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Manque du mot et strat gies d nominatives des locuteurs aphasiques TRAN Thi Mai CHRU de Lille et UMR 8528 Silex, Univer

Aphasie et troubles de la dnomination. Manifestation centrale dans la pathologie aphasique (troubles frquents et prsents dans toutes les tableaux cliniques de l'aphasie)Signes prcoces de certaines pathologies dgnratives (DTA) et des aphasies volution lente (aphasie d'origine tumorale)S

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Manque du mot et strat gies d nominatives des locuteurs aphasiques TRAN Thi Mai CHRU de Lille et UMR 8528 Silex, Univer

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    1. Manque du mot et stratégies dénominatives des locuteurs aphasiques TRAN Thi Mai (CHRU de Lille et UMR 8528 Silex, Université de Lille 3) Congrès GNOSIA UNADREO, Nîmes, le 26 mars 2005

    2. Aphasie et troubles de la dénomination Manifestation centrale dans la pathologie aphasique (troubles fréquents et présents dans toutes les tableaux cliniques de l’aphasie) Signes précoces de certaines pathologies dégénératives (DTA) et des aphasies à évolution lente (aphasie d’origine tumorale) Souvent un des derniers éléments de handicap dans la récupération des aphasies

    3. Les troubles de la dénomination correspondent : à une déviation involontaire de l’intention dénominative du locuteur se traduisant par la production de paraphasies (mot pour un autre, mot transformé, segments déviants...) et/ou par la difficulté voire l’impossibilité de produire l’orthonyme (mot juste) se traduisant par la production de mots vides (ex.: machin, truc…), de périphrases, de conduites d’approche, de retards d’évocation ou d’absences de productions

    4. Ces troubles sont observables : dans le langage spontané (discours réduit ou comprenant des hésitations, des pauses, des phrases inachevées et/ou des paraphasies). Ils sont responsables de troubles de la communication dans la mesure où les référents du discours sont difficilement identifiables (cf. absence de dénominations ou dénominations déviantes) ce qui rend généralement le discours peu ou pas informatif; dans le langage induit par l’examinateur dans les épreuves métalinguistique habituellement utilisées en orthophonie (ex.: dénomination d’images).

    5. Ensemble de perturbations hétérogènes Les troubles de la dénomination peuvent être liés à l’existence : de troubles cognitifs associés à l’aphasie ? agnosie visuelle (erreur de reconnaissance visuelle) ? troubles des fonctions exécutives (persévération, intoxication par le mot, écholalie…) de troubles affectant le processus de lexicalisation de troubles de la réalisation articulatoire des mots Troubles de la lexicalisation = troubles centraux affectant le traitement du langage

    6. Les troubles de la lexicalisation L’approche cognitive des troubles de la dénomination distingue deux types de perturbations selon que l’atteinte concerne l’étape d’encodage sémantique ou l’étape d’encodage phonologique c’est-à-dire : La récupération des informations sémantiques et syntaxiques (niveau des lemmas) La récupération des informations phonologiques (niveau des lexèmes)

    7. Modélisation de la production lexicale Préparation conceptuelle Niveau des concepts ? Formulation ? Encodage sémantique (et syntaxique) Niveau des lemmas ? Encodage phonologique (et morphologique) Niveau des lexèmes ? Articulation Réalisation motrice des mots

    8. Modélisation de la dénomination d’images Image -------------------------------------------------------------- Système pictogène Système sémantique Lexique phonologique Buffer phonologique Mécanismes articulatoires ---------------------------------------------------------------- Production orale

    9. Modélisation des principaux traitements lexicaux Mot écrit Image Mot entendu ------------------------------------------------------------------------------------ Lexique orthographique Système Lexique phonologique d’entrée pictogène d’entrée Système sémantique Lexique phonologique Lexique graphémique de sortie de sortie ----------------------------------------------------------------------------------------- Production orale Production écrite

    10. Les troubles lexicaux Tb de la récupération des informations sémantiques Tb au niveau du système sémantique (tb du stock ou de l’accès) Tb de la compréhension associés aux tb de la dénomination Difficultés dans les tâches sémantiques Tb de la récupération des informations phonologiques Tb d’accès à la forme phonologique du mot (tb d’accès au lexique phonologique de sortie, tb phonologique ou blocage de la réponse) Tb post-sémantiques : pas de troubles de la compréhension associés

    11. Dans le langage des locuteurs aphasiques se trouvent mêlés de façon constante (Nespoulous, 1990): Les manifestations des troubles linguistiques et/ou les manifestations des troubles cognitifs associés; Les manifestations des constituants du langage préservés; Les stratégies élaborées plus ou moins consciemment par le locuteur aphasique afin de maintenir l’interaction communicative.

