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Prise en charge du polytraumatisé Dr BENDERDOUR Zaki urgences-smur montbéliard jeudi 19 juin 2008. 1/Définition,physiopathologie et épidémiologie. Définition : Patient atteint de 2 lésions ou plus dont une au moins met en jeu le pronostic vital à court terme.
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Prise en charge du polytraumatiséDr BENDERDOUR Zakiurgences-smur montbéliardjeudi 19 juin 2008
1/Définition,physiopathologie et épidémiologie • Définition : • Patient atteint de 2 lésions ou plus dont une au moins met en jeu le pronostic vital à court terme.
Le polytraumatisme est un ensemble de lésions d’origine traumatique qui ont ensemble ou séparément un retentissement grave sur une ou plusieurs grandes fonctions , entraînant une défaillance multi-viscérale parfois mortelle malgré un traitement bien conduit. • Actuellement le concept de blessé grave se substitue à celui de polytraumatisme.
Physiopathologie • Mécanismes lésionnels:connaissance fondamentale!! • -décélération horizontale en pathologie routière • - décélération verticale dans la défenestration et les traumatismes pénétrants.
Traumatisme fermé ou non pénétrant dont l’étiologie principale est l’AVP. • Le choc peut être direct ou indirect mais aussi selon phénomène de blast. • Les traumatismes ouverts ou pénétrants dont les étiologies principales sont les agressions et les blessés de guerre.
Les différentes formes de traumatisme • Fermé(haute vélocité) • Pénétrant • Mixte • Chute d’une hauteur élevée • Brûlure,chimique,biologique,nucléaire.
Cas particulier des organes: • Il varie en fonction de la vitesse • Mouvement global est une décélération les organes par contre terminent leur mouvement. • La sévérité des lésions est proportionnelle a la différence de vélocité constatée au moment du choc.
Les différentes associations lésionnelles • 3 types d’effet sont classiquement décrits lors d’un traumatisme grave • Effet de sommation(saignements..) • Effet d’occultation( trouble de la conscience) • Effet d’amplification (Ex) *Lors d’un traumatisme multiple,les associations traumatismes crânien avec • Fracture membre (70%) • Traumatisme thoracique(50%)
Traumatisme crânien Hypertension intracrânienne Hypoxémie Hypercapnie Troubles de la conscience Trouble ventilatoire Traumatisme thoracique
Épidémiologie • AVP à l’origine de 7500 décès et de l’invalidité de deux millions d’individus /an en Europe.âge moyen 32 ans ,plutôt milieu défavorisé , plutôt masculin. • Coût social +++ • 4% cyclistes • 5% cyclomotoristes • 11%motocyclistes • 12% piétons • 64% automobilistes • 4% autres
Facteurs de risque • La vitesse !!, port ou pas du casque,de la ceinture de sécurité • Consommation de produits toxiques • Alcool • Cannabis, codéine,morphine,benzodiazépines..;
Étiologies principales des décès pendant les premières heures sont les chocs hémorragiques (surtout par traumatisme thoracique lors de la première heure) et les traumatisés crâniens sévères. • La mortalité immédiate représente 50% des cas. • Les processus inflammatoire(SDRA,choc septique et défaillance multi-organes) et les embolies pulmonaires sont l’étiologies des décès plus tardifs.
3/Prise en charge pré-hospitalière • Objectif est double: • 1:stabiliser les fonctions vitales chaque fois que ceci est possible • 2:évaluer rapidement les lésions et leur priorité thérapeutique dans un but d’orientation précis et exact • Stratégie rapide efficace et précise dans un temps le plus court possible.
Coopération fondamentale • Médecin du SMUR • Médecin régulateur du SAMU • Médecin de l’unité recevant le blessé
Stratégie générale de prise en charge • En premier recherche et traitement immédiat d’une détresse respiratoire,hémodynamique ou neurologique: • Priorité • Quelque soit les manœuvres associées(désincarcération)tout se réalise avec un contrôle médical strict pour • Veiller à la liberté des voies aériennes • Maintien de la rectitude du rachis
Parallèlement • Circonstances de l’accident • Certaines lésions étant associées avec certains mécanismes!! • Autres blessés état de gravité • Si AVP: • Cinétique • Caractère frontal ,latéral • Équipement de sécurité • Port de la ceinture de sécurité • État du véhicule
Détresse respiratoire • Plusieurs étiologies possibles:patient en général cyanosé mais parfois l’anémie aiguë peut masquer la cyanose. • Obstruction des voies aériennes supérieures • Inhalation • Traumatisme thoracique avec lésions variables et multiples • Lésion médullaire • Traumatisme cranien,l’anémie
Libération des voies aériennes oxygénothérapie à haut débit Indication d’intubation sont larges. Intubation oro-trachéale. Si difficulté: Plusieurs alternatives peuvent être proposées:intubation rétrograde,masque laryngé et Fastrach (mais prudence …) Risque de décompenser un pneumothorax sous tension(décompression en urgence!!la pose de drain thoracique en milieu extra-hospitalier est à éviter)
Détresse circulatoire • Toujours penser à rechercher des signes de choc chez les patients polytraumatisés • Première cause de détresse hémodynamique est le choc hémorragique(toujours se méfier de la phase de compensation initiale par mécanisme sympathique) • Recherche d’une hémorragie extériorisée ou non(hémotorax,hémopéritoine) • Quantification de la spoliation sanguine!! • Majoration des troubles e la coagulation par l’hypothermie.
