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Une « Réforme » made in USA

Une « Réforme » made in USA. Alain Chaptal chaptal.alain@laposte.net Université Paris 8 MSH Paris-Nord LabSic Paris 13. http://www.pfast.fr.

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Une « Réforme » made in USA

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Presentation Transcript


  1. Une « Réforme » made in USA Alain Chaptal chaptal.alain@laposte.net Université Paris 8 MSH Paris-Nord LabSic Paris 13 http://www.pfast.fr Membre de l’International Advisory Council du programme Partners In Learning de Microsoft mais les opinions exprimées ici n’engagent que leur auteur et en aucune façon Microsoft

  2. Quelques données de base pour le primaire et le secondaire

  3. Six éléments de contexte • Un enseignement scolaire public décentralisé mais sous la pression (bipartisane pour l’essentiel) du fédéral : • La culture de la modernité • L’illusion récurrente de la supériorité du modèle de l’entreprisepour une éducation considérée comme garante de la compétitivité américaine : • Un enseignement supérieur concurrentiel : • Le fort turn over des enseignants  • 25 % des écoles US ont des taux de pauvreté supérieur à 75 %

  4. USA : vers un complexe édu-industriel ? • Référence à un précédent historique : • Un auteur : Dwight David Eisenhower, discours télévisé du 17 janvier 1961 avertissant des dangers de “ undue influence ” exercée par le “ military-industrial complex ” et suggérant que une “ engaged citizenry ” constituait la seule défense contre le “ misplaced power ” du lobby militaro-industriel. • Une définition : l’intrication des intérêts et influences des militaires, des industriels de l’armement et du gouvernement fédéral • Une réalité économique : un vaste bloc coordonné d’industries 

  5. Vers un complexe édu-industriel ? • Aux USA, un discours de la « réforme » porté par quatre séries d’acteurs : • Des décideurs politiques locaux ou fédéraux • Des industriels, notamment de l’analyse des données ou de l’évaluation (cf. Murdoch) • Des fondations puissantes : Broad, Gates, Walton Family • Des Think Tanks • Une thématique simple et un discours de défiance vis-à-vis des enseignants mis sous pression : • Les écoles sont en échec (cf. PISA) et n’enseignent pas les compétences du 21ème siècle nécessaires pour la compétitivité • C’est de la faute aux enseignants inefficaces. Il faut les évaluer notamment en fonction des résultats de leurs élèves et les payer selon leur mérite (et remettre en cause la garantie d’emploi…). • Et développer les systèmes alternatifs : Charter Schools ou Vouchers http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/09/08Chaptal_USA.aspx

  6. 1- le rôle des politiques

  7. La politique de l’administration Obama • L’amplification des approches de l’administration Bush, de la loi NCLB et du AYP généralisant les tests et les sanctions en fonction des résultats • Sur le modèle de Chicago : • Le développement des Charter Schools • « TurningAround » les écoles en échec, un choix limité à 4 options : remplacer le principal et la moitié au moins des enseignants ; transformer l’école en Charter ; la fermer ; la transformer en changeant le principal, les programmes et en accompagnant les enseignants (une option très encadrée). • L’évaluation des enseignants au moins partiellement sur la base des résultats de leurs élèves aux tests et la mise en œuvre de la Performance Pay.

  8. De puissants leviers financiers • La stratégie des Competitive Grants. Un concours de beauté pour les Etats : Race to The Top (RTT) et ses 4 milliards de $ ; ou i3, le Investing In Innovation Fund, (650 millions). • Les deux critères d’éligibilité de RTT : lever le « cap » sur les Charter Schools, évaluer les enseignants au moins en partie sur les résultats de leurs élèves. • Le TIF, TeacherIncentiveFund pour des projets de performance-based compensation, créé en 2006 avec 99 millions de $ gonflé à 400 millions.

  9. Turning around, une approche idéologique • un discours fondé sur l’association transparence - choix des parents – indicateurs - incitations • relevant non d’une approche scientifiquement fondée mais d’un système d’opinion servant des intérêts • le « modèle » de Chicago, un bilan plus qu’ambigu (http://ccsr.uchicago.edu/publications/Trends_CPS_Full_Report.pdf ) • une absence de preuves soulignée par la communauté scientifique

  10. Merit Pay : zéro impact L’étude la plus rigoureuse (et négociée avec le syndicat) en matière de performance-based compensation et de ses effets sur les résultats scolaires Une répartition aléatoire 300 enseignants de math volontaires de « middle schools » de Nashville, 76 000 élèves des classes 5 à 8 de 2006 à 2009 Des bonus variant de 5 à 15 000 $ annuels Des effets positifs mineurs pour la classe 5 les seconde et troisième années du projet mais sans aucune suite. Aucun effet mis en évidence pour les classes 6 à 8.