    12. Des réponses souvent complexes : Description d ’image du Boston: « La dame elle… elle est en train de… [soupir], de [geste d ’utilisation], comment dire, de nettoyer non d ’assécher les plats, enfin c ’est plat, c ’est rond, les les assiettes quoi. Alors elle est occupée avec ses assiettes et elle voit pas les petits qui…. qui… et sa machine qui coule. » Réponse donnée en dénomination pour l ’image représentant une chaise: « une fraise, non qu ’est ce que je raconte? c ’est pour s ’asseoir… une… une comme ça [geste déictique], pas un canapé mais une… une chaise, voilà »

    13. Les locuteurs aphasiques confrontés au manque du mot produisent souvent des réponses complexes et hybrides pouvant comporter des hésitations, des pauses, des segments déviants mais aussi des conduites d’approches, des circonlocutions, des commentaires divers dans compter les aspects non verbaux (soupirs, onomatopées, mimiques, gestes…).

    14. La longueur des énoncés produits et le type de déviations présentes varient selon le tableau clinique: Dans les aphasies non fluentes avec tb arthriques, les réponses sont souvent limitées (abs. de rép., hésitations, production laborieuse de quelques phonèmes ou quelques mots); Dans les aphasies fluentes, les patients produisent souvent des énoncés longs comportant des segments déviants, des circonlocutions et des commentaires; Les aphasiques de conduction procèdent plutôt à des approches successives de la forme du mot qui leur fait défaut; Les aphasiques amnésiques produisent généralement de nombreuses périphrases et circonlocutions pour pallier leur manque du mot.

    15. Hétérogénéité des manifestations du manque du mot aphasique. Intérêt de rendre compte : des manifestations déficitaires (analyse des erreurs, prise en compte des troubles associés) mais aussi, des compétences lexicales préservées, des stratégies dénominatives éventuellement mises en place.

    16. Comment classer les productions suivantes ? « compte-minutes » pour sablier « ça commence par un P » pour panier « c’est un mot dur à dire » pour prestidigitateur « j’adore… c’est mon plat préféré » pour moules « ah… Dutronc, il saurait le dire » pour cactus « y’en a qu’on mange mais moi le mien je le paie (rires) ! » pour avocat

    17. Dans la pratique... Les outils à la disposition des cliniciens permettent d’identifier de façon précise les troubles du langage, mais pas de décrire de façon aussi précise et systématique les capacités préservées et les stratégies qu’ils développent pour pallier leurs difficultés de communication. Nécessité, dans une perspective thérapeutique, de proposer un cadre d’analyse capable de rendre compte de la dynamique des comportements verbaux des locuteurs aphasiques (déficitaires et stratégiques).

    18. Identification des différents comportements verbaux Distinction entre : les réponses où le locuteur commente ses difficultés; les réponses où il tente de produire une dénomination ? Nespoulous (1980) : comportement référentiel et modalisateur

    19. Trois comportements verbaux Le comportement modalisateur : évaluation de la tâche de dénomination et/ou de son résultat ? indication sur le niveau de conscience du trouble ? indice de sévérité des troubles de la dénomination (Le Dorze, 1985) Le comportement référentiel : porte sur le référent ? indication sur (1) le savoir du patient sur le référent (2) la reconnaissance de l’image Le comportement métalinguistique : porte sur le mot ? indication sur le savoir lexical du patient et sur ses compétences dénominatives

    20. Déficits et stratégies paraphasies non accompagnées de modalisations d ’insatisfaction = réponses déviantes manifestant un déficit linguistique autres réponses = stratégies dénominatives = tentatives (conscientes ou pas) de la part du locuteur de fournir une réponse, la plus adaptée possible compte-tenu des troubles présents et des moyens résiduels dont il dispose

