) : http://sp.oxfordjournals.org/content/early/2014/06/30/sp.jxu010.abstract?keytype=ref&ijkey=49JlFRBNMiJuKWn • Le Feuvre, N., avec Ervik, R., Krajewska, A. & Metso, M. (2012) « RemakingEconomicCitizenship in Multicultural Europe: Women’sMovement Claims and the ‘Commodification’ of Elderly Care », in B. Halsaa, S. Roseneil & S. Sümer (eds.) RemakingCitizenship in Multicultural Europe: Women’sMovements, Gender and Diversity, Londres, Palgrave: 70-93.

  21. Ce que la « Révolution inachevée » implique pour l’analyse sociologie du genre et du travail? La féminisation des professions supérieures en France et en Grande-Bretagne: • Le Feuvre, N. & Lapeyre, N. (2013) « L’analyse de l’articulation des temps de vie au sein de la profession médicale en France : révélateur ou miroir grossissant des spécificités sexuées? », Revue international Enfance, famille, génération, n° spécial « Articuler travail/famille : une entrée par les groupes professionnels », sous la direction de Bernard Fusulier et Diane-Gabriele Trembley, N° 18 : 72-93: http://efg.inrs.ca • Le Feuvre, N. (2010). « Feminising Professions in Britain and France: How Countries Differ », In R. Crompton, C. Lyonette and J. Scott (eds.) GenderInequalities in the 21st Century: New Barriers and ContinuingConstraints, London, Edward Elgar. • Lapeyre, N.&Le Feuvre, N. (2004) « Concilier l’inconciliable ? Le rapport des femmes à la notion de ‘conciliation travail-famille’ dans les professions libérales en France », Nouvelles questions féministes, Vol 23 n°3, numéro thématique « Famille-Travail : Une perspective radicale » : 42-58.

  22. Ce que la « Révolution inachevée » implique pour l’analyse sociologie du genre et du travail? La féminisation des professions supérieures en France et en Grande-Bretagne: • Le Feuvre, N. (2009) « Exploring Women’s Academic Careers in Cross-National Perspective: Lessons for Equal Opportunity Policies », Equal Opportunities International, Vol 28 n°1: 9-23. • Le Feuvre, N. & Latour, E. (2007) « UnderstandingWomen’sAcademicCareers in France », in R. Siemienska et A. Zimmer (eds.) Gendered Career Trajectories in Academia in Cross-National Perspective, Varsovie, Scholar: 43-74. • Le Feuvre, N. (2010) “Les carrières universitaires à l’épreuve du genre : éléments de conclusion”, in F. Fassa & S. Kradolfer (dir.) Le plafond de fer à l’université : Femmes et carrières, Genève, Seismo : 225-242.

  23. Ce que la « Révolution inachevée » implique pour l’analyse sociologie du genre et du travail? La féminisation des professions supérieures en France et en Grande-Bretagne: • Le Feuvre, N. (2007) « Les processus de féminisation au travail : entre différenciation, assimilation et dépassement du genre », Sociologies pratiques, Numéro thématique « Les femmes changent-elles le travail ? », n° 14 : 11-18. • Lapeyre, N. & Le Feuvre, N. (2005) « Féminisation du corps médical et dynamiques professionnelles dans le champ de la santé », Revue française des affaires sociales, Numéro thématique « Dynamiques professionnelles dans le champ de la santé », n° 1 : 59-81. • Crompton, R. & Le Feuvre, N. (2003) “Continuity and Change in the Gender Segregation of the Medical Profession in Britain and France”, International Journal of Sociology and Social Policy, Numérospécial “Health Professions, Gender and Society”, Vol 23 n° 4-5: 36-58.

  24. Ce que la « Révolution inachevée » implique pour l’analyse sociologie du genre et du travail? La féminisation des professions supérieures en France et en Grande-Bretagne: • Le Feuvre, N. & Lapeyre, N. (2005) « Les 'scripts sexués' de carrière dans les professions juridiques en France », Knowledge, Work & Society / Travail, savoirs et sociétés, Numéro thématique « Professions and Gender », n° 3 : 101-126. • Crompton, R. & Le Feuvre, N. (2000) “Gender, Family and Employment in Comparative Perspective: The Realities and Representations of Equal Opportunities in Britain and France”, European Journal of Social Policy, Vol 10, n° 4: 334-348. • Le Feuvre, N. & Walters, P. (1993) « Egales en droit? La féminisation des professions juridiques en France et en Grande-Bretagne », Sociétés Contemporaines, n° 16, décembre: 41-62.