  11. Les sérieuses limites du value-added model La drôle de « cuisine » de la ville de New York Les mises en garde du gratin de la recherche : Economic Policy Institute, 29 août 2010, Briefing Paper # 278 http://www.epi.org/page/-/pdf/bp278.pdf Problems with the Use of Student Test Scores to Evaluate Teachers Met en cause la variabilitéannuelle et la considérablemarged’erreur, citant le Board on Testing and Assessment of the National Research Council of the National Academy of Sciences http://www.nap.edu/catalog.php?record_id=12780: “…VAM estimates of teacher effectiveness should not be used to make operational decisions because such estimates are far too unstable to be considered fair or reliable.” Et l’étude de l’IES (Institute of Education Sciences, Error Rates in Measuring Teacher and School Performance Based on Student Test Score Gains, http://ies.ed.gov/ncee/pubs/20104004/pdf/20104004.pdf “Type I and II error rates for comparing a teacher’s performance to the average are likely to be about 25 percent with three years of data and 35 percent with one year of data. Corresponding error rates for overall false positive and negative errors are 10 and 20 percent, respectively.”

  12. Une évolution de la notion d’évaluation : des élèves aux établissements et désormais aux enseignants. • L’illusion de pouvoir enfin pénétrer les secrets de la « boîte noire »  de la classe • « Merit Pay » ou « Performance Pay » : une vieille idée (UK : Revised Education Code de 1862) qui fait son chemin. Une réalité banale pour les enseignants américains du Supérieur. • Les leçons oubliées de 1862 : aux USA et au UK, la réduction déjà observée des curriculum : Teaching to the Test, les tricheries. • Comment évaluer le mérite ? Après l’échec de l’évaluation hiérarchique, le fonder sur les résultats des élèves ? Plus facile à dire qu’à faire dans le scolaire. Cf. Institut de la FSU, Payer les profs au mérite ?

  13. Un impact majeur : les législations de défiance

  14. USA, un changement dans le rôle des TICE lourd de conséquences « The trend is a major philosophical shift in the White House concerning the role of technology in education. During the Clinton administration, federal leaders viewed technology as a way to open new educational horizons. Now, under the current administration and the demands of the education law championed by President Bush, the emphasis is on technology as a tool for analyzing achievement data» « Learning management systems, digital curriculum, and online summative and formative assessments have the distinctive capability of collecting real-time data on the progress of each student against learning objectives. Instant feedback for students and personalized analytics for teachers provide the support for continuous improvement and competency-based progress» Education Week, Technology Counts 2005, Vol. 24, Issue 35, p. 8, 5 mai 2005 Digital Learning Now!, Foundation for Excellence in Education, December 2010 p. 12

  15. National Educational Technology Plan 2010 • NETP calls for revolutionary transformation rather than evolutionary tinkering. • The NETP presents a model of 21st century learning powered by technology, • student learning data can be collected and used to continually improve learning outcomes and productivity. • Many of our existing educators do not have the same understanding of and ease with using technology that is part of the daily lives of professionals in other sectors. • Improving productivity is a daily focus of most American organizations in all sectors – both for-profit and nonprofit – and especially so in tight economic times. Education has not, however, incorporated many of the practices other sectors regularly use to improve productivity and manage costs, nor has it leveraged technology to enable or enhance them. We can learn much from the experience in other sectors. • Redesigning education in America for improved productivity is a complex challenge

  16. Une nouvelle approche : une e-evaluation où tout est enregistré et analysé : le cas des Virtual Schools FLVS : des enseignants disponibles de 8 H à 20 H, 7 jours sur 7; les corrections et réponses aux mails exigés sous 48 heures (12 heures pour les coups de téléphone) ; une évaluation par les « principals » tous les mois. North Carolina VS : l’analyse des « chats » du système de messagerie instantanée, l’enregistrement des conversations par Skype ; Chaque enseignant reçoit un signal; vert, jaune ou rouge (viré). Un processus très rapide. Les 345 enseignants sont des contractuels sans les garanties de leurs homologues à plein temps des écoles publiques. Des questionnaires de satisfaction Cf. EdWeek.org elearning report 2 p. S16