Détresse neurologique • Glasgow inférieur à 8 impose une intubation Bonne oxygénation • Limiter les risques liés à une hypercapnie.
Immobilisation du rachis cervical par un collier rigide triple appui comportant un appui mentonnier, sternal et occipital.
Bilan lésionnel • Examen clinique systématique,complet, e la tête aux pieds sur patient déshabillé(examen rapide mais exhaustif) • but d’orientation
Mise en condition • Matelas à dépression (matelas coquille) permet une immobilisation du rachis dans son ensemble. • Minerve cervicale • Immobilisation des fractures des os longs • Lutte contre l’hypothermie • Analgésie et sédation adaptées
Monitorage • De la respiration,de la fréquence cardiaque,de la pression artérielle et de l’oxymétrie pulsée. • Permet de dépister toute aggravation brutale • Monitorage de la capnie surtout chez les traumatisés crânien
Destination et vecteur de transfert • Choix du vecteur de transfert dépend de la distance à parcourir,de la stabilité du patient et de l’environnement? • Choix de la destination est fonction de l’orientation étiologique • Centres disposantd’un plateau technique complet.
Protocole d’anesthésie recommandé par la conférence d’expert (SFAR 2000) • Préoxygénation en FiO2:1; 3 mn • Équipement prêt a l’emploi et vérifié • Matériel de ventilation et d’aspiration • Monitorage cardio-vasculaire oxymétre et capnographie • Technique alternative à la laryngoscopie directe • Sédation avec induction à séquence rapide pour intubation endo-trachéale • Hypnomidate 0.3 à 0.5 mgr/kg en IVL • Célocurine 1 mgr/kg • Manœuvre de Sellick La sédation en entretien doit débuter le plus rapidement possible
4/Hémodynamique • Étiologie la plus fréquente du choc chez ce type de patient est l’hémorragie(mais il ne faut pas oublier d’éliminer un pneumothorax suffocant) • Phase de compensation initiale par stimulation adrénergique • Dés que la perte sanguine atteint 25 à 40 % de la masse sanguine on a un phénomène brutal de diminution de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque par diminution de la stimulation adrénergique
Les objectifs hémodynamiques:restaurer un débit cardiaque et une pression artérielle normale….ou tolérer une mauvaise hémodynamique? • Si pas de traumatisme crânien:Avoir une PAS à 90 mmHg • Si traumatisme crânien:objectif tensionnel PAS à 120 mmH . • Si lésion médullaire: même principes que pour le traumatisé crânien
Moyens thérapeutiques • Penser aux abords vasculaires 2 VVP de bon calibre avec une préférence pour les désilés fémoraux. • Les solutés de remplissage(recommandations AFAR 1997) • Amines vaso-actives:nor-adrénaline IVSE. • Transfusion en urgence sans retard
5/Explorations radiologiques • La contexte de gravité et d’urgence implique un bilan radiologique qui devra être exhaustif sans faire prendre de retard dans la prise en charge thérapeutique. • La radiologie devra remplacer l’examen clinique rendu limité par la douleur,les troubles de la conscience,la multiplicité des lésions et par le retard d’expression de certaines lésions.