  25. Ce que la « Révolution inachevée » implique pour l’analyse sociologie du genre et du travail? Les hommes dans les métiers « féminins » en Europe: • Zinn, I. & Le Feuvre, N. (2013) « Ambivalent Gender Accountability: Male Florists in the Swiss Context », Recherchessociologiques et anthropologiques, Special issue “Transgressing Gender at Work: Men in ‘Feminine’ Jobs”, coordonné par M. Buscatto & B. Fusulier, 44(2): 21-45: http://rsa.revues.org/1027 • Le Feuvre, N. (2008) « La pluralité des modèles de féminisation des professions supérieures en France et en Grande-Bretagne », in H. Hirata, M. Maruani et A. Costa (dir.) Marché du travail et genre : Comparaisons internationales, Paris, La Découverte : 263-276. • Le Feuvre, N. & Laufer, J. (2008) « Quand l’avancée en mixité est le fait des hommes : propos introductifs », in Yvonne Guichard-Claudic, Danièle Kergoat & Alain Vilbrod (dir.) L’inversion du genre : Quand les métiers masculins se conjuguent au féminin… et réciproquement, Rennes, Presses universitaires de Rennes : 207-214.

  26. Ce que la « Révolution inachevée » implique pour l’analyse sociologie du genre et du travail? Le genre dans les sociétés de l’individualisme: • Le Feuvre, N. (2014) « Quelques défis pour l’appréhension sociologique des souffrances au travail sous l’angle du genre », in R. Bercot (dir.) La santé au travail au prisme du genre: épistémologie, enquêtes et perspectives internationales, Toulouse, Octares (sous presse). • Le Feuvre, N. (2014) « Les défis de l’incertain sous l’angle du genre », in D. Vrancken (dir.) Penserl’incertain, Québec, Presses de l’Université Laval: 113-135. • Le Feuvre, N. (2013) « Femmes, genre et sciences : du sexisme moderne ? », in M. Maruani (dir.).Travail et genre dans le monde. L’état des savoirs, Paris, La Découverte : 419-427. • Le Feuvre, N. (2013) “Le travail des femmes : Entre exploitation et émancipation”, in B. Danuser & V. Gonik (dir.) Le travail : une re-vision, Zürich, Chronos Verlag : 97-114.

  27. Quelques principes transversaux d’analyse (5) A partir de de ce travail de contextualisation, il devient possible d’analyser correctement: • La traduction de ces tensions à l’échelle meso social (tous les métiers / professions / groupes professionnels sont-ils touchés de la même manière?) • La traduction de ces tensions à l’échelle micro social (toutes les trajectoires biographiques sont-elles touchées de la même manière? La « fragilisation » concerne-t-elle certains groupes / individus plus que d’autres?).

  28. Questions / commentaires? • Quelques exemples empiriques….

  29. Culture / contrat de genre helvétique • Le droit de vote n’a été accordé aux citoyennes helvétiques qu’en 1971 (dernier pays d’Europe). • Le principe d’égalité entre les sexes n’est inscrit dans la Constitution que depuis 1981. • L’entrée en vigueur de la Loi fédérale sur les aides à l’accueil extrafamilial en 2003 représente une véritable entaille dans ce modèle « traditionnel ». • À l’occasion de la publication du rapport de l’OCDE Bébé et employeurs, comment réconcilier travail et vie de famille en 2004, le gouvernement suisse a confirmé pour la 1ère fois sa volonté de développer des conditionspropices à la « conciliation travail – famille »…

  30. Culture / contrat de genre helvétique • Des taux d’activité féminine relativement élevés et en hausse constante depuis 20 ans; • Des taux de travail à temps partiel féminin parmi les plus élevés d’Europe; • Un « effet maternité » extrêmement fort sur les taux et modalités d’activité des femmes; • Une série de dispositifs politiques qui s’avèrent incitatifs à l’activité professionnelles des femmes à temps partiel court (surtout quand elles ont des enfants à charge).

  31. Culture / contrat de genre helvétique De plus, on constate que, parallèlement à l’augmentation des taux d’activité, le taux moyen d’occupation des femmes actives a baissé en Suisse entre 1991 et 2007 : • De 51% de femmes actives à temps plein en 1991, on est passé à 43% en 2007, avec une stabilité des temps partiel à temps réduit (27% des actives à moins de 50% d’un temps plein) et une augmentation des temps partiels à durée intermédiaire (i.e. 50% - 60% d’un temps plein). (OFS, 2008, Vers l’égalité entre femmes et hommes : situation et évolution : p.12).

  32. Taux d’activité à temps partiel des femmes, EU, 2011

  33. Culture / contrat de genre helvétique « La progression de la participation des mères à la vie active, assez nette dans la période considérée (1997-2007), n’a entraîné qu’une baisse relativement faible du temps investi dans les activités domestiques, alors que ce dernier est resté assez stable dans les soins et l’assistance aux petits enfants et a même augmenté pour ce qui touche l’assistance pédagogique des enfants. En d’autres termes, cette progression a conduit à une hausse de la charge totale (pour les femmes) que représentent l’activité professionnelle et les tâches domestiques et familiales: cette charge se monte à 71 heures / semaine pour les mères vivant en couple et dont l’enfant le plus jeune a moins de 7 ans (contre 67 heures, en 1997) » (OFS, 2009a).