    21. Typologie des savoirs lexicaux propriétés formelles (phonologiques et/ou graphémiques) : « /arofwar/, /arozar/ », « ça termine par /war/ » pour arrosoir, « il y a deux P dedans » pour nappe. propriétés sémantiques : « c ’est un instrument de musique » pour accordéon, « pour les bébés » pour berceau, « y ’en a qui sont dangereux » pour serpent, « c ’est sucré » pour ananas. propriétés morphologiques (structure, flexions) : « c ’est deux mots» pour porte-monnaie, « une … à linge » pour pince à linge, « y a neige dedans » pour bonhomme de neige, « un… » pour panier, « des… » pour jumelles, « de la… » pour farine.

    22. propriétés combinatoires : « pour écosser les haricots » pour haricots, « une rampe d ’escalier » pour escalier, « j ’aime bien m ’asseoir dans mon… » pour fauteuil, « au clair de la lune » pour lune. propriétés relatives à l ’usage des mots : « ah, Dutronc, il saurait le dire… » pour cactus, « comme les grands magasins… » pour mousquetaires.

    23. Typologie des stratégies dénominatives Les stratégies adaptatives paraphasies accompagnées de modalisations : « pas une orange » pour citron, « un sac enfin presque » pour panier, « comme un marteau mais c ’est pas ça » pour maillet dénominations vides ou génériques : « un machin » pour éventail, « un oiseau » pour perroquet, « un truc de cuisine » pour louche. circonlocutions référentielles ou linguistiques : « pour faire des prières » pour chapelet, « ça commence par un P » pour panier 

    24. Les stratégies facilitatrices correspondent aux circonlocutions ou le patient essaie d ’utiliser les différentes informations (linguistiques et/ou référentielles) à sa disposition pour faciliter la récupération et la production du mot-cible : « un /pane/, un /pasje/, un /pa/… un panier » pour panier « pas une orange, pas un citron, une mandarine » pour mandarine « pour écosser les haricots » pour haricots, « une rampe d ’escalier » pour escalier, « au clair de la lune » pour lune. « il y a un M et un U au début, MU-, muguet » pour muguet

    25. Les stratégies de compensation ? production de néologismes « c ’est pour arroser les fleur... un arrose-fleurs » pour arrosoir « une… une rougette » pour coquelicot « un chauffe-eau, enfin c ’est pour faire de l’eau chaude » pour bouilloire ? production de gestes informatifs cf.: gestes d ’utilisation ou de désignation

    26. Typologie des paraphasies prise en compte de plusieurs niveaux d ’analyse linguistique : niveau sémantique, formel, structurel et combinatoire. à chacun de ces niveaux peuvent être observés des déficits (troubles de la sélection lexicale, trouble segmentaux, troubles de la construction des mots) et/ou des stratégies (production de néologisme, conduite d ’approche formelle, approche combinatoire par insertion contextuelle) distinction paraphasies simples et complexes

    27. Les paraphasies simples = atteinte isolée d’un des niveaux d ’analyse « chaise » pour fauteuil « taboulé », « /tarub?/ », « /sivare/ » pour tabouret « chirurgeur » pour chirurgien

    28. Les paraphasies complexes atteinte multiples, successives ou simultanées, des différents niveaux « nyfloer » pour nénuphar « caniche » pour niche « palmier » pour coquetier (coquetier > cocotier > palmier) « pêche » pour fourche (fourche > bêche > pêche) interaction dans la réponse de phénomènes déficitaires et stratégiques « c ’est un oiseau qui chante (> parle) » pour perroquet « pas un ramasse-poussière (râteau > ramasse-feuilles > ramasse-poussière), comment on appelle ça? » pour râteau

    29. Les limites des stratégies dénominatives quantité et pertinence des informations disponibles : insuffisance des informations disponibles sur le mot-cible et ou son référent, difficultés à sélectionner les informations pertinentes, influence des concurrents linguistiques ou gestuels… rôle des troubles linguistiques (trouble lexical, syntaxique) et neuropsychologiques (troubles des fonctions exécutives : conduites persévératives, association d ’idées et/ou de mots).