IRM:plus sensible que le scanner dans la détection des lésions non hémorragiques • Performances meilleures pour les traumatismes crâniens minimes moins bonnes que pour les traumatismes crâniens sévères. • Compliqué de réalisation • Pas examen indiqué en phase aiguë
Radiographie standard:aucun intérêt • Tomodensitométrie :examen essentiel dans la prise en charge du traumatisé crânien en phase aiguë,recommandations selon l’ANAES:PCI,existence d’une intoxication,existence d’un déficit neurologique focalisé,d’une amnésie post-traumatique. • Mais les indications peuvent être élargies de par le peu de corrélations entre l’examen clinique et la gravité réelle des lésions intra-cérébrales. • Si premier scanner très précoce refaire un scanner de contrôle avant la 24ième h. • Pas d’injection
Pour les traumatismes rachidiens • Chez les patients conscient examen clinique +++ • Chez les polytraumatisés • Radiographies standards pour les traumatismes du rachis cervical les Rx standards face,profil,face bouche ouverte sont insuffisants pour éliminer une fracture de façon formelle.La sensibilité diminue avec la gravité du traumatisme • D’ou le scanner qui est l’examen le plus performant pour le diagnostic des lésions osseuses. IRM est l’examen de référence pour le diagnostique des lésions ligamentaires.
Traumatismes thoraco-abdominaux-pelviens • Thoracique • Radiographie:examen incontournable dans le bilan initial en salle d’admission(l’absence d’élargissement du médiastin permet d’éliminer un hémomédiastin avec une très bonne valeur prédictive négative proche de 100% ,sa sensibilité et sa spécificité sont inférieures dans tous les cas au scanner. • Pour le scanner l’injection de produit de contraste est indispensable • Artériographie
Abdomino-pelviens • ASP pas de place en phase aiguë • Échographie examen non invasif rapide sensibilité dans la détection d’un épanchement pleural ou péritonéal, voisine de 100% • Pas de bonne sensibilité dans la détection d’un hématome rétro-péritonéal. • Scanner examen de référence des lésions traumatiques abdominales depuis quelques années,surtout pour l’exploration du pelvis.élimine une lésion traumatique avec une valeur prédictive négative de plus de 99%. • Traumatisme ostéo-articulaire • Radiographies standards
En résumé • Pour optimiser la prise en charge du patient polytraumatisé • 2 impératifs • Réduction de la durée du bilan • Améliorer la qualité diagnostique
Stratégie de prise en charge • Si choc hémorragique:réalisation d’une échographie abdomino-pelvienne en urgence au lit du patient • Si hémopéritoine ou lésion thoracique bloc opératoire pour laparotomie ou thoracotomie exploratrice. • Si fracture du bassin avec échographie et thorax normaux artériographie pour embolisation thérapeutique après stabilisation externe de le fracture.
Si hémodynamique stable ou stabilisée • Scanner corps entier • Suppression possible de l ’échographie abdominale,des clichés standards du rachis
Généralités • Centre disposant d’un plateau technique complet • La stratégie de prise en charge interfère sur le pourcentage de décès évitables • Causes évitablesnombre indication chirurgicale non posée 48% délai avant chirurgie trop long 40% erreur de réanimation 10% lésion non diagnostiquée 8%
Caractéristiques principales • Potentialisation des lésions • La sous-estimation des lésions est lourde de conséquences • L’oubli de lésions a des conséquences vitales • Le temps perdu ne se rattrape pas
A l’arrivée • Transmissions et mécanismes • Mise sous scope, pression artérielle • Vérification +/- ajout de voies veineuses • Mise en place de KT radial et prélèvements • Vérification de l’intubation trachéale ou intubation • Sonde gastrique • Sonde thermique • Mise en réserve CGR, PFC, plaquettes • Vérification de l’identité
Sans oublier • Sérothérapie +/- vaccination anti-tétanique • Nettoyage et pansement grossier des plaies • Occlusion palpébrale et vérification de l’absence de lentilles • Antibioprophylaxie: • Augmentin 2g +/- Genta 3mg/kg • ECG
Biologie • Peu sont urgentissimes • Groupage, rhésus, RAI (45min) • NFS/Coagulation complète (reflète la gravité du choc) • BI/GDS/lactates/troponine • E.hépatiques: non spécifiques • E.pancréatiques: idem • E.cardiaques: bof • E.musculaires
Catégorie 1 • Détresse extrême mettant en jeu le pronostic vital immédiat TTT immédiat pour corriger une détresse respiratoire, neurologique ou circulatoire • Restriction des examens complémentaires • Prise en charge respiratoire • Pose de voies veineuses gros calibres • Sanction thérapeutique ou chirurgicale immédiate • Bilan lésionnel à la sortie du bloc si possible
Catégorie 2 • Etat précaire mais stabilisé par réanimation intensive • Thorax, bassin, écho abdodrainage ou chirurgie • Tomodensitométrie ou artériographie? • Recherche d’une autre cause de saignement: • Fractures périphériques • Plaies du scalp…
Catégorie 3 • Pas de détresse vitale immédiate • Bilan plus approfondi • Examens réfléchis en fonction de la clinique • Traitement orthopédique