  34. Politiques suisses en matière de promotion de l’égalité des sexes au travail • Le discours sur la nécessaire ‘conciliation’ travail – famille se décline essentiellement au féminin et la Suisse peut être désignée comme un pays où le modèle du modified male breadwinner domine encore largement (OFS, 2009); • C’est par le biais d’emplois à temps partiel et de carrières discontinues que les femmes suisses ont massivement investi le marché du travail au cours des 25 dernières années; • La répartition des activités non rémunérées de carereste fortement inégalitaire.

  35. Heures consacrées à l’activité professionnelle et au travail domestique & familial, Suisse, 2004

  36. Responsabilité principale pour le W domestique, Suisse, 1997 et 2010

  37. Taux d’activité des hommes et des femmes en Suisse, selon la présence et l’âge des enfants, 1991 et 2007

  38. Evolution des modèles d’activité professionnelle dans le couple, Suisse, 1992 - 2012

  39. Les politiques publiques incitatives au travail à temps partiel féminin en Suisse Sans qu’il ne soit possible d’affirmer que les décisions d’activité des femmes (ou des couples) dépendent entièrement d’un calcul purement rationnel ou financier, les résultats d’une enquête récente montrent très clairement à quel point la combinaison des dispositifs fiscaux et des politiques de tarification des crèches se combinent pour créer un effet incitatif puissant à l’activité à temps partiel à durée moyenne des femmes dans certaines configurations familiales, notamment en présence de deux enfants ou plus.

  40. Une enquête sur le « coût » du travail féminin en Suisse, Université de St Gall: Prof Dr. Monika Bütler & Martin Ruesch

  41. Une enquête sur le « coût » du travail féminin en Suisse Méthodologie de l’enquête L'étude considère toujours que, dans un couple, l’un des partenaires travaille à temps complet, tandis que l’autre a un temps de travail qui varie. C’est la part disponible du revenu de cette « deuxième partenaire » qui est mesurée ici. Cette part est calculée, pour chaque configuration familiale envisagée (couples mariés, non mariés, familles monoparentales), sur le revenu obtenu par jour de travail supplémentaire par semaine.

  42. Une enquête sur le « coût » du travail féminin en Suisse Cette approche permet de savoir exactement, selon le niveau de revenu, quel taux d'occupation est intéressant financièrement et à partir de quelle quotité de travail les charges deviennent plus importantes que le second revenu réalisé. C’est donc un raisonnement en termes de « coût marginal » de chaque jour supplémentaire de travail pour le « deuxième salaire » qui est adopté ici, en tenant compte de deux types de dépenses liés au travail: la fiscalité sur les revenus et les coûts de garde d’enfants (en crèche).

  43. Une enquête sur le « coût » du travail féminin en Suisse Conjoints avec le même revenu potentiel  Lorsque les revenus potentiels des conjoints sont identiques, la part disponible du revenu supplémentaire (revenu réalisé par la deuxième partenaire, par jour de travail) d'un ménage avec un enfant varie entre un minimum de 23% et un maximum de 77%. Ainsi, il semble que, pour toutes les catégories de revenus, il reste intéressant d’un point de vue financier que les femmes restent sur le marché du travail.

  44. Une enquête sur le « coût » du travail féminin en Suisse Conjoints avec revenus potentiels différents  Dans le cas où les revenus des conjoints diffèrent (ce qui est souvent le cas), l'incitation à travailler dépend fortement du premier revenu du ménage (celui de l‘homme). Pour une femme dont le partenaire a un revenu potentiel de moins de 100'000 francs / an, travailler de 2 à 4 jours par semaine est rentable. La part disponible du revenu supplémentaire varie alors entre 28% et 80% pour une famille ayant un enfant et entre 15% et 80% avec deux enfants. En revanche, si le premier revenu du ménage dépasse ce niveau, le travail du ou de la deuxième partenaire n'est pas rentable et le ménage peut même subir une perte financière.

  45. Une enquête sur le « coût » du travail féminin en Suisse, Université de St Gall

  46. Une enquête sur le « coût » du travail féminin en Suisse, Université de St Gall

  47. Une enquête sur le « coût » du travail féminin en Suisse, Université de St Gall

  48. Une enquête sur le « coût » du travail féminin en Suisse, Université de St Gall

  49. Une enquête sur le « coût » du travail féminin en Suisse, Université de St Gall

  50. Une enquête sur le « coût » du travail féminin en Suisse, Université de St Gall

More Related