  17. Retour sur la genèse de la culture des tests • La préhistoire : les premiers standards de connaissance de Thorndike au début 1900 (au même moment que les tests d’intelligence de 1905 de Binet et Simon) • Les prémices : 1965, Elementary and Secondary Education Act (ESEA) : grandenouveauté, le fédéral finance l’éducationce qui conduit le Congrès à prendre des garanties. L’amendement du sénateur de New York, Robert Kennedy, exigequeceuxrecevant des fondsdémontrentqu’ilsontétébiendépensés en évaluant et rendantcompte (reporting) de l’efficacité des programmessoutenus par le Fédéral. Faute de quoi, ils ne seraient plus éligiblesl’annéesuivante. • http://www.lcsc.edu/Education/secondary/Courses/OnCampusCourses/ED318/Resources/readings/The%20Truth%20About%20Testing/Introduction.pdf • Un chercheurdéterminantdans les années 80 James Popham, inventeur de la MDI (Measurement Driven Instruction) … et directeur-fondateur de IOX, skinnérien en phase avec l’approchealarmiste de Reagan (A Nation at Risk 1983) mais qui fera plus tard son autocritique.

  18. Un cadre de référence fort mais l’autonomie dans l’application • A partir des idéesdéveloppéesdansA Nation at Risk, le standards movement a gagné en importance et débouchésurune initiative de l’administration Bush pèresous la forme d’un programmeAmerica 2000 (U.S. Department of Education, 1991), issu des travaux de la National Governors’ Conference de 1989 à Charlottesville, Virginia • A cetteconférence, le gouverneur Bill Clinton a joué un rôle important en suggérant, s’inspirant des approches du management « moderne » de Margaret Thatcher au Royaume Uni, que chaque Etat développe une politique dite de tight-looseaccountabilityfixant à la fois des objectifs contraignants en termes de standards et de résultats mais laissant les acteurs décider de sa mise en œuvre. America 2000 offraitainsi un cadre permettant aux Etats de déveloper de nouveaux objectifséducatifs. • Rompant avec cetteapprochefédéraliste, en 1994, le Président Clinton a fait passer la loiGoals 2000: Educate America Act qui déplace le centre de décision du local vers les Etats et le national en jouantsur le levier de l’attribution des fonds et de la pressionattendue du public en fonction des résultats du High-stakes testing Uneapprochequalifiée de Reform by comparisons, envisageant déjà le merit-pay en fonction des résultats. • Les prémices : 1965, Elementary and Secondary Education Act (ESEA) : grandenouveauté, le fédéral finance l’éducationce qui conduit le Congrès à prendre des garanties. L’amendement du sénateur de New York, Robert Kennedy, exigequeceuxrecevant des fondsdémontrentqu’ilsontétébiendépensés en évaluant et rendantcompte (reporting) de l’efficacité des programmessoutenus par le fédéral. Faute de quoi, ils ne serainet plus éligiblesl’annéesuivante. http://www.lcsc.edu/Education/secondary/Courses/OnCampusCourses/ED318/Resources/readings/The%20Truth%20About%20Testing/Introduction.pdf • Un chercheurdéterminantdans les années 80 James Popham, inventeur de la MDI (Measurement Driven Instruction) … et directeur-fondateur de IOX, skinnérien en phase avec l’approchealarmiste de Reagan (A Nation at Risk 1983) mais qui fera plus tard son autocritique.

  19. Bush et la loi NCLB • Bush, devenu en 1994 gouverneur du Texas, mettra d’abord en œuvre cette approche Tight-Loose et la généralisation des tests dans son Etat • Devenu Président, son premier texte d’importance sera la loi NCLB de 2001, No Child LefBehind, passée avec le soutien des Démocrates, qui étend cette approche nationalement. • NCLB généralise les tests annuels en Maths et Anglais jusqu’au collège et une fois au moins au lycée. • Elle fixe l’objectif de 100 % des élèves « proficient » en Maths et Anglais en 2013-14 … sans définir ce niveau • Elle impose des AYP pour les établissements et ce, pour toutes les catégories (ethniques, special, ELL) d’élèves. • Faute de quoi, tout un arsenal de sanctions est prévu, allant jusqu’à la transformation de l’école ou sa fermeture.