    30. Approche dynamique des troubles de la dénomination a en commun avec l ’approche sémiologique le souci de décrire avec finesse les comportements déficitaires mais aussi stratégiques; a un commun avec l ’approche neuropsychologique de s ’intéresser aux différents niveaux de représentations et la manière d ’y accéder, mais diagnostic fonctionnel pas uniquement à partir du profil d ’erreurs; permet de mieux cerner les éléments sur lesquels peut s ’appuyer la thérapie en partant du comportement dénominatif du locuteur aphasique.

    31. En guise de conclusion… Bachy-Landedock N & de Partz MP (1989) : thérapie cognitive d’un patient dyslexique profond de 31 ans présentant un trouble de l ’évocation lexicale. Thérapie du manque du mot après celle de la lecture en s’appuyant sur la forme écrite du mot comme relais pour aboutir à la production du mot-cible

    32. évaluation précédant la thérapie : en dénomination orale d’images, dans 18% des cas, le patient écrivait le mot puis le lisait à voix haute, ce qui lui permettait dans 30% des cas d ’aboutir à la production du mot-cible la rééducation proposée a permis, en améliorant les performances en lecture, d’optimiser une stratégie mise en place initialement par le patient

    33. Intérêt de développer des outils qui permettent au clinicien : de repérer les troubles sur lesquels portera son action thérapeutique d ’évaluer les moyens à disposition pour parvenir à ses objectifs à partir du recensement des savoirs lexicaux préservés éventuels et des stratégies dénominatives mises en place par le patient.

    34. À partir de cette analyse, il peut proposer en thérapie : de développer certaines stratégies de renforcer des stratégies existantes par un travail formel ou sémantique ou encore un travail sur l ’écrit ou encore d ’amener le patient à se détourner de certaines stratégies qui ne peuvent aboutir compte-tenu des déficits mis en évidence

    35. Quelques références bibliographiques BACHY-LANGEDOCK N. & De PARTZ M.-P. (1989), « Rééducations cognitives chez un patient dyslexique profond présentant un trouble de l’évocation lexicale », Questions de logopédie 20, 23-61. BONIN P. (2003), Production verbale de mots : une approche cognitive, Bruxelles, De Boeck. de PARTZ M.-P. (2000), «  Revalidation des troubles du langage oral : le niveau lexico-sémantique » in Seron X. & Van der Linden, Traité de neuropsychologie, Tome II, Solal, 131-146. KREMIN H. (2002), « L’accès au lexique en dénomination d’images : problèmes actuels », Psychologie française, Tome 47, N°2, 77-92. LAMBERT J. (1997), « Approche cognitive de la rééducation du langage 4. Thérapie des troubles de la dénomination » in Eustache F., Lambert J., Viader F. Rééducations neuropsychologiques: historique, développements actuels et évaluation, Bruxelles, DeBoeck Université, 53-67.

    36. LAMBERT J. (1999), « Thérapie du manque du mot  » in Azouvi P, Perrier D., Van der Linden, La rééducation en neuropsychologie: étude de cas, éds Solal, Marseille. LE DORZE G. (1985), L'aphasie et le processus de lexicalisation, Thèse de l'Université de Montréal. LESSER R.C. (1989), « Some issues in neuropsychological rehabilitation of anomia » in Seron X. & Deloche G. (Eds), Cognitive approaches in neuropsychological rehabilitation, London, Erlbaum, 65-104. NESPOULOUS J.-L.(1980), « De deux comportements verbaux de base : référentiel et modalisateur. De leur dissociation dans le discours aphasique » Cahiers de psychologie 23, 195-210.

    37. NESPOULOUS J.-L. (1990), « De la difficulté d’interprétation des manifestations linguistiques de surface » in Nespoulous J.-L. & Leclercq M. éds, Linguistique et neurolinguistique : tendances actuelles, Paris, Société de neuropsychologie de langue française, 5-15. TRAN T.M. (2000), A la recherche des mots perdus : étude des stratégies dénominatives des locuteurs aphasiques, Thèse de Doctorat en Sciences du langage, Université de Lille III. TRAN T. M. (2001), «  Mieux évaluer pour mieux traiter : exemple des troubles de la dénomination  », Communication au XVIème Congrès de la Société de Médecine Physique et de Réadaptation, Bordeaux. TRAN T.M. (à paraître), «  La dénomination d’objets dans la pathologie aphasique  éclairage sur les rapports entre sens construit et dénomination  », Le français Moderne.

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