  20. 2- les industriels • L’industrie des tests : CTB-McGraw Hill, ETS, Harcourt EducationalMeasurement, NCS Pearson, RiverssidePublishing (Houghton Mifflin group)… • Celle de l’analyse des données numériques et du profiling des élèves comme Wireless Generation rachetée par Murdoch • Rupert Murdoch vient en effet d’investir 360 million de $ pour acquérir 90% de Wireless Generation, et d’embaucher une personnalité en vue, ancien responsable des écoles de New York, Joel Klein "When it comes to K through 12 education, we see a $500 billion sector in the U.S. alone that is waiting desperately to be transformed by big breakthroughs that extend the reach of great teaching," said Murdoch http://blogs.edweek.org/edweek/DigitalEducation/2010/11/murdoch_dives_into_ed_tech.html • Les industriels « ordinaires » du secteur des TIC et des contenus

  21. L’époque du CES de Marly –le –Roy ? Du passé ? • En Idaho, Tom Luna Superintendent of Public Instruction fait passer uneloi “Students Come First” prévoyantnotammentd’échanger des crédits de personnelscontre le financement de la généralisation du e-Learning Le technicien du Film. n°159 (Avril-Mai 1969)

  22. 3- les 3 grandes fondations • Bill et Melinda Gates Foundation • Elie Broad Foundation • Walton familyFoundation • La promotion des valeurs et méthodes de l’entreprise • La foi dans le marché • La puissance financière: Gates 3,5 milliards de $ dans les 5-6 prochaines années

  23. Des moyens considérables au service de l’advocacy • Gates 2009 : 373 millions $ dont 78 millions pour l’advocacy, quatre fois plus qu’en 2005 “We’ve learned that school-level investments aren’t enough to drive systemic changes,” déclare Allan C. Golston, le president du programme US de la foundation. “The importance of advocacy has gotten clearer and clearer.” • Un rôled’entrainementvis à vis des autresfondations qui, pour 72 % d’entreellessupportentdésormaisl’advocacy(contre 60 % les annéesprécédentescf. Benchmarking2010: Trends in Education Philanthropyhttp://edfunders.org/downloads/GFEreports/GFE_Benchmarking2010.pdf) mais 38 % seulement des expérimentations. • Au total, environ 4 milliards de $ par an de force de frappe.

  24. Unestratégie de relais. Parmi les 360 grants de Gates : • 3,5 millions à une initiative new-yorkaise “to mount and support public education and advocacy campaigns.” • 3,5 millions à Harvard pour la mise en place de “strategic data fellows” pour jour le rôle de “entrepreneurial change agents” dans des districts à Boston, Los Angeles et ailleurs • Un soutien à RTT en offrant 250 000 $ de consulting aux Etats qui se portaientcandidats pour élaborerleur proposition • Un soutien massif à la réalisation du Common Core Academic Standards • Le soutien aux syndicats (6,3 millions sur 3 ans)… maisaussi 2 millions de “social action” pour promouvoir le film Waiting for Superman qui ciblel’AFT • L’aide à la création et au développement de groupesd’influenceproposantune alternative aux syndicatscommeEducators for ExcellenceouTeach Plus. • A investi 90 millions dansRenaissance 2010, la Turn Around Strategy de Chicago http://www.nytimes.com/2011/05/22/education/22gates.html?pagewanted=all

  25. La Broad Foundation investit dans la formation des cadres • Broad SuperintendentsAcademy finance la reconversion vers l’éducation de cadres militaires, professionnels du droit ou des gouvernances politiques. Représente en 2009, 43 % des postes ouverts dans les grands districts, présents au total dans 53 grandes villes dans 28 Etats. • Broad Residency pour des professionnels ayant un master destinés à devenir des managers. Broad subventionne également leurs salaires (50 % la première année, 25 % la seconde). • Rick Hess, AEI, in With the Best of Intentions: How Philanthropy Is Reshaping K–12 Education (2005) : “ By seeking to alter the composition of the educational workforce, pipelines offer foundations a way to pursue a high-leverage strategy without seeking to directly alter public policy.” • En 2010, le Broad Residency a reçu 3,6 millions de la Gates Foundation Got Dough? How Billionaires Rule Our Schools, Dissent Magazine, hiver 2011 http://207.97.238.133/article/?article=3781

  26. L’interpénétration, les collusions • La première équipe des principauxcollaborateurs de Duncan : • La première “chief of staff”, Margot Rogers, venue de Gates; • Sa remplacente en 2010, Joanne Weiss, venue du New Schools Venture Fund, largementfinancé par Gates; • Assistant Secretary for Civil Rights Russlynn Ali a travaillé pour Broad, LA Unified School District et le Education Trust, bénéficiaire de Gates; • general counsel Charles P. Rose, fondateur de Advance Illinois, largementsubventionné par Gates; • Assistant Deputy Secretary for Innovation and Improvement James Shelton a travaillé à la fois pour Gates et le New Schools Venture Fund. • Duncan lui-même a étémembre du board of directors de la division Education de Broad jusqu’enfévrier 2009.

  27. L’interpénétration, les collusions (suite) • Le journaliste Steven Brill racontedansClass Warfare le rôledéterminantdansl’élaboration des règles de RTT de Jon Schnur, ancienWhite House Associate Director for Educational Policy sousl’administrationClinton, conseiller senior du Vice President Gore pour l’éducation, special assistant to U.S. Secretary of Education Richard Riley et cofondateur en 2000 de New Leaders for New Schools (cible : les urban schools) avec Ben Fenton, ancien consultant de McKinsey, Mike Johnston, ancien de Teach for America et Monique Burns, avocatspecialiséedans les charter schools. • Joel Klein, ancien White House Councelsous Clinton puis US Assistant Attorney General de la division anti-trust (Microsoft) puis Chancelor NYC Department of Education avant d’être recruté par Murdoch pour diriger son offre éducation. • A contrario, la duplicitédonttémoignel’affaire Linda Darling Hammond

  28. Des indicateurs simples pour une éducation « Teacher Proof » “Behind these promises and threats lies a simple theory: scores are not high enough, because teachers are either lazy, don't work hard, or aren't motivated enough to do a good job. So teachers will work harder and be more successful if they can get more money, and they will work harder and be more successful if their livelihoods and reputations are on the line.” UK : une dernière proposition du Labour juste avant les élections de 2010 : « Teaching License » renouvelée tous les 5 ans Diane Ravitch, http://blogs.edweek.org/edweek/Bridging-Differences/2009/09/the_nclb_paradox_enters_the_tw.html

  29. Le pas supplémentaire : la presse évalue les profs http://articles.latimes.com/2010/aug/14/local/la-me-teachers-value-20100815 LA Unified School District : 6 000 enseignants des « grade » 3 à 5 de 470 écoles primaires évalués selon la méthode dite de la « valeur ajoutée » (différence entre résultats statistiquement attendus et observés) pour l’anglais et les maths entre 2002 et 2009. Un mois après son lancement, un premier suicide d’enseignant attribué au palmarès par United Teachers

  30. Un très fort développement du e-Learning aussi bien à l’université sous des formes diverses (Blended ou diplômes à distance : cf. MIT OCW ou U of Phoenix OnLine) que pour le scolaire . Des usages scolaires principalement au lycée : options rares, préparation au College et remédiation.

  31. Vers la privatisation ? • Un système public sous pression : • Menacé dans son financement • Menacé dans son identité • Des enseignants mis en cause dans leur professionnalisme • Des syndicats désorientés • Des paradoxes: • L’invocation de Pisa : tests / Finlande • L’invocation de Pisa : teacherbashing / considération • Une « accountability » qui s’arrêt aux limites des chaînes de Charter Schools • Les discours sur les compétences du 21ème siècle, la révolution pédagogique / les solutions behavioristes du type stimulus-réponse

  32. Et l’Angleterre ? • Meritpay ? Un rapport parlementaire de janvier 2010 du children, schools and families select committee a dénoncé le système d’évaluation de la performancejugé profondément défectueux d’autant plus qu’il va de pair avec une « ahurissante » (bewildering) accumulation de priorités. • Une étude menée durant cinq ans par une équipe d’Oxford, publiée en juin 2009 et considérée comme l’investigation concernant la furthereducation, les 14-19, ans la plus importante depuis cinquante ans,The Nuffield 14-19 review, a jugé « contre-productifs » les changements incessants dans l’éducation et souligné pour le stigmatiser le rôle que jouent désormais les valeurs de l’entreprise dans l’éducation. Extraits de l’analyse des conséquences de l’accent mis sur le « management de la performance » : …/… Cf. http://www.guardian.co.uk/education/2010/jan/07/schools-assessment-education-policy Cf. http://www.guardian.co.uk/education/2009/jun/09/14-19-education-further-education

  33. "The consumer or client replaces the learner. The curriculum is delivered. Aims are spelt out in terms of targets. Audits (based on performance indicators) measure success defined in terms of hitting the targets. »  • "As the language of performance and management has advanced, so we have proportionately lost a language of education which recognises the intrinsic value of pursuing certain sorts of question ... of seeking understanding [and] of exploring through literature and the arts what it means to be human." • Le rapport critique ce qu’il analyse comme une transposition très simpliste de méthodes de management de l’entreprise imposées aux écoles au nom d’objectifs et d’indicateurs appauvrissants : • "The Orwellian language of 'performance management and control' has come to dominate educational deliberation and planning, namely the language of measurable 'inputs', 'outputs', of 'performance indicators' and 'audits', of 'customers' and 'deliverers', of 'efficiency gains' and 'bottom lines'. Perhaps George Orwell's 1984 should be made the essential reading for all trainee teachers."

  34. Les Academies • Environ 200 Academies sous les travaillistes pour les zones défavorisées • Plus de 1000 de mai 2010 à septembre 2011 soit au total 6 % des établissements • Et maintenant 24 Free Schools

  35. Le New Public Management ou le « monde enchanté des indicateurs et des incitations » • l’accent mis sur la performance au détriment d’une gestion des moyens, • des mécanismes contractuels pour encadrer le fonctionnement des unités, • la mise en concurrence de celles-ci pour faciliter le libre choix des usagers, • la décentralisation des budgets. Cf. Beauvallet 2009, Les stratégies absurdes p. 10 Pour une synthèse Cf. Romuald Normand 2008 p. 51 David Osborme et Ted Gaebler (1992), Reinventing Government, How the Entrepreneurial Spirit is Transforming the Public Sector ou Clarke, John et Newman, Janet (1997): The Managerial State. Power, Politics and Ideology in the Remaking of Social Welfare, Sage Publications, London.

  36. Un article de foi : malgré l’absence de preuve, malgré la faillite du modèle conceptuel mise en évidence par la crise, la persistance de l’approche libérale issue du consensus de Washington (1989) Indeed, we heard that ‘evidence can do little in politically charged areas. Several interviewees spoke of the dominant belief in markets, and the associated belief that choice and competition will lead to lower costs and higher standards. We were told this was ‘an article of faith’ amongst policy makers, leading to (for example) league tables, self-governing schools and colleges and activity-based budgets. Instinct or Reason: How education policy is made and how we might make it better CfBT Education Trust 2010 p.27 L’accent mis sur l’exécution d’objectifs chiffrés et non plus sur des valeurs ou des missions d’intérêt général

  37. Des idées qui rôdent en France aussi Cf. rapports Camdessus (2004), Pochard , Attali 1 ou Maguain en 2008 « Une évaluation rigoureuse de l’engagement des enseignants doit être mise en place et influer sur la carrière. » Attali 2, 2010 p. 11 Note d’analyse n° 232 - juillet 2011 du Centre d’Analyse Stratégique « institution d'expertise et d'aide à la décision placée auprès du Premier ministre. » Page 11 : «  Pour les enseignants dont les élèves passent des épreuves nationales, un indicateur de valeur ajoutée, semblable à celui que la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) produit déjà pour les lycées, permettrait aux enseignants de situer l’efficacité de leurs pratiques par rapport aux enseignants ayant des élèves comparables en termes d’âge, d’origine sociale et de niveau scolaire initial. …/… Un deuxième élément d’évaluation pourrait être constitué par des questionnaires remplis par les élèves. On prétend souvent que les élèves ne sont pas capables de juger de la qualité d’un enseignant. Cela est inexact. Dans le cadre du projet MET (encadré 4), les chercheurs ont expérimenté l’utilisation d’un questionnaire reposant sur 27 questions précises touchant à divers aspects du travail de l’enseignant.

  38. Une période difficile pour les éducateurs, des évolutions inquiétantes mais il faut aussi se souvenir du caractère cyclique de l’illusion de la supériorité du modèle de l’entreprisepour une éducation jugée garante de la compétitivité américaine : • The efficiency period 1911- fin des 20s (cf. Callahan 1962 Education and the Cult of Efficiency) • 1957, le traumatisme de Spoutnik et le National Defense Education Act de 1958. La conférence de Woods Hole (cf. Bruner 1960 The Process of Education) • Performance Contracting : 1969-72, le management scientifique Behaviouriste, accountability « Ce qui reste un mystère, c’est la raison pour laquelle les éducateurs continuent de croire que l’entreprise commerciale peut tout faire mieux, y compris l’éducation. Tout aussi dérangeant est le constat que si peu d’attention ait été donnée aux dangers qu’une telle conception représente pour un société libre. »  Daniel Tanner 1973 • 1983 A Nation atRisk, le désarmement unilatéral • 2001 NCLB: tests et accountability. • 2011 Vers un assouplissement de NCLB ?

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